Les Pionniers de l'aventure humaine
1985 : Prix ACBD. Et si nous étions des aventuriers tentant de survivre dans un monde hostile ?
Absurde Boucq Grands prix de la Critique ACBD Les années (A SUIVRE)
Un pont de liane qui relie notre monde poli dans lequel la réalité est souvent cachée à la réalité de notre société dans sa violence, sa folie, ses intolérances et ses excès : telle est la couverture qui nous fait rentrer dans cet album. Nous y trouverons 11 petites histoires que 5-6 planches mêlant fantastique et réel, rêve et réalité, fantasme et quotidien. En présentant la réalité sous-jacente cachée de nombreuses situations personnelles de personnages ordinaires, Boucq nous dresse 11 moments d’anthologie comiques. Dans des couleurs lumineuses, Boucq nous sert un feu d’artifice visuel et scénographique où la limite entre Réalité et Illusion est incroyablement floue. D’un Léonard de Vinci ennuyé par le quotidien capricieux d’une muse masculine le quittant et gêné par le boucan des voisins du rez-de-chaussée qui ne sont autres que des néanderthaliens revenant d’une chasse au mammouth à un bal de tractopelles et de grues troublant la paix d’un oasis pour y installer une entrée de métro permettant la transhumance des gnous, en passant par l’ami esquimau faisant les courses avec une technique de chasse au phoque remarquable on nage en plein irréel. Confronté à des problèmes quotidiens les personnages ordinaires vont faire preuve d’un héroïsme acharné pour s’adapter au monde et survivre, tel cet employé de contrat d’assurance contraint de s’engouffrer dans le métro sacré pour échapper aux autochtones cannibales ou encore cet artiste boucher incompris et que dire que cette production hollywoodienne d’un couple ordinaire en pleine élaboration de projet. On nage en plein délire comme cet employé de nettoyage de piscine. Morbide, anachronique, cruel, violent, poétique, délirant, drôle, extravaguent, fantaisiste… Tous ces termes conviennent à cet opus datant de 1984 qui n’a pas pris une ride.
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Date de parution | Septembre 1984 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
16/03/2009
| roedlingen
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Les avis
Avec cet album, vous découvrirez l’univers complétement déjanté de François Boucq à travers ses histoires courtes parues initialement dans la revue « à suivre ». J’admets avoir beaucoup ri à la découverte de cette BD surréaliste dans laquelle les aventures les plus abracadabrantes se succèdent à un rythme effréné. Un monde de rêve qui s’appuie sur une représentation sans faille du réel. Passant outre les limites de la réalité en deux coups de crayon, François Boucq va vous surprendre pour le meilleur et pour le meilleur. Le crayonné est parfait. Très réaliste jusqu’en dans les moindres détails. L’incroyable devient croyable. Du grand art. En fait il nous berne le bougre ! Jamais je n’ai senti l’histoire glisser vers l’irrationnel sans soupçonner un seul instant que celle-ci pouvais déraper. Je me suis laissé embarquer, et j’ai vraiment apprécié. Je comprends mieux pourquoi cet auteur est le premier à rentrer dans un musée (palais des beaux-arts de Lille). Par contre ce qui n’est pas normal, c’est le nombre d’avis sur cet album. Pour beaucoup d’entre vous, vous êtes passés à côté d’une petite perle incroyable. A découvrir rapidement.
J'ai souvent eu du mal avec Boucq, aussi bien sur le plan scénaristique que graphique, je n'avais pas aimé La Femme du magicien, je ne suis pas du tout fan de Bouncer alors que c'est un western, seuls Little Tulip et Le Janitor m'ont à peu près contenté, aussi j'allais vers cette lecture avec méfiance, surtout dans un genre humoristique que je connaissais mal de la part de Boucq. Ces récits courts ont paru dans A Suivre entre 1983 et 1986-87, je ne les avais pas lus parce que le dessin ne m'attirait pas des masses, et même encore, ce dessin même s'il a l'air détaillé et soigné, il y a quelque chose que je n'arrive pas à définir et auquel je n'accroche pas toujours ; Boucq s'est crée un style personnel avec un graphisme vigoureux et caractéristique dégagé de toute influence. Dans ces récits, il compose d'amusants tableaux où le réel devient fantastique, et le rêve (ou cauchemar) devient réalité, chaque récit laisse exploser un humour décapant, très caustique, c'est un univers totalement absurde et surréaliste où l'on peut retrouver plusieurs inspirations comme les pages d'actualité de Pilote, l'esprit Mad, l'absurde de Cabannes, de Caza ou de Masse, ou encore le surréalisme façon Monty Python, c'est un habile mélange de tout ça, d'où parfois un côté complètement barré qui peut agacer. Observateur minutieux et sarcastique du quotidien, Boucq le dissèque avec une dose vitriolée, et sous ses caricatures, il montre des réalités ; le contexte et l'univers sont très proches des aventures de Jerome Moucherot, d'ailleurs, Moucherot est le héros d'un des récits. Alors tout ceci est bien joli, mais au final, j'ai trouvé l'ensemble très inégal, certains récits fonctionnent bien, d'autres moins, c'est pas mal, c'est amusant de voir jusqu'où l'auteur peut pousser la farce par moments, mais c'est pas non plus transcendant. Cependant, je reste bon prince parce qu'il y a quand même de bonnes idées. Vraie note : 2,5/5.
