Dans mes yeux
Rencontre amoureuse vue à travers les yeux d'un jeune homme.
Gobelins, l'École de l'Image Les Roux !
Il la rencontre, un soir, dans une bibliothèque universitaire. Elle est étudiante, elle est séduisante, elle l'émeut immédiatement. Il va entreprendre de la conquérir, sans brusquerie, à pas comptés. De lui, on ne saura rien, ou presque. Mais l'on saura tout, en revanche, de la manière dont il la découvre et l'observe, dont il la désire, et de sa manière à elle de s'exposer, parfois plus et parfois moins, à ce regard masculin saisi par le sentiment amoureux. Car toute la narration de Dans mes Yeux et c'est là l'un des tours de force de cet album véritablement bluffant, tant dans la forme que dans le fond est menée de A à Z en caméra subjective et à hauteur d'homme, comme pour mieux convoquer le lecteur au coeur même de cette patiente, lente et profonde entreprise de séduction, du point de vue de ce narrateur silencieux dont on ne verra jamais le visage, dont on n'entendra jamais les mots. Tous les menus événements ordinaires d'une vie de jeune adulte d'aujourd'hui s'y égrènent tranquillement - l'inviter au restaurant, au cinéma, l'écouter se raconter, subir ses copains rencontrés au détour d'un trottoir, aller ensemble à une soirée d'anniversaire. -, portés par une inventivité graphique et une justesse d'observation peu communes (texte éditeur)
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Date de parution | 11 Mars 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
L'idée est bonne de montrer "dans les yeux" d'un jeune homme la relation avec l'autre. Ce point de vue est original et la façon de Bastien Vivès de décomposer l'action montre un bon sens de l'observation et une vraie maîtrise de son dessin même si dans le cas présent ses couleurs ne me plaisent pas trop. Sur le reste il n'y a pas grand chose à en dire, car sur le fond c'est un peu court et le nombre de pages découpant l'action de manière silencieuse ont pour effet certain de rendre la lecture assez rapide. Au delà de l'exercice de style, l'histoire est donc trop légère.
Dans cette oeuvre, Bastien Vivès décide de ne pas montrer l'un des protagonistes d'une rencontre amoureuse. Le thème reste le même mais la méthode change puisque nous découvrons l'action dans les yeux de son héros, un jeune garçon. C'est intéressant comme approche car on est bien dans un point de vue subjectif pour une analyse de lecteur qui sera objective. Ce crayonné donne un aspect de beauté aux planches. Mais là encore, la fin nous laisse perplexe. On dirait que l'auteur ne sait pas comment terminer ces histoires ou du moins, cela se termine en queue de poisson ce qui laisse toujours un goût amer un peu comme dans celui du chlore. Je pense qu'il a prit en compte ces remarques car la suite de son oeuvre sera un cran au-dessus.
L’idée de départ est bonne. Lire une histoire d’amour à travers le regard d’un des protagonistes, sans l’entendre parler mais en pouvant voir les réactions et lire les réponses de sa comparse, donne un récit très interactif. Restait à créer autour de ce procédé une romance digne d’intérêt. Et là, rien, nada. Cette romance est des plus banales et, surtout, elle nous est racontée sans moment fort (du moins pour moi). C’est tellement anodin que c’en devient ennuyeux. Beaucoup de ces planches sont carrément dispensables à mes yeux, puisqu’elles n’apportent rien au récit. J’aurais pu, cependant, prendre du plaisir à deviner les pensées du personnage que nous sommes censés interpréter mais j’avoue que ces pensées demeurent trop souvent hermétiques pour moi. Il me manque des clés, surtout à la fin que je ne comprends pas trop bien. Reste le dessin. Les planches sont agréables à feuilleter. Le trait de Vivès est de qualité et sa colorisation plutôt vive apporte de la lumière au récit. C’est, de ce point de vue, l’œuvre de Vivès que j’ai eu le plus de plaisir à regarder. Dernière remarque : le récit se lit vite, très vite tant, par moments il se feuillète plus qu’il ne se lit. Le trait a beau être agréable à regarder, il reste simple et immédiat et ne mérite pas un arrêt contemplatif de longue durée. Quant à l’histoire, comme je le disais, plusieurs passages sont tellement anodins, il s’y passe tellement peu de choses, que là non plus on n’a pas envie de s’attarder. Finalement, j’ai peut-être vu à travers ses yeux, mais, malheureusement, je n’étais pas dans la tête du personnage. Et c’est pourtant là que l’auteur aurait dû réussir à m’emmener.
