Le Voleur de visages (Itoh Junji Kyofu Manga Collection - Kao dorobou)
Six histoires d'horreur...
Asahi Sonorama Junji Ito L'horreur en bande dessinée Seinen Tonkam
Six histoires sont ici portées à vos yeux. Et pas n’importe lesquelles : celles que l’on peut porter en chacun de nous, celles que l’on peut découvrir au détour d’une rue, dans une habitation, celles que d’autres vous apportent, vous font ressentir… Alors si, un jour, des corps de jeunes disparus se mettent à tomber du ciel, mettez-vous à l’abri avant de vous poser des questions… Alors si, un jour, des ballons se mettent dans l’idée de tuer une personne dont ils ont copié le visage… Alors si, un jour, un épouvantail décide de prendre l’apparence d’une personne décédée et se met à surveiller sa tombe… Alors si, un jour, une lycéenne vole l’aspect d’une personne qu’elle fréquente ; avec les problèmes qui peuvent en découler… Alors si, un jour, vous lisez ceci et que vous ressentez un très léger souffle dans votre dos… êtes-vous certain(e) que vous êtes seul(e) ?…
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Date de parution | 05 Novembre 2008 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
C'est la 1re BD d'horreur que je crois lire, et franchement, moi qui me demandais si une bande dessinée (enfin, un manga, ici) pouvait vraiment créer quelque chose qui s'apparente à de l'effroi, ça marche pas mal du tout ! Non que ça fasse véritablement peur, mais dans chacune des six histoires de ce manga, Junji Ito imagine un concept horrifique et le développe de manière intéressante et toujours prenante. Certes, c'est parfois très kitsch voire assez ridicule (Mes Ancêtres, Les Fils rouges, à mon avis les deux plus faibles histoires du recueil), mais parfois ça reste tout de même assez effrayant (Le Voleur de visages, Les Epouvantails, Chutes, Les Ballons aux pendus, cette dernière histoire étant ma préférée), non en termes de stress mais en termes d'ambiance. Extrêmement délirantes (sans être comiques), ces histoires réussissent à créer une atmosphère impressionnante, même si toutes ne sont pas égales. Le Voleur de visages, par exemple, a une fin trop abrupte à mes yeux, et je ne suis pas rentré dans le délire de Mes Ancêtres, ni dans celui de la fin des Fils rouges (alors que le début de l'histoire m'avait bien captivé). En revanche, ce qui est intéressant, c'est qu'Ito sait mettre en scène des phénomènes paranormaux de grande ampleur (donc adieu la suggestion, mais c'est bien moins gênant que dans un film d'horreur, où la suggestion est pour le coup le seul moyen de créer de la peur) sans éprouver le besoin d'aller absolument chercher une explication. On se retrouve donc, comme les personnages, coincés face à l'irrationnel sans savoir comment réagir et c'est bien cette perte totale du sens de la réalité qui permet de faire de ce manga court un véritable cauchemar, pas effrayant sur le moment mais qui nous hante l'esprit encore longtemps après... Concernant le dessin, on est dans un style réaliste efficace et élégant, assez proche d'Akira, par exemple, mais en encore plus réaliste, ce qui en fait un outil très précieux contre les détracteurs du manga qui n'arrêtent pas de vous dire : "Nan, mais regarde, les dessins des mangas, c'est super moche". Ici, le dessin est bien plus proche d'un style assez occidental, qui ne déparerait pas dans du franco-belge, donc il va leur falloir trouver d'autres arguments... Bref, malgré quelques coups de mou ici et là, une vraie réussite qui me donne envie de découvrir davantage cette auteur ! 3,5/5
J'aime bien le style de Junji Ito et les quelques nouvelles réunies dans le présent ouvrage ne dérogent pas à cette ligne même si elles sont de qualité inégales. Chacun aura ses préférées mais il reste que l'auteur a une force constante pour ancrer ses récits d'horreur dans une réalité palpable. La première histoire qui donne son nom au recueil porte sur une jeune fille qui arrive à assimiler et changer son visage pour ressembler à quelqu'un qu'elle apprécie, un peu à la manière d'un caméléon. Elle sera contrée d'une bien habile manière par les lycéens qu'elle copie. Une autre histoire évoque la mort et le chagrin engendré surtout quand il s'agit d'un enfant. Jusqu'au jour où on découvre que des épouvantails placés au dessus des tombes finissent par prendre l'apparence de la personne décédée. Une des histoires les plus fortes pour moi est celle qui s'appelle "Chutes". Tout d'un coup, lors d'une nuit plusieurs centaines de gens disparaissent sans raison et sans laisser de trace sauf une jeune fille retrouvée accrochée dans un arbre. Jusqu'au jour où une, puis deux puis trois personnes finissent par retomber sur terre et s'écrasent violemment. D'où peuvent-elles bien tomber ? Voilà le genre de récit où l'auteur part d'un postulat pour faire monter en pression le lecteur mais sans jamais donner de justification sur la survenance de tels faits. Ils sont montés vers le ciel puis redescendus, pour qui, pourquoi comment ? On ne le saura jamais. Il faut donc accepter de se faire embarquer dans la logique irréelle de ces récits, il y a juste à rentrer dans l'ambiance et cela peut varier selon les individus et les récits.
