Peter Pan
Angoulême 1992 : Alph-Art du public Adaptation de la célèbre histoire par Loisel, dans un style un peu plus adulte.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Angleterre Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs complets Bande de gosses Best of 1990-1999 Cimoc Contes funèbres D'un monde à l'autre Ere Victorienne Fées et féérie Iles Britanniques Jack l'Eventreur Les Roux ! Londres On en parle... Peter Pan Sirènes Vents d'Ouest
L'histoire commence à Londres, en 1887. Et ce n'est pas la joie, c'est le moins que l'on puisse dire. La ville est très pauvre, c'est l'hiver, la vie est rude, particulièrement pour les enfants. Ils sont maltraités par les "horribles adultes qui ne pensent qu'au sexe et à la débauche". Peter, lui, a de la chance, il a une mère, pas comme la plu part de ces copains qui sont orphelins, et du coup très jaloux. De la chance? En fait pas vraiment, elle est alcoolique, le bat, et finit par le mettre dehors... bien sûr il se passe bien de divulguer ce petit détail à ses amis. Heureusement son vieille ami, Mr Kundal, veille sur lui, le nourrit, et lui confit un livre de mythologie qui ouvre à Peter la porte des rêves. Ce livre avait appartenu au père de Peter il y a bien longtemps, il est donc normal qu'il lui revienne. Peu après être entré en possession de ce livre, il rencontre par magie la fée Clochette, qui a grand besoin de lui dans son monde. De méchants pirates menacent leur pays et leur trésor. Elle a été envoyée pour chercher de l'aide dans le monde de Peter... Peter décide de la suivre, lui qui a toujours rêvé d'aventure! Ca commence bien mal pourtant. Peter est dés son arrivé capturé par les pirates, qui veulent en faire l'un des leurs. Quels malheur pour le fées qui avez misé tous leur espoirs sur lui. Ah si seulement la fée Potelette n'avait pas révélé l’existence du trésor au capitaine des pirates, dont elle est amoureuse! Les fées et leurs amis, les Satyres, les Centaures, les Elfes, les gnomes et les Korrigans, vont tout faire pour récupérer Peter. Mais la tache s'annonce difficile. En effet Peter a un comportement très infantile et décevant, et préfère devenir pirate plutôt que d'aider les habitants de ce monde condamné. Car ce monde est condamné si le trésor est découvert par les pirates. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un monde imaginaire, vivant des rêves des autres... sans trésor, plus de rêve, et sans rêve, plus de vie. Pourtant les choses semble s'arranger quand Peter se range enfin à leur coté et devient leur chef... Le gamin a une très bonne idée pour débarrasser l'île des méchants pirates: fabriquer un faux trésor de toutes pièces, à partir de vieux coffres du lagon des sirènes... et s'arranger pour que le capitaine tombe dessus et s'en aille avec... Mais le plan ne sa passe pas vraiment comme prévu, les pirates surprennent nos amis en pleine action, et l'ami de Peter, Pan, est gravement blessé. La situation parait désespérée... non seulement les pirates sont toujours là, mais Pan est mourrant... que faire maintenant?
