Batman - The Dark Knight returns

Note: 4/5
(4/5 pour 51 avis)

Une vague de crime sans précédent à Gotham City conduit Bruce Wayne, 55 ans, à endosser à nouveau le costume de Batman après une retraite de 10 ans...


Auteurs complets Batman Best of 1980-1989 DC Comics Elseworlds Frank Miller Les meilleurs comics Super-héros Superman Univers des super-héros DC Comics

La criminalité croît sans cesse à Gotham City, où les délinquants sont toujours plus nombreux, jeunes, violents et mieux armés. Le commissaire Gordon, qui est sur le point de partir à la retraite, en veut à son ami Bruce Wayne d'avoir renoncé à sa croisade contre le crime. Voilà en effet 10 ans que Wayne a remisé sa cape et son masque à la Batcave... Il faut dire qu'il est désormais quinquagénaire, et pas forcément en état de jouer au justicier toutes les nuits ! Mais la bête qui sommeille en lui, et le poussait à devenir Batman, ne demande qu'à se réveiller. Et quand Harvey Dent alias Double-Face, l'un des pires ennemis de Batman, est autorisé à quitter l'asile d'Arkham, prétendument guéri, Batman se libère lui-aussi ! Il reprend sa lutte nocturne. Mais les ennemis ne sont-ils pas trop nombreux et trop puissants, cette fois ? Il y a les criminels, d'abord. Harvey Dent, qui a repris le mauvais chemin à peine sorti d'Arkham. Il veut mourir, et est prêt à commettre le pire pour forcer Batman à le tuer. Idem pour le Joker, qui est parvenu à s'évader d'Arkham une fois de plus. Batman pourra-t-il déjouer les plans fous imaginés par ces deux esprits tortueux, et mettre fin à leurs agissements sans avoir à faire ce qu'il ne veut plus jamais faire : tuer ? Il y a aussi le gang des Mutants. Ils sont nombreux, surarmés, et surtout, ils sont jeunes ! Le vieux Batman a-t-il encore assez d'énergie pour vaincre la brute épaisse qui leur sert de chef ? Mais Batman doit faire face à bien d'autres ennemis... Son âge, pour commencer. Courir sur les toits, se balancer au bout d'un grappin, affronter des gangs à mains nues, toutes les nuits, quand on a 55 ans, n'est pas particulièrement indiqué... Et si son cœur lâchait ? Son retour suscite des polémiques. Si certains s'en réjouissent, d'autres considèrent qu'il n'est qu'un fasciste dont les agissements illégaux doivent être stoppés et sanctionnés. Si le peuple ne veut plus de lui comme champion, sa présence et son combat sont-ils vraiment légitimes ? Son allié Gordon part à la retraite et sa remplaçante, Ellen Yindel, est bien décidée à capturer Batman. Peut-il encore être vraiment efficace dans sa lutte contre le crime si même la police est contre lui ? Et puis, pour finir... Le Président des États-Unis en personne ne veut plus entendre parler de lui. Et le Président a, à sa botte, un être contre lequel même Batman ne peut pas gagner : Superman !!

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1987
Statut histoire Série terminée (Uniquement disponible en intégrale.) 1 tome paru

Couverture de la série Batman - The Dark Knight returns © Urban Comics 1987
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 51 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

