Clandestine
Un roman graphique probablement autobiographique autour de l'histoire singulière et tourmentée d'une petite fille abandonnée par sa jeune mère qui découvre la vie en se cachant, élevée par son arrière grand mère. D'un sujet sombre l'auteur nous fait une histoire étonnement magique et joyeuse.
Autobiographie Enfance(s) La BD au féminin Maltraitance infantile Nouveau Futuropolis Séries hélas abandonnées
Les premiers pas et les premières années d'une petite fille abandonnée de grès ou de force par sa mère, alors adolescente, qui découvre la vie cachée du reste du monde. Elevée par ses grand mères et arrière grands-mères elle parvient comme par magie, malgré tout, à vivre l'enfance dont on veut la priver avec une énergie et une joie hors du commun. De l'apprentissage de la mort à celui de la lecture on voit bien ici combien on ne peut retirer son enfance à un enfant. La curiosité, la joie, la magie de cet âge tentent malgré tout de reprendre leurs droits, toujours.
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Date de parution | 17 Avril 2009 |
Statut histoire | Série abandonnée 1 tome paru |
Les avis
Après lecture des avis précédents, force m'est d'être d'accord avec de nombreux points. Graphiquement tout d'abord, on sent une maîtrise assez impressionnante derrière l'apparente facilité et simplicité du trait. Sur la mise en scène ensuite, la traduction des sentiments et de cette histoire dans le medium de la bande dessinée est là encore très intelligemment faite, et je serais curieux de voir ce que donnerait ce récit écrit en tant que roman. Sur l' histoire enfin. Une enfant "en trop" raconte sa jeunesse et sa prime jeunesse, et tout est loin d'être rose. Abandonnée par sa mère, élevée par sa grand-mère et son arrière grand-mère dans une autre époque, on ressent très fortement les absences dont elle est victime. Absence de sa mère, bien sûr, mais aussi absence d'attention, absence d'intérêt, absence de bienveillance, absence d'éducation, absence d'explications... Certaines scènes serrent la gorge tant ces absences confinent à la négligence et à la maltraitance. Virginie est cependant une petite fille pleine de vie, et elle réussira arracher l'affection de ces proches. En 200 pages, on a l'impression qu'il y a pas mal de redites, et le rythme est forcément lent. Certaines scènes donnent aussi l'impression d'être trop longues. Mais à vrai dire, c'est sans doute cette lenteur et ce temps pris pour faire ressentir les choses qui font que cet album sent tellement le vécu. Il est vraisemblable que s'il y avait eu un tome 2, il aurait montré comment cette jeune fille aurait continué à se construire, aurait trouvé des moments de bonheur, tout en restant profondément marquée par cette absence. Mais nous ne le saurons pas. Je ne sais pas si je la relirai un jour, et cette histoire présente quelques défauts. Mais elle présente aussi de nombreuses qualités, et est vraiment très bien racontée.
Je dois reconnaître pas mal de qualités à cette BD, ne serait-ce déjà que le dessin qui est bien fichu. Et une histoire qui n'est pas banale, d'une enfant née par accident. Une petite fille qui vivra chez sa grand-mère, loin de ses parents. C'est un sujet assez peu traité je trouve, et qui est bien représenté ici. On lit avec plaisir les petits moments de vie de cette jeune fille qui découvre le monde au fur et à mesure, entourée de femmes. C'est très agréable à lire. Le souci est que le tome un en appelle un deuxième, et que celui-ci ne viendra pas, la série s'étant malheureusement arrêtée. C'est pourquoi je ne peux pas vous recommander l'achat, malgré un début fort prometteur. C'est triste de voir des séries de ce genre interrompues.
