Bottomless Belly Button (nombril sans fond) (Bottomless Belly Button)
Après quelques 40 années de vie commune, Maggie et David Loony choquent leurs trois enfants en leur annonçant qu’ils se préparent à divorcer. Leur explication est des plus simples : « nous ne nous aimons plus ». Cette annonce lance une réunion de famille de 6 jours dans la maison proche de la mer (et peut-être hantée) de Maggie et David.
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Après quelques 40 années de vie commune, Maggie et David Loony choquent leurs trois enfants en leur annonçant qu’ils se préparent à divorcer. Leur explication est des plus simples : « nous ne nous aimons plus ». Cette annonce lance une réunion de famille de 6 jours dans la maison proche de la mer (et peut-être hantée) de Maggie et David. Le fils aîné, Dennis qui n’accepte pas la décision de ses parents est également confronté à ses propres problèmes de couple. Claire, la cadette, élève seule sa fille de 16 ans et semble ne pas réagir au divorce. Enfin, Peter, le benjamin de la famille, un aspirant réalisateur paralysé par ses angoisses, se lance dans une aventure romantique avec une mystérieuse monitrice de colonie de vacance.
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Date de parution | 24 Novembre 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Boum, prend toi ce pavé graphique dans les dents ! Allez, mange les six cents pages ! Faut bien le dire, c'est un peu la sensation que j'ai eu à la première lecture de ce volume vraiment énorme. Mais bon, la lecture est faite très vite avec de nombreuses cases muettes, des pages à une seule cases et une narration qui joue un peu sur différents modes. C'est une BD bien sympathique, une vraie tranche de vie dans le plus pur style du roman graphique, lent et prenant le temps de tout développer, avec chaque personnage et ses petites galères dans la vie, ses petites joies et sa petite vie. On suit avec intérêt toute la famille durant une réunion de crise, sur fond de divorce parental. Les trois enfants sont vraiment sympathiques, chacun dans son style, avec les petits enfants, les grands parents, les voisins qu'on découvre ... Bref, rien d'extraordinaire, mais la vie avec ses petits riens. C'est beau et parfois fort, mais je trouve que dans l'ensemble c'est pas mal dilué quand même. Le grand nombre de pages pose bien sûr une ambiance et c'est plus cela qui joue en définitive, mais je n'ai pas été spécialement happé dans ce genre. C'est beau, c'est bien, mais ce n'est pas mon favori. A réserver aux lecteurs férus de romans graphiques, pour les autres cherchez d'abord d'autres mieux notées, et revenez ici quand vous en voudrez encore plus.
Un « roman graphique » pur jus qui devrait ravir les amateurs du genre. L’histoire de ce couple (très) âgé qui décide de divorcer interpelle forcément, mais l’auteur s’intéresse finalement assez peu à leur raisons, et se concentre surtout sur les réactions des proches. Le résultat est un huis clos familial divertissant à l’ambiance assez originale. Les fans de dessin léché risquent par contre d’être déçus. Certes le trait de Shaw sert parfaitement le propos, mais il reste quand même très sobre. L’objet, lui, surprend. Le grand nombre de pages associé au petit format fait que l’on se retrouve avec un bouquin « brique » (le nombre de pages élevé est en partie dû au fait que de nombreuses planches ne contiennent qu’une ou deux cases entourées de vide). Une bonne BD, que j’ai avalée assez rapidement malgré sa taille, et dont je pense garder quelques bons souvenirs… mais qui ne m’a pas touché plus que ça. A découvrir quand même…
J'étais un peu perplexe avant d'entamer ce gros album. Le pitch ne m'attirait pas plus que le graphisme des planches que j'avais feuilletées. Je m'imaginais un roman graphique bien morne, bien underground, un ramassis de névrosés apathiques qui se regardent le nombril comme un mauvais film d'art et d'essai branchouille. Et même après l'agréable découverte d'une narration bien originale sur les premières pages, je n'accrochais toujours pas trop. Le dessin est assez faible techniquement, avec des personnages très moyens et l'utilisation de mots incrustés dans l'image pour combler certaines incapacités techniques de l'auteur comme représenter un mouvement compliqué ou autres. Les personnages ne m'apparaissaient vraiment pas attachants au départ. On aurait dit qu'ils avaient tous un problème, tous un grain, à la manière du film "La Famille Tannenbaum" mais avec l'humour en moins. Qui plus est, l'incommunicabilité entre la plupart d'entre eux était flagrante et un peu trop déjà vue à mon goût dans ce genre de récit familial. Et pourtant, au fil de très nombreuses pages, tout doucement, j'ai fini par être séduit, je me suis mis à comprendre chacun des protagonistes, à m'attacher à eux. La narration est très agréable, avec quelques originalités bien trouvées. Malgré une apparence de récit de quotidien où il ne se passe pas grand chose, il arrive tout au long de cet album différents évènements assez marquants qui vont modifier le parcours de chacun, leur faire comprendre des choses, et peut-être trouver le bonheur. Et puis il y a certains sentiments assez complexes et intéressants qui sont mis en scène de manière en fait assez fine. Bref, malgré un à-priori assez méfiant et une entame en demi-teinte, j'ai refermé le livre sur une agréable sensation et je suis assez heureux de ma lecture.
