Valse avec Bachir
Après le cinéma, voici donc la version bande dessinée de Valse avec Bachir. Elle est directement issue des images du film sous la supervision de son réalisateur Ari Folman et de son directeur artistique David Polonsky. On y retrouve, intacts, l'esthétique semi-réaliste et le traitement chromatique si particuliers qui, outre la puissance et l'originalité de son propos, signent la singularité de Valse avec Bachir.
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Comment vivre avec la mémoire de l'insoutenable? Tel est le principal et passionnant motif de Valse avec Bachir, film documentaire traité en animation du cinéaste israélien Ari Folman, très remarqué lors du dernier Festival de Cannes, et sorti sur les écrans français au début de l'été 2008. En 1982, envoyé à Beyrouth comme jeune appelé alors que la guerre du Liban fait rage, Ari Folman est, comme bien d'autres soldats du contingent israélien, le témoin impuissant des massacres de Sabra et Chatila. Les milices chrétiennes libanaises, alors, exécutent des centaines de réfugiés civils palestiniens en représailles à l'assassinat de leur leader Bachir Gemayel, sans que le haut commandement de Tsahal, parfaitement informé de la situation, se décide à s'interposer. De retour au pays, traumatisé par ce qu'il a vu et vécu, Folman préfèrera oublier. Son film relate, près de vingt-cinq ans plus tard, sa quête des souvenirs enfouis. Après le cinéma, voici donc la version bande dessinée de Valse avec Bachir. Elle est directement issue des images du film sous la supervision de son réalisateur Ari Folman et de son directeur artistique David Polonsky. On y retrouve, intacts, l'esthétique semi-réaliste et le traitement chromatique si particuliers qui, outre la puissance et l'originalité de son propos, signent la singularité de Valse avec Bachir.
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Date de parution | 12 Janvier 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je n’ai pas vu le film dont est tiré cet album, et je le regrette vraiment, tant le sujet et son traitement m’ont intéressé. On a là un travail sur la mémoire et ce qu’elle occulte de la part du personnage principal, Israélien, qui fouille dans son passé, dans ses oublis, essayant de reconstituer la période durant laquelle, jeune soldat, il a participé à l’attaque israélienne au Liban en 1982. En parallèle, au fur et à mesure que la lumière se fait autour des souvenirs du héros, et que ses anciens compagnons de Tsahal reconstituent avec lui le puzzle de son passé refoulé, c’est aussi le massacre perpétué dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila qui apparaît. Commis par les extrémistes chrétiens phalangistes, avec l’assentiment si ce n’est l’appui parfois des troupes d’Ariel Sharon – même si beaucoup de soldats israéliens de base ont tenté de faire bouger leur hiérarchie face à ce qui se passait sous leurs yeux. Ce massacre odieux n’a donné lieu à aucune minute de silence ou commémoration politique ou médiatique, contrairement aux victimes du « 11 septembre » (alors que le nombre de morts est à peu près équivalent). Les Palestiniens sont d’ailleurs souvent les victimes oubliées des médias et de l’Histoire. Cet album, qui dénonce aussi l’absurdité de la guerre (ses causes ne sont pas présentées), est donc l’occasion de mettre à jour, en plus de la mémoire enfouie du héros, celle de ces hommes, femmes et enfants massacrés et vite oubliés. Les photos placées en fin d’album rappellent, horriblement, mais justement, que la réalité a peut-être dépassé la fiction… J’ai aimé la construction, qui alterne les flash-back et le dessin, vraiment très bon. Cet album est vraiment une réussite.
En 1982 Ari foldman a assisté aux massacres de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et de Chatila mais il ne s'en souvient pas. Lors d'une conversation avec un ami, il va retrouver une partie de sa mémoire et décide de comprendre pourquoi il a tout occulté. Commence alors une chasse aux souvenirs qui sera l'occasion pour lui de rencontrer bon nombre de ses compatriotes, tous anciens combattants, qui lui livreront chacun une vision différente de leur guerre. Qui n'a jamais entendu parler des tensions récurentes qui animent les pays arabes du Proche Orient avec l'état d'Israël ? Cette bd tirée du film du même nom en est l'un des nombreux exemples. Elle permet de mieux comprendre la situation géo-politique de l'époque mais surtout nous offre une vision de la guerre très personnelle au travers d'expériences souvent traumatisantes des soldats de l'armée de Tsahal. Ce sont pour la plupart des citoyens lambdas, appelés sous les drapeaux pour défendre leur patrie, propulsés au beau milieu d'un conflit qu'ils ne cautionnent et ne comprennent pas toujours. Rien ne les a préparés à affronter les atrocités auxquelles ils vont devoir faire face ; d'ailleurs certains vivront des situations si abominables que leur esprit choisira d'occulter cette partie de la réalité trop lourde à porter. C'est le cas de notre héros qui va produire un film (puis cette bd) afin de pratiquer une sorte de thérapie par l'image et, par la même occasion, informer l'opinion publique tout en réalisant un devoir de mémoire salutaire. De plus, le récit fait preuve d'un tel réalisme et d'une telle intensité (allant crescendo au fil des pages) que l'on ne peut qu'être profondément touché devant une telle débauche de violence autant psychologique que physique. Je conçois aisément que le sujet soit encore plus sensible pour ceux qui possèdent des origines israélites ou musulmanes. Bref, au contraire de certaines bd qui nous livrent une version édulcorée de différents conflits, l'auteur nous donne une vision crue, sans transigeance et intimiste de sa guerre; il en découle une oeuvre poignante et émouvante. A découvrir, tout comme le film dont est tirée cette bd.
