Ikigami - Préavis de mort (Ikigami)
Dans un futur proche, sous un régime autoritaire, tous les enfants sont vaccinés à l'entrée de l'école. Un vaccin sur mille contient une micro-capsule qui explosera entre l'âge de 18 et 24 ans, causant la mort de la personne. Tout ça, afin d'apprendre au peuple la "valeur de la vie".
BDs adaptées en film La Mort Les prix lecteurs BDTheque 2009 Les Uchronies Seinen Shogakukan
Dans ce pays, tous les enfants sont vaccinés à leur entrée à l'école. Mais un vaccin sur mille contient une micro-capsule qui explosera entre l'âge de 18 et 24 ans, causant la mort de la personne. Le fonctionnaire Fujimoto a pour mission de délivrer dans sa circonscription l'Ikigami, le préavis de décès annonçant qu'il ne reste plus que 24 heures avant explosion de la capsule. En suivant de près ou de loin le sort des hommes et des femmes à qui il vient annoncer la mort, il en vient à se poser des questions interdites sur la légitimité de cette "Loi pour la Prospérité Nationale".
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Date de parution | 29 Janvier 2009 |
Statut histoire | Série terminée 10 tomes parus |
13/04/2009
| Rody Sansei
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Les avis
Le concept est plutôt bien trouvé, il faut l'avouer et dans un premier temps, ça surprend agréablement. J'ai eu le sentiment, par contre, que ça s'essouflait assez rapidement et que passée la découverte, on se lassait assez vite. Il ne se passe pas grand chose et il y a finalement peu de situations hors du commun auxquelles on pourrait s'attendre. Malgré tout, c'est plutôt bien dessiné et le postulat de départ est suffisamment original pour que la lecture reste agréable malgré les problèmes dont j'ai parlé mais ça ne figurera pas dans mon panthéon du manga. Bref, un 3.5/5, lecture sympa que je recommande surtout si vous voulez quelque chose qui change des sempiternels shonens ou slice-of-life habituels.
Dans un état totalitaire imaginaire mais très semblable au Japon, le gouvernement dans le cadre d’une loi dite « de prospérité nationale » condamne à mort un jeune sur mille. Le choix des sacrifiés est complètement arbitraire. En effet, chaque enfant, durant une grande campagne de vaccination, a une chance sur mille de recevoir en même temps que son vaccin une capsule mortelle qui tuera inévitablement son porteur entre ses 18 et 24 ans. Cette loi, pilier de cette société « nipponne », est sensée améliorée la productivité du pays en permettant aux citoyens d’estimer au mieux la valeur de la vie. Le personnage principal est un type assez ordinaire et peu politisé. Petit fonctionnaire, sa mission consiste à donner le fameux Ikigami. Ce « préavis de mort », symbole du système, signifie qu’il ne reste au condamné que 24 heures à vivre. Un peu apathique au début de la série, le héros, au fur et à mesure de ses livraisons (et donc de la mort de tant de jeunes gens pour « la patrie »), va développer tout un cheminement intellectuel sur cette loi, ses conséquences et les drames humains qu’elle occasionne, jusqu’à prendre parti. En filigrane, il faut y voir les réflexions de l’auteur, Motorô Mase, sur une société japonaise (réelle cette fois) qui valorise tant le sacrifice individuel. En créant un monde dystopique où le sacrifice est institutionnalisé et géré de façon industriel par l’état, l’auteur oblige ses lecteurs japonais à y réfléchir. De ce point de vue, Ikigami est une série plus profonde qu’elle n’en a l’air au premier abord. Le cadre de ce Japon alternatif est très réaliste et particulièrement crédible et effrayant. Bien qu’omniprésentes, les émanations de cet état totalitaire (propagande, police secrète, délations « citoyennes ») sont assez discrètes, ce qui rend l’ambiance de la saga assez inquiétante. Les dessins sont très soignés et leur côté froid accentue l’atmosphère angoissante. Ikigami est une série parfaite, me direz-vous ? Et bien non. L’auteur prend le parti de scinder chaque volume en deux parties où l’on suit invariablement la dernière journée de deux condamnés. Malheureusement, ces histoires, bien qu’agréables à lire sont assez inégales. De plus, ce parti-pris narratif est assez redondant. J’ai été plutôt frustré de voir l’auteur mettre trop souvent sa trame principale au second plan et de ne pas plus développer l’excellent univers d’Ikigami. Vraiment dommage ! Ikigami est malgré tout un très bon manga, original et intelligent, qui satisfera les amateurs de récit d’anticipation.
