Les Amis
Le nouveau livre de François Ayroles, conçu spécialement pour la Collection Côtelette, ravira et effraiera ses lecteurs de plus en plus nombreux. Selon les dires d'Ayroles, ce livre veut "tordre le cou au vieux concept ringard d'amitié" et y parvient remarquablement bien.
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Le nouveau livre de François Ayroles, conçu spécialement pour la Collection Côtelette, ravira et effraiera ses lecteurs de plus en plus nombreux. Selon les dires d'Ayroles, ce livre veut "tordre le cou au vieux concept ringard d'amitié" et y parvient remarquablement bien. Juxtaposant des saynètes parallèles où divers personnages tentent de cerner leur “amitié”, de devenirs “amis” ou d'intégrer des bandes d'“amis”, Ayroles décrypte et révèle une somme affolante de réflexes grégaires atroces communs aux humains masculins de notre civilisation malade. Avec Les Amis, l'humour froid et analytique d'Ayroles atteint des sommets de cruauté et de misanthropie. C'est toute la société adulte qui se comporte avec la bêtise et l'immaturité des cours d'école primaire, ce qui n'est peut-être pas un constat dénué de lucidité. Entre les planches élaborées d'Incertain Silence ou Travail rapide et soigné, et l'expérimentation spontanée des Parleurs ou des Penseurs, ce nouveau livre explore une voie médiane qui pourrait bien être la plus redoutable d'Ayroles.
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Date de parution | Mars 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
François Ayroles développe une œuvre à part, jouant sur certains aspects du médium BD, souvent dans le courant de l’oubapo. C’est le plus souvent intéressant. Ici, si l’on n’est pas à proprement parler dans une création relevant de l’oubapo, sa « défense et illustration de l’amitié » est d’une lecture sympa. Le dessin est assez simpliste, les décors sont totalement absents, et les traits des personnages souvent à peine esquissés – en tout cas ils ne sont pas expressifs. Tout est donc misé sur les situations, les dialogues entre une série de personnages – quelques groupes récurrents, pour un ensemble qui aurait pu s’intituler « de quelques types cherchant des amis désespérément ». Certains cherchent à se faire des amis donc, d’autres à se défaire des pots de colle. Les malentendus, les incompréhensions, et pour tout dire leur définition fluctuante de l’amitié, font que certaines rencontres ne se font pas. Ou alors qu’elles se font sur des bases fragiles et temporaires. Toutes les amitiés ne sont pas saines ? Pas trop d’humour (quoi que, certaines situations grotesques ou malheureuses m’ont quand même fait plus que sourire) ni de cynisme, mais des observations bien vues, des types de personnages bien cernés, avec des dialogues eux aussi minimalistes, mais le plus souvent parfaitement ciselés. C’est un album inclassable, mais que j’ai apprécié, comme pas mal de production du même auteur d’ailleurs, que je vous recommande si vous ne le connaissez pas encore.
Je crois que j'ai du mal avec les verbeux. On ne peut le nier, François Ayroles a le don pour croquer ses contemporains, cerner leurs caractères, tirer la substantifique moëlle des rapports entre les gens. Il propose donc ici des chassés-croisés entre des personnages que l'on pourrait parfois rapprocher des Caractères de La Bruyère, des sortes de stéréotypes. La virtuosité de l'auteur apparaît vite, mais l'intérêt s'éteint bientôt. En faire un bouquin entier me semble de trop. Sans moi.
Cette BD ne brille pas par son dessin mais bien par son contenu. Le sujet abordé est traité d'une manière exemplaire. On y découvre un très grand nombre de strips avec des personnages récurrents. Les amitiés se font et se défont. L'analyse de l'auteur est surprenante et complète. Je me suis demandé où il allait chercher tout ça. Il a certainement du murir ce projet de longue date pour avoir un contenu aussi dense et intelligent. Le dessin se contente d'un trait simple et fin, avec principalement les personnages et des décors souvent absents. Il complète bien le scénario. Comme souvent avec les BD de l'Association, un feuilletage ne donne pas envie d'acheter voir même de lire. Mais une fois la lecture entamée, la surprise est souvent positive comme ici. C'est la première BD de François Ayroles que je lis mais il y a des chances que d'autres suivent. J'ai aimé le côté acide de l'humour de situation. Les personnages sont décortiqués et étrillés.
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