Monkey and the Living Dead

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Note: 2.17/5
(2.17/5 pour 6 avis)

Réédition de l'histoire de la petite chatte Monkey, dont les envies sont moyennement chastes, parue aux USA dans les premiers Dirty Plotte, et en France chez Chacal Puant. Un classique de l'underground enfin redisponible.


Auteurs canadiens Chats Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Mimolette Trash

Plus glauque et absurde que le plus déjanté épisode de South Park, Monkey and the living dead préfigure le pendant autobiographico-fantasmatique du reste de l'œuvre de son auteur. Julie Doucet s'invite d'ailleurs déjà en guest-star pour un caméo largement dispensable quoique logique au vu de Ciboire de Criss et Changements d'adresse... Bref, tout ce fatras scato-hardporn serait sans doute terriblement flippant s'il n'était pas si drôle, à conditon d'être amateur de nonsense pipi-caca-foutre, très en vogue en ce moment outre-Atlantique. On précisera enfin que le dessin de Doucet est comme toujours admirablement maîtrisé, en totale adéquation avec les comics underground US tendance Raw qui semblent l'avoir influencée. Ce volume doit être l'un des premiers essais de Julie Doucet dans l'entreprise fictionnelle. Dessinée en plusieurs épisodes entre 1990 et 1993, puis publiée en 1994, la BD n'est traduite qu'en 1999 en France. Julie Doucet s'est surtout fait un nom grâce à son New York Diary, mais cette BD vaut elle aussi le détour. Le dessin y est très talentueux, les personnages et les ambiances sont posés de façon assez affirmée. Esthétiquement, Julie Doucet compose les pages en noir et blanc : classique (cases) mais pas sobre. Le débordement de détails et le traitement très cru du thème sexuel imposent un style parfaitement reconnaissable. Ni Joe Matt ni Robert Crumb, Julie Doucet est avant tout une auteure, une artiste, une femme qui décortique le désir féminin et montre ici la bestialité qu'il contient. Le désir féminin est moins caricatural que celui des hommes, toujours prompts à assouvir leur envie sans délai ni conséquence. Son désir sexuel, mêlé de naïveté, renvoie l'héroïne de cette histoire vers celles qui sont exploitées pour leur corps.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Monkey and the Living Dead © L'Association 1999
Les notes
Note: 2.17/5
(2.17/5 pour 6 avis)
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03/04/2009 | Ems
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Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai lu les planches de cet album via l'intégrale Maxiplotte et même si j'avais depuis longtemps vu des extraits des oeuvres de Julie Doucet, c'était ma première découverte de cette autrice québécoise. Monkey y est une femme-chat, sorte d'avatar de l'auteur pour des récits fantasques, entre fantasmes, onirisme et réalité crue. Contrairement à ses autres BD où elle se met elle-même en scène sous sa forme humaine, le personnage de Monkey est plus libéré, plus moteur et un peu plus agressif aussi. C'est la chatte qui est en Julie Doucet qui s'exprime, dirait-on, féline légèrement ingénue, parfois en chaleur, parfois prête à mordre et à griffer. Il s'agit de petites histoires fictionnelles, dans des domaines assez divers, avec souvent une part de sexe ou de trash, comme une transposition en aventures de fiction de l'esprit des BD plus intimistes de l'autrice. Une autre manière pour elle d'exprimer sa psychologie, ses idées et envies visiblement. Graphiquement, on y retrouve toujours cette similarité avec les comics underground de Crumb et autres Rand Holmes, avec un encore plus sombre, davantage de traits pour un rendu un peu plus brouillon. Même si je reconnais une personnalité à ce graphisme, je n'aime pas l'aspect bordélique de ces cases. Et de manière générale, je n'aime pas l'ambiance de ces récits un peu trash et dont ni l'humour ni l'aspect psychanalytique n'ont su me toucher. Je me suis ennuyé à la lecture de ces planches.

27/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On est là typiquement dans la création underground, et même si tout ceci a été écrit dans les années 1990, on croirait cet album sorti tout droit d’une publication des années 1970. Nous suivons l’errance (dans tous les sens du terme) de Monkey, personnage très naïf qui se retrouve dans plusieurs situations glauques, et qui ne se pose pas trop de question lorsqu’elle doit faire face à une demande surprenante (faire une fellation à un inconnu, faire la gogo-danseuse, etc.). Monkey et quelques autres personnages sont des chats, et ils se mêlent aux humains sans que ceci ne gêne la narration. C’est présenté – et admis par le lecteur – de façon très naturelle. Non, ce qui m’a plus gêné, c’est la relative pauvreté de l’intrigue, assez linéaire. A part éventuellement choquer le lecteur, je n’ai pas toujours bien compris où Julie Doucet voulait en venir. A noter qu’une dernière petite histoire occupe, de manière surprenante, la quatrième de couverture. C’est le seul album de Julie Doucet que j’aie eu l’occasion de lire pour le moment, et je ne sais pas si je ferai l’effort d’approfondir ma découverte de cette auteure canadienne. En effet, je trouve que ce Monkey, une fois sorti de son contexte underground, et d’une certaine volonté de provoquer, manque singulièrement de fond (ou de poésie, ou d’humour, je ne sais trop quoi en fait).

