Peter Pan
Angoulême 1992 : Alph-Art du public Adaptation de la célèbre histoire par Loisel, dans un style un peu plus adulte.
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L'histoire commence à Londres, en 1887. Et ce n'est pas la joie, c'est le moins que l'on puisse dire. La ville est très pauvre, c'est l'hiver, la vie est rude, particulièrement pour les enfants. Ils sont maltraités par les "horribles adultes qui ne pensent qu'au sexe et à la débauche". Peter, lui, a de la chance, il a une mère, pas comme la plu part de ces copains qui sont orphelins, et du coup très jaloux. De la chance? En fait pas vraiment, elle est alcoolique, le bat, et finit par le mettre dehors... bien sûr il se passe bien de divulguer ce petit détail à ses amis. Heureusement son vieille ami, Mr Kundal, veille sur lui, le nourrit, et lui confit un livre de mythologie qui ouvre à Peter la porte des rêves. Ce livre avait appartenu au père de Peter il y a bien longtemps, il est donc normal qu'il lui revienne. Peu après être entré en possession de ce livre, il rencontre par magie la fée Clochette, qui a grand besoin de lui dans son monde. De méchants pirates menacent leur pays et leur trésor. Elle a été envoyée pour chercher de l'aide dans le monde de Peter... Peter décide de la suivre, lui qui a toujours rêvé d'aventure! Ca commence bien mal pourtant. Peter est dés son arrivé capturé par les pirates, qui veulent en faire l'un des leurs. Quels malheur pour le fées qui avez misé tous leur espoirs sur lui. Ah si seulement la fée Potelette n'avait pas révélé l’existence du trésor au capitaine des pirates, dont elle est amoureuse! Les fées et leurs amis, les Satyres, les Centaures, les Elfes, les gnomes et les Korrigans, vont tout faire pour récupérer Peter. Mais la tache s'annonce difficile. En effet Peter a un comportement très infantile et décevant, et préfère devenir pirate plutôt que d'aider les habitants de ce monde condamné. Car ce monde est condamné si le trésor est découvert par les pirates. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un monde imaginaire, vivant des rêves des autres... sans trésor, plus de rêve, et sans rêve, plus de vie. Pourtant les choses semble s'arranger quand Peter se range enfin à leur coté et devient leur chef... Le gamin a une très bonne idée pour débarrasser l'île des méchants pirates: fabriquer un faux trésor de toutes pièces, à partir de vieux coffres du lagon des sirènes... et s'arranger pour que le capitaine tombe dessus et s'en aille avec... Mais le plan ne sa passe pas vraiment comme prévu, les pirates surprennent nos amis en pleine action, et l'ami de Peter, Pan, est gravement blessé. La situation parait désespérée... non seulement les pirates sont toujours là, mais Pan est mourrant... que faire maintenant?
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Date de parution | Novembre 1990 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
"Peter Pan" est une bande dessinée saisissante qui offre une vision nouvelle et sombre du célèbre conte. L'auteur a réussi à capturer l'essence même de l'histoire tout en lui insufflant une profondeur inattendue. L'une des grandes forces de cette adaptation est la manière dont Loisel parvient à créer un monde riche et enchanteur. Les illustrations sont magnifiquement réalisées, avec un souci du détail impressionnant. Chaque page est un véritable chef-d'œuvre artistique qui nous plonge dans l'univers magique de Neverland. Les couleurs vives et l'utilisation habile de l'ombre et de la lumière donnent une dimension visuelle époustouflante à l'histoire. En ce qui concerne l'histoire elle-même, Loisel apporte une approche plus réaliste et complexe à Peter Pan. Il explore les origines du personnage, dévoilant un passé tourmenté qui aide à comprendre sa personnalité rebelle et insouciante. Les relations entre les différents personnages sont également approfondies, offrant des dynamiques intéressantes et nuancées. L'auteur parvient à capturer à la fois la magie de l'enfance et les thèmes plus sombres et mélancoliques présents dans le conte original. Petit point négatif, la présence de Jack l'Éventreur dans cette bande dessinée est selon moi un choix discutable et déconcertant. Bien que l'auteur ait tenté d'ajouter une dimension de mystère et de tension à l'histoire, l'introduction d'un personnage historique aussi sombre et réellement troublant détourne l'attention du conte original de Peter Pan. L'inclusion de Jack l'Éventreur semble forcé et perturbe l'équilibre narratif de l'oeuvre. Dans son ensemble, cette BD rassemble assez de qualité pour mériter la note maximale.