Une gamine qui est née –disons- par accident… Elle va grandir, dans une sorte de clandestinité, en s’imaginant des mondes, en s’échappant dans ses rêveries… Mais va surgir un jour quelque chose qu’elle ne connaissait pas : la peur. Et ce sentiment inconnu va transformer sa vie. Elle va se poser des questions, s’en remplir la tête. Alors elle va chercher, réfléchir, essayer de comprendre ce qu’est la vie… et la mort. C’est ce que j’ai ressenti à la lecture de cet opus qui, comme l’on dit ou l’écrit souvent : « sent le vécu ». Curieux ressenti, d’ailleurs, d’une sorte de vérité : pas grand chose ne relie cette petite à la vie. J’ai lu un récit vrai, bien mis en images par Marc-Renier qui, d’un trait « simple », souvent épuré, fait bien ressortir l’innocence de cette petite fille . L’usage du noir/blanc magnifie, à sa façon, cette sorte de vide dans lequel vit la gamine. On referme le livre avec le sentiment d’avoir lu et vu « quelque chose d’autre », quelque chose auquel on a inconsciemment participé, quelque chose que l’on a exploré aussi… comme certains souvenirs enfouis aussi chez nous… Bien fait.
Un récit de plus sur une enfance particulière. Ici c'est Virginie Cady qui raconte la sienne. Clandestine est donc l'histoire de cette enfant née en 1969, qui se retrouve élevée par sa grand-mère et sa grand-mère après la démission de sa mère, trop jeune pour s'en occuper. A l'époque les filles-mères étaient mal vues... Une enfant recluse, que l'on confine dans une maison aux recoins obscurs, qui va pourtant développer un univers intérieur très diversifié... J'ai eu un peu peur qu'au départ la scénariste nous livre un drame de l'enfance, des douleurs, des blessures secrètes. Pas de sévices, pas de cadavre dans le placard, mais une enfance fortement marquée par l'absence de la figure maternelle. Celles qui se substituent à elles ne sont pas pour autant des modèles d'éducatrices, mais sont loin d'être des monstres également. Malheureusement cette première partie souffre d'un problème de rythme. Elle est assez longue (200 pages), et même si Virginie évite les redites, il y a des moments un peu creux dans cette histoire. Certaines scènes, comme celle où elle révèle à son arrière-grand-mère comment elle a appris toute seule à lire, sont pas mal amenées, mais d'autres, comme celle décrivant sa perception de la mort, sont nettement plus troubles. Autre défaut, le passage sans crier gare à une époque antérieure à un moment du récit, qui m'a personnellement un peu gêné dans ma compréhension de l'histoire. Côté dessin, Marc-Renier surprend son monde avec un trait à mille lieues de son style réaliste, un style qui avait fait de lui un artisan reconnu dans le genre historique il y a une vingtaine d'années. Ici son style est plus dépouillé, relativement proche de ce que fait Savoia pour Marzi par exemple, ce qui colle assez bien à une récit sur l'enfance. Cela se lit sans déplaisir, mais je m'attendais à quelque chose d'un peu plus travaillé au niveau de la narration. A noter, comme toujours chez Futuropolis, une maquette impeccable. Dommage que le diptyque qui était programmé ait été abandonné en cours de route, peut-être faute de ventes suffisantes. Il faut dire que ce n'est pas une BD qui rentre facilement dans des cases (oui, je fais de l'humour, mais ça m'attriste un peu).
Cette histoire ne relate pas une série d’évènements véridique, mais les réinterprète avec poésie et tendresse. Je pense qu’il est important d’insister sur ce fait, car le lecteur désireux de découvrir la triste jeunesse d’une enfant cachée risque d’être sinon déçu, du moins déstabilisé. Pour ma part, la première surprise passée, j’ai vraiment bien apprécié cette lecture. Virginie Cady a un réel talent de narratrice. Son évocation est loin d’être larmoyante (chose que je craignais par-dessus tout) et la poésie est omniprésente. Pour tempérer mon enthousiasme, je reconnais certaines longueurs dans le récit. Mais il est vrai qu’il est difficile de garder la même intensité lorsqu’un récit est long de 200 pages. Je pense cependant que "Clandestine" aurait encore gagné en qualité s’il avait été plus concis. Au niveau graphique : … c’est la baffe ! Marc-Renier a totalement changé de style pour le présent album. Il officie ici dans une veine intimiste simple et dépouillée mais d’une adresse à toute épreuve. Sa maitrise lui permet d’opter pour des angles de vue très délicats sans que la moindre erreur de perspective n’apparaisse. Je soulignerai l’illustration d’un personnage, bras tendus perpendiculaires au corps (comme s’il mimait un avion), et croqué de profil avec une évidence, une simplicité déconcertante. Toutefois, dans ce style de récit, le graphisme se doit de rester en retrait vis-à-vis de la narration. Et c’est le cas ici : ce trait a beau être d’une très belle qualité technique, son aspect faussement amateur nous pousse à nous centrer sur l’histoire. C’est à mes yeux une preuve de modestie de la part de Marc-Renier, et un des paramètres du pouvoir de séduction du présent album. La série ayant été abandonnée, nous ne connaitrons jamais la fin de cette histoire, ce qui est très frustrant. Je déconseille donc l'achat. Posséder la série n'aurait en effet de sens que si l'histoire était complète.
