Les Olives noires
Cette BD raconte l'histoire d'un papa juif très pieux, en Judée sous occupation romaine (Ier siècle après le Christ), papa juif qui confronte sa foi à la naïveté de son fils, aux questions parfois embarrassantes... Ce dernier semble bien parti, toutefois, pour faire beaucoup de rencontres merveilleuses...
Au temps de Rome et de l'Empire Romain Collection Repérages Communauté juive Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Emmanuel Guibert Séries hélas abandonnées Sfar Spiritualité et religion
Le fils et le père se rendent à Jérusalem, pour l'anniversaire de la mort de la mère. Là, une discussion houleuse donne lieu à une altercation, qui fait intervenir les occupants romains et sépare le fils et le père. Le père se cache (être à l'origine de l'altercation peut être dangereux...), et le fils est récupéré par deux soldats romains, qui ne savent trop comment s'en dépatouiller. Ceux-ci finissent par s'acoquiner avec les Zélotes ("résistants" juifs), et finissent déserteurs... puis circoncis. L'histoire n'est pas finie, mais bifurque : embarqué par un Zélote un peu bouillant, le garçon se perd dans le désert, et y rencontre des serpents amis avec... Adam, le premier homme, qui coule ici des jours tranquilles. La BD continue dans le merveilleux...
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Date de parution | Juin 2001 |
Statut histoire | Série abandonnée 3 tomes parus |
Les avis
Ha ben voilà un titre qui m'a littéralement subjugué. Tout est bien : le dessin hyper expressif de Guibert, dans un registre un peu différent de ce qu'il propose habituellement, les dialogues décalés et souvent fendards, et le scénar qui nous immerge dans la Judée antique. Cette histoire de gamin qui s'acoquine avec une bande de bras cassés de divers horizons afin de retrouver son père tient bien la route. Sfar et Guibert nous gratifient d'une jolie et truculente quête initiatique. De la part de Sfar, on aurait pu craindre une énième soupe spirituelle autour de la judéité, mais non. Ca c'était avant que notre homme se mette à tourner en rond autour de ses problèmes d'appartenance religieuse (le Chat du rabbin, pffff !... 4 tomes en trop, facile). Est-ce le fait que la série ne soit pas terminée, seul élément regrettable ? Parce que ça, faut l'admettre, ça fait vraiment chrique de savoir qu'on ne verra jamais la fin de ce projet abandonné en cours de route. Est-ce d'ailleurs ce qui la rend culte à mes yeux ? Peut-être bien. En tout cas, c'est une BD que j'ai relue souvent et à chaque fois avec le même plaisir jubilatoire.
Avec "Les Olives noires" Joann Sfar et Emmanuel Guibert nous proposent une immersion très personnelle dans la Judée occupée. En nous mettant dans les pas du jeune Gamaliel et de son père, on s'embarque pour une aventure où vont se télescoper une ribambelle de personnages hauts en couleur et au langage fleuri. Car pour moi l'un des attraits principaux de cette série réside dans ses dialogues quelques peu anachroniques c'est vrai, mais qui donnent un élan et une vivacité à ce récit. Que ce soit ces deux gaulois qui désertent l'armée romaine et qui parlent plan cul ou le petit Gamaliel qui pose des questions pleines de bon sens mais embarrassantes aux adultes qu'il croise, on est pas en reste de bons mots et de situations cocasses. Le dessin d'Emmanuel Guibert, très sobre mais très expressif, encadré par un gaufrier immuable sur les trois albums permet une lecture d'une grande fluidité. C'est donc avec regret qu'on abandonne ces personnages sans avoir de fin à se mettre sous la dent tant on s'attache à ceux-ci. Si je n'en conseille donc pas l'achat c'est à cause de l'abandon de la série, mais j'en conseille tout de même la lecture, ne serait-ce que pour le plaisir des dialogues et les personnages qu'on nous propose de suivre.
