Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

"Moi vivant, vous n’aurez jamais de pause", voici la phrase inouïe qu’osa un jour prononcer le chef de Leslie, vendeuse dans une "grande surface de produits culturels".


BD-Blogs Consensus sur une BD La BD au féminin

Leslie Plée s’est servie de son blog et de ses dessins pour dépeindre son quotidien surréaliste où les chefs décomplexés comparent les livres à des bouteilles de bières, managent leurs équipes avec cynisme, il y a de quoi rire… jaune. Son expérience dans la grande distribution va la traumatiser et l'inspirer pour son blog Repérée par Pénélope Bagieu, devenue directrice de la collection BD chez Jean-Claude Gawsewitch Editeur, Leslie Plée signe une bande dessinée dans la lignée de Ma vie est tout à fait fascinante, drôle et caustique.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mars 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

07/04/2009 | PAco
Modifier


Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Un agréable dessin bien que simple au service d'une histoire pas toujours drôle de la désillusion d'une jeune fille face à son premier emploi en tant que libraire. C'est pourtant le métier qu'elle rêvait de faire, elle est en CDI - 3 lettres magiques semble-t-il aujourd'hui pour un jeune diplômé -, a fait des études pour cela mais la réalité est très différente de ce à quoi elle s'attendait. Elle fait beaucoup plus de la manutention de bouquins et de l'étiquetage de produit que du service et du conseil au client, est payée au SMIC et n'a pas de pause alors qu'elle a souvent des horaires à rallonges. Cet album a le mérite d'être très intéressant sur ce milieu, sur les techniques de management exercées. On pourra toujours dire que ce n'est que le fait de grosses chaînes type FNAC ou ce qu'il me semble avoir identifié comme un Cultura de l'agglomération rennaise. Certes, il serait intéressant d'avoir le même type de point de vue d'un libraire de quartier. Mais il n'y aurait sans doute pas matière à faire un bouquin si tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cela me fait songer au livre Les Tribulations d'une Caissière dans lequel une ancienne caissière contait tous ses déboires et les aberrations de son management. Il semblerait que le mal-être au travail soit quelque chose de plus en plus présent et comme l'évoque Leslie Plée, il n'est pas toujours facile de claquer la porte pour trouver autre chose même si on va au travail à reculons tous les matins. Bref un album instructif qui à l'instar d'autres ouvrages sur le milieu de l'entreprise fait toujours réfléchir : vit-on pour travailler, ou travaille-t-on pour vivre ?

29/08/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Ah les déboires du monde du travail... Un vaste sujet, qui permet à nombre d'auteurs de démarrer leur carrière parfois. Leslie Plée, qui a dû travailler à la Fnac ou chez Virgin, donne l'impression d'avoir traversé sans dommage cette longue année à souffrir d'un véritable harcèlement psychologique sournois. Ce n'est pas la première fois que je lis ou entends de telles complaintes... Mais c'est vrai que certaines situations sont ubuesques... Leslie Plée raconte tout ça de façon très détachée (maintenant qu'elle est sortie de ce circuit), mais on sent qu'elle a bien travaillé son histoire. Il y a sans doute une dose d'interprétation, quelques rajouts par-ci par-là, mais globalement je pense que l'histoire est sincère, et c'est ce qui en fait l'essence et du coup la qualité principale... C'est bien sympa.

28/08/2010 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai été plutôt étonné de trouver ce titre catalogué "humour" alors que c'est bien triste au fond : un véritable drame social ! Nous avons une jeune femme qui vient de terminer ses études et qui décroche un premier emploi dans un immense magasin de livres. Elle va découvrir un monde du travail plutôt pénible ... J'ai eu vraiment de la peine pour elle car nous vivons avec elle beaucoup de désillusions au fil de ses pages. Quand on songe qu'il y a des employés qui n'ont pas le droit de s'assoir ou de faire une simple pause, il y a quand même de quoi s'interroger. D'ailleurs le titre est une réflexion balancée par un de ces petits chefs de rayon : "Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses !" C'est plutôt très fier de montrer son autorité de la sorte ! Visiblement, il y a des managers qui n'ont absolument rien compris : comment donner de la motivation à ses troupes ?! Bon, ils profitent du turn-over actuel du genre "j'ai plein de CV sur mon bureau qui m'attendent si vous n'êtes pas content". Quand on songe que ce travail est difficile notamment pour une femme qui doit porter des charges lourdes, que c'est payé à peine le SMIC, je me demande réellement ce qui motive le fait que des chefs d'entreprise peuvent gagner jusqu'à 230 fois cela. Pourquoi une telle différence de traitement ? Ce n'est pas sur le fait qu'elle existe que je m'interroge mais sur l'amplitude démesurée de celle-ci. Bref, notre société est bien injuste. Le regard à peine amusé de l'expérience de cette auteure m'a plutôt convaincu dans son ensemble. C'est une critique d'une certaine forme du système. Certaines entreprises ne sont-elles pas sur la fameuse liste ''Rouge'' en matière de bien-être de ses salariés ? Bon, on voit qu'il y a encore beaucoup d'efforts à réaliser pour trouver un jour une situation normale. Un ami qui vit actuellement au Québec me disait qu'il préférait travailler au Canada qu'en France malgré le fait qu'ils sont au 42 heures et avec seulement deux semaines de congés payés. Pourquoi lui retorquais-je ? Parce que le travail est moins intensif et plus humain ...

