Jolies ténèbres
Diagonale 2009 : prix du meilleur album. Dans les champs, au printemps, une fillette gît, inerte. Est-elle morte ? Qui l'a tuée ? On n'en saura pas plus. De ci, de là, une minuscule communauté surgit, comme échappée de contes de fées : Aurore, mais aussi l'Orgueilleuse, la Régressive, l'Aventurière, le Prince m'as-tu vu...
Contes funèbres Fabien Vehlmann Petit peuple Prix Diagonale/Victor-Rossel
Dans les champs, au printemps, une fillette gît, inerte. Est-elle morte ? Qui l'a tuée ? On n'en saura pas plus. De ci, de là, une minuscule communauté surgit, comme échappée de contes de fées : Aurore, mais aussi l'Orgueilleuse, la Régressive, l'Aventurière, le Prince m'as-tu vu... Les saisons passent et Aurore, la presque princesse, s'agite toujours pour son petit monde, qu'elle voudrait merveilleux, pour accorder cette improbable assemblée à la nature et aux bêtes qui les entourent. Jusqu'à ce jour d'hiver, où elle devra faire face à un choix amer...
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Editeur
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Genre
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Date de parution | 06 Mars 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n'avais pas bien lu les critiques de cette BD et je n'étais pas préparé à ce qui allait arriver. Ces différents petits personnages, comme autant de personnages créés par une enfant, vont vivre un chamboulement en devant sortir de son corps lorsqu'elle meurt pour aller vivre en dehors. Et là... c'est le drame. Franchement, c'est sombre et violent alors que le dessin et la majorité du récit tend vers une histoire pour enfant, mignonne et rigolote sur des petites créatures découvrant un monde qu'ils ne connaissent pas. Et puis les drames et les morts s'enchainent, violents et cruels. C'est macabre, noir et parfois franchement glauque (je pense au coup avec l'oiseau). Il y a de vrais moments atroces, toujours tempérés par cette image très conte pour enfant. Le récit reste sur la fine corde entre les deux, ne versant jamais dans le glauque absolu mais bien loin de son ton enfantin et léger. Au final, je regrette juste que lorsque la fin arrive, il y ait un évènement logique qui se déroule, et tout s'arrête ensuite. La morale est ambiguë, peut-être une réflexion sur la bonté de certains, mais en tout cas c'est une BD d'une rare cruauté ! Je recommande la lecture, mais soyez attentif, c'est pas pour enfant !
Le titre de cet album est on ne peut plus judicieux, et explicite, tant il réunit les deux « ambiances » vers lesquelles tend l’histoire. En effet, dans une sorte d’oxymore narratif, les auteurs mêlent – quasiment à chaque page – une histoire de conte de fées ou de poupée qui pourrait friser la bluette, à des passages violents, noirs, ceux-ci intervenant de façon abrupte, sans que l’on puisse forcément les voir venir, et sans que cela ne perturbe cette narration fluide et légère. Ces soubresauts, ces hoquets, qui crispent le sourire presque béat de l’intrigue principale (basée sur un fantastique assez doux et classique), apportent presque un aspect comique parfois. Le décalage brutal entre le côté fleur bleue et insouciant de la plupart des personnages, et la disparition brutale de la plupart d’entre eux – mais aussi par rapport à certaines images marquantes, morbides (par exemple la fenêtre qui se révèle être l’orbite vide de l’œil absent d’un cadavre) est original et quelque peu perturbant. Et cela se poursuit jusqu’à la fin qui, toute en sérénité, comme la fin de n’importe quel conte, suit pourtant l’ultime massacre perpétué par l’héroïne qui, par sa naïveté, avait vainement tenté de faire fonctionner le monde hétéroclite créé par les auteurs. Ajoutons que le dessin, lui aussi léger, accentue les deux aspects : de jolies images traversées par des éclairs de cruauté.