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Date de parution | Novembre 1990 |
Statut histoire | Série terminée 6 tomes parus |
Les avis
J’ai attendu ma 1000ème chronique pour aviser « Peter Pan », c’est vous dire à quel point cette bande dessinée est un must absolu pour moi. Je pense que tout a été dit sur cette série réalisée de A à Z par Régis Loisel, elle a eu un tel impact sur le public amateur du 9ème art qu’elle fut même l’objet d’un ouvrage qui explique la genèse de « Peter Pan ». Pour ma part, j’ai découvert cette bande dessinée en me rendant chez un ami bédéphile à l’époque où les 3 premiers tomes avaient été publiés. Il m’avait dit que « Peter Pan » était pour lui une des meilleures séries qu’il a lues jusqu’à maintenant. Je ne l’avais pas cru car « Peter Pan » est, pour moi, en premier lieu un dessin animé de Walt Disney et… je n’aime pas trop leurs réalisations. Du coup, il m’a fallu attendre bien plus tard lorsque j’eus découvert et adoré « La Quête de l'Oiseau du Temps » du même auteur, Régis Loisel, pour me mettre à feuilleter « Peter Pan » et ce fut… une sacrée claque ! (Rien à voir avec du Walt Disney !) Une des BD qui m’a le plus impressionné au niveau des émotions (du rire aux larmes, tout y passe !) ; d’ailleurs, rien qu’à écrire cet avis et à repenser à cette histoire, j’ai de nouveau des frissons, des poils qui hérissent ! Je ne vais pas vous écrire ce qui m’a exactement plu dans « Peter Pan » parce que, justement, j’ai tout adoré que ce soit du graphisme, le scénario, l’ambiance, les personnages, sa situation dans Londres victorienne, la mise en page… TOUT je vous dis !
Les six tomes de la série de Régis Loisel sont devenus des incontournables dans le monde de la BD franco-belge. Chacun des six tomes renforce la cohésion et la puissance de la série. Je n'y trouve aucun délayage, aucun passage vide ou de remplissage. Chaque case est riche de son graphisme mais aussi de son sens ce qui nous donne à la fin du tome 6 un vrai trésor. C'est d'ailleurs ce trésor que cherche Crochet "quoiqu'il en coûte". Ce trésor, que seule la pauvre Rose a vu et qui l'a fait rire, n'est probablement pas à chercher dans un fantasme illusoire mais plutôt dans la réalisation patiente d'un rêve. Je me trompe peut-être en parlant de fantasme mais il est beaucoup question de psychanalyse dans "Peter Pan". Loisel s'approprie et nous restitue la personnalité de Peter d'une façon presque clinique. Peter a 13+ ans et n'est plus vraiment un enfant. Pourtant il se complaît dans un monde de contes imaginaires qui l'empêche de franchir les rites de passages vers le monde adulte. Tout au long du récit Peter se montre irresponsable, narcissique et immature sexuellement. Plus même, il repousse avec violence toute tentative pour franchir le pas. Sa recherche ambiguë d'une maman idéale n'est plus de son âge, Au contraire il devrait se tourner vers l'image du père ! Mais qui ? Crochet ? Jack ? Kundal ? Loisel propose des pistes mais laisse le flou qui ouvre à l'imagination. Son immaturité sexuelle est bien soulignée par le contraste proposé par Loisel. Car dès le début l'auteur nous installe dans une ambiance dionysiaque. Ambiance violente et réaliste d'un Londres sauce Dickens, avec ses prostituées ou ses violeurs d'enfants ou ambiance plus fantasy avec son satyre Pan, son centaure Pholus (Chiron ?) et ses sirènes à gros tétons. Peter Pan fait des allers-retours entre ces deux types de littérature comme s’il ne savait pas où se poser. Le tome 6 conclut le questionnement de manière anthologique. Peter s'enfermera dans le triangle "Clochette-Crochet-Peter" dont il est le centre et un sommet. Son immaturité et son irresponsabilité se complairont aux manipulations de Clochette et son narcissisme jouira de son éternel combat avec Crochet, l'ennemi qui fait exister. Peter est bien un "pauvre garçon" comme le conclut Loisel. A l'image de Picou ou de Jack, il devient prisonnier de lui-même. J'apprécie beaucoup le graphisme de Régis Loisel. Cette rondeur et cette sensualité dans le trait sont véritablement envoutantes. Ces yeux immenses participent à l'expressivité des personnages mais leur langage corporel rend tout commentaire superflu. A mon avis une série d'une exceptionnelle qualité par sa richesse et son homogénéité scénaristique et graphique. Du grand art.