19/04/2002 | Cassidy
Modifier


Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Le système de valeurs morales de l’Amérique s’est effondré, la légende de Batman perdure. - Cela fait 10 ans que Bruce Wayne a raccroché la cape de Batman pour mener uniquement une vie civile. Il a même renoncé à son voeu d'abstinence pour goûter les plaisirs gustatifs de l'alcool. Mais cet été là, la convergence de plusieurs circonstances le fait revenir sur sa décision : il ne peut plus rester les bras ballants devant une société du "moi d'abord" dont les dirigeants élus guident la ville de Gotham et les États Unis sur la base de sondages de popularité. À 50 ans passés, Batman reprend du service et cette fois chaque intervention est définitive. C'est ce que vont apprendre à leurs dépends Harvey Dent, le Mutant Leader, le Joker et même Superman. Lorsque ce comics parait en 1986, c'est une révolution. Aujourd'hui encore, il reste une des 10 meilleures histoires de Batman et un récit qui prend aux tripes de la première à la dernière page. Frank Miller ne se contente pas d'une projection dans l'avenir du personnage pour mettre un point final à son histoire avec Joker. Il fait le constat d'une ville meurtrière où chaque individu est une victime potentielle qui viendra grossir les statistiques de la criminalité (dans une ambiance paranoïaque qui rappelle les passages les plus désespérés des romans de Patricia Cornwell). Il utilise l'hégémonie de la société du spectacle pour tourner en ridicule l'utilisation des plus bas instincts de l'homme pour faire de l'audience. Dans ce contexte, la résurgence de Batman s'apparente à un retour à des valeurs traditionnelles à l'opposé des paillettes et du mercantilisme outrancier d'un capitalisme impitoyable. Les illustrations sont également viscérales et très travaillées. de prime abord, le lecteur peut être rebuté par des dessins peu plaisants à l'oeil, voire laids dans certaines cases (l'apparence du Mutant Leader par exemple). Mais rapidement, il apparaît que Miller a mis au service de l'histoire toute l'expérience qu'il a acquise sur Daredevil et Ronin. Ce tome comprend quelques pleines pages superbes (par exemple Batman tenant le corps d'un général qui vient de se suicider avec le drapeau américain comme linceul) et beaucoup de pages comprenant de 10 à 16 cases. Là encore la forme est indissociable du fond. Les pleines pages donnent à fond dans une iconographie de superhéros déconnectée de tout réalisme : Miller s'en sert pour mettre en image la légende, le coté plus grand que nature du Batman. Les pages divisées en une multitude de cases servent à donner un rythme rapide, une sensation d'instantanéité consubstantielle de la télé en insérant des fragments de dialogues de talk-show. L'utilisation des ces talk-shows est magistrale. le lecteur assiste en direct à la récupération des actions de Batman par l'industrie de la télévision. Non seulement ce dispositif narratif permet au lecteur de mesurer l'impact du Batman dans la société américaine, mais aussi les différentes valeurs morales qui vont se cristalliser face à cette légende urbaine. Encore une fois, Frank Miller ne vise pas le réalisme ; il se conforme aux codes des récits de superhéros qui exigent une suspension consentie de l'incrédulité (suspension of disbelief) pour croire à ces gugusses costumés. le fan de superhéros retrouvera tous les points de passage obligés du genre : échange de coups de poings, démonstration de superpouvoirs, résistance hors du commun du héros (Miller y va vraiment fort sur cet aspect là), etc. Il retrouvera également tout l'univers de Batman dans des versions plus ou moins déformées : la Batcave, Alfred Pennyworth (avec un humour toujours aussi sarcastique), Robin (Carrie Kelly), James Gordon, Selina Kyle, Green Arrow, etc. Attention, ce Batman n'est pas pour les enfants. À son âge, chaque coup doit compter et il ne fait pas dans la demi-mesure : il est violent, cruel, sadique, déterminé, obsédé même par sa soif de justice et de vengeance. Là encore, à l'aide de visuels savamment pensés, Frank Miller donne une nouvelle interprétation de la chauve-souris comme animal totémique sans tomber dans le ridicule. L'encrage de Klaus Janson est parfaitement à l'unisson des dessins de Miller. le lecteur ne perçoit aucun hiatus entre l'illustration et son rendu encré. La fusion entre les 2 est parfaite. Et ces illustrations bénéficient de la mise en couleur de Lynn Varley qui elle aussi fait preuve d'une inventivité et d'une sensibilité adulte. Elle opte pour une palette moins agressive que les comics habituels tout en distillant quelques touches de couleurs vives qui n'en ressortent que plus. J'ai déjà lu une bonne dizaine de fois cette histoire et je ne m'en lasse pas. À chaque fois la force du récit me prend aux tripes et m'emmène dans cette vision noire de la vie urbaine, dans cette force de la nature qu'est Bruce Wayne, dans cette critique d'une société dédiée à la poursuite du divertissement, dans ce grand défouloir ou le bon triomphe des méchants, dans cette cruauté qui imprègne chaque relation humaine (même si je ne suis pas forcément d'accord avec les prises de position de l'auteur). Frank Miller a donné une suite à cette histoire dans The dark knight strikes again.

