Bayard
La vie mouvementée du "chevalier sans peur et sans reproches".
1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII La BD au féminin Les Alpes Vécu
Juillet 1515... dans les Hautes Alpes... une troupe armée cherche un passage vers l’Italie… son but ?.. commandée par le chevalier Bayard, il lui faut nettoyer le terrain avant l’arrivée de l’ost français en Piémont. Un jeune chevrier les guidera par un passage utilisé par les contrebandiers. La route de Milan sera ainsi ouverte aux forces du duc de Bourbon et celles de François 1er. Ce sera la prise de Villanfranca tenue par Prospero Colonna où François 1er sera fait chevalier par Bayard. Bayard ?… un des plus grands chevaliers dont le nom résonne encore aujourd’hui. Le jeune chevrier, Thibault, le suivra et sera formé par Bayard au métier des armes. Il lui narrera ainsi sa vie, partant de sa naissance, de ses premiers tournois, de ses premières blessures, ses premières victoires à Fornoue et son plus grand fait d’armes : la défense du port de Garigliano… seul contre 200 attaquants. On suivra la bataille de Pavie, celle de Romagnano Sesia ; on vivra avec Thibault ce premier quart de siècle jusqu’au 30 Avril 1524 ou Bayard rendra son dernier soupir dans ses bras. Et on s’en retournera avec le jeune homme qui refera le chemin parcouru en sens inverse, accompagnant la dépouille de son seigneur avant de renter chez lui.
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Date de parution | 06 Décembre 2006 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
le "Chevalier sans peur et sans reproche" est l'incarnation du grand héros de guerre français, un peu comme Du Guesclin, et la personnification de cette noblesse chevaleresque qui s'illustre pendant les guerres d'Italie ; j'ai beaucoup admiré cet idéal de droiture et de noblesse de sentiments. Contrairement à Du Guesclin qui évoluait dans un Moyen Age encore brutal et peu raffiné, Bayard offrait l'image du chevalier loyal et respectant les dames (on le voit dans cet album), bien que pénétré encore par une certaine rudesse héritée de ce Moyen Age qu'il a tenté de faire perdurer sous la Renaissance. Les hommes changeaient et l'art de la guerre aussi, les batailles se gagnant par l'arquebuse et le canon, Bayard, soldat d'un temps révolu et homme d'épée, n'y avait plus sa place, il le paiera de sa vie. C'est pourquoi j'étais content de dénicher cet album, qui même si le dessin n'est pas dans mes préférences, me satisfait pleinement au niveau du contenu. Les auteurs ont réussi en étant un peu didactique (mais sans être ennuyeux), à conter une biographie de ce grand chevalier en n'oubliant pratiquement rien de ses principaux exploits et de son mode de vie. Et pourtant la tâche s'avérait difficile, la carrière militaire de Bayard étant particulièrement bien remplie. C'est donc un défilé descriptif : au service de 3 rois de France, il connut sa première grande distinction dans la victoire de Fornoue en 1495, puis il contribua à la conquête du Milanais et fut fait prisonnier par Ludovic Sforza, déploya sa bravoure contre les Espagnols dans le royaume de Naples où eut lieu son exploit le plus marquant : la fameuse défense du pont de Garigliano contre 200 soldats ennemis, un exploit à peine croyable mais attesté par plusieurs chroniqueurs. On enchaine ensuite avec sa blessure au siège de Brescia, sa capture après la honteuse défaite de Guinegatte par les Anglais parce qu'il avait refusé de fuir, et où Henry VIII le laissa libre sans rançon après lui avoir offert en vain de se mettre à son service. Puis c'est la grande victoire de Marignan en 1515 où au soir de la bataille, François Ier veut être adoubé chevalier de sa main ; on arrive au fameux siège de Mézières où il tint tête aux Impériaux alors que les défenses françaises étaient précaires, pour finir à Romagnano sur les bords de la Sesia (les auteurs donnant étrangement le nom de Rovasenda) où il est mortellement blessé par une arquebusade qui lui brise la colonne vertébrale. Tous ces événements sont rigoureusement bien reproduits dans cet album riche en information, l'essentiel est bien relaté pour qui ignore tout de Bayard. J'ai particulièrement bien apprécié la reconstitution de sa mort, lorsque ses hommes le portent contre un arbre face à l'ennemi tel qu'il l'a demandé car il voulait mourir face à l'ennemi, son épée à la main ; la présence du duc de Bourbon qui le plaint de le voir en cet état, et la célèbre réponse du chevalier qui dit "J'ai pitié de vous.." est également reprise et dans les termes exacts que j'ai pu lire dans plein de bouquins. Donc voila, c'est une belle entreprise que cet album retraçant la carrière militaire (et un peu de cour) d'un grand personnage valeureux tel que Bayard, modèle des vertus, de courage, d'honneur militaire, de générosité à l'égard de l'ennemi vaincu (aspects bien démontrés), la seule chose qui me gêne étant le dessin de Lacaf parce qu'il dessine comme dans L'histoire de Mandrin dans un style de crayonné qui fait penser à un dessin hâtif ou mal fini... mais non je crois qu'à cette époque, c'était son style (qui a changé aujourd'hui), je l'accepte même si ça m'est un peu pénible, mais ça lui coûte 1 étoile. Dans son ensemble, c'est un bel album, bien conçu dans sa partie historique.
Un bien bon album. Historique, oui, car l’on suit le cheminement de ce qui fut un des plus grands noms de la chevalerie française. Didactique, aussi, car l’on suit date par dates les événements –nombreux- de ce début du 16ème siècle. MAIS : rien de tout cela n’embête vraiment le lecteur qui est vraiment plongé, du début à la fin, dans une geste guerrière de haut vol. Basée sur des faits historiques précis et vérifiés, Moriquand transcrit dans son narratif une véritable hagiographie de Bayard. Et il n’y a pas que batailles et guerres qui émaillèrent ces années. Ce « Bayard » c’est aussi le modus vivendi de l’époque, la cour de Savoie et autres, les grands hommes d’alors, les jeux, les tournois, les amours réunis dans une frasque haute en couleurs. Le dessin ?… J’ai vraiment apprécié. Lacaf y va d’un style graphique nerveux où –parfois- j’ai l’impression de voir des traits de crayonné encore dans les cases. J’ai ressenti comme le fait de regarder un long story-board où certains dessins paraissent inachevés alors qu’ils ne le sont nullement. Et ce style confère aux cases une sorte de véritable épaisseur habilement mises en pages. Tout ça pour ?.. une grande geste chevaleresque et guerrière où un nombre impressionnant de « gueules » défilent, où l’âpreté de l’époque est bien rendue ; un album plaisant, « entraînant » même, et où le plaisir de la lecture rejoint celui des yeux. Vraiment pas mal.
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