Un gars qui a fait la guerre des années auparavant a perdu ses souvenirs et cherche à savoir ce qu'il s'est passé durant une nuit qu'il revoit en rêve, il va donc chercher à revoir d'anciens camarades. Un très beau graphisme, un beau travail de reconstitution visuelle, mais une histoire froide ; la quête est sans émotion, tout est très intellectualisé, personne ne semble souffrir de traumatismes, et même ceux qui cauchemardent racontent leur vie sur un ton posé. Les pièces du puzzle se mettant en place on s'attend aussi à une fin surprenante... qui ne l'est pas.
C'est après être tombé par hasard sur arte sur la version animée que je suis retourné piocher dans mes bacs la version BD de ce récit. Pas plus attiré que cela par cet album, c'est les quelques instants saisis sur mon écran qui m'ont poussés à assouvir ma curiosité. Mais j'avoue ne pas avoir réussi à rentrer dans cette histoire et son traitement graphique. Car le principal rebut pour moi tient à ce traitement graphique : je n'aime pas le trait et la colorisation assez saturée utilisées. Une histoire de goût, tout simplement. Mais du coup, pas moyen de me passionner pour cette terrible quête de la mémoire que poursuit notre protagoniste suite aux tragiques événements de Sabra et Chatila. De plus, mes piètres connaissances des événements de l'époque ne m'ont pas permis de suivre convenablement l'intrigue... Problème de narration ou décrochage inconscient ? Bref, j'étais pressé de fermer cet album qui m'a au final plus ennuyé qu'autre chose.
Valse avec Bachir ? Je n’ai pas vu le film… D’ailleurs quand je l’ai lu, je ne savais qu’il existait ce film, encore moins que les images de la BD en étaient tirées. Mais je n’ai jamais réussi à entrer dans l’histoire. La vie des personnages et leurs jeunesses (pourtant très dures) ne m’ont pas du tout intéressé ni même "choqué". Je n’ai pas réussi à avoir envie de lire la suite et de découvrir ce qui était enfoui dans la mémoire de cet homme, à vouloir en connaître plus… Non je m’ennuyais juste fermement. Pourtant, les images tirées du film, sont réussies. Elles ne sont pas floues, donnent l’impression d’avoir été dessiné pour la BD, elles sont esthétiques : je l’ai trouvé très belles et très réussies. Mais ces images, aussi belles et fortes qu’elles soient ne m’ont pas touché ni fait rentrer plus dans l’histoire. J’ai peut-être raté quelque chose, je ne sais pas. J’essayerai de voir le film…un jour. Mise à jour, 2010 : Après avoir vu le film, et si le thème vous intéresse je vous conseille le support vidéo qui est plus approfondi, pour moi !
Je ne suis ni pour un camp, ni pour l'autre. Ou plutôt, je suis dans le camp de ceux qui souhaitent la paix sur terre. Alors, oui, cela me rebute de voir toutes les abominations d'une guerre quelle qu'elle soit. Ici, il est question des massacres perpétués à Sabra et Chatila sous l'oeil bienveillant des armées de Tsahal. Quand des civils sont pris pour cibles ou représailles d'une quelconque vengeance, c'est affreux. C'est contre toutes les lois qui régissent même la guerre ! C'est totalement ignoble et sans appel. Non, il n'y a aucune justification qu'on pourrait donner à l'Horreur. Alors, qu'une bd se penche sur ce fait, c'est toujours salutaire pour la mémoire. Moi même, j'en avais entendu parler dans les médias mais je ne saisissais pas tous les détails de l'histoire exacte et dans quel contexte exactement, cela s'est produit. En l'espèce, la bd va plus loin car elle aborde ce massacre sous l'angle de l'amnésie d'un soldat qui avait 19 ans à l'époque des faits. Que de souvenirs enfouis par cette guerre traumatisante ! Par ailleurs, j'ai bien aimé l'esthétisme un peu réaliste de cette bd qui souligne la puissance du propos. On se croirait dans un réel documentaire. Or, cela fait froid dans le dos. Les dernières pages sont quasiment insoutenables...