Je n’ai que rarement lu d’œuvre aussi contestataire, riche et bien menée dans le petit monde de la bande dessinée et du manga. Cette série sonne comme un cri du cœur de Motorô Mase destiné à ses compatriotes pour les pousser à réagir, à prendre leur destin en main et à lutter contre toute atteinte à la liberté et de faire très attention aux dérives totalitaires. En cela le message porté dans Ikigami est transposable dans n’importe quelle société bien que l’histoire soit ancrée dans le cadre et la culture japonaise. Dès les 40 premières pages on est complètement plongé dans cette dictature de la joie et la bonne humeur qui flirte bon avec « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley où le bonheur est imposé sous peine d’être considéré comme un « dégénéré ». L’auteur a très bien compris les techniques de manipulation des masses utilisées par ces régimes dictatoriaux qui s’approprient les mots, les détournent de leur vrai sens pour endoctriner (ici la doctrine "kokuhan") les humains. Ainsi on parle de la journée de « vaccination de prospérité nationale » pour ce jour de rentrée des classes en CP où les enfants reçoivent leur billet de loterie qui déterminera s’ils vont crever ou non plus tard. Le bonheur est imposé de force par la peur. Une idéologie imposée et obligatoire où cet enseignant annonce que les éléments les plus « séditieux » seront éliminés. Là, on flirt avec « Les monades urbaines » de Robert Silverberg. On pourrait évidemment se dire que cette idée de départ de tuer au hasard des gens pour leur apprendre "la valeur de la vie" est complètement tordue et qu’il est improbable que cette idée soit appliquée un jour dans notre réalité. Oui et non. Non parce que je signale que durant la seconde guerre mondiale le régime nazi a assassiné des millions de juifs et de tziganes, pour quoi ? Pour des idées. Un monde meilleur tout ça… Les idées peuvent tuer ! (lire la postface du tome 1 sur l'administration où chacun fait son boulot de sorte qu'on envoie des gens à la mort sans être "responsable" directement.) Et oui aussi car l’histoire est tout aussi saugrenue que dans un « Battle Royal » mais à la limite on s’en fout car ce n’est pas le propos. Il faut OUBLIER LE PITCH DE DEPART car l’auteur veut nous amener sur une réflexion plus profonde. Evidemment que c’est aussi débile qu’un « Battle Royal » mais ce sont toutes les petites piques de l’auteur qu’il faut repérer et analyser. Mase nous livre une critique acide sur la machine étatique et ses fonctionnaires qui broient des gens pour des concepts absurdes. La loi de prospérité nationale est mise en place pour faire comprendre aux citoyens l’importance de la vie qui ne doit pas être méprisée. A l’origine la loi a été votée pour repousser la criminalité, la délinquance et mettre fin aux guerres nous dit-on. Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes, si la criminalité n’augmente pas elle ne diminue pas pour autant. Alors pourquoi continuer ? Là encore, grosse attaque de l’auteur sur le manque de mobilisation des gens qui maintiennent le statu quo, incapables de prendre en mains leur destinée, de dire non, de se rebeller contre le système. Il s’en prend aussi bien aux jeunes qu’aux vieux. Les plus anciens qui ont laissé tomber le combat pour se conformer au système et les plus jeunes qu’il compare à des zombies. On le voit dans cette conversation entre Fujimoto (le personnage principal) et son boss Ichii qui en bon rouage de la machine (extrêmement bien huilée), est bien content que de nos jours les jeunes ne soient plus préoccupés par ce genre de choses et aient définitivement baissé les bras. Pour en revenir à la série en elle-même, le découpage est excellent et l’histoire parfaitement rythmée de bout en bout (de grosses révélations jusqu’à la toute fin pour les plus