C'est une bd où l'on ressent sur 200 pages toute la souffrance d'une petite fille de 4 ans qui est élevée par une arrière-grande-tante en Normandie. C'est la souffrance d'avoir été abandonnée par sa mère qui a accouchée en étant trop jeune dans les années 70 d'avant la loi Veil. La petite fille se sent comme une clandestine dans un monde qu'elle ignore. Elle tente d'apprendre pour comprendre. Elle se crée même un monde imaginaire en donnant vie aux choses. L'auteur nous raconte son histoire personnelle. On ressent beaucoup de tristesse et de mélancolie. Personnellement, j'ai ressenti beaucoup de compassion. On ne peut pas savoir ce que c'est quand on n'a pas été élevé par une mère et un père. D'ailleurs, cela ne devrait pas exister... L'album est beaucoup trop long et semble s'apesentir sur les mêmes idées. On n'a pas l'impression d'avancer dans un cheminement psychologique. Pourtant, nous n'en sommes qu'à la première partie. La poésie semble combler les vides qui s'accumulent. Cependant, cela ne suffit pas pour échapper à l'ennui qui guête. Néanmoins, on ne pourra qu'être touché par la sincérité des sentiments qui se dégagent d'une enfance peu enviable.
Pfiouu... Longtemps que la poésie d'un tel imaginaire ne m'avait pas autant touché ! "Clandestine" nous propose à travers le récit autobiographique d'une enfant abandonnée par sa mère une immersion dans l'imaginaire enfantin et leur vision du monde, avec un cadre familial bien particulier. Ça parait pompeux et un rien resucé tout ça, mais Virginie Cady a su trouver un fil simple, tout en poésie, pour nous narrer son histoire. Et ce récit prend toute sa grandeur grâce au coup de crayon magistral de Marc-Renier. C'est simple, épuré (dessin aplat en noir & blanc), mais quelle sensibilité et expressivité ! Rien d'original sous ce coup de patte, mais seulement le trait juste qui sait exprimer à merveille ce que la scénariste veut nous exprimer. Car c'est un véritable travail d'interprétation graphique que nous propose Marc-Renier. Amusez vous à ne reprendre que le texte et essayez d'illustrer ces propos... On se demande comment ont pu germer toutes ces idées qui collent parfaitement à ce que ressent notre petite Virginie ! Une BD d'une immense sensibilité, qui a su éviter le ton larmoyant qui aurait été facile au vu de la vie de notre jeune héroïne, et qui ne demande qu'à confirmer l'immense talent présenté par nos deux auteurs dans un second tome que j'attends avec impatience. ***** La série ayant finalement été abandonnée, j'en déconseille finalement malheureusement l'achat, car cette série si bien parti ne connaitra finalement pas de dénouement. Dommage.
