Mon frère, le fou
Longtemps obsédé par la destinée de son pays d’origine, le Cambodge, Séra a déplacé son centre d’intérêt, le temps d’un livre, vers… la Bretagne et la pointe du Raz. Entre ciel et mer, dans les splendeurs terribles de la mer déchaînée, Séra signe, avec Mon frère, le fou, son livre le plus lumineux.
Bretagne La Pêche
Quatre personnages sur la mer houleuse du bonheur de vivre ! Passé le phare de la Vieille, au large de la pointe du Raz, s’étend, constamment battu par des vents impétueux, le vaste territoire de la chasse au bar, le poisson-roi. Parmi les ligneurs d’Audierne, Gaël et Joël, deux frères que tout semble opposer. Pis, une haine diffuse, informulée, inexplicable, gangrène leur relation. Comme si, à l’écart, dans la pénombre de sa maison, dans la noirceur de ses habits de deuil, la mère des deux jeunes gens s’ingéniait à souffler sur la braise des rancœurs et des ressentiments… Mais, étirant ses ailes bienveillantes, un fou de Bassan répond en écho au cri triomphant de Gaël. Mais au petit matin, longeant le chenal, Flore, une fille belle comme ça, court à souples foulées. Flore et Joël, Gaël et le fou, quatre personnages embarquent sur la mer houleuse du bonheur de vivre.
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Date de parution | 17 Avril 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je retiendrais de cet album un magnifique graphisme avec pour sujet principal la Bretagne maritime. Le dessin est effectivement d'une beauté à couper le souffle. On se croirait vraiment en mer sur cette petite barque. Il s'agit d'une simple histoire de deux frères Gaël et Joël qui vivent de la pêche. Il y a une rivalité entre ces deux frères qu’attisent une mère veuve recluse et une jolie femme qui fait irruption dans leur vie. C'est beau, c'est tendre, c'est poétique ... Cependant, au-delà de toutes ces considérations, c'est un peu creux comme la vague. Je dirai que c'est d'abord un album d'atmosphère car le récit est plutôt quelconque. L'émotion ne passe pas. Bref, on oubliera vite.
J’aime énormément les romans graphiques car je trouve que ce sont des bds riches en émotions, c’est peut-être pour cette raison que j’apprécie les one-shots de Futuropolis. C’est donc sans retenu que j’ai commencé à lire « Mon frère, le fou ». « Mon frère, le fou » est une histoire se déroulant en Bretagne. Le héros s’appelle Gaël, c’est un marin pécheur reconnu pour être l’un des meilleurs du coin. Cet homme est spécialisé dans la pêche au bar qui est un poisson qui se prolifère entre les eaux de l’océan atlantique et la Manche. La particularité de ce marin est qu’il est toujours accompagné par un fou de Bassan… Gaël a pour frère Joël, ces deux êtres ont un caractère apparemment opposé, il en découle de fréquentes disputes entre eux. Un jour, Gaël croise une belle jeune femme… et je vous laisse découvrir la suite… Le lecteur pourra croire en lisant ce résumé que cette histoire est riche en péripéties : il n’en est rien ! Séra, le scénariste-dessinateur laisse planer tout au long de son album un parfum de mystère trompeur… trompeur certes mais vachement réussi tout de même ! Car derrière la rivalité des deux frères et les sorties en mer de Gaël se planque une histoire de famille au passé douloureux… Ce récit aurait pu être touchant mais à la fin de ma lecture, je me suis aperçu que je n’y ai pas ressenti le moindre frisson et que l’histoire ne m’a pas autant marqué que je le souhaitais. Pourtant, rien qu’avec l’ambiance maritime (très réussie !), Séra tenait là un récit qui aurait pu être un grand hommage aux marins pécheurs, dommage... Je pense que vous l’avez compris : la force de ce récit tient dans son atmosphère marine très bien rendue avec sa mise en couleurs aux tons bleus et gris. Le style de Séra rappelle beaucoup –à mon avis- celui d’Eric Liberge (Aux heures impaires, Les Corsaires d'Alcibiade, etc...), c'est-à-dire que son coup de patte m’a semblé léger et fin. Toutefois, je trouve que son graphisme est légèrement statique notamment qu’il dessine les personnages. En conclusion, « Mon frère, le fou » m’est apparue comme une bd belle à contempler. L’album présente une atmosphère maritime qui m’a fasciné mais c’est tout que j’y ai retenu… car l’histoire n’est pas –à mon avis- assez émouvante et très intéressante. « Mon frère, le fou » présente une lecture agréable mais je suis resté tout de même sur ma faim…
La force de ce récit réside principalement dans son superbe graphisme. Le trait de Sera est d’une incroyable richesse. Chaque planche est méticuleusement composée. Cependant, ce trait demeure agréablement lisible. Je le comparerai à celui d’Enki Bilal, un sentiment encore accentué par les teintes bleutées que l’artiste emploie régulièrement. La colorisation est superbe de nuances, jusque dans les passages les plus sombres, et contribue à la réussite graphique de ce très bel album. L’histoire, par contre, tient en peu de choses. En gros, on suit deux journées de la vie d’un pêcheur, partagé entre ses sentiments pour sa vieille mère et son frère et son caractère solitaire. Le personnage central semble en effet ne bien se sentir qu’en mer, accompagné, guidé et protégé par un fou, oiseau de mer à l’élégance racée. Sera apportera une dimension fantastique à son récit via ce fameux fou. Mais ces péripéties ne constituent certainement pas le point fort de l'album. Très beau, et pas désagréable à lire. Mais, avant tout ... A regarder.