Loisel reprend à son compte le très célèbre Peter Pan, mais il signe ici une oeuvre noire à souhait au ton vraisemblablement très adulte qui dépeint tous les travers de l'humanité. A la lecture des premières pages on ressent comme une sorte de choc devant autant de personnages sordides et vulgaires, cela sonne comme un contre pied total mais rudement bien trouvé car dans l'inconscient des gens Peter Pan reste ce gentil garçon qui combat les méchants pirates avec sa gentille fée clochette. C'est clair qu'on est à des années lumière de la version édulcorée pour enfants de Walt Disney, d'ailleurs on peut dire que ce sont des histoires complètement différentes puisque l'auteur nous dépeint ici les origines de ce héros bien connu de tous : Qui était-il avant de venir sur l'île aux pirates ? D'où lui vient ce surnom de Peter Pan ? Qui sont les enfants perdus et le capitaine Crochet ? et bien d'autres questions encore. L'histoire est tellement bien écrite qu'elle en devient vite envoûtante au point que l'on veut lire l'ensemble d'une traite ; de plus le rendu visuel est lui aussi d'une excellente qualité. Il demeure juste, pour ma part, un petit bémol en ce qui concerne la fin que je trouve un poil décevante, mais au vu des événements et toujours pour rester dans ce thème de "l'avant Walt Disney" elle sonne presque comme une évidence. Bref, voilà une série d'une très bonne qualité autant scénaristique que visuelle et qui reste pour moi une des meilleures de Loisel.
Voilà donc de la BD pour adultes dont la lecture n'a rien de réjouissant, disons même qu'elle est franchement déprimante. Ceci dit les BD ne sont pas forcément toutes faites pour nous faire marrer. Ici Loisel, dont le dessin et les couleurs sont juste impeccables, ne fait pas dans la dentelle puisqu'il convoque pratiquement tous les travers de l'âme humaine. Aussi bien dans le Londres qu'il décrit que sur l'île, les personnages se débattent entre veulerie, trahison, mensonge, leur but étant d'asservir l'autre. Peter veut être le chef, Clochette, ah Clochette!, ne pense qu'à son bonheur, etc , etc.. Si l'on y regarde de plus près le seul bon de l'histoire c'est ce brave Mr Kundal et à mon sens dans une moindre mesure le Capitaine Crochet, même s'il est rattrapé par ses vieux démons à la recherche d'un trésor. Walt Disney à côté c'est de la gnognotte! Ici c'est violent, voire nauséeux par certains aspects. Alors pour cet ancrage dans une réalité dérangeante mais hélas reflet du monde de l'époque et au combien actuel, je conseille vivement la lecture de cette série qui se doit de figurer sur vos rayonnages.
Par quels mots commencer une critique d'une œuvre qui m'a autant marqué (comme beaucoup). Loisel étant un de mes 5 auteurs préférés et donc un des meilleurs auteurs de bd tous styles et toutes époques confondus. C'est une libre interprétation du mythe mais avec une bonne dose de violence en plus, psychologique et visuelle. Peter Pan est un gamin seul et malheureux des rues de Londres (mère alcoolique violente, environnement sombre et agressif...) qui s'évade littéralement dans ses rêves. A la différence du roman original (et du dessin animé de Walt Disney) le monde imaginaire n'est pas épargné par la violence. En particulier le territoire de "l'opikanoba". Cet album comporte quelques cases très gores (mais magnifiques) à la couleur directe. C'est superbe. Mon album préféré avec le 1er tome. Et puis les sirènes et autres fées sont assez particulières, typiques de Loisel. Des petits corps (ou pas) mais avec des formes très généreuses et de gros tétons. Ce qu'il y a de fort avec Loisel c'est qu'il arrive à rendre ce côté trivial, cru et paillard en totale osmose avec la féerie du monde de l'enfance. C'est assez osé mais c'est entré dans la culture populaire de la bande dessinée. La marque des grands. Les 3 premiers tomes sont mes albums préférés. Les autres se contentant à mon sens de "finir l'histoire", bien que restant de très grande qualité, ils n'ont pas la puissance des 3 premiers. Que dire de plus... j'ai lu dans certains commentaires que le dessin de Loisel est gras. Je suis totalement en désaccord avec ça. Gras peut-être mais son dessin (encrage + couleurs) c'est au contraire l'alliance parfaite entre la qualité graphique, la vivacité, la chaleur et une certaine générosité. C'est nerveux, agréable à l’œil, "Walt Disneyien" et en même temps sachant refléter une ambiance lourde, humide (la forêt), enfumée (la taverne) ou brumeuse (les plaines de l'opikanoba). Je suis tombé par hasard sur la page 58 du tome 3: tempête. Peter revient voir sa mère à Londres. C'est sublime. Je conseille également en option le magnifique ouvrage et story board sur la confection du tome 1. C'est passionnant tous ces crayonnés et petites annotations sur le côté. Un livre vraiment indispensable pour tout fan de Loisel.