14/04/2024 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

... Certains dépoussiérages se font au lance-flammes... La première fois que j'ai aperçu les quasi-croquis de Frank Miller pour son adaptation du détective encapé (au dos d'une édition Francophone riquiqui ?!), j'ai bien compris que l'ouvrage s'envolait vers des horizons Super-Héroïques encore inexplorés à l'époque : on était en 1987, quand même. Mais je n'ai pas acheté, alors : best seller ou pas, Batman ne figurait pas parmi mes priorités BDessinées du moment (et puis les sous ! Les sous !). Je n'y suis retourné qu'adulte, à l'occasion d'un marché en plein air où trainaient les quatre albums grands formats. Hé bien, je dois dire que je me suis pas mal amusé ! Cette interprétation culottée à la foi trash (le côté sordide/décadent des pouvoirs en place), "réaliste" (la facilité avec laquelle le premier abruti venu -un peu looké- peut créer un culte autour de sa personne grâce à la complaisance traditionnelle des médias, et ainsi faire basculer une génération d'ados dans l'horreur ordinaire) et même gaguesque : la partie Super-Héroïque très bien mise en valeur malgré tout, même si complètement atomisée -très logiquement !- à la fin... Voilà qui nous changeait des trains-trains habituels proposés par DC ! Tant d'oxygène à la foi : est-ce possible ?! Même les couleurs, qualifiées à raison de "criardes" précédemment, participent à la dynamique de l’œuvre : c'est punchy au possible ! On n'est pas obligé d'aimer : c'est d'une esthétique bien particulière, qu'il retourne ; mais force est de reconnaitre l'efficacité de la méthode (écriture et dessin), parfaitement raccord avec le médium. Du plein les yeux ! "Efficacité" : mot-clé à prendre en compte dans la lecture (et la création !) d'un Comic-Book. Les autres ressentis , bien qu'utiles, ne peuvent faire référence qu'à une seule partie de l’œuvre ; et perdent un peu de leur pertinence quant à l'appréhension objective de son entièreté. Bon, comme d'habitude, Frank Miller n'y va pas par quatre chemins ; même si sa ré-interprétation est plutôt appliquée -écriture graphique et écriture tout court ! Des petites cases/bulletins d'informations (inconnus alors, il me semble, dans ce domaine ?!) très originaux jusqu'au classicisme des mises en pages d'ambiance/présentation/baston ; on assiste au déroulé parfaitement orchestré d'une quadrilogie dont le sombre crescendo scénaristique ne fait que s'intensifier jusqu'à la conclusion, pleine de sens et d'espoir. Culte car séminal : personne n'avait encore à ce point libéré une franchise aussi célèbre -ni aussi contrite dans ses limites très spécifiques, puisque Batman n'est, en fait, qu'un homme ordinaire au destin extraordinaire. Une incursion assez jouissive dans l'exercice jusqu'au boutiste (et périlleux !) qui consiste à pousser un concept jusqu'à son extrapolation ultime, mais sans trahir son sujet. Bien sûr, on aurait aimé encore plus de détails intimes sur les intervenants mais, nécessité faisant loi, Frank Miller privilégie le récit : vue plongeante sur leur âme, et forcément inscrits dans l'action en cours, leurs dialogues intérieurs, essentiellement ciselés et parfaitement disposés entre (et sur !) les cases, nous régalent néanmoins de la part d'intimité partagée absolument vitale au genre. Quant à son interprétation du personnage d'Alfred Pennyworth, elle est absolument parfaite tant ce dernier concentre (graphiquement ET au travers de son utilisation scénaristique !) l'ensemble des valeurs humaines essentielles à tout récit un tant soi peu profond. Miller en fait le prisme au travers duquel, entre rires et larmes, la tragédie de son ex-pupille nous apparait comme réelle et, de fait, digne d'intérêt -et de compassion. Chapeau bas ; même si rien que pour ça.

15/12/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Steftheone

Quelle déception que cet album de Batman ! En tant que fan invétéré de l'homme chauve-souris (tant au cinéma, qu'en jeux vidéos ou en comics) et ayant apprécié Sin City de Franck Miller, je me suis lancé dans la lecture de cette BD pleine de promesses en essayant de passer outre le dessin qui me rebutait quelque peu. En effet, je trouvais de prime abord le trait peu précis, voire brouillon par moment, et la mise en couleurs criarde et datée. Côté scénario, si l'idée de départ est intéressante (l'histoire débute avec un Bruce Wayne vieillissant et sur le déclin), l'histoire n'a éveillé en moi aucun sentiment et j'ai même eu du mal à le finir... J'ai trouvé ainsi certains passages difficiles à saisir et si le fait d'intercaler des séquences TV entre certaines scènes est au départ intéressant, Franck Miller en abuse beaucoup trop. Je suis probablement passé à côté au vu des nombreuses éloges que j'ai pu lire dans de précédents commentaires... Originalité : 2/5 - Histoire : 1/5 Dessin : 2/5 - Mise en couleurs : 1/5 NOTE GLOBALE : 6/20

