Le Jeu de l'Amour et du Hasard de Marivaux
Adaptation de l'oeuvre originale de Marivaux avec grand talent.
Adaptations de pièces de théâtre Adaptations de romans en BD
Monsieur Orgon désire marier sa fille, Silvia, à un certain Dorante, qu'elle n'a jamais vu. Afin de tester son prétendant, la promise demande la permission d'échanger son identité avec celle de sa servante. L'idée amuse Orgon, d'autant qu'il sait que le jeune homme usera du même artifice en venant se présenter sous les traits de son valet. Monsieur Orgon tait le stratagème des quatre jeunes gens et décide de laisser ses chances au jeu de l'amour et du hasard.
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Date de parution | Février 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le jeu de l'amour et du hasard fut une des premières pièces de théâtre que j'ai vues en étant collégien avec une étude approfondie de l'oeuvre de Marivaux. Bref, je connaissais les aboutissants de ce jeu d'inversion de rôles sur le thème du mariage forcé. La lecture sur le format de la bd était une adaptation assez risquée en raison d'un langage bien trop châtié. Certes, les situations sont surjouées mais on est au théâtre. L'essentiel est qu'on puisse suivre l'intrigue sans trop s'y perdre. Le pari semble réussi. Pour le reste, il faut aimer la farce théâtrale.
En commençant les premières pages, je savais qu'il y avait peu de chance pour que j'aime ce one-shot. Le dessin est très bon et la mise en scène est dynamique, mais le scénario est très banal. On sait tout de suite comment cela va finir et ce qui va plus moins se passer. Les qui proquos ne m'ont pas fait rire et le côté surjoué m'a profondément agacé. Je n'aime pas du tout quand les personnages n'ont pas l'air naturel. J'ai l'impression de regarder une mauvaise pièce de théâtre avec des acteurs de troisième zone. De plus, j'ai vraiment de la difficulté avec ce genre de langage qui m'ennuie. Au moins, dans Molière, c'est drôle.
Agréable lecture, qui m'a rappelé ma découverte de ce très joli texte de Marivaux. Ca doit dater d'une petite vingtaine d'années... Ne rêvons pas cependant : le théâtre classique ne passe pas forcément très bien en bande dessinée. Le côté suranné, surjoué risque d'en dégoûter plus d'un, allergique à ce style très particulier. Ceux qui y sont plus sensibles trouveront ici une adaptation assez fidèle, où la créativité de l'adaptateur donne la valeur ajoutée au texte. Florent Humbert a opté pour des jeux de scène peu discrets : des cupidons et des coeurs à profusion, décors moyenâgeux soignés, statues "actives"... Le tout servi par un dessin très élégant, parfait pour un texte d'une telle légèreté et bénéficiant de cadrages et de plans très variés. Un détail que je ne m'explique pas : les personnages ont tous des appendices nasaux d'une belle taille... peut-être pour souligner leur condition de menteurs ? C'est très agréable à lire, mais je préfère toujours l'oeuvre écrite.
C'est la première fois que je ressens une impression de "surjoué" en lisant une BD. Les personnages en font beaucoup trop et les dialogues sont franchement pénibles. Le dessin est pourtant correct dans l'ensemble malgré les visages caricaturaux. Les couleurs sont aussi douces que belles. Les personnages sont caricaturaux, les jeux d'amours se mélangent avec des jeux d'arroseurs arrosés : c'est long, très long... Plus de 60 pages pour un scénario aussi léger, c'est de l'abus. Une prolifération de petits cupidons n'apporte que du ridicule à ce one shot insipide. On devine dès le début la trame de l'histoire, la suite demande une persévérance sans récompense. Un grand moment de solitude, cette lecture restera ancrée dans ma mémoire uniquement pour de mauvaises raisons.
Agréable et assez fidèle adaptation d’une des plus célèbres pièces de Marivaux, « Le jeu de l’amour et du hasard » est une belle réussite dans une catégorie qu’en règle générale je n’affectionne pas trop. Je trouve en effet qu’il est très délicat de trouver le juste équilibre entre une adaptation fidèle et par conséquent sans imagination et une adaptation plus libre mais de qualité inférieur et dénaturant le modèle. Ici, l’équilibre est bien trouvé. La trame est fidèle à l’originale et la mise en scène, créative est sautillante, est fidèle à l’esprit de la comedia del arte. Les faciès des différents protagonistes sont un autre clin d’œil avec ces longs nez semblables à ceux qui ornaient les masques traditionnels de ce style théâtral. L’ensemble est joliment mis en couleur et animé avec imagination. Les statues, entre autres, apportent leur écu à la fantaisie de l’ensemble. Fidèle et personnelle, cette réinterprétation est donc assez réussie. Reste la question de la pertinence d’une énième adaptation de cette pièce à l’intrigue archi connue. Elle ne recèle plus de surprise et ce n’est donc pas à ce niveau qu’il faut chercher un quelconque intérêt à l’objet. Cet intérêt, à l’instar de toute autre adaptation, ne pouvait résider que dans la qualité de l’interprétation et l’originalité de la mise en scène. Comme je l’ai dit, la mise en scène m’a bien plu. Les différents personnages (l’interprétation, en quelque sorte) sont très vivants, dynamiques, sympathiques et folkloriques. Et comme je ne connais pas d’autres adaptations de ce texte sous la forme dessinée, celle-ci peut se justifier. Il n’en demeure pas moins que cela reste une adaptation et, à choisir, je préfèrerai toujours lire des auteurs créatifs qui rendent hommage en écrivant à la manière de … (voir Ayrolles et son prodigieux De Cape et de Crocs) plutôt que ceux qui me semblent recopier avec talent ce que leur inspirateur avait déjà fait avec un talent tout aussi manifeste.
Voici une surprise de taille, n'ayant jamais lu de Marivaux, je m'en vais de ce pas me procurer quelques-uns de ces marivaudages. Florent Humbert nous en donne une adaptation haute en couleur, tout d'abord avec son dessin merveilleusement coloré, vif et enchanteur. Les personnages ont des expressions et des attitudes d'une drôlerie incontrôlable, exactement comme dans le ton des pièces de théâtre de l'époque. Le langage "maurivaudien" vaut bien le détour, les dialogues dans le même style que l'original - je suppose sans trop me tromper - sont d'un grand talent ! Dans tout cet imbroglio amoureux, lorsque deux tourtereaux se retrouvent ensemble, des cupidons apparaissent et envoient d'innombrables petits cœurs sur les jeunes gens comme autant de flocons de neige, cette image de l'amour est enchanteresse. Humbert nous fait suivre cette comédie avec entrain et joyeuseté. C'est apparemment la première production de l'auteur, alors chapeau Monsieur ! A lire et à relire, à regarder, ça aussi on ne saurait s'en lasser.
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