Sans doute la meilleure série de Loisel (pour moi). La plongée dans un Londres sale et agressif n'est pas sans rappeler Oliver Twist. Loisel joue bien des références et chaque personnage se construit au fil des albums et rend cette oeuvre profondément intéressante. Le dessin n'est pas en reste et en terme de détails et de couleurs, je le trouve approprié limite parfait. Une oeuvre à découvrir et à relire afin d'en apprécier toutes les subtilités.
Que dire de cette bd qui avec La Quête de l'Oiseau du Temps a rangé Loisel dans la catégorie des grands de la bd ? C’est brillant tellement c’est sombre ! Voilà un Peter Pan qui dénote franchement du Pan de Walt Disney. La vie ne l’a pas épargnée, et quand Clochette l’emmène avec lui, ce n’est pas beaucoup plus joli. On a ici une adaptation de l’histoire bien ancrée dans son temps, avec des aventures qui se déroulent dans un monde sans concession ou la loi du plus fort et du plus malin prime. Et dans la fourberie, Clochette n’est pas en reste. Mais le tout est d’une justesse imparable et Disney est vite oublié pour se plonger dans ce Londres glauque et sombre et suivre un Peter Pan tourmenté. Au dessin, on retrouve la patte du maître, de la féminité callipyge, des visages aux couteaux. C’est beau… A lire absolument.
Petit moment de magie et d'irréalité : (re)lire le Peter Pan de Loisel calé au coin du feu... Est-ce le temps pluvieux du moment ou le besoin de replonger dans quelque fantastique "classique" série qui peuple ma bibliothèque qui me guida dans ce choix ? Toujours est-il que je me retrouvais nez au vent, dans les venelles lugubres et sordides du Londres de cette fin de XIXe siècle, période que j'affectionne particulièrement. Car c'est ça la magie d'une très bonne BD ; que dis-je, d'une BD culte ! Même déjà lue, on sait qu'à la relecture, même les années ayant passé, le plaisir sera toujours au rendez-vous ! Avec un peu de chance et en ayant été patient, on aura même "la chance" d'avoir oublié quelques scènes clés du scénario et quelques rebondissements... C'est donc dans cet état d'esprit que je me suis attelé à cette relecture, confortablement installé, à goûter artificiellement la morsure du fog londonien en suivant les pas agiles de ce Peter et son talent de conteur. Et si Peter est doué pour faire rêver son jeune public à une mère idéalisée, Loisel n'est pas en reste question talent pour nous embarquer dans ses histoires. Car c'est ici en solo qu'il s'attaque à cette adaptation de "Peter Pan". Conte classique parmi les classiques, c'est le genre de morceau qui, même pour les plus grands, peut vite devenir indigeste et vous faire regretter ce choix. Mais là, pas de citrate de betaïne à prévoir, Loisel en impose. D'une part il réussit le tour de force de nous retranscrire l'essence de ce conte merveilleux sur le rejet du monde adulte. Mais il se l'approprie pleinement pour en faire une œuvre à part et très personnelle. Le gnangnan disneyien n'a ici pas sa place et c'est la triste réalité du monde des hommes, des adultes et de leurs travers qu'il nous dépeint froidement et cruellement. Pour ça, le Londres fin XIXe est formidablement bien rendu ; les personnages et le quotidien qu'ils mènent sont criants de vie... et parfois de mort. Et c'est au fil des pages de cette comédie humaine que le fantastique pointe petit à petit son nez pour nous pousser vers l'épique. C'est là que la fée Clochette fait irruption... Clé de voute entre ces deux mondes que tout oppose, c'est elle et son fichu caractère qui assurera le lien entre ces deux univers et les personnages de son entourage. Sauf que la petite clochette peut