06/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Frenchkamit

Première excursion dans la galaxie comics de Batman, et vraiment enchanté par ce thriller signé Frank Miller, Klaus Janson et Lynn Varley. Un thriller noir, noir comme la couleur de l'album, noir comme le décorum et l'ambiance de l'histoire plus globalement. Oui parce que ce qui frappe au premier abord , lorsque l'on pose les yeux sur The Dark Knight Returns, c'est la noirceur qui s'en dégage. Nous retrouvons une ville de Gotham rongée de l'intérieur par le grand banditisme et le crime organisé. Depuis que Batman a décidé de raccrocher définitivement ses crampons de justicier masqué, le Mal sévit en toute liberté et en profite pour corrompre la cité américaine et la transformer en pandémonium. Bruce Wayne observe tout ce théâtre de mort en retrait avec ses yeux vieillissant de quinquagénaire fataliste et misanthrope. Gotham est une ville maudite. Depuis que sa némésis, le Joker, a assassiné Robin, son fidèle acolyte, il a perdu le goût de faire le bien. Cependant une clique de hors-la-loi particulièrement malfaisants, surnommée les Mutants, s'avèrent être beaucoup trop dangereuse pour une force de police complètement débordée. Saisi malgré lui par l'appel de la justice, Wayne va remettre son costume d'homme chauve-souris et va se remettre en selle. Batman est de retour. On retrouve dans ce comic tous les ingrédients que j'apprécie dans l'univers Batman ( en particulièrement la trilogie de Nolan, qui est mon point de référence, et le dessin animé de 1992 ). La noirceur de l'oeuvre s'explique d'abord, aussi bête que ça puisse paraître, par sa temporalité. En effet la majeure partie de l'histoire se déroule la nuit, que ce soit pour l'enquête criminelle où pour les combats, ce qui imprime cette tonalité lugubre et sombre caractéristique de la saga. Batman, en tant que super-héros, est avant tout un homme de l'obscurité. L'effet est décuplé par le dessin poisseux qui donne un rendu glauque, menaçant, voire même suffocant. Le dessinateur a fait un travail de maître. Ce que j'aime bien aussi c'est que l'intrigue a permit de faire converger pas mal de personnages iconiques du monde des super-héros. En effet on retrouve Double-Face, dont on découvrira au fil de l'enquête qu'il était la tête pensante derrière les agissements des Mutants, on revoit l'inévitable Joker, on fait la connaissance d'un nouveau Robin ( où plutôt d'une nouvelle Robin ) et on assiste même, clou du spectacle, à un combat monumental entre Batman et Superman, entre le vagabond insoumis et le fidèle petit lieutenant du gouvernement américain ( en parlant de ça, le président dans le comic ne ressemblerait-il pas à s'y méprendre à Ronald Reagan ?). The DKR, c'est un peu l'équivalent d'un All-Star Game de NBA, où toutes les têtes d'affiches finissent par se rencontrer. Il y a énormément d'action, et lorsque Batman n'enquête pas, il se bat (et parfois même il enquête en combattant). Il combat dans les airs, il combat dans la boue, à la foire...lors de ces duels monstrueux on retrouve le Bruce Wayne martial et indomptable, mais pas complètement : on se rend compte que comparé à d'habitude il est très souvent mis en difficulté, d'ailleurs à la fin contre Superman, son pauvre petit coeur de vieillard finit par lâcher. Ce sont des séquences qui permettent d'illustrer les effets de la sénescence naturelle sur son corps, qui ne lui permettent plus d'être aussi tonique et résistant qu'auparavant. Même s'il garde de très bons restes, il n'en est pas moins un homme usé autant mentalement que physiquement. Pour élargir un peu sur ce point, j'ai trouvé ça très malin et assez original la façon dont Frank Miller prend le contrepied du mythe Batman, en faisant de lui un homme affaibli qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été. Cet angle d'attaque donne la vision d'un justicier qui n'est pas invincible, en proie au doute, et je dois dire que personnellement cela a accru l'empathie que je pouvais ressentir pour le personnage. Je trouve que ça "l'humanise" en quelque sorte et ça le rend beaucoup plus proche de nous et de nos propres faiblesses. Et si finalement, au lieu d'être un "super-héros", Batman n'était plus qu'un simple héros ? S'il fallait absolument désigner un point noir, je dirais que j'ai trouvé l'histoire assez verbeuse. Il y a une somme conséquente de textes introspectifs où l'on rentre dans la tête des personnages pour s'imprégner de leur réflexions et leur points de vue, malheureusement ça peut devenir un peu lourdingue même si je comprends bien leur utilité : c'est une manière très habile de poser les divergences d'opinions philosophiques et politiques qui divisent Batman et Superman. Quoi qu'il en soit un comic très qualitatif, à titre personnel il a été la porte d'entrée idéale aux bandes dessinées Batman. Vu le niveau affiché, on va certainement continuer sur cette lancée et aller se dégoter quelques uns des autres bijoux de la collection.