Agecanonichou me provoque, je ne peux pas laisser passer ce "une étoile" pour les olives noires. C'est la BD de Sfar que je préfère, toute inachevée qu'elle soit. Évidemment je serais ravie de pouvoir lire la suite, avide de continuer ce plaisir immense à suivre les aventures du petit Gamaliel au temps de Jésus. Ce road movie énigmatique, philosophique, voire théologique m'a tout appris sur la culture juive dont je n'avais que des échos par Rabbi Jacob interposé. (c'est vous dire mon ignorance!) Contrairement à Ageca, j'ai été réjouie de ces expressions de petits cons contemporains: cette manière de parler m'a mise dans la situation de comprendre que pendant l'antiquité aussi , les petits cons abondaient et les expressions merdiques devaient aussi se développer. le père du héros parle, lui, une langue très" biblique" qui permet de bien relativiser les préoccupations de chacun. Je ne dirais pas que ça désacralise le passé, mais plutôt que ça m'a permis de m'y sentir chez moi. Ce monde où tout est religieux, où chacun a sa conception de ce qui est licite et de ce qui ne l'est pas, où certains continuent à s'en foutre (un gaulois, comme par hasard...) est réellement fascinant. Les personnages sont très attachants et divers: le père pieu, les deux légionnaires déracinés, le gamin qui raisonne (un petit coté Marjane Satrapi) le parcheminé et mystérieux Adam Harishon, Josuée le fondamentaliste au bras cassé, et puis la séduisante et insaisissable Tsiporah, tous nous sont proches, justement par leurs langues diversifiées et riches. Évidemment cela ne semble pas construit, puisque c'est un road-movie, mais en fait tout est là pour nous faire comprendre le monde d'aujourd'hui, et les incompréhensions sociales liées à des modes de vie différents parfois hérités des religions... Quand cette série est parue, il y a quelques années, j'ai offert ce livre à tout le monde, j'avais l'impression d'enfin comprendre quelque chose à l'orient d'aujourd'hui! Pour le dessin nous sommes d'accord: c'est réussi, mais j'aurais du mal à définir pourquoi et comment. En règle générale peu de traits et bien choisis, et pour certains gros plans: des sortes de croquis classiques à la plume. Bref j'en redemande!
Je ne suis pas parvenu à comprendre le fondement de cette Bd, je ne sais pas ce que Sfar essaie de démontrer ici, même s'il soulève quelques questions sur la religion juive ; où veut-il en venir ? quel est l'intérêt de ce sujet ? Bah j'avoue être très dubitatif. Au départ, ça pouvait être intéressant, mais l'ensemble sombre vite dans une anarchie scénaristique, ce n'est pas construit, c'est brouillon, il n'y a pas de scénario linéaire, c'est plus une succession de scènes sans trop de lien qui ne mènent à rien, il y a même des séquences complètement inutiles ou stupides, bref c'est très très moyen et je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture. De plus, l'époque sous-entend un langage adapté à cette Judée sous occupation romaine après la crucifixion de Jésus-Christ ; or on voit de nombreux dialogues qui ne sonnent absolument pas Ier siècle de notre ère, mais qui tirent plutôt vers le langage des banlieues de notre monde moderne. Certains sont même très maladroits ("C'est complètement connard ce qu'on fait" ou "T'as vu comme elle est bonne !").. c'est bien simple, j'avais l'impression d'entendre les petits branleurs de mon quartier , je ne peux donc pas accepter ce type de dialogue dans un tel décor. C'est sûrement dommage, je suis certain que Sfar aurait pu faire mieux en soulevant des questions importantes sous couvert d'humour s'il avait été plus subtil et mieux construit. Le dessin est pourtant bon, c'est un trait sobre qui adopte une sorte de Ligne Claire assez séduisante et qui utilise la technique traditionnelle du gaufrier à 6 cases larges par page, une structure immuable de découpage qui étonnamment ne fige pas la rythmique. Une bande décevante pour moi, en plus inachevée, et pour laquelle j'ai du mal à comprendre les notes si favorables..
J'ai bien aimé cet série qui m'attirait (car il y avait Joann Sfar au scénario et qu'elle se passait dans le monde antique). L'histoire est assez sympathique, on nous présente Jérusalem au début du monde antique (vers l'an 0 d'après ce que j'ai pu comprendre dans les autres avis), où les juifs sont persécutés par les romains, même si certains font de la résistance. Je trouve les dialogues assez sympathiques ; les personnages emploient un vocabulaire moderne, ce qui assez drôle. Avec ce genre d'anachronisme, je pourrai faire le rapprochement avec Le Voyage des Pères que j'ai lu récemment, mais aussi à la série dont je suis fan et qui est très drôle : Kaamelott. Mais les dialogues sont bons aussi car j'aime beaucoup quand Sfar philosophe et développe des thèses sur la religion, je trouve ça drôle et intelligemment écrit. Par contre, même si on suit avec plaisir les personnages et l'intrigue, le scénario n'est pas assez dense pour moi, et donc les trois albums se lisent vraiment trop vite, c'est dommage. Et puis, je trouve qu'il y a aussi quelque scènes qui sonnent faux (notamment la circoncision des galo-romains ). Après, il est vrai que je ne connais pratiquement pas la culture liée à la religion juive ; quand on est comme moi, ces albums sont à la fois instructifs, on y découvre des traditions judaïques, mais on est aussi perdu dans cet « univers » inconnu. De plus l’introduction ne présente pas vraiment les personnages, ce qui fait qu’on ne sait pas grand-chose d’eux (même si on réussi quand même à si attacher, à part Josué), et il y a un personnage qui à l'air vraiment bien travaillé et réfléchi : Adam de la genèse (et ses serpents), j'attends de voir son évolution dans la suite de la séire. Le dessin dans les deux premiers tomes, est plutôt simple, jouant avec les ombres, et fait assez vieillot mais est aussi assez réaliste ; je le trouve très lisible, assez sophistiqué, même si il est un peu figé. C’est assez sympa, les couleurs elles sont plutôt jolies. La narration, un gaufrier de 6 cases, paraît un peu trop simple, pas assez recherché ; mais elle est adaptée au récit, les cadrages eux sont bons. Le trait est moins gras dans le troisième tome, beaucoup moins gras et épais aussi, mais il y a aussi beaucoup plus de détails. Les cases sont un peu plus chargées sur les "textures" (je pense aux buissons ou aux briques par exemple). Et ce qui ne change pas, c'est les expressions du petit Gamaliel que je trouve toujours aussi criante de vérité. Bref, avant j'aimais bien le dessin, maintenant je l'adore. On termine le troisième tome, en plein suspens... Par contre, ça fait 8 ans qu'il n'y a pas de suite à la série, j'espère qu'elle n'est pas abandonnée.
