L'Affaire des affaires
2010 : Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage. "Pendant les affaires, les affaires continuent."
Autobiographie BD Reportage et journalisme d'investigation Documentaires Journalistes Les grandes affaires criminelles Prix France Info Thrillers financiers
Attention, L'Affaire des affaires est un livre qui n'a aucun équivalent en bande dessinée. Un journaliste, romancier, Denis Robert, avec la collaboration de Yan Lindingre, raconte à la première personne sa vie (mouvementée), de son passage à Libé dans les années 90 à sa mise en examen dans l'affaire Clearstream. Le livre explique d'une façon limpide les mécanismes (paradis fiscaux, banques offshore, manque de coopération entre Etats) qui permettent au crime organisé de prendre ses aises dans la nouvelle économie, mais rend également compte des blocages de la justice. Laurent Astier au trait acéré, transforme le tout en un incroyable thriller politico-financier et brosse le portrait, criant de réalisme d'une planète économique et médiatique où l'information devient l'ennemi à abattre.
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Date de parution | 22 Janvier 2009 |
Statut histoire | Série terminée 4 tomes parus |
Les avis
Ah l'affaire Clearstream....Ça avait éclaté au moment où je commençais à m'intéresser un peu à la politique française et le pauvre ado québécois que j'étais n'avait rien compris à ce qu'il se passait hormis que Villepin et Sarkozy n'avaient pas trop l'air d'être très copains. Puis au fil des années lorsque mes connaissances politiques se sont améliorées j'ai un peu mieux compris l'affaire même si ça me semblait toujours un peu compliqué. Cette série en bande dessinée est une bonne synthèse des événements selon le point vue d'un des acteurs, le journaliste Denis Robert. La série ne parle pas que de l'affaire, mais aussi du parcours professionnel de Denis Robert et aussi un peu de sa vie privée quoique c'est surtout pour montrer comment son travail a affecté sa famille. On va voir, entre autre, comment il va s'intéresser à la banque Clearstream et comment son travail sur les pratiques douteuses de cette banque va être utilisé par certains pour compromettre des personnalités publiques. J'ai trouvé que c'était une bonne série même si certains passages sont moins intéressants que d'autres. Par exemple, j'en avais un peu marre de voir la vie de Robert et je me demandais bien quand est-ce que Clearstream allait enfin débarquer dans le décors. Aussi, même si c'est bien raconté, il faut s'accrocher par moment pour s'y retrouver au milieu de tous les gens que Denis Robert rencontre. Il faut dire que l'affaire Clearstream est vraiment un foutoir où tout le monde semble manipuler tout le monde ! J'ai appris certaines choses (je ne savais pas qu'il y avait des gens qui trouvaient la mort de Jean-Luc Lagardère suspecte) et il y a quelques trucs que j'aurais aimé voir un peu plus approfondis (pourquoi Edwy Plenel déteste autant Denis Robert au juste ? j'ai manqué les explications sur leurs relations ou quoi ?). Malgré quelques petits défauts, cela reste une bonne série qui va intéresser les lecteurs qui aiment les affaires politiques et financières (je vois pas trop un lecteur qui s'en fout apprécier de lire plus de 700 pages de BD sur le sujet). Maintenant je peux dire que je comprends globalement l'affaire Clearstream même si certains termes techniques sur le travail des banques me sont passés au dessus de la tête.
Le dessin noir et blanc est bien, par contre l'histoire est ennuyeuse. Je n'ai pas pu finir le 1er tome. Je trouve que c'est surtout un auto satisfecit et une glorification de la part de l'auteur.