Le voleur de visages est un manga d'un genre horrifique composé de plusieurs nouvelles d'épouvantes. Ces histoires ont souvent pour protagonistes de jeunes adolescents pré-pubères. Est-ce à dire que c'est destiné à ce public là ? Je dois être trop vieux pour lire ce manga surnaturel. Il est vrai que certaines histoires sont tellement tirées par les cheveux... Il n'y a souvent aucune explication qui est donnée par l'auteur. Certaines intrigues pourtant relèvent l'ensemble comme celles des épouvantails ou des chutes. La thématique employée est celle du visage ce qui justifie le titre de ce recueil. Il y a de très bonnes idées incontestablement. J'ai bien aimé la couverture argentée très kitch de l'édition d'Octobre 2008. Cela attire incontestablement. On peut s'en servir pour faire des jeux de lumière ou bien cela peut faire usage d'un miroir. Bref, cette lecture dans l'original et l'étrange ne sera jamais à peine perdue.
Maître de la terreur nipponne, Junji Ito nous livre ici un recueil d'histoires courtes, assez anciennes me semble-t-il. Très vite on retrouve ce qui fait sa patte. Cette horreur qui peu à peu gangrène, ronge, envahit le quotidien, pour un voyage sans retour. Chacune des histoires est vraiment typique de son oeuvre, mais certaines sont plus réussies que d'autres. Celle que j'ai préféré c'est celle qui donne son nom au recueil, avec cette histoire sur l'identité, cette jeune fille qui s'approprie le visage de ceux qu'elle fréquente de trop près. "Chutes" m'a quand même fait plutôt flipper. Par contre celle relative aux épouvantails et celle où les crânes de membres disparus d'une même famille sont accrochés à celui du dernier survivant m'ont paru assez ridicules. Autre point important chez Ito : les phénomènes terrifiants ne sont jamais (ou si peu) expliqués ; c'est peut-être une lâcheté d'auteur, mais c'est aussi assez habile : le lecteur est forcé d'imaginer ce qu'il va se passer ensuite, ou de trouver une explication, parfois ad nauseam, jusqu'à l'obsession (souvenez-vous du syndrome Spirale). Le dessin présent dans la plupart de ses histoires me paraît moins torturé que dans ses oeuvres plus connues (Gyo, Spirale et Tomié) ; il reste suffisamment inquiétant lorsque l'horreur se dévoile...
D’après mes renseignements glanés à gauche et à droite, l’auteur – Junji Ito- est reconnu comme un des maîtres du manga d’horreur. Les histoires ici reprises ont été publiées au Japon entre 1987 et 1997. De l’horreur, c’est vrai, il en est bien question dans l’imagination assez délirante de Ito. A sa façon il exploite les courbes, coins et recoins de la folie, joue des nerfs avec ses hystéries, mêle l’inexplicable de certains phénomènes. Le lecteur est ainsi intéressé par les divers postulats et leurs développements. Et s’il se laisse vraiment prendre par ces derniers, sans une sorte de garde-fou mental, des indices intrigants vont le happer et le plonger dans des sortes d’univers oniriques. Et une fois qu’on en revient on se dit quand même « pfouh, costaud… » C’est ensuite le dessin. Là, j’aime moins. C’est vrai que le graphisme est travaillé, rempli de détails MAIS si c’est en partie cela qui doit faire peur… laissez-moi m’esbaudir. Alors OUI pour ce « livre d’histoires » que l’on n’oublie pas. Alors : « bof » pour un dessin qui, s’il est dans un style unique, ne m’a pas emballé outre mesure.
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