Un devoir de mémoire … Après lecture de cet album, cette populaire expression prend chez moi une toute autre dimension. Mais avant d’encenser cet album, je me dois de souligner un point négatif à mes yeux : son graphisme. La technique employée par David Polonski ne me convainc pas du tout. Les personnages ont été rajoutés sur des fonds préexistants (c’est du moins l’impression que cela me donne). Il en résulte un sentiment de fausseté, à l’image des trucages des films de science-fiction des années ’60. Bien sûr, on sait qu’il s’agit d’un livre (ou d’un film), mais il est tellement évident que les personnages sont hors du cadre qu’un décalage se crée entre le lecteur que je suis et l’histoire qui m’est présentée. Cette gêne persistante gâchera partiellement mon plaisir de lecture. Partiellement seulement, car ce récit est vraiment très prenant. L’histoire est très bien construite et … je ne peux pas en dire grand-chose sans en dévoiler de trop. Sachez seulement que, malgré ce graphisme que je n’aime pas, je n’ai pas pu abandonner cet album avant sa conclusion finale, une conclusion aussi choquante que convaincante. Nous sommes ici (à nouveau) dans un récit de guerre qui place l’humain en avant, un humain avec ses faiblesses et ses lâchetés face à un drame dont il ne peut se voir, ne fusse que partiellement, responsable. Je ne conseillerais pas l’achat (du fait de son graphisme), mais recommande vivement la lecture de ce devoir de mémoire. Prenant !
Je n’ai pas vu le film et, lorsque j’ai eu cet opus en mains, j’ai cru me retrouver avec un album « de chez Panini ». Je ne pouvais savoir… Je ne pouvais savoir que cet album était la transcription graphique, l’adaptation d’un film. Je ne pouvais savoir que cette transposition était réalisée avec uniquement des images importées du film. Il est vrai que, souvent, le « passage » d’un film en bande dessinée donne rarement quelque chose de réussi. On n’y retrouve pas le mouvement et –surtout- le son qui guide votre vision de et sur l’écran. Pourtant, ici, j’ai vu et lu autre chose. Suivant le découpage, la mise en scène est tantôt lente, tantôt nerveuse. Dans un style semi-réaliste j’ai alors moi-même animé mentalement ces vignettes, créant à mon tour une sorte de film dans mon esprit. Et j’ai fait l’inverse : créer quelque chose d’animé à partir de quelque chose de statique. Et, à ma façon, j’ai déroulé le mouvement dans mon esprit. Et j’ai retrouvé et suivi Ari en cette année 1982… Je l’ai vu et suivi. Mais lui pas. Mais ce n’est pas grave… Je ne pouvais pas savoir. Maintenant je sais. Une sorte de boucle est bouclée…
Je n'ai pas vu le film dont est tiré cette bd ; non pas que le sujet de m'intéressait guère mais je vais rarement au cinéma. Etonnante, cette bd. Entre reportage photo et bd, j'ai eu tout de même du mal à entrer dans le vif du sujet, à m'attacher aux personnages. L'histoire m'a vraiment pris aux tripes lorsque l'auteur évoque les massacres de Sabra et Chatila,de sinistre mémoire. Le final tombe comme un couperet, et on aimerait tourner encore les pages pour avancer dans l'histoire des guerres israélo-arabes. Un bel album qui m'a donné envie de voir le film.
Une très bonne bd, bien qu'un peu chère (15 euros pour une lecture assez rapide). Le récit est très bien structuré et les dessins sont graphiquement très intéressants (plusieurs styles dont des photos). La force de la bd repose sur une histoire extrêmement éprouvante : Des massacres de populations civiles palestiniennes par des chrétiens radicaux sous le consentement tacite des forces armées israéliennes. On ressort de la lecture vraiment bouleversé, une fois de plus, par la cruauté humaine (d'un côté comme de l'autre). J'ai particulièrement aimé le début du récit qui permet de nuancer les visions souvent manichéennes du conflit au Proche Orient : Dans un combat, tout le monde a peur, très peur, armé ou pas, et on le ressent très bien. Fort.
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