sceptiques) où on suivra Fujimoto, le fonctionnaire de la mort, le rouage, celui qui délivre l’Ikigami le préavis de mort aux personnes à qui il ne reste plus que 24 heures à vivre. Fujimoto est un personnage controversé, il pense que la loi n’est peut être pas si juste qu’on veut bien le dire mais il ne peut partager ses impressions sous peine d’être un traître à la nation. Suspicions de la hiérarchie, interrogatoires, la gestapo n’a même pas confiance en son personnel. En parallèle on suit les dernières heures de ces condamnés à mort « pour la nation », ces « héros ». C’est dans ces histoires qu’on trouve le meilleur de la série je trouve. Des récits qui ne sont jamais les mêmes, toujours dans le vrais, l’auteur n’épargne personne et ne s’autocensure pas. Qu’est-ce que vous feriez s’il vous rester 24h à vivre ? L’auteur brosse plusieurs portraits qui vous feront couler des larmes si vous avez un cœur d’artichaut. Et si vous avez un cœur de pierre vous penserez quand même que l’auteur est dans le juste. La première est la plus choquante mais réaliste avec cet ancien lycéen tête de turc qui va faire payer ceux qui lui ont pourri la vie, et alors qu’il commençait à peine à se remettre il reçoit l’Ikigami. Terrible leçon : l’Ikigami est cynique et frappe n’importe qui, le fort comme le faible, il n’y a pas de justice. Il y a aussi beaucoup d’histoires émouvantes comme celle au dénouement shakespearien dans le tome 2 « la drogue d’amour pur ». Des histoires qui poussent à la révolte, « sous la peinture une âme » (tome 5) ou le dernier message contestataire d’un artiste tagueur. Une histoire avec un jeune fêlé fasciste qui prend son rôle de vierge à sacrifier sur l’autel de la patrie très à cœur. Freud aurait 2 ou 3 truc à redire sur son cas. Bref, des histoires qui ne se ressemblent pas et jamais répétitives ou lassantes. C’est passionnant de bout en bout. Trop de choses à dire… Un petit mot sur le dessin quand même que je trouve excellent. Les émotions sont très bien retranscrites sur les visages. L’auteur sait parfaitement adapter son dessin à l’ambiance du récit. Dès les premières pages du tome 1 quand la directrice d’école fait son discours de rentrée, elle passe du coq à l’âne : on a des grands sourires et on souhaite une joyeuse année à tous les bambins puis subitement, fond sombre, faciès froid, regard mort : « Parmi vous, certains mourront avant l’âge adulte »… ambiance tendue, regards baissés, ça déconne plus. Une série courte pour conclure (10 tomes), rythmée et qui se tient du début à la fin. Et un vrai et puissant message de l’auteur qui invite à ne jamais se reposer sur ses acquis, rechercher la justice et la désobéissance civile est un devoir lorsque les gouvernements bafouent les droits et la vie de ses citoyens. Oui, un appel à la résistance en résumé. Ce n’est pas pour rien s’il ne retranscrit pas la série dans un futur idéalisé à la « Minority Report » mais à notre époque contemporaine. Il FAUT lire Ikigami.
Quel plaisir! Jusque là je n'étais adepte que de la franco-belge et j'ai choisi Ikigami, Monster et Quartier lointain (grâce aux avis de notre site préféré !) pour me lancer dans le manga. Autant avec les 2 autres je savais ne prendre aucun risque, autant avec Ikigami (seulement 2 avis postés à l'époque) je ne savais pas où j'allais. Bien m'en a pris, et c'est pourquoi je poste aujourd'hui car cette série vaut le détour. Je ne suis pas spécialiste de manga mais l'histoire est cohérente et bien menée, le dessin colle parfaitement à l'ambiance et au scénario et j'ai beaucoup aimé le format de 2 épisodes par histoire. Pour moi le fait que la série s'arrête en 10 tomes est plutôt une bonne chose, les auteurs manga ont parfois tendance à un peu trop s'enflammer et j'ai peur que l'on ait fini par tourner en rond. A découvrir sans hésiter.