27/03/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

A lire le titre et à voir la couverture, j'imaginais que ce récit était celui d'un conflit professionnel ouvert entre l'héroïne et son supérieur direct. En réalité, il s'agit plus de la dénonciation des conditions de travail dans leur ensemble des employés d'une "grande surface de biens culturels" dont faisait partie l'auteure, mauvaises conditions que partageait en partie le management même s'ils étaient plus ou moins complices de la politique centralisée de cette chaîne de magasins. Le graphisme est simple, à la manière d'un blog BD. L'accent est mis sur la clarté de la narration, pas sur la beauté technique. Le témoignage est intéressant et l'auteure arrive assez bien à faire passer son message, ce sentiment que la situation empire, que la désorganisation s'accumule et que les conditions imposées par la direction sont de pires en pires. On ne souhaite vraiment pas être celui qui se fera embaucher pour la remplacer un jour. Néanmoins, tout au long de ma lecture et encore après, je me suis interrogé. Je me suis demandé si sa dénonciation n'aurait pas été la même quelque soit son travail. Car tous les emplois sont sujets à critiques, avec des reproches toujours différents mais qui sautent aux yeux de ceux des employés. Et dans de tels cas, on ne sait jamais la part d'objectivité. Les questions que je me suis posés étaient : est-ce que l'auteure ne choisit pas de ne montrer qu'une accumulation des mauvais côtés de son métier ? Est-ce que le fait qu'il s'agisse de son premier emploi lui donne l'expérience suffisante pour comparer ce poste avec un autre ? Bref, est-ce qu'elle s'auto-apitoie histoire d'avoir quelque chose à raconter dans sa BD ? J'ai fait le choix de penser qu'elle est tout à fait sincère et que chacun des faits indéniablement critiquables qu'elle nous présente sont véridiques. Et face à cela, il est évident que le meilleur choix était de démissionner. Assez instructif, notamment sur un domaine, les libraires en grande surface, que les amateurs de BD côtoient souvent, mais mes interrogations en cours de lecture m'ont empêché de ressentir davantage qu'une légère curiosité au cours de ma lecture, pas de véritable empathie.

03/12/2009 (modifier)

La phrase d’accroche était tentante ! Le dessin est simpliste, les traits sont assez grossiers et les couleurs simplistes (on comprend pourquoi tout au long de l’histoire notre héroïne a arrêté le dessin !). Toutefois, le tout est aéré et léger ce qui permet la lecture malgré une forme peu adroite. Côté scénario en revanche, l’histoire est travaillée. Sous forme d’un journal, nous allons vivre la première expérience professionnelle d’une jeune fille entrant dans le domaine de la vente en édition. De désillusions en désillusions nous suivons les aventures fraiches qui nous rappelleront certainement notre propre découverte du monde du travail et ses relations humaines souvent déroutantes ! L’histoire est très fluide, bien menée et même s’il y a des longueurs et des redites elle reflète bien l’évolution de notre héroïne. Ses états d’âme et les différentes pressions qu’elle peut subir sont adroitement transcrites, sans pour autant que l’album devienne un manifeste anti capitaliste ! Mieux, le changement de patron avec l’arrivée de la patronne permet une remise en place avec l’idée que l’affreux manager n’était pas si mauvais que la nouvelle finalement. Bref on est en plein concret des cartons, des éditeurs, des impératifs commerciaux dans les librairies de province qui sont un peu comme des grandes surfaces de l’édition. C’est drôle, frais et même sans être génial fait passer un bon moment. La conclusion est d’ailleurs assez bien trouvée (la double planche après l’histoire, pas la fin de l’histoire), même si le dessin maladroit la rend puérile. Au final on lit agréablement et je suis certain que vous passerez un moment agréable quand vous l’emprunterez en bibliothèque ou que vous le lirez dans votre grande surface de l’édition !

17/04/2009 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Cette BD nous propose une découverte du monde du travail et ses désillusions assez sympa. En effet, sur un ton assez caustique et désabusé, Leslie Plée nous fait l'histoire de son premier boulot dans «une grande surface de produits culturels». Passé le bonheur de l'obtention de son CDI, la confrontation à la triste réalité de ce genre d'enseigne est brutale ! Que ce soit le boulot en lui même, les collègues, les patrons ou même les clients, ouch !, elle tombe de haut notre Leslie ! C'est bien emmené, fluide, et rythmée... Son année de malheur résumée en une centaine de pages se lit d'une traite et on rit de son malheur (Rhooo pas méchamment non plus :p). Côté graphisme, bon, c'est pas trop mon truc, mais ça tient la route, c'est expressif et bien construit. Peut-être trop de texte à mon goût par moment, mais plein de petits détails qui m'ont bien plu, genre les fonds de bulles de couleurs différentes, la description de la collègue pour passer une commande via informatique ^^. Bref, c'est simple mais efficace, et on compatit à ce parcours du combattant de notre "libraire" en lui souhaitant de meilleures expériences... Mais bon, cela semble bien parti si vous lisez et appréciez comme moi cette BD.

07/04/2009 (modifier)