Ben mes aïeux! Nous ne sommes pas près de voir le scénario de cette BD adapté au cinéma. Encore que, mais j'y reviendrais. Bien sur " Sa majesté des mouches" mais ici ce qui fait la force du propos c'est que les personnages sont issus de l'univers de la toute petite enfance. L'imaginaire est en pleine construction et donc voir ces petites ballerines, petits elfes et autres créatures toutes mignonnes se trucider à tire larigot a de quoi choquer les âmes vertueuses qui croient encore que l'enfance est le joli temps de l'innocence ou que les jeunes bambins ne feraient pas de mal à une mouche, ouarf, ouarf. Alors non je ne vais pas reprendre les propos des posteurs précédents, l'essentiel à été dit, mais je voudrais louer l'originalité et l'intelligence des auteurs qui nous livrent le contraste de l'année entre ce dessin gentillet et les actes atroces se déroulant dans un décor, magnifique. Un peu de fond tout de même. Oui dans ma jeunesse j'ai écrasé des bestioles, généralement des insectes; d'ailleurs montrez moi un gus gars ou fille qui ne l'a jamais fait. Est ce que cet acte fait de nous de redoutables psychopathes ? Bien sur que non, en même temps lorsque nous avions écrasé la bestiole suivante, car nous l'avons fait, nous y avons certainement pris plaisir, un plaisir innocent mais peut être un brin pervers. C'est pas de la psycho de comptoir mais juste une réalité que bien peu d'entre nous sommes prêt à affronter. Quoi l'âme humaine serait belle, altruiste et tutti quanti ? Enfin pour finir je parlais au début de mon avis d'adaptation cinématographique. Que nenni me direz vous....mais mais mais, citons quelques pépites: "Les marseillais", "Les princes de l'amour", "Les cht'is" et autre bluettes de télé réalité, y a pas de morts mais je pense qu'un jour mes enfants ou petits enfants auront droit à des programmes ou ça meurt en vrai. Une dépêche de dernière minute m'apprends que NetFlix propose une émission qui s'appelle 'The Push". Je vous laisse allez vous renseignez Quoiqu’il en soit voici une œuvre qui ne peut laisser indifférent et qui à mon sens pourrait faire partie des immanquables.
Et bien voilà une Bd particulière et je peux même dire étrange sans être loin de la vérité. Ce conte morbide et glauque , n'ayons pas peur des mots , m'a laissé un goût amer dans la bouche à la fin de ma lecture. Certains ont vu dans ce "conte" un récit étonnant, d'une beauté rare, moi je n'y vois qu'un moyen de choquer le lecteur et de l'embrouiller . J'ai eu l'impression de visionner un film de David Lynch, car à la fin de ma lecture j'aurais pu dire, pour paraître aussi branché que certains: oh c'est génial, j'ai rien compris(il faut dire qu' à part les récits de zombies et les histoires intellectuelles comme celles de Conan le barbare je ne comprends pas tout. Je veux juste dire qu'il n'était pas dans mon intention de blesser quelqu'un). Effectivement c'est exactement l'effet que m'a fait ce one shot , sauf que je n'ai pas trouvé ça génial, seulement original et dérangeant. Si il y a bien une chose qui me dérange dans une BD, c'est d'interpréter l'histoire de celle-ci. J'aurais préféré comme beaucoup d'autres lecteurs avoir des réponses et non pas se les imaginer. Déjà qui sont ces petits personnages qui se font dessouder les uns après les autres? On peut avoir un grand nombre d'hypothèses sur leur nature d'ailleurs je ne vais pas donner la mienne de peur d'être ridicule. J'aurais également aimé en savoir plus sur la mort de cette fillette, sur l'identité du ''monsieur'' à la cabane. En ce qui concerne le dessin il est souvent grossier et enfantin et parfois superbe et détaillé , par contre j'ai trouvé ce contraste trés intéressant et original. Je ne vais pas m'éterniser car tout a été quasiment dit sur cette bd hors norme. Je ne dis pas que je n'ai pas aimé ma lecture mais elle ne m'a rien apporté donc je ne compte pas relire cette oeuvre morbide (c'est un adjectif qui revient souvent n'est-ce pas ?). Si vous voulez vous y plonger je vous conseille de la louer a la bibliothèque car l'achat est dispensable.