J’ai attendu ma 1000ème chronique pour aviser « Peter Pan », c’est vous dire à quel point cette bande dessinée est un must absolu pour moi. Je pense que tout a été dit sur cette série réalisée de A à Z par Régis Loisel, elle a eu un tel impact sur le public amateur du 9ème art qu’elle fut même l’objet d’un ouvrage qui explique la genèse de « Peter Pan ». Pour ma part, j’ai découvert cette bande dessinée en me rendant chez un ami bédéphile à l’époque où les 3 premiers tomes avaient été publiés. Il m’avait dit que « Peter Pan » était pour lui une des meilleures séries qu’il a lues jusqu’à maintenant. Je ne l’avais pas cru car « Peter Pan » est, pour moi, en premier lieu un dessin animé de Walt Disney et… je n’aime pas trop leurs réalisations. Du coup, il m’a fallu attendre bien plus tard lorsque j’eus découvert et adoré « La Quête de l'Oiseau du Temps » du même auteur, Régis Loisel, pour me mettre à feuilleter « Peter Pan » et ce fut… une sacrée claque ! (Rien à voir avec du Walt Disney !) Une des BD qui m’a le plus impressionné au niveau des émotions (du rire aux larmes, tout y passe !) ; d’ailleurs, rien qu’à écrire cet avis et à repenser à cette histoire, j’ai de nouveau des frissons, des poils qui hérissent ! Je ne vais pas vous écrire ce qui m’a exactement plu dans « Peter Pan » parce que, justement, j’ai tout adoré que ce soit du graphisme, le scénario, l’ambiance, les personnages, sa situation dans Londres victorienne, la mise en page… TOUT je vous dis !
Les six tomes de la série de Régis Loisel sont devenus des incontournables dans le monde de la BD franco-belge. Chacun des six tomes renforce la cohésion et la puissance de la série. Je n'y trouve aucun délayage, aucun passage vide ou de remplissage. Chaque case est riche de son graphisme mais aussi de son sens ce qui nous donne à la fin du tome 6 un vrai trésor. C'est d'ailleurs ce trésor que cherche Crochet "quoiqu'il en coûte". Ce trésor, que seule la pauvre Rose a vu et qui l'a fait rire, n'est probablement pas à chercher dans un fantasme illusoire mais plutôt dans la réalisation patiente d'un rêve. Je me trompe peut-être en parlant de fantasme mais il est beaucoup question de psychanalyse dans "Peter Pan". Loisel s'approprie et nous restitue la personnalité de Peter d'une façon presque clinique. Peter a 13+ ans et n'est plus vraiment un enfant. Pourtant il se complaît dans un monde de contes imaginaires qui l'empêche de franchir les rites de passages vers le monde adulte. Tout au long du récit Peter se montre irresponsable, narcissique et immature sexuellement. Plus même, il repousse avec violence toute tentative pour franchir le pas. Sa recherche ambiguë d'une maman idéale n'est plus de son âge, Au contraire il devrait se tourner vers l'image du père ! Mais qui ? Crochet ? Jack ? Kundal ? Loisel propose des pistes mais laisse le flou qui ouvre à l'imagination. Son immaturité sexuelle est bien soulignée par le contraste proposé par Loisel. Car dès le début l'auteur nous installe dans une ambiance dionysiaque. Ambiance violente et réaliste d'un Londres sauce Dickens, avec ses prostituées ou ses violeurs d'enfants ou ambiance plus fantasy avec son satyre Pan, son centaure Pholus (Chiron ?) et ses sirènes à gros tétons. Peter Pan fait des allers-retours entre ces deux types de littérature comme s’il ne savait pas où se poser. Le tome 6 conclut le questionnement de manière anthologique. Peter s'enfermera dans le triangle "Clochette-Crochet-Peter" dont il est le centre et un sommet. Son immaturité et son irresponsabilité se complairont aux manipulations de Clochette et son narcissisme jouira de son éternel combat avec Crochet, l'ennemi qui fait exister. Peter est bien un "pauvre garçon" comme le conclut Loisel. A l'image de Picou ou de Jack, il devient prisonnier de lui-même. J'apprécie beaucoup le graphisme de Régis Loisel. Cette rondeur et cette sensualité dans le trait sont véritablement envoutantes. Ces yeux immenses participent à l'expressivité des personnages mais leur langage corporel rend tout commentaire superflu. A mon avis une série d'une exceptionnelle qualité par sa richesse et son homogénéité scénaristique et graphique. Du grand art.