J’avoue ma perplexité en lisant toutes ces critiques positives, car en ce qui me concerne, je ne suis quasiment pas rentré dedans, je me suis même beaucoup ennuyé… Tout d’abord, j’ai assez peu apprécié le dessin, trop minimaliste pour ce type d’histoire. Je ne dénie pas le talent mais on a juste l’impression que Guibert n’a pas eu le temps de peaufiner (des personnages marchant dans le désert sans ombre). Et le trait paraît souvent contrarié pour les visages, qui ne sont guère réalistes dans le mode ligne claire, alors que les corps le sont beaucoup plus… Quant au scénario, il est juste décousu, et on a du mal à voir où va l’intrigue, qui n’est qu’un assemblage approximatif de scénettes improbables. Je reconnais un certain humour, juif semble-t-il, ainsi qu’une satire bienvenue du fanatisme religieux, mais ça ne suffit pas à faire un récit en plusieurs tomes…
Décidément, Sfar est un grand scénariste. Ici, il nous raconte une histoire se passant à l'époque où les Romains occupaient Jérusalem. À partir de ça, Sfar nous invente plein de personnages captivants (excepté le gamin qui est lisse dans les deux premiers tomes et devient insupportable dans le dernier) et une bonne intrigue. J'ai surtout aimé les scènes en rapport avec l'extrémisme du judaïsme voire même avec le racisme dont certains pratiquant font preuve. Le seul défaut que je trouve à cette oeuvre est que le tome trois est sorti depuis bien longtemps et je ne pense pas qu'on va avoir la suite. C'est la deuxième série de Sfar que je lis qui n'est pas terminée (l'autre étant Socrate le demi-chien). Ça serait bien qu'il termine ses projets parce que là c'est un peu comme insulter le lecteur.
Après la lecture des 3 tomes. Tout comme Erik, je découvre ou plutôt je m'ouvre à ce style de BD. J'en suis rapidement devenu fan car la magie opère. Cette série n'échappe pas à la règle mais dans cas présent j'émets 2 bémols : - le dernier tome sorti date sérieusement... - l'intrigue n'évolue pas assez vite, au bout des 3 premiers tomes, j'ai l'impression ne n'avoir lu que l'introduction avec la mise en place des protagonistes dans le cadre de l'histoire. Il a fallu attendre la fin du 3ème tome pour entendre parler du père sans être sur de rien... C'est prenant mais également frustrant !!! Personnellement j'attendrai pour investir que la série soit bien avancée.
Et dire qu’il y a peu de temps, je rejetais tout ce qui venait de cette nouvelle école de dessinateur-scénariste qu’est le « minimalisme » ! Les dessins sont à la fois simples et enfantins. Les cases sont rigoureusement de la même taille : point d’audace dans la mise en forme. Mais en l’espèce, je suis réellement séduit par la qualité des dialogues qui sont exquis. Il y a non seulement du répondant mais une prise de conscience du fanatisme religieux par des interrogations toutes simples et légitimes… pas si naïves. Je ne peux qu’approuver la démarche de l’auteur que je commence sérieusement à aimer depuis Le Chat du Rabbin. Le bémol purement factuel se situera dans le fait que les 3 premiers volumes se sont vite succédés puis plus de suite depuis 11 ans…C’est trop long pour les lecteurs impatients que nous sommes en règle général. Je doute de la reprise de cette série. Par conséquent, je mets un bémol pour l'achat.
L'intrigue générale, bien qu'elle m'ait plongé deux mille ans en arrière sur une terre mythique -Jérusalem, à l'époque du Christ- est traitée de manière résolument moderne, avec des dialogues qui ne manquent ni de mots crus, ni d'humour. Staf et Guibert se sont ici associés pour une série dont -je pense- on parlera. Si le graphisme m'a paru étonnamment classique, avec six cases de dimensions identiques par planche, selon la technique dite "du gaufrier", il est d'une efficacité redoutable et particulièrement expressif. Cette symbiose donne le récit d'une histoire très vivante, à la fois légère et grave. A mille lieues des versions classiques, j'ai plongé de bon coeur dans cette vision originale, poétique et inédite de l'Histoire. Elle m'a accroché et charmé. Vraiment. Un "3,5/5" de bon coeur.
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