Le Gardien du feu
En cette année 1876, au large des côtes de Bretagne, le phare de Gorlébella dresse sa haute silhouette de pierre en plein Raz de Sein. Rien ne devait rapprocher ces deux êtres : Goulven, le sombre Léonard et Adèle, la belle et insouciante Trégorroise. Et pourtant Goulven se prend d'un amour fou et maladroit pour la jeune femme qu'il adule sans être capable de la rendre heureuse. Série rééditée dans la nouvelle série-recueil Histoires de Bretagne.
1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Bretagne Les phares Soleil Celtic
Une passion maladive exacerbée par le cadre étouffant d'un phare, au large d'une pointe du Raz hostile, qui le mène à commettre un crime incroyablement cruel. Adaptation du roman d'Anatole Le Braz
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Date de parution | 25 Février 2009 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Voici un superbe diptyque qui fait plonger le lecteur dans une Bretagne sauvage, farouche, telle qu'elle pouvait être au XIXème siècle. Elle correspond tout à fait à la vision que j'en ai depuis longtemps que je lis des bouquins éducatifs, voit des photos ou gravures très parlantes et surtout que j'arpente ses côtes. C'est l'âme des tempêtes qu'ont cueilli les auteurs, l'âme d'un décor, celui de la pointe du Raz et du phare de la Vieille qui la prolonge dans le Raz de Sein. Il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer la splendeur d'un tel lieu chargé de symbolique, car si on est un peu rêveur et poète comme je le suis, on s'imagine quand on est face à cette immensité liquide, être à la proue du vieux continent, et qu'à l'autre bout c'est l'Amérique. Le dessinateur, à l'aide d'images très évocatrices, sublime carrément cette longue échine hérissée, assaillie par les vagues et ravinée inlassablement, son dessin est véritablement superbe, toute cette ambiance est parfaitement rendue, et le tout bien documenté sur la relève des gardiens de phare, la rivalité entre les pays bretonnants (ici les Léonards et les Trégorrois), les lieux bien retranscrits (pointe du Van, baie des Trépassés, chapelle de Saint-They...), autant d'endroits que j'ai vu et photographiés avec passion. Bref, un dessin magnifique aux décors soignés (comme celui de la cathédrale de Tréguier). Ce n'est pas heureusement avec cette vision cauchemardesque que j'ai découvert la pointe du Raz la première fois, c'était à l'été 1989, avec un beau soleil ; j'y suis retourné en janvier 2001, il faisait très froid mais pas de tempête comme dans cette Bd ; pour avoir discuté avec des gens du coin, je sais que ça peut parfois être sinistre l'hiver les soirs de tempête, donc ici le visuel est très réussi, rien à dire de ce côté. Il y a autre chose qui peut compromettre la lecture. Dès le début, la narration a failli gâcher tout mon plaisir de lecture par un indice qui laisse aussi deviner ce qui arrive à Goulven au sujet de sa femme, c'est téléphoné, et le scénariste se lance dans une longue lettre au texte abondant et littéraire pour expliquer les raisons de cette issue qui sera fatalement tragique. Malgré ça, je me suis laissé porter par le récit, un peu trop redondant par endroits, mais très beau et poétique, dont l'atout principal est le dessin qui m'a rarement montré une Bretagne sous cet angle en BD. Breiz atao !
Graphiquement, cette BD c'est vraiment de très bonne qualité même si elle reste très classique, et à part certains visages pas très gracieux... les vues du phare, de la mer, les paysages, les couleurs, tout est très agréable à regarder et plonge efficacement le lecteur dans l'ambiance du lieu et de l'époque. Malheureusement, du côté du scénario et de la narration, quel ennui... Tout d'abord la looooooongue lettre du personnage principal à son ingénieur, au fil des pages je l'ai trouvée ennuyeuse à lire, ça plombe le récit, c'est beaucoup trop présent et lourd par rapport aux passages "en direct" qui redonnent un peu de pèche à la lecture. Mais il n'y a pas que ça qui m'a gênée, en effet très vite on pense tenir une piste sur le fin mot de l'histoire et malgré tous mes espoirs d'être surprise, j'avais raison... sacrée déception ! A emprunter éventuellement pour les amateurs de phares et d'histoires sans surprise...