Franchement pas mal cette petite série. J'aime bien ce principe de rester sur le même schéma pour chaque histoire, même s'il y a un risque à force de se répéter ou de tourner en rond. Ca fait un peu penser aux séries policières américaines dont on nous abreuve à la télévision, sauf qu'ici, je ne m'en suis pas encore lassée ;). Chaque tome nous conte deux histoires autour de la réception de l'Ikigami et de ses conséquences : présentation de la personne dans son environnement, distribution de l'Ikigami par le fonctionnaire de la mairie, les dernières 24 heures du condamné et quelques pages de réflexions de la famille et/ou de Fujimoto (le fonctionnaire chargé de la distribution) avec ses collègues ou son ego. On a donc à chaque épisode du tout neuf avec l'histoire du condamné lui-même et une sorte de fil rouge autour de Fujimoto (qui n'est pas complètement à l'aise dans son rôle), de son chef (qui a depuis longtemps oublié d'interroger sa conscience) et de son amie la psy (qui semble se satisfaire pleinement de cette loi, à moins que...). Deux choses me gênent un peu tout de même : - la crédibilité de cette mesure de sacrifice d'un jeune sur 1000 comme moyen d'assurer la prospérité nationale en donnant aux 999 autres une conscience accrue de la valeur de la vie (finalement, seul le condamné s'en rend vraiment compte et revient sur son passé, ceux qui y échappent semblent ne pas trop s'en préoccuper), - la trop faible proportion de personnages qui pètent vraiment les plombs (je n'ai vu que le prof d'anglais ou le fils de la femme politique dans ce cas : 2 sur 10, le ratio est faible) ou de vrais méchants qui feraient des trucs vraiment répréhensibles : on a finalement affaire essentiellement à des gens bien (voire même très bien comme ce jeune garçon qui travaille dans une maison de retraite : pour lui, j'ai même fait une pause avant le dernier acte pour lui laisser la vie sauve plus longtemps…), ou qui tentent de rattraper tant bien que mal quelques erreurs passées au cours de leurs dernières 24H. Le T6 rééquilibre un peu les choses... Le dessin est plus que correct, avec quelques fonds à base de retouche photo que j'apprécie moins, mais c'est vraiment pour pinailler. La lecture est agréable et fluide. C'est un bon divertissement. En résumé : une bonne série, originale dans son idée de base, mais qui prend le risque de tourner en rond et/ou de s'enliser dans un truc un peu trop guimauve à trop vouloir ne raconter que la vie de gens bien. Après lecture des 10 tomes de la série. Alors là, s'il y a un truc auquel je ne m'attendais pas, c'est que la série s'arrête à ce 10ème tome... Peut-être est-ce une fin avortée à cause de la catastrophe écologique et nucléaire de 2011. Et à la lecture de ce dernier opus je fus surprise de lire que ce n'était pas au Japon que se déroulait l'action mais dans un pays "allié" de ce dernier, mais avec des habitants parlant la même langue... Pourtant, je lis bien dans le résumé de la fiche série la phrase suivante "Le Japon, dans une réalité alternative"... Bref, j'ai légèrement été désarçonnée et il faut que je me replonge dans les premiers tome pour vérifier tout ça. Vérification faite, je ne dois pas être la seule à avoir cru dur comme fer qu'Ikigami se passait dans un Japon uchronique, les notes de fin de volume 4 qui font le rapprochement avec l'histoire réelle du Japon le prouvent car on nous y explique que la fameuse loi de Sauvegarde de la Prospérité Nationale a été imposée par un pays "vainqueur" (que l'on suppose être les Etats-Unis) au pays perdant (le Japon) après une guerre (la deuxième guerre mondiale). L'auteur des notes s'étonne quand même qu'une loi de la sorte, à l'esprit tout japonais, ait pu être imposée par un pays comme les Etats-Unis. Il est difficile de dire si nous nous sommes tous fourvoyés ou si l'auteur a changé son fusil d'épaule au moment de conclure la série. Personnellement, je trouve ça assez peu convainquant comme surprise de dernière minute. Malgré cela, Ikigami reste pour moi une série sympathique et divertissante que je relirai certainement à l'occasion, son format 1 tome / 2 histoires permettant de le faire sans forcément reprendre la série dans son intégralité.
