Billy James

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Aquarelles, contes et aventure au sein d'un conflit historique... Un album condensé de tout le génie de Pratt


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs italiens Chouchou Hurons, Iroquois et autres Indiens des forêts de l'Est de l'Amérique du nord. Indiens d'Amérique du nord Nouveau Monde Pratt

Billy James est une édition d’histoires parues dans différents magazines. L’album est composé d’une préface des monstres sacrés des Humanoides, d’une très jolie série d’aquarelles et prose réalisées par Pratt en marge de fort Wheeling, de quelques contes indiens illustrés et donc d’une aventure se situant après la guerre franco britannique dans les colonies canadiennes. Cette partie historique est méconnue alors que fondatrice de la civilisation américano canadienne, puisqu’elle aboutira à la révolte des colons et la création d’états indépendants. Billy James est un trappeur avec des peaux qui va se trouver sans le vouloir au cœur d’un conflit franco britannique, il rencontrera des agents secrets, des indiens, des brigands très méchants, l’amour, des français, des métisses voulant que toute cette folie s’arrête… Suivez et vivez, simple homme, au sein d’un conflit international aux multiples belligérants.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1980
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Billy James © Les Humanoïdes Associés 1980
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

13/05/2009 | roedlingen
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Pratt est un auteur que j’aime bien, en particulier ses albums traitant de l’Amérique du Nord-Est du XVIIIème siècle. Cet album est je crois le dernier sur le sujet que j’avais encore à aviser. Il faut dire qu’il est particulièrement difficile à trouver – sans céder à une certaine forme de spéculation j’entends. On entre lentement dans le sujet. D’abord une introduction plus ou moins sérieuse de Dionnet et Manœuvre, puis un épais dossier (d’une bonne vingtaine de pages) de Pratt, présentant (en couleurs, contrairement au reste de l’album qui est en Noir et Blanc) le contexte et certains personnages ou quelques tribus marquants de cet espace et de cette époque, tout un univers que l’on retrouvera dans « Fort Wheeling », le sommet de cet ensemble « prattien ». Ce sont plus que des travaux préparatoires, et en tout cas le dessin est plus que chouette ! Viennent ensuite plusieurs histoires courtes, la plupart sont des « légendes indiennes » (un peu trop courtes souvent, et avec l’une d’elle « Quatre crânes de bisons », se déroulant plus à l’ouest, chez les Hidatsas, loin du cadre du reste de l’album), à part « L’attaque du fort », développant de l’aventure guerrière plus classique et proche de ce que Pratt a développé ailleurs, en particulier dans la longue histoire finale, qui donne son titre à l’album. Billy James donc, est une longue histoire de près de 25 pages, qui se déroule au milieu du XVIIIème siècle en plein cœur des affrontements entre Anglais et Français (les Indiens n’interviennent qu’à l’extrême fin de l’histoire, plus comme créateurs de tension que comme personnages à part entière en fait, comme l’a été la bande de Duncan et ses pillards). Comme souvent chez Pratt, l’intrigue fait la part belle aux coureurs des bois, à ces grands espaces, que les rivalités européennes transforment en enjeux : le danger est partout. Note réelle 3,5/5.

01/02/2021 (modifier)

Cet album est une pièce de collection (coté actuellement 80€ !), pourtant il ne vaut pas que pour son côté rarissime. Le matériel est la traditionnelle édition cartonnée, 94 planches de pur bonheur. L’ensemble est pourtant fragile et il est déjà très rare d’en voir des exemplaires, mais des exemplaires en bon état, là c’est un miracle ! La préface est un joli exemple de cet esprit pionnier des humano des années 80, humour et décalage avec un ton libre. Puis viennent une trentaine de planches de magnifiques pastels de Pratt. Issues de son travail pour fort Wheeling, ils sont accompagnés d’un texte en prose sur la guerre et l’absurdité de ses multiples belligérants aux multiples couleurs ne trouvant que la mort comme issue. Qu’ils soient indiens de l’Ohio, colons français, troupe anglaise, indiens indépendants, brigands, milices, colons britanniques, de toutes cultures, tous sont croqués avec beauté. Après ce moment de poésie viennent quelques contes indiens, le dessin noir et blanc direct de Pratt fait merveille dans l’exercice. Le scénario des contes est souvent simple, ils tiennent en deux planches, et il s’agit plus d’un texte illustré que d’une BD. Dans les 6 contes présentés quelques uns sont pourtant très bien présentés (en particulier celui de l’esprit du vent ou celui des bisons). Une différence dans l’illustration peut laisser penser que Pratt a réalisé ces planches a des moments différents de son évolution car certaines sont figées graphiquement (comme celui du joueur de flute) alors que d’autre sont très belles (esprit du vent) Enfin vient l’histoire, la grosse, et là quelle claque ! à un dessin somptueux s’ajoute un scénario prenant même s’il est sans surprise sur la fin. L’environnement de ces terres est magistralement rendu, l’environnement historique est comme d’habitude chez Pratt parfait. Certes le héros est un peu trop « chevalier blanc » pour nous aujourd’hui, quoique n’est ce pas agréable de voir de beaux héros, honnêtes, un peu naïfs et courageux? En revanche les autres personnages secondaires importants sont très soignés vont au-delà du cliché et montrent leur complexité. J’adore les fresques historiques quand on s’y retrouve, que l’on sent ses pieds humides lors des ballades en canoë, que l’on est essoufflé des courses en sous bois, que l’on craint cet officier anglais qui nous prend pour un espion, que l’on se méfie de ce brigand avec qui on est obligé de traiter… La seule petite faiblesse réside à mon sens dans un scénario attendu au-delà du second tiers et dans certains nœuds du scénario qui se résolvent un peu trop vite. Cela dit l’ensemble est un bijou très cohérent de l’esprit de Pratt, des aquarelles en couleur, quelques pensées humanistes illustrés et une magnifique aventure au sein d’un conflit historique en encre de chine. Tout est là, et il me faut vraiment me retenir pour ne pas mettre la note maximale ! A lire et posséder (pour les chanceux dont je fais partie).

13/05/2009 (modifier)