18/02/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Il est vrai que ça ressemble à du comics underground, mais dont l'exagération crue est poussée à l'extrême, car même chez Crumb ou d'autres auteurs américains comme Moscoso, Vaughn Bodé, Spain Rodriguez, Jay Lynch ou mieux S. Clay Wilson.. on ne voit pas autant de débordements. Encore que... le seul qui pourrait être comparé en remplissage de cases surchargées et en folie dévastatrice, c'est sans doute S. Clay Wilson qui avec sa bande "Captain Pissgum and his pervert pirates" parue à la fin des années 60, faisait dans le violent et sexuel crade, mais la partie graphique était beaucoup plus travaillée. Ici, le côté glauque, complètement allumé ou très cru, assorti d'outrance sexuelle ne me dérange absolument pas, j'ai vu pire chez Wilson comme je disais, mais c'est le dessin qui me fait trop mal aux yeux, je le trouve hideux pour illustrer un tel sujet, je suis sûr que mon petit cousin de 7 ans en ferait autant ; il aurait fallu un trait plus appliqué, mais pas réaliste, juste un peu plus esthétique, comme dans Squeak the mouse à laquelle cette bande m'a aussi fait penser, et où le dessin rond rappelait les dessins animés de Tex Avery. Quant à l'aspect drôle, c'est vite dit, ça veut faire penser aux trucs dégoûtants du Vuillemin des "Sales Blagues" avec ce côté très spermatisant chronique, mais chez Vuillemin, ça passe, ici ça n'est pas drôle, je n'ai pas souri un instant. Je crois que c'est le dessin qui pour moi est trop rebutant. En tout cas, cette Bd m'a été prêtée par une amie, je l'ai vite lue et lui ai rendue presque aussi vite et sans regret..

29/03/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une histoire très absurde sur le sexe. Le côté sexe n'est pas excitant du tout et un peu crado, mais cela ne m'a pas trop dérangé. J'ai souvent souri durant ma lecture car plusieurs gags sont plutôt bien faits. Cela reste tout de même un peu léger et cela se lit un peu trop vite a mon goût. Les personnages sont amusants, mais pas vraiment attachants. Je ne suis pas un grand fan du style de Doucet, mais au fil du temps j'ai fini par l'apprivoiser et ce n'est plus illisible pour moi.

07/11/2014 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Cette petite BD remplit à merveille sa fonction graphique, un très beau noir et blanc comme je les aime, avec des cases très remplies. C'est minutieux et fourmillant d'une grande quantité de petits détails, même la séparation des cases est travaillée avec une sorte de petite guirlande, c'est ravissant. Malheureusement niveau scénario c'est plutôt léger. C'est un peu un tir manqué : ce n'est pas drôle, ce n'est pas une BD X au sens premier du terme, - elle n'est pas faite pour exciter le lecteur - et elle n'est pas non plus assez trash, à ce niveau elle est juste un peu crade, avec du sperme qui gicle de façon exagérée et collante. Les scènes de cul sont très limitées, il y en a très peu et il n'y a pas de pénétrations, juste des fellations qui ne sont pas non plus montrées mais juste supposées, ce qui limite fortement à classer cette bd en Strictement pour Adultes. L'histoire nous présente la découverte de la sexualité d'une jeune fille représentée par une jolie chatte, qui est intriguée par le sexe du voisin, - qu'elle confond avec un robinet, car elle n'en avait jamais vu - un gros matou noir obsédé sexuel et toujours en rut. Une pointe d'absurde vient saupoudrer le tout, bien que l'histoire reste toujours logique. Le souci dans ce style de bd c'est de ne pas manquer le coche de l'humour, car c'est ce qu'on en attend principalement et ici il est totalement absent et c'est bien dommage.

05/04/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

J'ai rarement vu aussi trash dans une BD. Julie Doucet n'a pas peur d'aller là où une énorme majorité d'hommes n'iraient pas. On n’est pas loin des Carali et Cie mais en plus sexe. C'est cru, déjanté, délirant. Ca m'a fait penser aux premiers films de Peter Jackson mais lui penchait dans l'horreur alors que la présente BD pointe plutôt au rayon érotique. Mais l'humour s'en rapproche énormément. C'est à prendre au second degré et même au delà si possible. A emprunter avant d'acheter car ça ne plaira pas à tout le monde.

03/04/2009 (modifier)