16/10/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

S’attaquer à Batman vieillissant est une idée d’emblée intéressante. Il n’est plus seulement question de son passé, de ses traumatismes d’enfance, de ses ennemis qu’il fait enfermer à Arkham, il est question ici de son présent, de ce qu’il est devenu depuis qu’il s’est retiré des affaires, il y a pas mal d’années déjà. Pas facile d’être un vieux super-héros !! Le combat intérieur que se livre Batman, le regard que son majordome porte sur lui et la place de justicier que la société n’a plus envie de lui donner sont autant de questionnements difficiles qui font la grande réussite de cet album. Le dessin de Miller avec ses séries de petites cases est brut et efficace. Personnellement, je n’ai pas totalement adhéré et ça m’a lassé assez vite. A l’inverse, j’ai trouvé excellente l’idée de placer de manière récurrente des débats à la télé qui amènent un niveau de lecture décalé, beaucoup aimé aussi l’ancrage du scénario dans les années 80, sous la présidence de Reagan, avec la guerre froide en arrière-plan. Sur fond de menace de troisième guerre mondiale, Batman a décidé de reprendre son combat contre ses ennemis. Mais cette fois, il veut les détruire. Batman serait-il devenu un criminel ? On retrouve ici Miller poussant jusqu’au bout la logique du scénario qui ne fait plus dans la demi-mesure… La psychologie de Batman est analysée finement, de même que la société, ses dérives et ses névroses. Un album d’une très grande maturité. C’est du sérieux…

19/07/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les super héros et leur univers forment un pan des comics qui ne m’a a priori jamais vraiment attiré, pour toutes sortes de raisons. Pour ne pas mourir idiot, j’ai voulu tester l’univers de Batman, en y entrant par cette série, visiblement placée très haut par beaucoup de lecteurs. Bon, ben force m’est de constater que ce n’est pas fait pour moi. Si le dessin est globalement bon, il fait un peu daté (c’est encore plus le cas de la colorisation). Mais cet aspect passe bien. Par contre, je n’ai pas réussi à réellement entrer dans l’histoire, que j’ai trouvé alambiquée, et – mais là je sens que je vais aller à contre-courant – pas folichonne. En tout cas, si je suis allé au bout des quatre tomes (j’ai lu la série dans l’intégrale Delcourt), c’est péniblement et sans enthousiasme. Pas forcément ma came donc, et j’attendrai quelque temps avant d’éventuellement retenter ma chance dans cet univers. Note réelle 2,5.

09/09/2021 (modifier)
Par Matagot
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Dans son contexte historique cette œuvre est encore plus appréciable, d’autres ici l’on bien explique. Le scénario de Batman vieillissant était une idée de génie et les pages retranscrivent à merveille le combat d’un Homme faisant face à l’âge et qui refuse de s’avouer vaincu. Et le dessin puissant et dur ne laissera pas indifférent, j’aime infiniment ce qu’il apporte à Batman même si parfois je le trouve moche, souvent je le trouve emblématique et incomparable. Inégal, sans doute mais excellent. Bref. Un monument.