Encore un récit biographique douloureux : à croire qu’il faut souffrir pour sortir des histories sortant du commun… (Sérieusement quelle production riche en ce moment sur des histoires perso assez glauques) Le dessin est du noir et blanc avec des épaisseurs de trait pour la profondeur. Le scénario parle d’une petite fille que la trop jeune mère des années 70 va laisser à ses mère et grand-mère. L’adulte nous raconte donc son enfance avec ses yeux d’adulte interprétant ou recréant en tous cas le puzzle de sa mémoire. Le fait qu’il ne s’agit pas vraiment de la réalité mais plutôt d’une interprétation est fort justement décrit avec 3 versions différentes de l’abandon aboutissant à l’enfance avec ses grand-mère et arrière grand-mère. Par la suite les planches seront régulièrement détournées avec un principe similaire, derrière une parole de l’arrière grand-mère nait des questionnements d’enfant que l’adulte d’aujourd’hui symbolise poétiquement par de jolis rêves poétiques fort habilement dessinés. Il faudra donc pas mal d’imagination pour se laisser porter nous même lors de la lecture et ne pas rester au niveau de la simple histoire qui souffre de nombreuses longueurs. Car même si l’histoire est porteuse, si le dessin cadre parfaitement avec les rêves naïfs de cette jeune enfant sans mère, il ne faut pas se cacher que l’histoire n’évolue guère. Entre les caricatures d’une arrière grand-mère dont les us sont des caricatures (quel drame cette obligation sélective de la mémoire…) peu crédibles étant donné les actions de la grand-mère et les questionnements existentiels placés à ce moment de l’enfance en si clair alors qu’ils n’ont du être clarifiés que plus tard, le récit prend une forme de catharsis à postériori, où l’auteur recréé son propre passé à sa convenance pour panser la blessure. Alors c’est joli et poétique, mais parfois peu crédible. Le mieux à faire est alors de se laisser aller dans cette recréation et de rêver avec l’adulte de ce que son enfance aurait pu être, en faisant semblant de croire et en rêvant, c’est déjà pas mal et c’est drôlement bien fait. Pour l’achat j’attendrai la suite, mais vous ne perdrez pas votre temps à le lire, ce premier tome est vraiment pas mal si l’on gomme ses imperfections et qu’on arrive à rêver avec la scénariste dans le même sens qu’elle.
Plusieurs œuvres littéraires, dessinées ou non, m'ont beaucoup marqué. Clandestine en fait clairement partie, du moins son premier tome. On y découvre les rêveries et l'apprentissage de la vie d'une petite fille (la scénariste apparemment), abandonnée par sa mère et "élevée" par sa grand-mère et son arrière-grand-mère. Le dessin plutôt épuré, très expressif, est aussi très beau. Je ne connais pas le dessinateur, et son style a l'air différent de ce qu'il fait d'habitude d'après ce que j'ai pu lire, mais j'avoue avoir adoré son trait de crayon sur Clandestine. Clandestine est une œuvre poétique comme j'en ai rarement vu, plein de sensibilité et de tendresse, sonnant particulièrement juste dans la vision du monde de cette enfant. J'ai souvent eu les tripes nouées, parfois la larme à l'œil, et toujours pour pas grand chose : une simple attitude, ou une pensée tendre, le tout appuyé par ce dessin extrêmement fort. Une BD qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais une merveille à mes yeux.
Cette BD est un ovni. A la fois roman, poésie et BD classique, elle joue sur tous ces tableaux à la fois avec beaucoup de talent. On peut être dérouté par la voix off, très présente, très littéraire, qui contredit le ton plus dynamique et rigolo des dialogues. Mais je me suis progressivement laissé prendre aux charmes de cet album. D'abord parce que l'histoire est belle et profonde et qu'on peut tous se reconnaître dans les peurs de cette gamine et ensuite parce que l'auteur ne verse jamais dans le mélo bien que l'histoire, très sombre, qu'elle a apparemment vécue, pourrait l'y conduire. Et puis, j'ai beaucoup aimé le dessin très sobre et élégant de Marc-Rénier qui fait exister cette petite fille avec beaucoup de tendresse. J'avoue que j'ai versé ma larme à plus d'un moment ce qui est rare avec moi pour une BD. Au point que j'ai continué à penser à cette lecture encore quelques jours après l'avoir terminée.
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