Jolies Ténèbres, c’est avant tout l’association de deux mots contradictoires mais qui sonnent bien mais aussi une couverture qui attise la curiosité par sa beauté et le mystère qu’elle dégage mais surtout une des œuvres les plus controversées publiées par un éditeur de réputation familiale, Dupuis. Une réputation racoleuse n’étant pas forcément gage de qualité, il est très difficile de se faire une idée du contenu en feuilletant uniquement le bouquin. En effet, ce qui peut à priori déranger de prime abord est le parti pris de ces dessins enfantins aquarelle, presque brouillons et à priori inoffensifs. Une dizaine de pages tout au plus va pourtant permettre de dessiner la ligne narrative et ne plus s’en écarter. On peut appeler cela du génie ou de l’escroquerie de la part de Fabien Vehlmann, pour ma part je lui attribuerais plus facilement un talent insolent qui abuse effrontément de facilités pour taquiner le lecteur et vais m’en expliquer…. Le tout commence comme un conte de fées entre la jolie supposée princesse Aurore et son beau promis lors d’un gouter des plus raffinés lorsque le décor s’effondre et qu’Aurore doit s’échapper de justesse du corps d’une petite fille gisant dans la nature pour des raisons qui ne seront jamais dévoilées. D’autres personnages tout aussi jeunes et insouciants et soumis à la même épreuve se retrouvent donc avec Aurore en pleine nature et deviennent soucieux de se protéger et de se nourrir snobant royalement le petit corps dont ils semblent être issus… Jolies Ténèbres débute sur des bases intrigantes qui ne seront développés qu’avec l’imaginaire et la sensibilité de chacun, le reste ne sera qu’une succession de scènes volontairement grotesques et choquantes sans fil conducteur… Car dès lors on va assister à un massacre par la nature ou entre eux de tous ces personnages insouciants sans réelle logique apparente, les scènes se succédant les unes aux autres, de la méchanceté de Plim et de la narcissique Zélie à la fragile Timothée et aux candides triplées… La petite Aurore va devoir réagir pour survivre et se recréer l’environnement rassurant qu’elle a perdu au prix de son innocence…. Loin de m’émouvoir pour ces personnages ou métaphores, je n’en ai pas moins ressenti certains "haut-le-cœur" tant la situation me paraissait décalée entre la méchanceté et surtout l’insouciance et indifférence les caractérisant. Les Kerascoet ont usé de divers artifices afin de faire vivre les 4 saisons de la forêt au rythme du corps de la fillette pourrissant bien moins vite que les âmes tordues de ces funestes lutins. Le style associé à priori enfantin revêt une toute autre dimension à la lumière des actes barbares conscients ou inconscients et le découpage brut allant d’une situation vers une autre sont habilement choisis car ils permettent de rendre la lecture pesante et dérangeante, le lecteur perdant assez rapidement ses repères et se laissant happer dans une spirale infernale, subissant plus les évènements passivement que les appréciant… L’apport d’éléments extérieurs comme la peur d’un insecte, la présence muette d’un ermite contribuent à multiplier les pistes que les auteurs laisseront à tort ou à raison sans réponse réellement précise… On se retrouve dans une ambiance à la David Lynch où il est de bon ton de ne pas donner d’explications ce qui me parait en soi d’un snobisme prétentieux et Vehlmann applique ici le même principe en laissant les lecteurs face à leurs réflexions et sensibilités. Méthode abusive mais payante vu comme cette œuvre a su faire parler d’elle… En soi ça ne me dérange pas car Aurore conclut quand même le récit par son « initiation ». On peut y voir une mise en garde morbide de la perte de l’innocence ou le fractionnement de l’âme qui meurt petit à petit à moins qu’il ne s’agisse d’un avertissement cruel sur l’indifférence et la violence de nos chères têtes blondes mais quoi qu’il en soit les auteurs ont réussi leur pari car leur œuvre donne envie d’être relue et appréciée pour ce qu’elle est ou n’est pas, difficile de trancher… On peut tout à fait louer qu’elle ne plaise pas à tout le monde mais elle n’est peut être pas là pour cela… Si message il y a dans tous les cas il est effrayant car nous démontre que la nature humaine n’offre pas de pardon ou de rémission pour nos péchés ! Amen ! Le Dormeur du Val d’Arthur Rimbaud auquel cette œuvre me fait écho peut dormir tranquille, Jolies Ténèbres n’a pas la prétention d’être aussi poétiquement délicieux que son illustre ainé mais développe d’autres thématiques sur des origines similaires et en constitue quand même un reflet en bande dessinée dont le dénouement importe peu….
Une petite merveille d'humour noir, dont les ressorts reposent principalement sur la gratuité : gratuité d'un macabre poussé à l'extrême et du choix d'un graphisme enfantin et coloré ; gratuité des situations (qui sont ces personnages vivant dans le cadavre d'une petite fille dont le corps pourrit lentement tout au long de l'album ? qui est cette petite fille ? on ne le saura jamais, et, franchement, c'est tant mieux) ; gratuité du découpage narratif, syncopé, jouant sur les accélérations et les ellipses avec brio. Au final, on ressort de cette lecture un peu secoué, comme devant l'intrusion violente du thème de la mort, - une mort amorale et caustique, - dans un univers enfantin ; j'ai enfin soigneusement caché le livre pour que, surtout, mes enfants ne tombent pas dessus...