Il y a deux qualités manifestes à cette BD, deux qualités qui ont failli me suffire à la trouver bien. La première, c'est surtout son originalité narrative, la forme choisie par l'auteur pour raconter son histoire. Vous l'aurez compris, il s'agit ici de voir par les yeux du héros, de ne jamais l'entendre parler lui mais d'entendre les réponses des autres et leurs réactions à son regard parfois insistant. Une sorte de voyeurisme de l'intérieur, courant dans le domaine du jeu vidéo mais presque jamais usité en bande dessinée. La seconde qualité, c'est le graphisme original et très expressif. Les couleurs paraissent brouillonnes mais sont assez belles et pleines de personnalité. Les anatomies sont très bien respectées pour donner des personnages pleins de vie et une héroïne très sensuelle, très belle. L'ennui, c'est qu'au delà de ces qualités, le scénario est complètement vide. La vision depuis les yeux du héros n'apporte finalement pas grand chose. On y découvre des moments très banals, rien de particulièrement touchant ou intéressant. Et même le voyeurisme est frustré car les éléments clés sont manquants. Je ne parle pas d'une éventuelle scène de sexe mais j'aurais aimé découvrir de l'intérieur le parcours de séduction de ce personnage. Au lieu de ça, dès les toutes premières pages, l'héroïne tombe toute crue sous le charme du héros : tout de suite souriante, riant à la moindre de ses blagues, demandant à le revoir, complètement fascinée dirait-on. Soit le gars est un top-model hyper-charmeur et fin d'esprit, soit les belles étudiantes sont vraiment moins farouches que je le croyais. Pas d'éléments clés, donc, et finalement rien non plus au niveau intrigue. Ca aurait pu me convenir si le récit était touchant, si l'émotion passait. Mais ce ne fut pas le cas pour moi et surtout j'ai été très déçu par la fin que je trouve tout simplement bidon. Il n'y a ni développement ni fin à ce récit qui semble n'avoir jamais décollé et s'écrase avant d'avoir pu accélérer. Il ne suffit pas d'une idée narrative originale, encore faut-il avoir quelque chose à raconter.
Bastien Vivès possède un certain talent... celui de m'étonner. Je suis resté de marbre avec Le Goût du chlore et là , j'étais prêt à partir dans une belle histoire d'amour avec rencontre, des ruptures, des réconciliations... mais non, nous avons le droit à une simple historiette pour laquelle Vivès, comme dans son livre précédent, n'apporte pas de fin (ou alors je ne l'ai pas comprise). J'ai été, par contre, très séduit par le dessin, qui tranche avec celui du "goût du chlore" mais je suis toujours aussi surpris par l'aspect minimaliste de cet auteur : dessins et dialogues réduit à sinon l'essentiel, au moins le minimum. Encore une fois, en près de 130 pages, il ne se passe rien, ou pas grand chose ; et ce livre se lit, ou plutôt se regarde à une grande vitesse. A emprunter, par curiosité.
