Locas - Elles ne pensent qu'à ça
Dans ces nouvelles aventures du quotidien, Maggie et Hopey sont accompagnées par la sculpturale et plantureuse Penny Century, qui a donné son nom à la nouvelle série de comics de Jaime Hernandez. Quarante-trois – nouveaux – chapitres qui viennent s'ajouter à la comédie humaine Love & Rockets. Souvenirs d'enfance, soap opera en couleur, strip-tease dans les bars de la côte Ouest... Dans Locas, il est toujours question d'amour, de sexe, et de sentiments. Un peu comme dans la vraie vie, finalement.
Fantagraphics Books Gays et lesbiennes Love and Rockets [USA] - Côte Ouest
A quoi pensent Maggie et Hopey, les deux héroïnes bisexuelles de Locas ? A l'amour évidement, à quoi penser d'autres ? Et au sexe un peu... car ce n'est pas évident d'(avoir des histoires quand on a le cul entre 2 chaises. Dans ce nouveau receuil d'histoire paru entre 1996 et 2003, Maggie et HJopey ont toutes les deux un peu grandi. L'explosion post punk qui toucha la Californie dans les années 80 est bien loin désormais, même si elles s'en souviennent toujours avec émotion. Et vous savez quoi ? Maggie s'est marié. Heu elle a déjà divorcé ! Hopey est toujours aussi chiante...
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Date de parution | 25 Mars 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'aurais voulu moins aimer cet album. Parce que les deux albums de Locas encapsulaient quelque chose d'une jeunesse punk désillusionnée sur le monde qui vit sa vie d'amours, de joies, de musiques, de sexe et de tristesse. Mais ces deux albums se finissaient sur une conclusion de la plupart des personnages et j'aimais que l'on sorte de là avec juste Maggie et Hopey qui se retrouvent. Donc j'avais un apriori sur cet album et j'hésitais franchement à le relire. Mais je me suis laissé tenter, et les premières pages m'ont confortées dans le sentiment négatif que j'avais. C'était moche avec ces couleurs en a-plat, le noir et blanc habituel me manquait. J'avais un peu de mal à suivre le début de l'histoire, je me disais que j'allais détester. Et puis la sauce à repris tout à coup. Sans m'en rendre compte, j'avais à nouveau l'entrain de l'histoire. Les petits moments de la vie : Hopey qui drague la copine de son frère, l'enfance de Lizzie avec Maggie, comment Beatriz a rencontrée H. R. Costigan ... Les personnages redevenaient tangible, les intrigues se poursuivaient. Dans Locas, je trouve un mélange improbable de comédie romantique chorale, de série-télé aux multiples personnages, de roman noir, de science-fiction et plein d'autres choses encore. Et surtout, je suis étonné de voir que ce ne sont presque que des femmes qui prédominent. Un seul homme a droit à son récit dans la BD, un homme dont chaque histoire semble un polar noir sur un type qui semble être un vrai connard. Tandis que tout le reste suit les protagonistes habituels, qui continuent de vivre. J'y ressens une forme de perte de la fougue de la jeunesse pour des vies plus rangées, le punk délaissé et l'Amérique changée. Il y a pas mal de thématiques franchement intéressantes et traitées d'une belle façon : le rêve de super-héros à jamais inaccessible, la question de l'amour entre Maggie et Hopey, la vie qu'on subit, les tracas du quotidien, la cruauté du monde adulte pour les enfants ... Chaque histoire à sa propre sensibilité et rarement la chute m'aura fait rire. Il y en a des mignonnes, des cruelles, des tristes. Jaime Hernandez réussit une nouvelle fois à m'entrainer dans son univers de Latino de la côte Ouest. Je n'arriverais pas à mettre exactement le doigt sur le truc, mais ça marche. En tout cas, ça me plait beaucoup. Et j'adore le fait que cette bande de personnage souvent déjanté, amusant et touchant, soit progressivement révélé par petites histoires et petites touches. Leur enfance, leur adolescence, leurs peurs, leurs désirs, leurs chagrins ne les rend que plus touchant. Je suis authentiquement surpris d'être autant touché par me relecture. Ce n'est pas au niveau de Locas, bien plus dense et aux histoires qui se suivaient plus, formant une véritable trame, mais c'est bon. C'est honnêtement bon. Et je me dis, en le relisant, qu'il va bien falloir casser la tirelire pour me prendre la belle intégrale de "Love & Rocket" qui est ressorti, parce que cet auteur a un truc qui me touche dans ses récits.
Les aventures de Magie et Hopey ne m'ont pas du tout séduit bien au contraire. Certes, c'est la vie avec ses petits déboires entre les problèmes de poids ou de garçon. L'ambiance fait très punk. Les récits sont souvent déjantés à défaut d'être érotiques. C'est prétentieux, illustratif et apathique pour résumer. Je n'ai rien ressenti, rien vécu. Ni ses désirs, ni ses plaisirs, ou ses absences de plaisir, rien , un grand vide ! Jusqu'où on peut aller dans le registre du ridicule. Heureusement que cela ne tue pas. Locas est un chef d'oeuvre du nihilisme où la monotonie frise la turpitude. Ennuyeux à mourir ou insupportable, il faudra choisir à moins d'avoir les deux. Alors qu'elles ne pensent qu'à cela, je ne pensais qu'à une chose: en finir avec cette lecture navrante. Bref, passez votre chemin car il 'y a rien à voir.
Ici, Delcourt reprend la série Locas, l'intention est bonne le résultat moyen. En effet, même si la série reste excellente, l’adaptation déçoit. Par exemple, les hispanismes ont quasiment disparu. Le format a considérablement maigri mais le prix est resté le même qu'au Seuil. Il faudrait qu'un effort soit fait pour la suite de cette saga qui le mérite amplement, tant elle est importante pour l'histoire de l'art de la figuration narrative.
Je ne connaissais pas la série Love & Rockets et c’est donc avec cet album que je la découvre. Ce premier contact n’est pas super convaincant. Ce livre est découpé en une quarantaine de chapitres plus ou moins indépendants. L’ensemble ne forme pas vraiment une histoire conventionnelle et cohérente avec une introduction, un développement et une fin. C’est plutôt une succession de nouvelles qui décrivent une suite de tranches de vie de nos héroïnes, leurs tracas, leurs amours, leurs engeulades, leurs histoires de cul. Ce quotidien ne m’a guère séduit et leurs histoires peu enthousiasmé. Je n’ai pas trop accroché aux protagonistes et à leurs caractères. C'est pourtant sans doute ce qui fait la force de ces personnages, mais elles sont trop hystériques, trop vulgaires et antipathiques à mon goût. Les chapitres sont parfois entrecoupés de petits interludes complètement déjantés, ça parle de tout et n’importe quoi en une ou deux pages. La vie d’enfants du quartier ou celle de super héroïnes sur la lune. Ca m’a rarement fait rire, et encore moins ressentir une quelconque autre émotion, et je n’en ai pas bien saisi l’intérêt. Niveau narration je n’ai pas trouvé ça très fluide, les chapitres s’enchaînant dans un ordre non chronologique, cela ne m’a pas aidé à m’immerger dans cet univers un peu barré, il faut bien le dire. Du passé, du présent, le tout entrecoupé de scènes qui n’ont aucun rapport, les héroïnes qui changent de tête, de coiffure, de nom… faut suivre. Le dessin est épuré, les cases ne sont pas inutilement chargées, donc pas de soucis de ce coté là. Achat ou pas ? Difficile de me prononcer, à vous de voir. Si vous connaissez et appréciez les autres séries de cet univers, alors oui sans doute.
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