Le Réducteur de vitesse

Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 24 avis)

Angoulême 2000 : Alph-Art coup de coeur. L'histoire délirante de deux hommes s'improvisant marins pour concrétiser leurs rêves d'aventures. Sauf que, la claustrophobie et l'atroce mal de mer n'ont pas dit leur dernier mot. Impossible de vraiment raconter cette histoire : elle se vit comme un rêve, un monde parallèle axé sur le fantastique, l'aventure et l'utopie. (citation empruntée à http://ileconte.free.fr)


Aire Libre Angoulême : récapitulatif des séries primées Marine moderne

Sur le belliqueux, un cuirassé à la recherche d'un sous-marin ennemi, trois matelots descendent dans la salle des machines pour échapper au mal de mer. Après de heures de déambulation dans les profondeurs du monstre d'acier, ils se trouvent face au gigantesque réducteur de vitesse. Et c'est la catastrophe. Dès lors, les trois hommes vont vivre un enfer... Le réducteur de vitesse, une aventure insolite et passionnément humaine.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Réducteur de vitesse © Dupuis 1999
Les notes
Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 24 avis)
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26/04/2002 | Renardrouge
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Par oliv
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Le réducteur de vitesse est une des meilleures BD que j'ai pu lire et relire. Elle possède un certain style mais à mon avis tout à fait accessible, rien d'hyperexotique qui pourrait l'écarter de la mention BD culte, elle est sans aucun doute "très inspirée" en plus d'être inspirée d'une expérience vécue. C'est du génie de savoir placer une histoire et des personnages dans un monde particulièrement dur et cruel, parfois cauchemardesque (les énormes bateaux de guerre métalliques, des machines, les tuyaux, les fusilliers marins violents, etc..) sans tomber dans le drame absolu, le glauque, le désespérant.. Les personnages principaux portent une innocence et une humanité qui les rendent très sympathiques. Le principal personnage qui est inspiré de Blain lui même (Christophe Blain révèle dans une introduction avoir été "peintre de la marine" lors de son service militaire, et s'inspirer de son expérience pour cette histoire) est un artiste, dessinateur; un de ses compagnons de couchette avec qui il sympathise davantage, est écrivain. Il y a une volonté de préserver l'imaginaire, des aspects de l'enfance, dans un univers de guerre et de guerriers. Un univers de machines démesurées et dangereuses, mais qui peuvent aussi se révéler fragiles quand elles embarquent de jeunes gens à peine adultes, un peu innocents, un peu maladroits, à peine rebelles et pas forcément conscients de l'être (une particularité des artistes souvent) ne faisant rien d'autre que vouloir se préserver du mal de mer, éviter les corvées, la violence des fusilliers.. Et se perdre dans un bâtiment aussi gigantesque que mystérieux. (Dans l'intro Christophe Blain explique avoir choisi de dessiner plus un bateau de guerre inspiré des jouets en métal d'autrefois, qu'un bâtiment de la marine ayant existé, et ça marche). Les personnages sont assez crédibles pour qu'on puisse se sentir proche et les accompagner dans leurs péripéties. Mais on peut aussi y voir une sorte de conte. Les dessins sont simples, ils peuvent faire penser à une BD pour jeunes, mais les personnages sont expressifs, les ambiances sont bien rendues, c'est peut-être justement le côté minimaliste, le trait qui va a l'essentiel ajoute à la la force de cette œuvre. L'évocation de ce grand bateau, de ces machines, dans une forme un peu naïve, peut réveiller des ambiances et des rêveries de l'enfance un peu angoissantes, mystérieuses, ça se lit comme un rêve, il faudrait dire un mauvais rêve, mais d'où on ne souhaite pas s'échapper sans savoir comment les quelques camarades maladroits, rêveurs, et si proches de nous vont pouvoir s'en sortir, ce n'est d'ailleurs pas un cauchemar brut, il y a toujours des portes et des espoirs qui s'ouvrent. Ce n'est donc pas du masochisme de le lire et le relire, on peut l'offrir sans crainte à des adolescents comme à des adultes. Si je devais le relier à d'autres artistes je dirais Sfar, Thiriet, Hergé, disons un mélange des trois. Mais ça reste une œuvre unique et je confirme que pour moi c'est un chef-d'œuvre, une histoire à la fois simple et très forte, que l'on peut s'approprier facilement.

16/04/2011 (modifier)

Voilà une plongée fantasmagorique dans l'univers angoissant d'un bateau de guerre. Plongée dans tous les sens, vers le fond toujours plus profond des machines du Belliqueux et vers le pire pour les protagonistes de cette aventure. Cette histoire est comme un rêve qui tourne un peu au cauchemar avec toute la force et la nervosité du dessin de Blain pour les superbes décors. Pour ma part j'y suis venu après avoir lu Isaac et je n'ai pas été déçu. A découvrir sans hésiter car tout est déjà en place chez Blain dans cette BD.

03/06/2008 (modifier)