Plutôt déçue par Le Goût du chlore, je n'avais pas franchement l'intention de poursuivre avec les œuvres de Bastien Vivès, et puis l'occasion s'est présentée alors la curiosité l'a emporté et bien m'en a pris, j'ai été agréablement surprise à la fois par le dessin et par la narration . Sur ce j'enchaîne sur la question existentielle du jour : "Pourquoi avoir choisi cet infâme gribouillis pour mettre en couverture ??? Pour être sûr de ne pas vendre ? Pour réserver l'histoire à ceux qui iraient au-delà des apparences ?". Non décidément je ne comprends pas ce choix…. Bref, passons… Le dessin est plutôt joli, les couleurs sont belles et bien assorties, le style crayon gras et dessin griffonné à la va-vite fait son petit effet et la manière toute simple de faire la différence entre ce qui est regardé et ce qui n'est que dans le champ de vision est plutôt efficace et bien vu. Quelques ratages tout de même, c'était peut-être "trop" à la va-vite, mais rien de bien grave…. La narration est très originale : on n'entend parler que la jeune fille et on devine sans peine (ou presque) ce qu'a pu lui dire son interlocuteur par les yeux duquel toute l'histoire se déroule. J'ai bien aimé cette façon de faire. En revanche, l'histoire en elle-même est un peu décevante, pour deux raisons. La première c'est que c'est une histoire trop facile : entre cette jolie et désirable jeune fille et ce jeune homme entreprenant, tout se déroule sans accroc, du coup ça manque sérieusement d'intensité. La deuxième raison est que j'ai été déçue par la chute, tout ça pour ça, c'est du gaspillage d'histoire d'amour ! … Inutile d'ajouter que les petites rouquines qui font des effets de cheveux n'ont aucun effet sur moi. Je me contenterai donc de saluer la technique de l'auteur ! A lire sans aucun doute, pour l'originalité, mais c'est un peu cher pour 1/4 d'heure de lecture donc je ne conseille pas l'achat... 2/5 pour l'histoire, 3/5 pour le style, arrondi à "pas mal" parce que c'est mieux que Le Goût du chlore.
Note affinée : 3,5/5 Étonnante expérience offerte par cette BD. Tout d'abord la narration et le positionnement du lecteur. Celui-ci se retrouve à la place d'un garçon qui rencontre une très belle jeune fille dans une bibliothèque. Les dessins représentent ce qu'il voit, cette vue apporte une réelle originalité au récit qui l'est moins. En effet, l'histoire nous narre la romance de ces deux jeunes, de leur rencontre à.... Je n'en dis pas plus car si les pages sont nombreuses, la lecture est très courte. Le contenu est relativement limité mais il s'agit surtout d'une BD d'ambiance, une sorte de BD romancée dont vous êtes le héros !!! L'autre attrait de cette BD concerne le dessin : il est fait avec des crayons de couleur gras sans réelles cases. Les couleurs sont vives, parfois atypiques mais bizarrement dans ce one shot je m'en suis accommodé. En fait j'ai trouvé un charme à ce graphisme. L'héroïne y est peut-être pour quelque chose. A titre personnel, cette BD est une belle surprise qui mérite le détour.
Il y a un truc que je ne comprends pas avec les bédéphiles, c’est que quand une bd comme « Le Goût du chlore » est récompensée au festival d’Angoulême, ceux-ci se mettent à lire l’album en question alors qu’ils n’aiment pas du tout ce genre (imaginez un peu un fan de fantasy lire du roman graphique…) ! Par conséquent, il ne faut pas s’étonner si « Le goût du chlore » est complètement « rabaissée » par ces lecteurs… Alors, je le dis tout de suite : « Dans mes yeux » est un album strictement réservé aux amateurs de romans graphiques ! Fans de bastons, de créatures fantastiques, de polars et autres, laissez tomber cette lecture SVP ! Donc, vous voila prévenus, on peut parler de la bd proprement dite… « Dans mes yeux » nous propose de se mettre à la place d’un jeune homme (il me semble) à travers de ce qu’il voit. Original non ? Surtout quand on ne sait pas ce qu’il raconte. En fait, tout au long de la bd, ce seront les gens qu’il rencontrera qui parleront, c’est aux lecteurs de deviner ce que ce jeune homme leur a dit. Et quand notre héros rencontre une jeune demoiselle dans une bibliothèque universitaire, le lecteur masculin ne pourra qu’être intrigué par cette beauté, par cet être d’une sensibilité, d’une légèreté et d’une sensualité débordantes… bon, vous l’avez compris, elle n’a rien d’une miss monde siliconée ou d’une intellectuelle un peu coincée cette demoiselle mais j’en suis tombé amoureux (qu’elle est mignonne cette fille !)