Décidément, Soleil Celtic se fait le spécialiste des adaptations d’Anatole Le Braz. Ce n’est pas pour me déplaire, même si (ou justement parce que) ces récits ont un goût d’une autre époque. Me voici donc replongé dans la Bretagne du siècle passé (et même bien passé), pour un récit dont l’intérêt réside dans le profil de son personnage central. Et ce profil ne manque pas d’intérêt ! J’ai aimé suivre ce personnage, comprendre sa mentalité en découvrant son parcours. J’ai alors découvert un homme d’une autre époque. Ce qui lui arrive est assez convenu et je regrette quelque peu qu’à la fin du premier tome, il reste finalement si peu à nous révéler. Les différents lieux présentés m’ont également bien plu. Un phare, des falaises escarpées, des petits ports de pêche, quelques bourgs d’importance, voilà de quoi satisfaire mes attentes en matière de paysages bretons. Le dessin participe pour beaucoup dans le charme de la série (même si je regrette la couverture du deuxième tome, peu attirante). Les décors sont soignés, les personnages sont bien typés, le cadre est bien rendu. La Bretagne représentée correspond à celle que j’imagine. Un bon diptyque, donc, même si la progression du récit est mal maîtrisée. Pas mal du tout.
J'aurais pu mettre un bon 3/5 si il n'y avait pas eu cette narration aussi lente et lourde. Le dessin est très réussi sans aucun doute. Les vues aériennes du phare ou encore de l'éloignement de la côte à celui-ci sont de toute beauté. Mais le scénario, ah que dire, il est classique et assez vide. Que c'est lent... La sauce n'a pas du tout pris pour moi. J'ai eu un mal fou à venir à bout du premier tome dans lequel il ne se passe rien. Le tome 2 est un peu meilleur. Cependant l'histoire est trop classique pour que je l'apprécie vraiment. Ce qui aurait pu constituer un bon one-shot est en fait trop lourd par cette narration abondante et abusive. Dommage car le dessin, les décors, les vues sont vraiment de toute beauté.
Le gardien de feu m’a tout de suite fait penser à l’œuvre de Chabouté Tout seul dont le cadre est également un phare de côte. Cependant, ici, l’exercice de style est totalement différent. Nous avons une belle histoire d’amour entre Goulven et Adèle qui va se terminer mal à cause de l’arrivée d’un bel étalon en la personne d’Hervé Louarn. Le fameux triangle amoureux à l’origine de bien des passions... C’est vrai qu’on pourrait supposer que le scénario n’a rien d’original et qu’on pourrait deviner aisément la suite. Néanmoins, il est d’une redoutable efficacité grâce à la psychologie des personnages très bien exploités. On dévore véritablement les planches avec plaisir. Je dois également avouer que l’aspect graphique est superbement bien réalisé. Que du bonheur pour des yeux émerveillés car du très bon travail. On vit l’histoire grâce à un dessin qui nous plonge dedans. J’ai également pu remarquer qu’il y a véritablement une double lecture qui jette un regard différent sur le principal protagoniste de cette histoire à savoir le gardien de phare. Par exemple, selon lui et son épouse, les habitants de ce village perdu au bord de la mer paraissent froids. Or, il suffit que son rival apparaisse dans ce récit et sait s’y prendre avec la population locale pour qu’on s’aperçoive que ce jugement était peut-être erroné. Bref, il faut toujours se méfier du point de vue subjectif. J’ai beaucoup aimé cette remise en cause très subtil de la part de l’auteur. On attend avec impatience la suite de ce diptyque qui n’a pas encore tout révéler. On se demande depuis le début quelle est la créature qui est enfermée dans ce phare. Mais plus que l’histoire ou son dénouement, on sera happé par le découpage, le rythme et l’ambiance de ce récit. Un véritable huit-clos psychologique ayant pour cadre le déchaînement de la mer. Le second tome clos cette histoire morbide d'un adultère entre meilleurs amis et de cette vengeance diabolique dans une ambiance presque surnaturelle. On se demande encore s'il y avait effectivement tromperie. Le doute est encore permis ce qui donne toute la force de cette tragédie. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 4/5
Si le récit ne brille pas, dans ce premier tome, par une action échevelée, il a au moins le mérite de bien accrocher le lecteur potentiel grâce à pas mal de bons atouts. En premier lieu le dessin de Sandro, très élégant, complètement dans la mouvance actuelle chez Soleil, mais assez mature la plupart du temps. Je dis bien la plupart du temps, car il y a quelques cases, notamment sur le visage d'Adèle, où il y aurait des progrès à faire. Néanmoins les ambiances sont réussies, les couleurs de Joël Mouclier complétant à merveille le dessin de Sandro. Les vues "aériennes" du phare, par exemple, sont remarquables. A côté du dessin, François Debois nous met à la place de Goulven Denès, et cette immersion est réussie ; on suit vraiment pas à pas l'évolution de son état d'esprit, dans un crescendo qui va nous amener à un évènement qui l'a amené dans une situation très compliquée... On a hâte de lire la seconde et dernière partie.