Avec ce genre de BD, il n'y a pas d'explications qui tiennent. Soit on s'immerge totalement dans le récit soit on en reste complètement étranger. Il s'agit d'un pur roman graphique où il ne se passe rien de remarquable, si ce n'est un moment de vie avec une famille. Celle-ci se réunit chez les parents qui annoncent leur volonté de divorcer au bout de quarante ans de mariage. La suite est à lire, on apprend à connaître les 3 enfants et leurs propres enfants. Il y a bien quelques autres personnages mais l'ensemble du récit se concentre sur les membres de la famille. La narration est excellente, cette BD se lit avec une facilité déconcertante. Le dessin est très moyen mais a le mérite d'être lisible. Les relations priment dans ce genre d'histoire. J'ai pensé à Blankets - Manteau de neige sur la forme et le fond. En raison de son prix et de sa longueur, je ne conseille cette BD qu'aux adeptes des romans graphiques. J'ai adoré, je suis convaincu que d'autres ressentiront le même plaisir en lisant ce pavé.
Je devrais le savoir, ce n’est pas la taille qui compte ! Pourtant, à l’instant où l’intimidant « Bottomless Belly Button » m’exhibe ses cinq monstrueux centimètres (d’épaisseur), je me sens subitement indisposé. L’album, sous ses extérieurs de parpaing bicolore, renferme la bagatelle de 720 pages. Le plaisir sera-t-il à la hauteur de la besogne ? … Ooooh oui !!... En réalité, il se passe peu de choses dans ce roman graphique et la narration fluide, en dépit d’un pouls engourdi, favorise une lecture relativement rapide (deux heures trente, montre en main). Sa densité émotionnelle et sa sensibilité n’en sont que plus inattendues. Une perception de l’essentiel encouragée par une singulière et talentueuse manière de raconter. La page de garde annonce la couleur : une chronique familiale, tapisserie tramée de trois perspectives. Trois points de « fuite » délivrés comme autant de récits autobiographiques indépendants qui se croisent, s’entrechoquent et laissent émerger les approches contrastées d’adultes appréhendant l’annonce du divorce de leurs parents septuagénaires. Dennis, l’ainé (peut-être le plus immature), va progressivement péter les plombs. Claire, plus nonchalante, trouve dans cette réunion de famille l’occasion de profiter d’une semaine de vacances. Peter, enfin, se montre carrément indifférent. Looser déprimé et frustré, nanti d’une déplorable image de soi, il est affublé tout au long de l’album d’une étonnante tête de grenouille. La métaphore fantaisiste pour un « crapaud » qui n’a pas encore trouvé sa princesse. Chacun des itinéraires, chaque point de vue va tirer parti d’une construction imparable. L’abstraction d’un dessin « blanc et sable » minimaliste et le langage très naturel délivré par des dialogues stylisés et économes secondent une mise en scène tout aussi inspirée que limpide. Une chirurgie cinématographique où l’auteur dissout le temps dans l’accumulation de plans-séquences éclatés dont l’action parfois si ralentie donne l’impression d’observer les poses successives d’une bobine 35 mm (48 cases pour une scène de déshabillage, pensez donc !). Intégrant régulièrement des mots, des onomatopées explicites dans la scénographie, il affine notre compréhension contextuelle et émotionnelle de l’environnement. Ainsi, que ce soit dans la description de l’anecdotique ou du plus substantiel, il traque le moindre mouvement, la moindre attitude qui laisserait trahir un sentiment. Cette appréhension méticuleuse de l’intime, mise en exergue croissante des caractères, autorise une empathie plus tangible. Elle devient totale quand Shaw affiche sa maîtrise d'une certaine plasticité de la lenteur. Modulant la taille des cadrages et des espaces intericoniques, il invente une ponctuation, créée des respirations temporelles qui génèrent la réflexion et l’introspection. Invité à lire entre les cases, à lire entre les gens, on verra poindre l’âme collective cachée derrière les individualités. Au travers d’un remarquable questionnement mélancolique sur la famille et la vie en générale, ce pavé libère une force d’attraction telle que l’on engloutit ses innombrables pages sans s’en apercevoir. À la dernière, on s’étonne et l’on déplore que tout soit déjà terminé. Monsieur Dash, j’en reprendrais bien cinq centimètres !