Commençons par ce qui me rebute habituellement dans le manga : le dessin. Ici, nous avons droit à un trait simple et réaliste. Le côté « surjoué » n’est présent que dans les coulées de larmes, qui ressemblent à un mélange de peinture et de morve de nez tant la texture semble à la fois épaisse et poisseuse. Pour le reste, le travail réalisé m’a plutôt bien plu. L’accent est mis sur les personnages. Les décors sont réduits au strict minimum. Cela garantit une lecture rapide. Signalons également l’utilisation de dessins volontairement floutés pour donner l’illusion du mouvement, ce qui, à mes yeux, est assez moche. Au niveau du scénario, l’idée de départ m’a attiré. Franchement, c’est une idée de tordu ou du moins à l’opposé de mes propres convictions. Comment le fait d’inoculer un « vaccin » mortel dans un cas sur 1.000 allait bien pouvoir motiver les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes ? Cela me paraissait tellement saugrenu que je m’attendais à recevoir une réponse empreinte de sagesse nippone… et là, c’est plutôt la déception car l’auteur, au travers de son héros, arrive à la même conclusion que moi. De plus, cette intrigue centrale n’avance qu’à la vitesse d’un escargot asthmatique. A ce train-là, on peut prévoir un nombre illimité de tomes avant une conclusion. Pourtant, l’intrigue est bien présente et les questionnements du héros ne sont pas inintéressants. Restent les courtes histoires (2 par tome) qui nous relatent les dernières 24 heures de différents personnages. Le fait que ces personnages changent constamment (et pour cause puisqu’ils meurent à la fin) permet un renouvellement constant de l’intrigue. En fait, j’ai un peu le sentiment d’être face à un feuilleton américain du type « le Caméléon » : une trame générale mais des épisodes indépendants qui peuvent à chaque fois être vus comme des histoires indépendantes. Au final, voilà une série divertissante, vite lue, dont le fond n’est malheureusement pas aussi développé que je l’aurais espéré mais qui propose de courtes histoires bien menées… et sans trop tomber dans le mélo à 2 balles.
J’ai hésité à attribuer 3 ou 4/5 à cette série. D’un côté, j’ai trouvé les albums très bons et bien rythmés. Le thème et la réalité alternative imaginée par l’auteur sont bien exploités. Par moment, cela fait froid dans le dos. Chaque album développe au mieux les réactions humaines mais… Mais lire 7 volumes de suite (ou presque), comme j’ai sans doute eu le tort de le faire, peut se révéler répétitif et dès lors un peu lassant. La série doit être agréable à lire en prenant chaque volume à sa sortie, ou en alternant la lecture des volumes avec d’autre série. Voilà pourquoi j’ai hésité entre les deux cotations. En outre, je souhaiterais vraiment voir le récit évoluer, et impliquer plus le personnage principal que comme « simple » postier. Comme dans Heads, les dessins sont excellents, fins, précis, et je constate un soin particulier apporté aux expressions faciales. Je croise les doigts pour que la série prenne un solide virage et me laisse pantois. En attendant, je conseille l’achat, sans oublier de parfois alterner la lecture avec d’autre série, histoire de ne pas se lasser…
Quand j'ai commencé à lire ce manga, je me suis demandé si ce n'était pas un énième foutage de gueule. Une société accepte que des personnes meurent au hasard pour une loi qui entend assurer la prospérité de la nation. Les enfants sont vaccinés dès le plus jeune âge et à un moment donné de leur vie entre 18 et 24 ans, ils meurent victimes de nano-capsules spéciales introduites dans 0.1?s seringues. On aura tout vu! Bon, il faut accepter l'idée de départ qui est intéressante : on doit l'admettre. Ce qui est effrayant, c'est que l'auteur décortique une machine administrative huilée qui prend en charge la condamnation à mort arbitraire. Un fonctionnaire doit livrer deux à trois fois par mois le préavis de mort à savoir l'Ikigami. C'est choquant de cruauté car traité comme une simple formalité administrative. Il va s'en passer des choses car les personnes qui savent qu'ils n'ont plus que 24 heures à vivre réagissent de manières totalement différentes. Certains s'adonnent à la vengeance, d'autres essayent de retrouver les vraies valeurs. Oui, ce concept parait très intéressant. Depuis Death Note, je n'avais pas lu un manga aussi puissant dans le même genre. Chaque volume va être l’occasion de découvrir le destin de deux personnages à qui ont délivre ce préavis de mort. Ils n’ont plus que quelques heures à vivre. Leurs vies vont basculer et ils vont devoir faire des choix cruciaux qui impliquent bien entendu leur proche. C’est souvent triste car cette loi est arbitraire et injuste. Une jeune mère de famille de 24 ans qui est heureuse d’élever sa petite fille asthmatique peut ainsi mourir pour le bien de son pays