Très bel objet avec liseuse et très jolie couverture. Voici un album au contenu bien étrange. Empli de contrastes, à commencer par son titre : Jolies ténèbres. Comment les ténèbres, l'enfer et donc la mort pourraient être qualifié de "jolies" ? Dès le départ on découvre le corps d'une fillette allongée dans une forêt et des petits êtres qui s'installent autour d'elle. A nouveau un fort contraste sur le dessin entre ces petits êtres d'une part représentés de façon assez simpliste et la beauté du dessin d'autre part sur certains passages de "la réalité" comme une très belle page où l'on voit la fillette "endormie" dans le sous-bois. J'avoue que la première fois que je l'ai lu, il y a environ un an, je n'ai pas vraiment aimé. Mais finalement une relecture m'a fait apprécier ce petit conte trash pas pour enfant sans chercher à se poser de question : comment la fillette est arrivée là ? qui est cet homme dans la cabane ? Et j'en apprécie aussi l'humour décalé mâtiné d'une certaine violence nonchalante. A noter au cinéma, j'ai ressenti le même genre d'ambiance "poétique trash" avec le film Tideland de Terry Gilliam.
Wouaaaah !!!... Une BD qui nous retourne. De la couverture à la toute dernière page, cette BD est déjà en soit un très belle objet...Un album solide et une des plus belle couverture que j'ai jamais vu, sobre, intrigante, attirante mystique... Mais on ouvrant la BD, je ne connaissais toujours pas son thème. Ce qui m'a d'abord frappé (en crescendo dans l'album quand même), c'est le dessin, le contraste entre ces petits personnages mignons, plein de belles couleurs, digne des meilleurs livres illustrés, rempli d'une gaieté pastel, et ces décors, les animaux et les humains représentés (vivants ou non) qui sont d'une grande qualité et force graphique, d'un réalisme rare, avec des couleurs (je dirais de l'aquarelle) incroyablement belles... Il y a une grande recherche...les cases sont loin d'être brouillonnes. Je connaissais que peu le travail des Kerascoët (à vrai dire je ne leur savais pas une telle maîtrise pour dépeindre les animaux et la nature avec tant de réalisme) qui est un peu dans la veine des auteurs du style Lucie Durbiano ou autres, mais grâce à cet album, ils font désormais parties de mes dessinateurs préférés : "Jolies Ténèbres" ? Assurément dans mon top 5 des plus belles BDs que j'ai pu lire... Et ce scénario... C'est sûrement le plus morbide que j'ai pu lire en BD... Tout commence lorsque une ribambelle de petits personnages sortent du cadavre encore chaud d'une petit fille qui vient de décéder.... Je me plais à imaginer que ces personnages sont la partie invisible de cette fille... L'âme ou l'esprit, le caractère, ses émotions, ses états-d'âmes, ses sentiments, sa mémoire... Tout ce qui est stocké dans notre cerveau. C'est assez trash comme introduction (du moins moi je n'ai jamais vu ça). Et l'on va suivre toute cette marmaille qui va organiser une petite communauté en essayant de survivre (ce qu'ils n'y arrivent pas) avec leur insouciance. Et c'est là que l'horreur s'installe...En crescendo bien sûr ! On est que très rarement confronté à la mort, tout d'abord, on y fait allusion ("-Non, les champignons on a dit qu'on arrêtait ! Il y en a qui sont VE-NE-NEUX. - Ah oui, c'est vrai... Pauvres Joséphine, Margot et Agathe, je les aimais bien.") Au début, je trouvais ça assez drôle (le décalage entre le dessin mignon et les thèmes abordés, y était je pense, pour beaucoup), mais plus j'avançais dans la BD, plus j'avais des espèces de hauts-le-cœur... Combien de fois me suis-je écrié "C'est vraiment dégueulasse ?" Contrairement à pas mal d'autres posteurs, je me suis pas posé trop de questions : "Pourquoi est-elle morte ? Qui est cet homme ? Son meurtrier ? Son père ? A-t-il un rapport avec elle ?" Non, je me suis juste laisser bercer par les sentiments (généralement de dégout) que m'a inspiré la BD. J'en est arrivé à détester certains personnages ( Plim, Zélie... En général j'avais du mal à associer un caractère aux personnages vu qu'ils étaient tous des monstres : d'ignorance, d'orgueil, de gourmandise etc...). J'ai juste trouvé le final légèrement plus léger que le reste de l'album, qui était très dense. Bref, une excellente BD, morbide à fond (voir l'état d'avancement de la décomposition est assez dégoutant), avec un scénario assez bien construit, drôle et écœurant à la fois (on offre toute notre compassion à la pauvre Aurore), avec un dessin vraiment, magnifique... Je vous la conseille... A vos risques et périls !
