Gemma Bovery
Posy Simmonds donne à l'Emma Bovary de Flaubert une arrière-petite-fille en jean, baskets et lingerie fine. Personne ne sort indemne de cette satire !
Auteurs britanniques BDs adaptées en film Gustave Flaubert La BD au féminin La Normandie
Familles recomposées, je vous hais.« Excédée par l'intrusion incessante de ses beaux-enfants et de l'ex de son mari, Charlie, Gemma Bovery décide de s'installer avec celui-ci loin de Londres, dans une fermette du bocage normand. Là, elle découvre avec émerveillement, les charmes de la campagne française. Mais le French Way of Life a ses limites. L'ennui guette. Gemma prend un amant sous l'oeil jaloux de Joubert, le boulanger, qui se fait le chroniqueur de sa déchéance amoureuse. Posy Simmonds donne à l'Emma Bovary de Flaubert une arrière-petite-fille en jean, baskets et lingerie fine. Personne ne sort indemne de cette satire !
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 11 Octobre 2000 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
2.5 Posy Simmonds aime bien les bandes dessinées qui mélangent l'art séquentiel et les longs textes. Encore une fois, cela donne une narration vraiment pas très entreprenante et il m'a fallut un jour et demi pour finir l'album. Malgré tout, j'ai tout de même mieux accroché qu'avec Tamara Drewe Il faut dire que l'idée de départ, transporté Madame Bovary dans le monde moderne avec un coté meta parce qu'on va comparer ce qui se passe dans cet BD avec l'action du roman. Il y a des bons moments, j'aime particulièrement les jugements de madame Bovery sur sa vie en France. Le texte est souvent savoureux, mais cela reste un peu laborieux à lire et il y a des longueurs. Ce n'est pas un album que je pense relire un jour.
Là aussi, j'ai vu la version film avec la délicieuse Gemma Arterton et Luchini, je l'avais apprécié mais sans plus, peut-être à cause de Luchini qui souvent me gonfle par son phrasé et ses attitudes de surjeu, bien que dans ce film, il soit assez sobre, donc c'est bien passé. J'ignorais quand j'avais vu ce film qu'il existait une version BD. J'aime bien le caractère champêtre de cette Normandie du bocage, et cette transposition du roman de Flaubert dans une époque contemporaine est plutôt intéressante, même si d'habitude, ce type de marivaudage n'est pas trop dans mes goûts. Dans la Bd, il y a cependant un hic, c'est assez chiant dans la forme, et comme le dit Alix dans son avis, c'est long et fastidieux à lire ; la raison c'est que le dessin et le texte sont étroitement emmêlés, je crois n'avoir jamais vu ça sur une Bd. J'aime beaucoup le dessin, il est souple et léger, aérien et va à l'essentiel, mais hélas, il est noyé sous une gangue de texte récitatif et de bulles, il ne respire pas, les cases étant compressées. Je trouve ce procédé dommageable, il aurait fallu aérer tout ça pour qu'il y ait de vraies belles cases où le dessin puisse exprimer ce qui est raconté. J'ai eu beaucoup de mal pour venir à bout de ce roman graphique, mais je ne regrette pas de l'avoir abordé.
Une oeuvre pas comme les autres, ce Gemma Bovery. J'avais fait une première tentative, il y a quelques années, mais l'abondance de texte m'avait un peu rebuté. C'est à la faveur de la réédition de 2014, accompagnant l'adaptation au cinéma par Anne Fontaine (avec Fabrice Luchini et Gemma -eh oui- Arterton), que je m'y suis remis. Alors c'est vrai que l'immersion dans le récit est un peu difficile ; l'auteure s'est adaptée au modèle littéraire qu'elle assume et revendique, le roman de Flaubert Emma Bovary. Un roman au style un peu lourd, lénifiant, contant les amours d'une jeune Anglaise venue en quelque sorte se perdre en Normandie. La mise en abyme moderne est assez osée, et habilement menée par ailleurs. Mais il faut être amateur du genre, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. L'intérêt principal du roman -et donc de la BD- est la façon dont on en est arrivé au dénouement dramatique. Là encore Posy Simmonds se montre plutôt habile. Son style graphique est plutôt agréable, les expressions des personnages sont efficaces et les ambiances, parfois minimalistes, plutôt agréables. Une lecture somme toute agréable, même si franchement longue ; mais c'est l'exercice qui veut ça.
Raaa tout ça pour ça. Qu’est ce que c’est long. On retrouve dans « Gemma Bovery » le style narratif poussif de Tamara Drewe, à savoir de longs passages de texte « voix off », illustrés de quelques cases de BD. Le pire, c’est que les cases ne font que résumer (et donc répéter) ce que raconte déjà le texte, ce qui alourdit encore plus la lecture. L’histoire elle-même est malgré tout sympa, une fable champêtre remplie de petits soucis, de quotidien, de relations amoureuses et de jalousie. Reste à voir si c’est votre tasse de thé. Une histoire correcte donc, mais trop longue, et fastidieuse à lire. Selon moi une bonne BD doit pouvoir faire passer un message, des émotions, etc… simplement par l’image, sans abuser des mots. Il faut prévenir l’auteur que les choses ont changé depuis Blake et Mortimer !
Gemma Bovery est un roman graphique au sens littéral du terme. C'est une expérience originale et réussie de mélange entre deux média, le roman littéraire et la bande dessinée. Cela rappelle les premières oeuvres du genre de Will Eisner, tel Un Pacte avec Dieu, avec davantage d'importance accordée au texte. De fait, cet album ne se lit pas en quelques minutes, il est dense et long. Les longues plages de texte se mêlent aux images illustratrices et à de véritables sections de bandes dessinées. La mise en page est totalement construite dans le but de rendre l'ensemble fluide, comme si les média réunis n'en formaient plus qu'un, agréable à lire et sans irrégularité. Le dessin de Posy Simmonds est très agréable. Fin et léger, son trait assez rond me rappelle une fois de plus celui d'Eisner, avec une petite touche anglaise dans l'encrage. Les yeux énormes et froids, aux pupilles presque reptiliennes, des femmes et notamment de Gemma Bovery m'ont un peu rebuté au départ. Mais j'ai compris à la lecture de l'album que la chose était faite exprès par l'auteur, les yeux ne prenant cette forme que lorsqu'ils doivent exprimer la colère ou le ressentiment de ces dernières. Le récit est bien mené mais j'avoue m'être un peu ennuyé durant les deux premiers tiers. Non pas que la narration soit mauvaise, bien au contraire, mais le scénario est véritablement une transposition moderne du roman de Flaubert, Madame Bovary, et celui qui l'a lu trouvera le propos un peu redondant. Or je n'avais déjà guère goûté au roman en lui-même... Cependant, Posy Simmonds fait heureusement preuve d'originalité sur la fin en apportant de la nouveauté par rapport au récit original. Pour commencer, le simple fait que les personnages connaissent l'oeuvre de Flaubert et la comparent à ce qu'ils vivent eux-mêmes, forment une mise en abyme assez sympathique. Puis il y a l'influence du narrateur, le boulanger Joubert, curieux et sans gêne, qui finit par intervenir dans le récit et en modifier des portions. Et pour finir, la conclusion est différente de celle du roman, et elle n'est pas mauvaise du tout. Une bonne lecture, donc, servie par un bon dessin et une structure originale et intéressante. Dommage que le récit traîne un peu en longueur et ne soit pas toujours très captivant.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site