Un opus très sympa. Je me suis décidé à me lancer dans les Boucq et j'ai donc raisonnablement commencé par un ouvrage moyen, gardant les meilleurs comme dessert. J'avoue que le dessin a de quoi charmer, pas mal fait du tout et la colorisation est très efficace. Boucq a un sacré talent pour croquer des visages et des situations déjantés. Un très bon point. En revanche, les histoires ne sont pas terribles. Non pas qu'elles soient mauvaises, mais j'ai trouvé qu'elles se lisaient vite, et malgré le talent de narration et les chutes bien trouvées, je ne les ai pas toutes trouvées extraordinaires. Bien trouvées, certes, mais pas extraordinaires. Il faut cependant reconnaitre à Boucq un talent manifeste dans l'art de décrypter la société avec un talent et un œil acerbes. Les portraits sont faits au vitriol, mais j'ai trouvé que l'ensemble était trop rapide. Plaisant, mais pas inoubliable. Du coup 3/5 mais achat conseillé, ça reste de bonne facture.
Des villes où tout est danger ; tant la végétation, l’habitat que les hommes. N’importe qui peut se changer en n’importe quoi… et inversement. D’où difficulté de lecture pour celui ou celle qui n’entre pas directement dans l’univers de Boucq… ce qui a été ici mon cas. Onze nouvelles composent ce qui est une sorte de délire général où j’ai retrouvé la grande aventure et la vie de tous les jours emmêlés dans ce qui est quand même une vraie richesse graphique. J’ai été surpris, parfois déstabilisé, à la lecture car Boucq joue ici avec des perspectives qui –pour moi- ne sont pas « naturelles » me trouvant dans des cases surchargées pour ensuite me retrouver dans « rien ». Mais malgré tout, cet imaginaire forme un ensemble cohérent. J’ai essayé d’entrer dans ce délire, dans cette absurdie des histoires, des mots et des dessins… mais cet ensemble a été plus fort que moi. J’avais déjà plus de 30 ans quand cet album a été édité. J’étais peut-être déjà trop « vieux » pour le comprendre. Tant pis… mais je ne m’en porte pas plus mal.. Désolé, mais je me sens impuissant à mettre une bonne cote car cet album ne m’a pas fait plaisir.
Pour la première fois je vais émettre un avis valable pour 2 BD du même auteur. En effet, "Les Pionniers de l'aventure humaine" et La Pédagogie du trottoir se suivent et se complètent même si toutes les histoires sont indépendantes. Ces BD ont un style graphique superbe et partagent le même humour décalé et intemporel. Elles ont 25 ans en moyenne et restent toujours aussi plaisantes à lire et à regarder. Les scénarii passent du coq à l'âne mais ont toujours un contenu surprenant et burlesque. Ce genre d'humour me touche et me plait. Il est assez corrosif mais sait mettre les formes. Du coup il faut interpréter les histoires pour en tirer la quintessence. Graphiquement, on a affaire à un virtuose du crayon : c'est superbe, le trait est fin, c'est très détaillé, les couleurs sont très travaillées pour l'époque et les cadrages sont toujours réussis. J'ai une légère préférence pour La Pédagogie du trottoir mais je n'arrive pas à dissocier ces 2 BD excellentes comme le démontre cet avis qui est commun. Indispensable dans toute bonne bibliothèque.
Je ne sais pas trop si je n'étais pas en forme pendant ma lecture pour apprécier cet album, mais je n'ai pas du tout accroché. Hormis le récit avec Jérôme Moucherot, je me suis ennuyé. J'ai trouvé l'humour très lourd et je me suis souvent demandé ou Boucq voulait en venir avec ses délires graphiques. Il semblerait que je ne sois pas beaucoup réceptif à l'humour de cet auteur parce qu'ensuite j'ai lu 'La Pédagogie du trottoir' qui m'a lui aussi laissé un mauvais souvenir. De plus, je trouve que certaines cases sont moches. On voit vraiment que c'était les débuts de Boucq.