Intriguée par cette histoire à sa sortie, je ne m’étais jamais décidée à la lire pour me faire ma propre idée. J’ai eu l’opportunité de l’emprunter dernièrement, c’était l’occasion ou jamais et ma lecture m’a un peu fait l’effet d’un… pétard mouillé… Je cherche encore la supercherie ou les pages cachées que d’autres ont semble-t-il lues et pas moi parce que franchement, je suis plus que circonspecte ! Et ce n’est pas la question « Mais qui donc sont tous ces petits personnages bien cruels et inconscients qui fourmillent autour du cadavre d’Aurore ? » pour laquelle il m’est le plus difficile de trouver une réponse mais bien, comme d’autres avant moi : « Oui, bon, et alors ? » … Je n’ai vu dans cette BD qu’une succession de clichés illustrant la spontanéité, le manque d’attachement, la faculté à passer à autre chose et la cruauté dont peuvent parfois faire preuve des enfants, et par extension, les personnages qui peuplent leurs pensées. Une succession sans fils conducteur, un peu comme si les auteurs voulaient absolument toutes nous les illustrer de manière débridée, au mépris de la cohérence et de la structure du récit. Je ne suis ni dégoûtée, ni écoeurée par les scènes glauques du récit, je ne suis pas choquée par le comportement des personnages, je ne comprends simplement pas la finalité de cette histoire. Qui est l’homme de la cabane ? Qu’est-il arrivé à cette petite fille ? Comment fonctionnait son imaginaire quand elle le maîtrisait encore ? Et après, il se passe quoi (en fait je m’en fiche hein, c’est juste pour dire) ? Autant de questions qui resteront sans réponse et le reste de l’histoire ne me satisfait pas suffisamment pour que je puisse me contenter de ça. Mauvaise pioche et c'est dommage car la couverture était superbe !
A l’époque où cet album est sorti, il a suscité de nombreuses critiques, qu’elles soient élogieuses ou pas. Je m’attendais donc à adorer ou à détester. Après ma lecture, ce n’est finalement ni l’un ni l’autre. D’une part, je n’ai pas bien compris ce qu’étaient sensées représenter toutes ces créatures sortant du cadavre de la petite fille. J’ai lu les interprétations données par les lecteurs, et aucune ne m’a réellement convaincue. D’autre part, on assiste à un enchaînement d’évènements sans queue ni tête, aucun fil conducteur ne paraît relier les différentes scènes. J’ai l’impression qu’il n’y a aucune histoire, à moins qu’une seconde lecture – peu probable en ce qui me concerne - permette de voir une certaine logique dans cette accumulation de scènes morbides, et nous donne également la clef pour savoir qui est cet homme qui vit dans la forêt. Parce que là, au niveau de compréhension auquel je suis arrivée, il n’y a aucun intérêt à l’histoire. Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’album parce que je ne savais pas à quel degré prendre tout cela. Est-ce sensé être drôle ? L’apparence de certains personnages pourraient faire penser que oui, et parfois certaines situations sont complètement décalées, mais en fait non, on n’a pas du tout envie de rire. L’auteur voulait-il déranger le lecteur ? Il aurait alors peut-être fallu aller plus loin ; certes, la vue de certains détails m’a dérangée, mais ce n’est finalement pas l’impression principale que je garde de ma lecture. Voulait-il faire naître une émotion ? Bon ben là en ce qui me concerne c’est complètement raté… En fin de compte, j’ai refermé l’album en me disant « ah ? et alors ? », il a manqué une cohérence à l’ensemble et un petit quelque chose que je ne saurais définir pour que j’aime cette bande dessinée. Parce qu’au niveau graphique j’ai totalement adhéré, les couleurs sont très agréables, et le côté simpliste des dessins des petites créatures apporte un beau contraste avec les scènes réalistes, qui, elles, sont très réussies. Étant déçue par cette lecture malgré le graphisme qui m’a séduite, je n’en conseille évidemment pas l’achat, mais la lecture qui, il est vrai, ne laisse pas totalement indifférent.
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