Porté par le succès incontestable de La Quête de l'Oiseau du Temps, Régis Loisel a eu le temps de prendre confiance au point de se lancer seul aux commandes pour une interprétation assez libre et plutôt originale du classique Peter Pan de J.M Barrie. Autant prévenir tout de suite les quelques quidams restés enfermés dans leur grotte depuis plus de 30 ans : cette version de Peter Pan n'est pas pour les petits et s'éloigne autant que possible du dessin animé produit par Disney. En effet, on est plus proche dès le premier tome d'un livre de Charles Dickens tant l'univers dépeint dans la ville de Londres transpire la violence et le rejet. Peter n'est pas encore Pan et va le devenir au fur et à mesure d'une progression cruelle mais finalement assez logique jusqu'à un final que j'avais pour ma part plutôt rejeté à ma première lecture, horrifié par certains évènements inattendus et choquants. Loisel boucle la boucle de façon aussi sombre qu'il avait débuté son récit mais cette conclusion m'avait particulièrement refroidi comme si l'auteur lui-même avait décidé d'en finir de façon assez radicale. Loisel a encore affiné son style et métamorphose certains personnages iconiques comme la fée Clochette, qui devient ici un objet de sexualisation et de déviance explicite. On ne s'ennuie définitivement pas dans cet univers qui redistribue les cartes et désoriente même les habitués du texte de Barrie ou des dessins de Disney. Il faut juste en accepter les règles perverties et très sombres. Pour tant d'audace et d'originalité, cette version de Peter Pan mérite amplement son statut culte mais n'est absolument pas à laisser entre les mains de nos chères têtes blondes. Une œuvre définitivement atypique et qui ose aller bien plus loin que le conte pour enfants. On y croise même Jack l'éventreur et c'est tout sauf un hasard. ^^
La plupart des gens connaissent l'histoire de Peter Pan... que ce soit par les nombreuses adaptations cinématographiques ou par l'œuvre originale, il est en effet probable que vous ayiez déjà vu ou lu ses aventures. Si cette adaptation de Loisel est si bonne, ce n'est pas uniquement grâce au trait si particulier de ce grand monsieur de la bande dessinée mais aussi (et surtout ?) par le scénario et l'enrichissement de l'œuvre originale. Sombre, cruel et donc réaliste, l'univers de ce Peter Pan est criant de vérité. Et allier un univers réaliste à une aventure abracadabrantesque comme Peter Pan est un sacré defi... Et c'est là le génie de Loisel car en gagnant son pari, il parvient à renforcer le récit en l'ancrant dans la réalité. Le rythme est parfait, les personnages attachants, la mise en page dynamique et le dessin excellent (mention spéciale aux visages et aux expressions des personnages) et cette bd est donc incontournable. Je la recommande donc vivement à tous les visiteurs de ce site.
Des deux BD de Loisel que j'ai lues elle est la plus réussie. Alors il est vrai que contrairement à La Quête de l'Oiseau du Temps, je ne l'ai pas relue récemment et que par conséquent mon souvenir idéalise un peu ce "Peter Pan". Peut-être qu'il souffrirait alors de la nouvelle appréciation de son dessin, de ses couleurs et de sa mise en page, et que l'histoire pouvait receler quelques longueurs, mais à l'heure actuelle, "Peter Pan" n'est pas loin d'entrer dans mon Panthéon des grandes œuvres de la BD. On est bien loin de l’œuvre de Walt Disney ou de la fantaisie de Robin Williams, car le "Peter Pan" de Loisel, noir à souhait, n'est pas destiné aux enfants. Ce marin prisonnier d'une illusion causée par un brouillard aussi maléfique que magique, qui se délecte de ses propres tripes, restera une image mythique de la BD. Et rien que pour ça, en attendant de le relire un jour, le "Peter Pan" de Loisel est franchement bien.
La BD de la déception... Sérieusement quand tu lis les avis + la vignette sur les livres (1 million d'albums vendus) + le nom Loisel, tu te dis que tu vas découvrir un chef-d’œuvre et bien bonjour la douche froide. La quête de l'oiseau du temps est une vraie réussite mais ce Peter Pan pas convaincu. Ce qui sauve cette BD c'est uniquement le nom de Loisel car en temps normal elle serait passé inaperçue. Tu peux pas dire que cette BD est culte quand tu vois que l'intrigue principale et les rebondissements sont d'un ennui démesuré. Quand tu regardes un peu en détail tu constates qu'en 6 tomes il se passe pratiquement rien. Les événements moulinent et ne sont pas captivants. Les dialogues sont parfois vides et limite agaçants avec des "hi hi" à chaque fin de phrases. L'amitié entre Peter et Pan n'a absolument aucun sens, les mecs sont super potes en 2 pages. Aucun sentiment d'ascension dans leur amitié. On ne parlera pas des dessins parfois brouillons et manquant de lisibilité.