Et bien, là, j’ai été déçu par ma lecture. Ce recueil de courtes nouvelles surréalistes et très originales n’aura pas atteint son objectif à mes yeux, à savoir me faire rire tout en suscitant ma réflexion. En fait, je n’ai vraiment pas aimé la première histoire. Ensuite, les histoires varient entre le « bof » et le « pas mal », et une seule m’aura parue franchement bien. En cause ? Surtout la dimension humoristique de cet album. En fait, il ne m’aura pas fait rire bien souvent. Contrairement à « La Dérisoire effervescence des comprimés », ce mélange de délire surréaliste, de cynisme et de causticité ne m’aura pas touché. Etais-je mal luné lors de ma lecture ? C’est ce que j’avais pensé dans un premier temps, mais après une relecture, mon opinion se confirme : je n’accroche pas à cet univers trop délirant pour moi. D’un point de vue graphique, c’est horriblement bien fait ! Ce style, faussement réaliste jusqu’au délire, ne plaira pas à tous le monde, mais je suis depuis longtemps convaincu du talent de dessinateur de Boucq. Et cet album ne fait pas exception. Entre le « bof » et le « pas mal », j’hésite. J’ai été fort déçu par ma lecture, mais comme je continue à me demander si mon appréciation n’est pas due à un mauvais état d’esprit, je serai clément.
Bien qu'il apparaisse en couverture et qu'une histoire lui soit dédiée, cet album ne fait pas partie de la série Jérôme Moucherot. Il s'agit, comme la plupart des premiers albums de Boucq, d'un recueil d'histoires courtes délirantes et absurdes. Je me souviens il y a quelques années avoir un peu de mal avec le dessin de Boucq dont la laideur volontaire et les déformations des visages des personnages étaient un peu difficiles à appréhender. Mais aujourd'hui j'adore ce dessin tellement maîtrisé, tellement original et efficace. Du grand art ! Sur la dizaine de récits contenus ici, j'ai trouvé la moitié simplement pas mal, pas hilarante, mais j'ai trouvé l'autre moitié franchement excellente. Les idées sont très variées mais toutes dotées d'une atmosphère similaire de folie et de dérision. L'humour absurde de beaucoup d'entre elles m'ont souvent fait penser aux oeuvres de Goossens qui me font également beaucoup rire. Les gags sont souvent fins, disséminés au long des planches et pas seulement dans la chute, trouvailles visuelles, clins d'oeil, piques caustiques ou dérisoires, détournements de clichés. C'est souvent très drôle. J'aurais aimé que la qualité et l'humour de chacune de ces histoires soient constants. Ce n'est pas le cas, ce qui me fait craindre que la légère platitude de certaines d'entre elles rebutent les lecteurs qui découvriront là l'oeuvre de Boucq.
Très étonné que cette BD culte ne soit pas en base je me suis pris par la main. Comment être objectif face à un tel chef d’œuvre ? Il est vrai que le dessin de Boucq peut mettre mal à l’aise et rebuter, j’ai connu nombre d’amis n’accrochant pas à cause de cela. Mais une fois son style assimilé comment peut on passer à côté. Toutes les scènes sont grandioses, toutes pertinentes et incroyablement justes malgré leur traitement grotesque. La lecture est un régal, la relecture un grand moment d’humour et les re-relectures suivantes des délices intellectuels. Violence, égoïsme, faux semblants, cynisme, complaisance, légalité, rapport à l’autre, racisme, beauté, valeur essentielles, différence entre réalité et perception de la réalité… Cette BD est une niche à remises en cause, un hymne à la tolérance, un manuel de l’individu, une bible universelle sur notre société. Aucune chance pour que la lecture vous laisse intact. La scène du bal nocturne des grues au point d’eau de la savane est un pur moment de poésie graphique, la micro histoire avec léonard de Vinci est à hurler de rire, sans parler des techniques de pointes de l’esquimau commenté par une voix off d’un documentaire. Chaque scène mérite d’être culte, tantôt dans la mise au point, tantôt dans l’humour noir, tantôt dans le drame personnel que peuvent vivre ses gens ordinaires aux combats extraordinaires. Le dessin est très présent, les couleurs très vives et l’image très travaillée, c’est un régal pour les yeux en plus d’être une source d’interrogation. Car oui, l’ouvrage de fait aurait pu tomber dans le militantisme primaire. Mais c’est sans compter sur le génie de Boucq ici : lorsque le sujet devient trop réel, trop immédiatement perceptible, la démystification a immédiatement lieu par l’arrivé de l’irréaliste qui vient aérer une pensée devenue trop dangereuse voire subversive. Si le lire est obligatoire, le posséder me parait encore mieux, tant les relectures peuvent prendre des couleurs toujours renouvelées au fur et à mesure de notre existence.
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