La couverture m’a paru vraiment belle et c’est pour le graphisme que j’ai ouvert l’album. Je n’ai pas été déçu ! Les dessins sont magnifiques. L’environnement maritime est excessivement bien rendu, on a l’impression de sentir la houle, d’entendre les mouettes. Les couleurs sont somptueuses sur bon nombre de planches, les bleus sont d’une richesse à rendre fou la palette informatique ! Ceci dit certains dessins sont inégaux, et au milieu de planches absolument sublimes on en trouve quelques rares moins réussies généralement sur des visages. Certains traits noirs épais peuvent parfois faire un peu brouillons, mais généralement l’ensemble est graphiquement réussi. Le scénario se laisse découvrir petit à petit, il s’agit de deux frères, de leur vieille mère, d’une femme et d’une mouette. A vrai dire il ne se passe pas grand chose en Bretagne, le frère est l’un des meilleurs pêcheurs du coin, il a une relation particulière à une mouette. L’autre frère a une vie moins cadrée, la femme est attirée par les deux frangins mais va avoir une expérience para normale avec la mouette… Au final l’intrigue se tient bien, les personnages sont suffisamment mystérieux pour qu’on n’y trouve pas de faiblesse flagrante. Certes l’ensemble est un peu pauvre, mais le but n’était à mon sens pas là. Il s’agissait de faire vivre le lecteur dans une ambiance de port avec son climat. De ce point de vue : c’est réussi, le dessin, associé à une jolie narration, nous emmène dans des brumes bretonnes. Je ne regrette qu’une richesse relative des personnages qui aurait pu être plus poussée, le mystère peut permettre le rêve mais il peut aussi masquer un manque d’idée. Certaines étrangetés graphiques sur les visages font que ce bel album ne sera toutefois pas mieux que pas mal. La lecture est agréable, l’achat peut être une bonne solution pour ces planches sublimes au milieu de la mer sans être obligatoire !
Deux frères pêcheurs, une mère qui vit enfermée chez elle, un père pris par la mer, une jeune fille, un fou de bassan et... la mer. Cette histoire simple au demeurant est plus riche qu'elle n'y paraît. Les liens qui lient les protagonistes sont profonds et parfois complexes. L'histoire se passe sur la pointe du Raz en Bretagne. Séra retranscrit avec brio la force des éléments, le mouvement de la mer, les oiseaux dans le ciel et les décors traditionnels. On approche de l'illustration, c'est un régal pour les yeux. Le scénario ne joue pas avec les lecteurs, il est direct comme le sont les personnages. Seul le rapport de Gaël avec le fou de bassan apporte un petit côté léger et surnaturel. D'ailleurs, il ne faut pas se méprendre, c'est cette relation qui donne son titre à cette BD. Si je devais faire un petit reproche, ce serait pour les visages qui sont un peu moins réussis que le reste des dessins. C'est bien peu au regard des qualités de ce one shot. Je ne suis peut être pas objectif car je connais bien ce contexte, ces lieux, ces habitants, etc. Mais je ne doute pas que l'ensemble plaira par son histoire sincère et passionnée, ainsi que par ces somptueux dessins qui respirent l'air du large.
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