La version de Disney – que tout le monde a sans doute en tête (et qui n’est clairement pas la pire adaptation réalisée par ces studios) a été en grande partie recouverte dans mon esprit après que j'aie eu l'occasion de lire cette série de Loisel, au fur et à mesure de la sortie des albums, il y a maintenant pas mal de temps. On a là une version un peu plus « adulte », en tout cas une belle réussite. J’ai bien aimé cette histoire, dans laquelle certains aspects plutôt « gentils », à la limite parfois de la mièvrerie (mais sans jamais l’atteindre) sont contrebalancés par d’autres plus durs (tous les passages sordides dans le Londres de Jack l’Eventreur, les relations entre Peter et sa mère, la mort de Rose, etc.). Le personnage du capitaine des pirates – et ses échanges avec Mouche ou ses relations avec le crocodile ajoutent une touche d’humour : c’est un faux dur assez réussi. Je regrette juste quelques longueurs, quelques passages inutiles ou trop dilués, entre les gamins et les nouveaux amis de Peter sur l’île. Loisel aurait sans doute gagné à raccourcir d’un tome l’ensemble. Quant au dessin de Loisel, il est lui aussi réussi, avec une colorisation un peu datée (proche de celle de La Quête de l'Oiseau du Temps). C’est une série que j’ai plaisir à relire.
Loisel reprend à son compte le très célèbre Peter Pan, mais il signe ici une oeuvre noire à souhait au ton vraisemblablement très adulte qui dépeint tous les travers de l'humanité. A la lecture des premières pages on ressent comme une sorte de choc devant autant de personnages sordides et vulgaires, cela sonne comme un contre pied total mais rudement bien trouvé car dans l'inconscient des gens Peter Pan reste ce gentil garçon qui combat les méchants pirates avec sa gentille fée clochette. C'est clair qu'on est à des années lumière de la version édulcorée pour enfants de Walt Disney, d'ailleurs on peut dire que ce sont des histoires complètement différentes puisque l'auteur nous dépeint ici les origines de ce héros bien connu de tous : Qui était-il avant de venir sur l'île aux pirates ? D'où lui vient ce surnom de Peter Pan ? Qui sont les enfants perdus et le capitaine Crochet ? et bien d'autres questions encore. L'histoire est tellement bien écrite qu'elle en devient vite envoûtante au point que l'on veut lire l'ensemble d'une traite ; de plus le rendu visuel est lui aussi d'une excellente qualité. Il demeure juste, pour ma part, un petit bémol en ce qui concerne la fin que je trouve un poil décevante, mais au vu des événements et toujours pour rester dans ce thème de "l'avant Walt Disney" elle sonne presque comme une évidence. Bref, voilà une série d'une très bonne qualité autant scénaristique que visuelle et qui reste pour moi une des meilleures de Loisel.
Voilà donc de la BD pour adultes dont la lecture n'a rien de réjouissant, disons même qu'elle est franchement déprimante. Ceci dit les BD ne sont pas forcément toutes faites pour nous faire marrer. Ici Loisel, dont le dessin et les couleurs sont juste impeccables, ne fait pas dans la dentelle puisqu'il convoque pratiquement tous les travers de l'âme humaine. Aussi bien dans le Londres qu'il décrit que sur l'île, les personnages se débattent entre veulerie, trahison, mensonge, leur but étant d'asservir l'autre. Peter veut être le chef, Clochette, ah Clochette!, ne pense qu'à son bonheur, etc , etc.. Si l'on y regarde de plus près le seul bon de l'histoire c'est ce brave Mr Kundal et à mon sens dans une moindre mesure le Capitaine Crochet, même s'il est rattrapé par ses vieux démons à la recherche d'un trésor. Walt Disney à côté c'est de la gnognotte! Ici c'est violent, voire nauséeux par certains aspects. Alors pour cet ancrage dans une réalité dérangeante mais hélas reflet du monde de l'époque et au combien actuel, je conseille vivement la lecture de cette série qui se doit de figurer sur vos rayonnages.
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