N'ayant franchement jamais bien compris avant cela de quoi il était question et même si je n'étais pas passionné par le sujet, j'ai entamé la lecture de cette bande dessinée dans l'espoir qu'elle m'en apprenne davantage sur la fameuse affaire Clearstream dont finalement je ne savais que l'impact juridique qu'elle avait eu sur Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy. En cela, j'ai été un peu déçu par le premier tome qui n'est qu'introductif. On y découvre le métier de Denis Robert, sa vie familiale, on y survole les précédentes enquêtes sur lesquelles il a pu travailler en n'en gardant pas beaucoup plus d'informations que le fait qu'il aime à enquêter sur des "affaires" mêlant politique et finance. Ce tome m'a plu par son graphisme vivant et agréable que la série gardera jusqu'au bout et par sa narration simple et fluide. Par contre, son sujet tournant autour de la dénonciation d'un monde profondément corrompu et désespéré m'a un peu plombé le moral tandis que la vie professionnelle et intime du journaliste ne m'a guère captivé. Les choses sérieuses commencent dès le début du second tome. C'est là qu'on entend enfin parler pour de bon de Clearstream et que l'enquête commence. Et là, cela devient passionnant et instructif. Tout au long des tomes 2 et 3, on va découvrir ce dont il ressort exactement de la première affaire Clearstream, purement financière, puis de la seconde affaire Clearstream, celle qui a vu soudainement impliqués les noms de Sarkozy et de Villepin, celle qui est finalement bien moins cruciale à mes yeux mais qui a pourtant accaparé toute l'attention des médias. Le dernier tome, portant davantage sur les implications de cette enquête et notamment les nombreux procès qui en ont découlé notamment pour Denis Robert lui-même est un peu moins prenant mais reste intéressant. Et l'ensemble forme un tout indissociable et instructif. Une lecture qui vaut le coup, très bien menée tant sur le fond que sur la forme, où le média bande dessinée joue un véritable rôle et ne sert pas juste de support à des textes journalistiques.
Vous avez toujours voulu tout savoir sur la corruption financière sans jamais oser le demander ? Ou alors le sujet vous déprime ou vous paraît trop compliqué, et vous préférez imaginer que vous vivez dans l’Île aux enfants ? Dans le premier cas, n’hésitez pas une seconde, « L’Affaire des affaires » se lit comme un polar (c’est comme du Millenium en BD, mais en vrai !) et en plus votre point de vue sur le monde en sera changé à jamais, avec un peu moins d’innocence mais beaucoup plus d’acuité. Le dessin jouit d’un style nerveux très approprié au propos. Curieusement, si le trait peut parfois paraître bâclé et les caricatures d’hommes politiques pas toujours très reconnaissables, cela ne gêne pourtant en rien au rythme enlevé du récit. Textes et dialogues sont bien ficelés, souvent caustiques. On souffre, on est ému et on se sent proche du « héros » (Denis Robert détesterait certainement cette appellation, lui qui estime avoir simplement fait son travail de journaliste !), tiraillé entre sa vie professionnelle intense et sa vie sentimentale et familiale. C’est dans le second tome que le dessin semble avoir pleinement posé ses marques, avec une tension permanente renforcée par le choix du noir et blanc. Certaines planches sont à la fois hallucinantes et terrifiantes, mettant en scène de manière allégorique le monstre sournois et malveillant incarnant la finance planétaire. Même si certaines explications pourront paraître complexes à certains, le scénario possède une fluidité faisant que l’on suit sans peine les aventures de notre Blomkvist français dans les dédales malodorants du monde des affaires. Les deux derniers tomes restent dans la continuité sur le plan graphique, avec une mise en page variée qui parvient à rendre lisible un récit qui pourrait à la longue paraître fastidieux, tant les méandres judiciaires où le mensonge règne en maître semblent s’enchevêtrer les uns aux autres. Même si j’ai pu ressentir une certaine lassitude à partir du tome 3, j’ai toujours eu envie de continuer tant la tension irriguant le récit est prégnante… On voit comment cette affaire semble avoir littéralement contaminé les sphères judiciaire, politique et médiatique, face auxquelles Denis Robert semble aussi démuni que David devant Goliath. Un immense coup de chapeau à Denis et à ses collaborateurs pour ce travail salutaire et citoyen !