aussi bien jouer la mignonnette que la fieffée (haha ! quel jeu de mot !) salope ! Et que sous ses airs de sainte nitouche, la Clochette n'est pas si droite que ça. Ses intérêts passent avant le reste, quitte à ce que certains sombrent dans le pourcentage de pertes autorisées que toute bonne série BD doit savoir gérer avec parcimonie... Peter avance, découvre un nouvel univers et se découvre par la même occasion. Sauf qu'être chef et prendre des décisions, ce n'est pas toujours aussi facile qu'on le croit… Devenir Peter Pan n’advient pas à n’importe qui. Graphiquement, y’a pas à dire c’est du Loisel. Original comme point de vue me direz-vous… Mais en même temps, que voulez y rajouter ? Son trait et sa façon de dessiner sont si personnels qu’on reconnaît sa patte au premier coup d’œil. Je rajouterai qu’il a toujours un sens de la narration impeccable et que ses compositions de planche sont toujours magnifiques à mes yeux. Bref : du tout bon ! Sans rentrer dans le détail des six albums qui constituent cette série, j'ai un faible pour le second "Opikanoba". L'ambiance retranscrite est palpable et la magie du lieu prenante. Mais à mes yeux, tous sont formidables et constituent un tout qu’on ne pourrait dissocier. Après, si certains trouvent la fin de cette série un peu bâclée, je n'ai pas du tout ce sentiment. Oui, certains points restent sans réponse, mais bon... Est-ce bien grave ? L'essentiel est dans la magie et la force des personnages qui composent ce conte cruel. Après, comme dans la vie, chacun fait son petit bout de chemin, même si certains se perdent en cours de voyage. Peter Pan ? Sans doute une des meilleures adaptation BD que j’ai l’occasion de lire à ce jour !
La première fois que j’ai lu cette série, je l’ai trouvée intéressante, plus réaliste et moins édulcorée que la version de notre bon vieux Walt. Les personnages avaient plus de profondeur, plus de contradictions et surtout des sentiments plus plausibles : égoïsme, prétention, cruauté, indifférence, etc. Par ailleurs, il n’y avait pas les ‘bons’ d’un côté et les ‘mauvais’ de l’autre, c’était plus nuancé : le capitaine Crochet n’avait pas que des défauts tandis que le gentil Peter paraissait très égoïste plus d’une fois… A la suite d’une seconde lecture récente, des années plus tard, j’ai réalisé que je n’avais rien compris du message de Loisel et que j’étais resté à une lecture assez superficielle de l’œuvre. En refermant le sixième tome, une question me turlupinait : pourquoi diantre Loisel avait-il intégré Jack l’Éventreur dans l’histoire ? - Pour mettre une ambiance un peu glauque dans le récit ? Bizarre car il y avait déjà assez d’autres éléments trash dans l’histoire. - Pour intégrer un fait historique dans ce récit imaginaire ? Peu probable car le Londres des quartiers pauvres du récit de Loisel était déjà suffisamment réaliste sans avoir besoin d’en rajouter. Non, il devait y avoir une autre raison. Mais laquelle ? Et puis, j’ai eu un flash, une illumination : mais oui, bon sang, mais c’est bien sûr ! La raison est que [censuré]. Mais alors, tout se tient. Mais quel maître ce Loisel ! Comment peut-on écrire une histoire pareille qui suggère mais ne dévoile pas, qui évoque mais ne dit pas ? Le message est donc bien plus profond que celui d’une simple petite historiette… Je ne vous donnerai évidemment pas la réponse car c’est à vous de chercher – pour vous aider, je peux vous dire que diverses critiques de ce site l’ont plus qu’évoquée – Loisel lui-même a fait un commentaire plus qu’explicite sur le forum de ce site - mais combien d’autres sont passés complètement à côté (non, l’histoire de Jack