21/02/2021 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

Désireux de rentrer dans l'univers de Batman et attiré par les dizaines d'avis (très) élogieux du site, je me suis lancé dans la lecture de ce gros album. Mon ressenti est assez mitigé. Si le Dark Knight de Frank Miller ne manque pas d'intérêt, je l'ai, par contre, trouvé sacrément daté. Les dessins sont dans l'ensemble plutôt moyens (et je suis gentil), notamment sur les (trop rares) décors et les visages des personnages. Miller multiplie les cases minuscules à peine esquissées, ce qui nuit au confort de lecture et à la fluidité de l'action. Le choix de la colorisation est également très douteux. Cependant certaines planches en pleine page, davantage travaillées, sont impressionnantes sans toutefois relever le niveau général très décevant de la part d'une pointure comme Frank Miller. La narration aussi paraît très vieillotte et indigeste. La lecture est assez ardue et le choix de multiplier les débats télévisuels autour de Batman pour donner du contexte se révèle très, très lourd et redondant (en plus d'être bâclé graphiquement). Le scénario sauve à mes yeux l'album. L'idée d'un Batman quinquagénaire qui reprend du service est géniale. Miller ne ménage pas son héros avec ses nouvelles limites physiques ou sa légitimité à exercer sa propre justice dans un état de droit. Le ton est sombre et le Chevalier Noir, en dépit de son (grand) âge, s'est encore enfoncé dans le doute et la névrose. Ses motivations réelles sont ambiguës... Bref le personnage de Batman vu par Frank Miller est une réussite. Un album réservé aux fans du Chevalier Noir... les autres iront sans doute vers des productions plus récentes. 2,5/5