… Il est très fort Bastien Vivès ! C’est incroyable comme il arrive à nous transmettre des émotions rien qu’à travers les mimiques de ces personnages (surtout de la jeune fille). Je connais peu d’auteurs qui sont capables de nous faire comprendre ce que ressentent les protagonistes sur plusieurs pages sans bulles de dialogues ! Mais alors, est-ce que « Dans mes yeux » est une bd exceptionnelle ? Elle l’est dans son originalité et dans son traitement narratif mais pas dans son scénario qui m’est apparu très, très, très léger… et aussi dans sa lecture qui est –à mon avis- très rapide (moins d’une quinzaine de minutes pour finir le livre, le livre coûte tout de même 16€00). Au fait, le dénouement est comme dans « Le Goût du chlore » très ouvert… Il y a beaucoup de bonnes idées dans cette bd ! J’y ai apprécié son originalité et sa narration. J’y ai aimé aussi ce dessin qui au premier abord apparaît simple et brouillon mais qui a réussi à me transmettre parfaitement les sentiments que ressentent les protagonistes (l’héroïne est carrément craquante !). Dommage que le scénario de « Dans mes yeux » soit très léger et que sa lecture soit très rapide…
Ce bouquin m'intriguait, avec sa couverture immonde et l'auréole de gloire de Bastien Vivès. Je l'ai lu, et... c'est sympa, sans plus. Certes, l'idée de narration subjective est originale, intéressante, et tout et tout. Certes, l'héroïne est à croquer, l'histoire en elle-même est assez bien amenée, et la lecture est rapide (un quart d'heure environ pour 130 pages). Mais pour le reste, ça ne m'a pas passionné. Bastien Vivès a sans doute placé ce récit parmi ses récréations, mais pour moi ce n'est rien de plus qu'un sympathique divertissement. Le dessin est pas mal, assez expressif, même si parfois les couleurs sont un peu trop chaudes à mon goût.
Jolie couverture qui attire le regard, édition de jolie qualité, ça valait le coup d’essayer ! Le graphisme est tout à fait original, puisque d’emblée et pendant tout l’album, il s’agira de crayon de couleur. Pas de trait de crayon pour croquer des situations, ici tout est au crayon de couleur gras et épais. Ça donne une candeur d’enfant à cet album, une fraicheur opportune. La structure des planches est coupée en deux carrés par page jamais encadrés ayant un fond fait par traits de couleurs épais suivants les situations. Tantôt carrés, tantôt ronds, tantôt jaunes, bleus, rouges, jaunes, noirs : les cases vivent malgré la naïveté des graphismes ressemblant à des dessins d’enfant… Evidemment les prises de vues sont toujours les mêmes, mais là c’est lié au scénario ! Côté scénario, effectivement le titre nous prend au mot il s’agit de voir un épisode de vie d’un garçon (enfin je crois) au travers de ses yeux. Jamais dans le récit on n’entendra ce qu’il dit, en revanche on sera toujours du point de vue des yeux du narrateur. On verra ce qu’il regarde. On entendra ce qu’on lui dit, en essayant avec les réponses de deviner les questions (ce qui se fait plus ou moins bien !). De texte justement il n’y en a pas beaucoup, c’est plutôt un flot d’image qui vient bercer le lecteur et lui faire comprendre ce qu’il a envie de comprendre. On voit la relation naitre, on voit les réticences de la belle. Car oui enfin : elle est mignonne comme tout cette étudiante rencontrée dans une bibliothèque ! Le contraste est d’ailleurs saisissant entre les traits fins de cette jolie fille et tout l’univers autour (y compris ses amis). Quand on arrive au cinéma et qu’enfin on voit les yeux se fermer (ben oui les cases deviennent noires) puis se rouvrir doucement, on est enfin content, il l’a embrassée ! La vie continue et va jusqu’à la nuit où là encore un monde de tendresse vient transparaitre derrière cette caméra obturée. Tendresse et pourtant aussi échec puisque visiblement elle n’aurait pas dû s’abandonner. Pourquoi ? On ne le saura jamais, mais au moins on a savouré cette conquête du tombeur des bibliothèques ! Au final, on passe un bon moment graphique, ça se lit très vite, c’est joliment servi par ce dessin naïf qui vient trancher avec les productions classiques, il y a de bonnes idées, et oui il fallait oser faire toute une BD sans jamais entendre ce que le personnage principal dit ! Pour autant ça va s’oublier vite aussi, il ne faut pas chercher dans cet album plus qu’un soupçon de poésie dans un monde de BD industriel. Ça permet de souffler et de passer un bon moment, mais je n’irai pas ressortir souvent cet album qui a les limites de son choix scénaristique.
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