soi-disant au nom de cette loi de prospérité nationale. Cela peut être également un frère qui devait s’occuper de sa sœur aveugle suite à un accident de voiture où ils ont déjà perdu leurs parents. Chaque récit est intéressant et nous fait réfléchir sur bien des aspects en apportant une petite pierre à un édifice géant qui menace de s'écouler tôt ou tard. Il faudra combien de victimes innocentes pour une prise de conscience ? Je suis étonné de voir à quel point cette série est mésestimée ou sous-estimée car nous avons là l’un des meilleurs mangas qu’il m’est été donné de lire. Bien sûr, on pourrait facilement la taxer de guimauverie en raison des situations tristes que cette stupide loi entraîne. Mais au-delà de cet aspect, il y a bien plus encore! On pousse en effet les extrémités très loin pour révéler à l’âme humaine ce qu’elle peut donné de meilleur ou de pire. Et surtout, on démontre qu’il ne suffit pas de vivre dans une dictature sanglante pour se sentir vraiment mal. Il existe des lois qui peuvent avoir des effets bien pires. Or, cela est vraisemblable dans nos sociétés car cela peut bafouer les fondements mêmes de nos idéaux. En gros, on ne risque certainement pas de basculer dans une dictature mais on peut connaître et accepter des lois qui régissent notre mode de vie qui sont issues de véritables idéologies nauséabondes. Il est clair que cette uchronie parait de la science-fiction irréalisable. Cependant, combien de société se sont laissé faire portés par les médias ou une propagande d’état ? Je songe actuellement au peuple nord-coréen qui me semble être l’exemple le plus manifeste. En France, les gens dans leur désir de plus de répression face à la délinquance sont enclins à accepter des idées extrémistes. Que se passera- t’il dans une centaine d’années si la situation s’empire ? Bref, à bien y réfléchir, cela serait du domaine du possible dans un certain contexte. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Le "pitch" de ce Manga m'a interpellé, la promesse SF, racoleuse "Que feriez-vous si il vous restait 24 heures à vivre ?" était évidement interpelante. L'auteur, nous propose ici une fiction plutôt crédible, avec une société identique à la notre qui aurait instauré un principe "malin" d'épée de Damoclès sur sa population pour la tenir socialement "droite". Un peu tiré par les cheveux, tout de même, cet univers bureaucratique de mise a mort, est bien ficelé, avec une philosophie bien pensée - bien que si l'on y réfléchit d'un peu plus près, on se rend compte que chez notre jeunesse actuelle il n'y a pas besoin d'épée de Damoclès organisée, pour faire disparaître un jeune de moins de 25 ans sur 1000. Bon j'exagère, mais on doit pas en être loin. Parce qu'effectivement, le sceptre de la mort, c'est le lot de tous, et pour l'effet de pression, une piqure de journal TV tous les soirs vous fera le même effet qu'un quelconque doute quant à la présence - ou non - d'un nano-machin qui viendra vous éclater une artère à l'heure prévue. Passons - La partie la plus intéressante n'est donc pas vraiment dans cette "philosophie" de société, puisqu'elle est plutôt proche de la notre, mais plutôt dans le fait que la victime se voit mise au courant 24 heure à l'avance de son sort. Très bien. La construction de ce manga, est plutôt maline, avec un héros transversal, qui vient distribuer cette annonce, l'ikigami, et des historiettes concernant les futurs martyrs. Et c'est là que le bât blesse, pour moi, car les deux personnes qui verront ici leurs histoires racontées, n'intéressent pas vraiment. C'est standard, formaté, bourré de poncifs propres aux ados, et plutôt... bas de gamme. L'ado martyrisé dans son collège, et les musicos de la rue qui veulent sortir un album... ok. On s'attendait peut-être à mieux, non ? Et surtout plus original, on s'ennuie ferme, et on sourit presque devant tant de clichés, qui vont même vers le lacrymal bon marché pour le second acte... Dommage, donc. L'ensemble aurait pu être plus réussi, l'intelligence du propos est bien là, la construction, qui annonce une série (peut-être plus riche et qualitative ?) est maîtrisée, et pouvait permettre beaucoup d'originalité pour quelque chose qui au final reste un recueil d'historiettes un peu banales.
Un très bon manga qui pose une question bien intéressante : que feriez-vous si vous n'aviez que 24h à vivre ? Les histoires répondent de manière différente car tout dépend du milieu et de l'histoire personnelle de la victime. Leurs réactions sont absolument crédibles et leur psychologie est très bien décrite. Le seul défaut de l'œuvre c'est qu'il faut accepter un postulat de départ un peu invraisemblable. Comme le dit Ro, je ne pense pas que des parents accepteraient facilement qu'on donne ce genre de vaccin à leurs enfants...
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