15/12/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Un quart de siècle après avoir lu The Dark Knight returns, je reste sous le choc lorsque je la ressors de ma bédéthèque. Je trouve que cette série de Frank Miller a révolutionné l'univers des comics à plusieurs titres, et mérite toujours son qualificatif – souvent galvaudé j’en conviens – d’œuvre culte. Tout a été écrit ou presque sur The Dark Knight returns, mais je vais tout de même apporter ma petite pierre à l’édifice. Il faut d'abord replonger dans le contexte de l'Amérique du milieu des années 1980 pour comprendre en quoi cette vision sombre du Batman est le reflet génial de son époque. Allez ! Un petit cours d’histoire pour recréer l’ambiance de l’époque… Nous étions alors dans les années Reagan, le président qui avait proclamé fièrement lors de son arrivée au pouvoir : « America is back! ». Sous ses deux mandats, finis les pleurnicheries et l'auto-apitoiement qui avaient suivi la défaite au Vietnam, terminés les doutes sur l’intégrité du pouvoir et la pureté de la démocratie étasunienne consécutifs au scandale du Watergate ! L’Amérique était de retour et bien décidée à en découdre avec « l’Empire du Mal » soviétique. La guerre froide connut un regain de tension quand Reagan annonça la mise en place de l’initiative de défense stratégique, baptisée « Guerre des Étoiles » par les journalistes. Il s’agissait de mettre en place un réseau de satellites capables de détecter, traquer et détruire en vol les missiles nucléaires qui seraient tirés contre les États-Unis. Techniquement possible, mais hors de prix, ce projet faisait craindre à l’URSS la fin de « l’équilibre de la terreur » qui, en promettant une « destruction mutuelle assurée » en cas d’usage de l’arme nucléaire, avait bon an mal an maintenu un statu quo entre les deux blocs durant les 40 ans de Guerre froide. Certains stratèges alarmistes soulignaient le risque de voir les Soviétiques passer à l’offensive avant que les Américains aient concrétisé leur système. À Moscou, des dirigeants fossilisés et gris se succédaient au pouvoir et la société semblait figée dans une éternité de répression. Le monde tremblait tandis que l’on prophétisait l’imminence d’une troisième guerre mondiale. Aux États-Unis, les néoconservateurs triomphaient. Ils expliquaient que la crise était due à un État trop présent, aux budgets sociaux trop élevés qui plombaient l’économie, aux impôts confiscatoires… Le darwinisme social revenait en force : seuls les plus aptes réussissent dans une société libérale… Les usines automobiles commençaient à fermer pour délocaliser leur production là où l’ouvrier est bon marché et non syndiqué. Le chômage progressait, les pauvres n’avaient qu’à crever s’ils n’étaient pas capables de se prendre en main pour s’enrichir… Dans le même temps, le bling bling devenait la norme. Le trader supplantait le cowboy en tant que héros américain et l’Amérique faisait sa gym ; des cohortes de bons citoyens au brushing impeccable s’agitaient dans les salles d’aérobic, moulés dans des tenues aux couleurs fluo, au son d’une insupportable musique pop. L’univers créé par Miller se situe dans un futur très proche, inspiré de ce monde inquiet et de cette société américaine fracturée. Dans cet univers, Batman est vieux, il a raccroché sa cape quelques années plus tôt quand un de ses Robin est mort. Il n’est plus que Bruce Wayne, playboy finissant, menant une vie tumultueuse et défrayant la chronique mondaine par ses excentricités de milliardaire. Mais il reste l’enfant névrosé qui a vu ses parents se faire assassiner pour quelques dollars. Il est toujours l’homme avide de justice qui hait les criminels. Alors il ne résiste pas longtemps à la tentation quand il réalise qu’il pourrait ressusciter le Batman pour vraiment punir les méchants. Pas pour les enfermer gentiment, comme il l’a toujours fait, dans l’Asile d’Arkham d’où ils ne cessent de s’échapper, tels des Dalton maléfiques, non, cette fois, en guise de chant du cygne, il va les massacrer ! Batman n’est pas un gentil héros ; à l’origine, il est celui qui se déguise en chauve-souris géante pour terroriser les criminels, celui guette ses proies dans l’ombre, la face sombre des super-héros dont Superman est la lumière. Les auteurs l’avaient un peu oublié au fil du temps et Miller lui redonne son statut obscur de chevalier vengeur. Sa dernière croisade fait ressortir ses penchants criminels. Les années 1970 ont donné à l’Amérique un certain nombre de personnages qui n’hésitent pas à recourir à des méthodes expéditives contre le crime : “Dirty Harry” Callahan, Paul Kersey, le justicier dans la ville, ou encore le Punisher. Tous sont les héritiers du Batman originel et Miller ne fait que revenir aux sources. Mais il le fait avec une puissance et une violence que l’on n’avait jamais vues dans la série. Miller est un radical, il aime l’expression de la force brute et prend plaisir à trancher le nœud gordien : un bourre-pif vaut selon lui tous les argumentaires subtils quand il s’agit de résoudre des situations compliquées. À plusieurs reprises, dans The Dark Knight returns, il égratigne les médias, les psychologues, les corps intermédiaires, qui semblent incarner à ses yeux les faiblesses d’une société devenue incapable de se défendre ; Miller ne semble pas aimer la démocratie libérale. Il glorifie l’engagement physique, le sens du sacrifice à un point que c’en est un peu inquiétant d’ailleurs. Dans 300, il flirte ouvertement avec l’idéologie fasciste… N’empêche, j’ai un peu honte de l’avouer, mais c’est foutrement jouissif de voir Batman écraser les méchants une fois pour toutes. Du point de vue du style graphique, Miller innove également. Certaines cases sont incompréhensibles, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il s’agit d’une vision parcellaire et en très gros plan d’un élément qui prendra du sens plus tard (les perles par exemple). C’est déroutant et surprenant ; l’expérience est intéressante, mais je trouve que Miller en a abusé par la suite. On n’atteint cependant pas encore le niveau de non-sens de certaines planches d’Elektra Saga… En résumé, The Dark Knight returns constitue incontestablement une rupture, à l’instar des Watchmen (dans un style différent). Cette œuvre a fait basculer Batman, et nombre de super-héros après lui dans le monde adulte. Souvent copié, jamais égalé, l’univers dépeint par Miller reste une des références majeures des Comics. J’en conseille particulièrement la lecture à tous ceux et celles qui pensent que le genre est réservé à un public d’adolescents mâles et boutonneux.

21/02/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Je me suis ennuyé ferme avec cet album, j'ai abandonné un peu avant la moitié, quand j'ai réalisé que je commençais à compter le nombre de pages pour voir si c'était bientôt fini... Les dialogues sont ennuyeux au possible, et les vraies scènes d'action trop rares. Comme le faisait remarquer le Grand A, il y a véritablement un déséquilibre entre le poids des dialogues et de la narration, omniprésents, et les dessins. De plus, hormis quelques planches, ces dessins sont affreux. Quant à la colorisation, elle est fadasse, délavée, morose, l'atmosphère est complètement has been. Sans doute que les inconditionnels se sont laissés charmer par le côté psychologique de l'ouvrage, en apprenant plus sur leur héros adoré. Ca n'a pas pris avec moi, je me suis vraiment fait chier : Batman s'ennuie à la retraite, il revient, pif bam boum bim les méchants. Aïe aïe aïe, ça fait mal ! Heureusement que je ne l'ai pas acheté pour moi, je finis vraiment par me demander si je vais aimer un album de Batman un jour. (280)

21/02/2014 (modifier)