Denis Robert est un sacré bonhomme… il semble prendre un mal plaisir à remuer la merde… dans son livre « Révélation$ » il accuse des banques luxembourgeoises d’entretenir des comptes occultes qui permettraient des transferts illégaux internationaux. Les accusations sont graves, et le retour de manivelle ne s’est pas fait attendre : à la suite de la publication du bouquin, Denis Robert et son collègue Ernest Backes se sont ramassé trente-et-un procès en diffamation ! La BD « L'Affaire des affaires » est un reportage autobiographique qui suit Denis Robert au jour le jour pendant toute cette affaire. On le voit entrer un contact avec des informateurs, enquêter, mais aussi jongler entre son boulot et sa vie de famille, stresser, angoisser... Le ton est juste, il ne se pose pas en héros, il explique sans arrêt qu’il ne fait que faire son boulot. Mais moi, je me suis pris d’admiration pour cet individu au courage hors-pair. Alors certes, ça parle de magouille financière de façon assez technique, et de nombreux détails me sont passés au dessus de la tête. Mais étonnement ça n’a pas du tout gâché mon plaisir de lecture. J’en suis ressorti remonté, mais aussi parano et un poil déprimé, car l’auteur nous met face à face avec la pire facette du capitalisme et de la nature humaine : la cupidité. Edifiant. Plus d’info sur Denis Robert : http://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Robert
Plus un regard dans le rétro qu'un brûlot sur l'affaire Clearstream, ce premier tome de "L'affaire des affaires" remet plutôt en perspective la vie de Denis Robert, qu'il ne démonte les rouages de la magouille financière. Mais traiter un tel sujet en BD s'avère sensible et souvent casse-gueule. Là, notre trio d'auteurs s'en tire avec les honneurs, façon tranche de vie d'un pourfendeur devant l'Eternel, incapable de lâcher ses "Affaires". Et même quand il pense pouvoir le faire, ce sont elles qui viennent à lui : Denis Robert a son amour propre, mais à quel prix... Le dessin d'Astier est agréable, même s'il n'est pas franchement original (Quoique la représentation du "Grand Capital" m'a bien plu). Il a le mérite de bien coller au récit, d'une grande fluidité. La narration est en effet très bonne, au prix peut-être d'une simplification trop importante des dessous des dites "Affaires"... Avec un tel sujet on est en droit d'attendre quelques révélations... En même temps, cela aurait été une première pour une BD ^^ ! En tout cas, une bonne BD, qui mériterait quelques approfondissements, et dont je suivrais la suite avec attention. De là à décrocher le Grand Prix D'Angoulême cette année, je ne pense pas.
Denis Robert a fait parler de lui assez récemment dans l'affaire Clearstream, qui mettait en cause certaines personnes très haut placées dans le gouvernement français. C'est un journaliste indépendant, dont la carrière a commencé bien plus tôt, lorsqu'il a quitté Libération, qui lui demandait un peu plus de tempérance dans ses papiers sur les affaires judiciaires mettant en cause des personnalités politiques. Mais, animé peut-être par une envie de rendre le monde meilleur (j'écris "peut-être" car lui-même ne le sait pas), il continue à enquêter, à rencontrer des personnes trempées jusqu'aux os dans ces scandales financiers. Ses articles et ses ouvrages ont fait couler beaucoup d'encre, suscité beaucoup de polémiques, fait pleurer de nombreux édiles se posant en vierges effarouchées... Peu de personnes sont finalement condamnées pour ces affaires, mais Denis Robert continue, animé par des convictions farouches. C'est son parcours qu'il nous invite à suivre, le long des 15 dernières années. Le résultat est un bouquin assez agréable à lire, adapté par Yan Lindingre et illustré avec talent par Laurent Astier. Un projet ambitieux, qui malheureusement ne risque pas de toucher grand-monde, même si les acteurs-profiteurs sont toujours présents dans la vie politique. Ce qui est dommage c'est l'unique point de vue inhérent à l'autobiographie, mais aussi la complexité des affaires. Finalement Denis Robert n'explique pas vraiment comment l'argent est blanchi, comment les politiques le détournent, etc. Il y a une présupposition du monde financier qui est un peu oublieuse des pauvres quidam comme votre serviteur, qui n'y entendent rien. Du coup l'impact en est très amorti... Un brûlot ? certainement. Un pétard mouillé ? Assurément.
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