Pas très folichonne cette lecture. Encore une histoire d'amour voué à la perdition sur fond de décor breton, c'est trop convenu et déjà-vu. C'est aussi très lent à se mettre en place et très répétitif, peut-être pour mieux appuyer les sentiments de grande solitude et lassitude que peut ressentir Adèle à cause de l'éloignement de son mari dans ce maudit phare. Le problème c'est que cet ennui m'a tout autant envahie et j'ai eu un mal fou à venir à bout de ce tome. D'autant que le dessin ne m'a pas été agréable, les visages sont trop figés et les couleurs trop monotones, ce sont toujours les mêmes rouges, bleus ou verts qui sont repris de planche en planche. Et puis c'est aussi trop bavard avec un style un peu empâté, trop breton peut-être. Ça se veut original dans la façon de mener l'histoire, ça se laisse lire mais pour ma part j'ai trouvé ça ennuyeux et prévisible.
Pour conforter l'avis précédent: En effet, beau dessin qui rend bien l'ambiance recherchée pour ce type de récit. En effet, ambiance bretonne de l'époque bien rendue (du moins, c'est comme cela que je me l'imagine). En effet, narration un peu lourde/lente qui empêche de pleinement apprécier le dessin (une deuxième lecture s'impose, avec priorité au dessin cette fois). En effet, histoire relativement prévisible (à moins qu'on ne se fasse mener en bateau depuis le début). En effet, on se demande ce que va raconter le deuxième tome (il ne doit plus rester grand chose à dire...) Bref, une BD qui, me semble-t-il, se veut d'ambiance. Malheureusement, la sauce n'a pas pris pour moi... A lire si on vous la prête...
Ce récit nous emmène dans une authentique ambiance bretonne de la fin du 19e siècle. A une époque où les déplacements étaient difficiles, où des régions comme le Léon et Trégor étaient comme deux pays séparés, et où la vie était rude même pour ceux qui restaient à terre, c'est le cadre parfait pour une intrigue étouffante malgré les embruns et le vent qui font l'assaut de la pointe du Raz. Le dessin est fin et de belle qualité. La mise en couleurs s'y accorde très bien pour un rendu impeccable. Les paysages marins, les côtes balayées par le vent, les vagues et la pluie, le phare si proche et si inaccessible, tous ces éléments sont criants de vérité. Le décor historique est très bien mis en place, crédible et ramené à la vie. Les psychologies bretonnes de l'époque sont bien représentées, avec la chappe de tradition catholique et de vie rude qui mure certains esprits et empêche souvent d'exprimer les vrais sentiments. En cela, le personnage de Goulven Denès est particulièrement représentatif et c'est en grande partie son caractère renfermé qui va mener au drame. Le rendu graphique et le décor sont donc très bons. Malheureusement, l'émotion a peiné à passer pour moi. La faute à deux choses. La première est une narration un peu trop lente et trop bavarde. A force de texte, le narrateur m'a empêché de savourer pleinement les images et les évènements racontés. J'ai le sentiment que l'adaptation du roman en bande dessinée aurait dû passer par davantage d'épure du texte pour se concentrer sur des images fortes. Le second souci est le fait que la conclusion de ce récit est par trop prévisible. Il faut avouer que le récit s'entame par la fin, avec le héros qui raconte comment il en est arrivé au drame sans qu'on sache initialement quel est ce fameux drame. Mais très vite, on devine ce qui a eu lieu, et cela en devient tellement évident, au fur et à mesure que les éléments se mettent doucement en position, que la lenteur du récit devient un peu pénible. A tel point qu'arrivé à la fin du premier tome, je me suis étonné que ce récit n'ait pas déjà atteint sa fin. Je me suis clairement dit : "Il va encore falloir un deuxième tome pour développer tout ce qui va mener à cette fin tragique ? Tout n'est pas déjà en place et prêt à être conclu ?" Heureusement, la qualité de l'ambiance bretonne d'époque et le soin apporté aux décors et aux images m'a néanmoins fait passer un bon moment de lecture.
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