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas replongé dans le roman graphique. Et pour recommencer, j'ai trouvé ce pavé, de... mince les pages ne sont même pas numérotées. A sa sortie, j'avais boudé cette bd, pourtant chaudement recommandée par mon libraire, au vu des dessins un peu trop simplistes et surtout à cause du personnage de Peters, dessiné avec une tête de grenouille (sauf dans une case). Comme quoi il faut se méfier des apparences car ce récit est une belle et heureuse surprise. Je l'ai dévoré d'une traite tant l'histoire m'a passionné. Pourtant, il n'y a aucune intrigue, aucun suspens mais on suit seulement une réunion familiale sur quelques jours, réunion où les parents annoncent leur séparation après 40 ans de mariage et la réaction de leurs enfants (qui ont à présent la trentaine). Le scénario est très bien construit, parfois déroutant (comme ces pages où seuls les plans de la maison figurent sur plusieurs pages). Malgré l'épaisseur de ce bouquin, il se lit très vite et l'on s'attache aux personnages de cette famille. A tel point que l'on est déçu d'arriver à la fin du livre. Un chouette bouquin donc, où l'auteur aborde pêle mêle l'amour, la vieillesse, la maladie, la solitude sans jamais tomber dans la mièvrerie.
Les parents Loony ne s'aiment plus vraiment après de longues années de vie commune, ce qui ne doit certainement pas être un cas isolé. Sauf qu'ils veulent divorcer et ils l'annoncent à leurs enfants lors du déjeuner dominical. Ceux-ci sont plutôt choqués, en effet des parents ça ne divorce pas, encore moins à cet âge avancé ! Comment vont-ils faire une fois seuls, au moins à deux ils pouvaient s'appuyer l'un sur l'autre. Dans les 3 enfants, on compte Dennis l'aîné, particulièrement atteint par la nouvelle et dont la propre vie de famille n'est pas au mieux. Leur fille Claire élève sa fille sans père. Cette jeune fille qui rentre dans l'adolescence est mal dans sa peau. Elle est plus particulièrement proche du dernier des enfants, son oncle Peter, à l'âge indéterminé une majeure partie de l'histoire, qu'elle charrie gentiment. Peter dont la particularité est d'avoir une tête de batracien, est-ce parce qu'il est celui qui se rapproche le plus de l'auteur ? A-t-on voulu lui donner un physique impersonnel pour cette raison. Il est très timide, j'ose croire qu'on le juge un peu simplet, pas très doué dans ses relations avec le sexe opposé. Près de la maison familiale en bord de mer où se déroule tout le récit, il va vivre une de ses premières aventures. On lit sans déplaisir mais sans réelle passion pour ces personnages. C'est une chronique assez bonne de la vie de famille avec un focus sur chacun de ses protagonistes nous laissant voir leurs peurs, leurs complexes. C'est parfois amusant dans certaines situations qu'on a soi-même pu rencontrer dans sa vie. Les dessins sont très corrects, en noir et blanc mais ça tire en fait sur le jaune. C'est un peu dommage que l'auteur soit obligé de compenser la staticité de son dessin par du texte, souvent des verbes exprimant le mouvement à tout bout de champ : balaie, goutte, frotte, tourne etc. C'est par contre intéressant pour les scènes dans le noir comme dans la chambre à coucher, où pour exprimer un son : "bruit de la mer" par exemple, même si j'imagine en tant que lecteur qu'on connaît le bruit de la mer et qu'on n'est pas obligé de nous rappeler que la mer fait du bruit. A contrario ça peut nous faire poser 2 secondes, et on réfléchit à sa propre expérience de bruit de la mer. Globalement l'auteur prend beaucoup de cases pour traiter une action. J'ai bien aimé quand un des personnages se déshabille, il décompose bien dans chaque case, quasiment chaque mouvement et chaque pièce de tissu qui s'enlève. On retrouve également un passage où il dessine le plan de toutes les pièces de la maison. Bref cet auteur a ma foi de bonnes idées et son travail est à suivre. Cet ouvrage est un parallélépipède d'environ 600 pages regroupées dans une histoire en 3 parties. Pour autant il se lit "assez vite" relativement à sa taille, le nombre de cases par planche doit varier en effet entre 1 et 12, parfois sans texte, laissant beaucoup de temps, de non dits où ça se passe dans le regard, où l'on voit la réflexion, l'interrogation des personnages ou encore la gêne. Le format de planche le plus employé reste le gaufrier de 6 cases. La couverture est quant à elle ni bien jolie ni avenante. Bref c'est une histoire pour ados-adultes à lire si vous avez apprécié des choses comme Blankets - Manteau de neige par exemple.
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