n’est pas aussi secondaire qu'il n'y paraît). Disons, simplement, que le récit est parfaitement cohérent et n’aurait jamais pu s’arrêter au tome 5 comme d’aucuns l’écrivent car le sens du message de Loisel n’aurait pas eu la même clarté. Bien sûr, il n’y a pas de certitude dans le propos de l’auteur mais juste une piste, une hypothèse qui nous emmène bien au-delà du livre. Sans dévoiler ni l’intrigue ni le rôle exact des personnages principaux, on peut s’interroger sur la réelle beauté du Pays imaginaire et sur la si grande noirceur de Londres. Le monde du rêve, de l’imaginaire, de l’enfance est-il aussi pur et beau qu’on ne le souhaiterait ? Le retour du Pays imaginaire vers le réel est-il aussi facile que l’on croit ou devient-il de plus en plus difficile – voire impossible ? Au-delà du conte réécrit par Loisel, on se met à réfléchir à des thèmes universels tels que les relations entre parents et enfants, la recherche de paradis (artificiels ?) pour supporter la réalité, la cruauté du monde de l’enfance (si prompt à passer d’un extrême à l’autre – on ne peut s’empêcher de rapprocher le récit de Peter Pan de celui de William Golding – The Lord of the Flies), les désastres de la jalousie, l’absence de mémoire des individus et de l’humanité, … Bravo, monsieur Loisel, votre réécriture de l’œuvre de James Barrie (que je devrais lire car je ne la connais que par l’entremise de Disney) est vraiment du grand Art, de la vraie Littérature.
Sans doute la plus belle BD de Loisel, en tout cas la plus poignante. Le projet était ambitieux, le résultat est époustouflant Chronologiquement, le peter de Loisel se place avant le peter pan du conte de Barrie ou de Walt Disney. Un premier Tome très noir : Peter habite dans les quartier pauvre de Londres, avec toute l'horreur du monde des adultes. Père inconnu .. mère alcoolique. Ce monde est monstrueux et cruel : Alcool, sexe, humiliation. Peter s'accroche à M Kundal, un vieil homme sympathique qui lui fait découvrir la lecture, les histoires. Et Peter s'évade déjà en s'en racontant ... des histoires. A partir du second tome : Un rêve qui commence ... On part au pays des songes. On découvre tous les personnages, le pays des enfants, on comprends comment chacun se construit : Peter, Crochet, le crocodile etc .. C'est une très belle aventure Le dernier tome : Ecrit plus de 10ans après je crois. Il contraste énormément avec les précédents, il aurait pu être décliné en 2 ou 3 tomes de plus. C'est un concentré d'informations qui vous pètent à la gueule. C'est très étrange une fin qui va a une telle vitesse. On est pris de cours et le fil et l'histoire se perd un peu. Il y a trop d'événements majeurs qui surviennent et pas des moindres. Le personnage du capitaine est complètement évincé et je ne comprends toujours pas ce choix de la part de Loisel. A mon avis on ne pouvait pas régler toutes les facettes des personnages en un seul tome. Je pense en fait que Loisel avait décidé d'en finir avec cette série cf : la fin avec la note de l'auteur. Dans l'ensemble je ne suis pas déçu du tout par une fin aussi triste et violente, je n'en attendais pas moins. On observe en fait un retour vers le premier album, un retour à la réalité, glauque et violente. Loisel pousse même très loin les choses puisqu'il donne une piste sur le Peter adulte (et quelle piste !) On suppose finalement que Peter deviendra un produit de ses souffrances, le passage à l'age adulte ne l'épargnera pas. C'est album est très noir. Le rêve a été long, le réveil est extrêmement brutal. La réalité est un cauchemar Une BD forte.
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