Les Perdus de l'Empire
Franz et Eric s’essayent à la nouvelle fantastique dans cet album dédié aux soldats de l’Empire. Des histoires sur lesquelles plane l’ombre du corbeau, symbole d’une mort certaine.
1799 - 1815 : Le Premier Empire - Napoléon Bonaparte Napoléon Bonaparte
Les pieds dans la boue, les nuages par dessus le shako. La moustache hirsute sous un nez veinuré par le mauvais vin, humant le vent et l'approche des premières neiges. Les gros doigts calleux cherchant au fond d'une poche trouée quelques copeaux de tabac pour la bouffarde achetée à Ulm ou volée à Nuremberg. Quelques feuilles mortes. Il y aura toujours quelques noirs corbeaux pour planer menaçants dans les ciels des Perdus de l'Empire.
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Date de parution | Février 1990 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
13/05/2009
| Mac Arthur
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Les avis
Perdus de l’Empire Scénario : Franz - Dessin : Éric ; Le Lombard, coll. « Histoires et Légendes », 1990 Chaque terrain de guerre est un théâtre de dérive pour l'être humain. Que ce soit dans ses actions, dans son instinct de survie, dans son éthique, dans ses faiblesses, dans ses peurs, dans son inconscience, dans son rapport aux autres, l'humain démontre que, sans règles et sans respect, la vie prend pour lui, un chemin aléatoire et instinctif. Chaque soldat devient la victime de ses espoirs, de ses croyances et de ses actes. Dans la tourmente et dans l'enfer de la guerre, le quotidien de tout un chacun devient un cauchemar. Face au désespoir, quand l'être humain sent ses forces naturelles l'abandonner, il fait appel à des forces surnaturelles qui le dépassent et l'apaisent. Sur fond de guerres napoléoniennes, Éric et Franz nous entraînent dans un monde où se mêlent la folie et la peur, dans un univers où le fantastique vient tronquer ou sublimer nos repères. Cet album est composé de six histoires mettant en lumière un personnage perdu de l’Empire : Les aigles - Un village dans la neige - Ragot - Mamie Léonie - La colère d'Amédée - Temps de chien
J'ai trouvé cet album chez un bouquiniste de la bulle para-BD à Angoulême, il s'ajoute à cette collection Histoires et Légendes du Lombard qui est placée sous le signe du fantastique. J'avoue que j'ai trouvé ce cocktail historique et fantastique assez peu conventionnel, incongru, en tout cas fort singulier, j'aurais préféré que Franz et Eric traitent plutôt de vrais récits historiques fictifs au sein de cette armée impériale, plutôt que ces dérives fantastiques pas toujours très passionnantes, ou alors de vrais récits fantastiques comme il y en a dans cette collection, mais pas en y impliquant des soldats... mais après tout, pourquoi pas ? A travers 6 récits courts (de pagination irrégulière), les auteurs placent des soldats et officiers du Premier Empire dans des situations étranges ou frappées par des sorts maléfiques, aucun de ces récits ne se démarquent plus qu'un autre, ils sont tous d'un niveau qualitatif égal, bien qu'ils soient parfois déconcertants, disons que j'ai une toute petite préférence pour le premier et le dernier. Ces récits ne sont étrangement pas parus en prépublication dans le journal Tintin, ni dans l'édition belge, et ont été réalisés pour cet album. L'un des atouts est le dessin d'Eric que je connaissais depuis ses séries dans Tintin, Wen, Tetfol et "Rorika", seule série non éditée en album ; il a réalisé ces récits avant de reprendre Dampierre où je n'avais pas du tout aimé son dessin parce qu'il venait après celui de Swolfs, ça n'allait pas. Or ici, son dessin a la maturité suffisante pour être admiré, Eric s'est bien amélioré sur sa série précédente, Le Maître des brumes, et livre de belles pages avec mise en page et couleurs relativement classiques et efficaces. Un chouette album avec des récits intéressants sans être transcendants.
Des histoires de soldats de l’Empire teintées de fantastique. Ces histoires ont pour habitude de mal se terminer pour ses principaux acteurs. Dans le genre cela se laisse lire mais n’aura à aucun moment provoquer mon enthousiasme personnel, n’étant en règle générale, pas grand fan de fantastique. De plus, j’ai trouvé ces histoires classiques et prévisibles. Le dessin de Eric est classique de la production « réaliste » du magasine de Tintin durant les années ’80. Pour les comparaisons, il faut regarder du côté d’Auclair ou de Hermann, mais Eric reste malheureusement un cran en dessous des précités, et demeure dans son style personnel (Wen, Tetfol) La colorisation est également d’époque et ne brille ni par sa pertinence ni par sa netteté. Tout cela nous donne au final un album dispensable sans être réellement mauvais.
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