Auschwitz

Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 27 avis)

Auschwitz en bande dessinée. A noter que cette BD a recu le prix de l'Assemblée nationale du livre pour la jeunesse en 2001. Cliquez ici pour lire le discours de M. Raymond Forni, Président de l'Assemblée nationale.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Emmanuel Proust Éditions L'univers concentrationnaire nazi Nazisme et Shoah Racisme, fascisme

Quelque part en ex-Yougoslavie. Le vieux Kazik et sa femme se souviennent d'Auschwitz.. Croci nous offre ici une interprétation assez fidèle des témoignages de survivants des camps de concentration, recueuillis par lui-même. L'histoire n'a plus à être présentée, il s'agit là d'Histoire. L'auteur se contente de rapporter, il n'exprime pas d'opinion. L'histoire, parfois, se répète.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2000
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Auschwitz © Emmanuel Proust Éditions 2000
Les notes
Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 27 avis)
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30/04/2002 | ThePatrick
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L'avatar du posteur bamiléké

Cette série me semble plutôt destinée à un public assez jeune comme une porte d'entrée à la connaissance au génocide Juif. Les lecteurs de ma génération n'y apprendront pas grand-chose de plus, même si je ne connaissais pas l'épisode du camp des familles tchèques. Le récit est très fluide et s'attache aux principales étapes de l'horreur du camp : l'arrivée et la séparation des familles, la sélection immédiate des "plus faibles", la vie dans un baraquement et l'horreur d'une chambre à gaz. Le rythme est rapide, comme une réponse aux ordres inhumains des officiers SS qui empêchaient de penser. Bien que ce soit une fiction l'ensemble des faits proviennent de témoignages. C'est d'ailleurs cette rapidité dans la narration qui me taquine le plus. En effet, un roman de fiction documentaire issu du témoignage d'une victime (Primo Levi) ou d'un bourreau ("La mort est mon métier") donne le temps de s'approprier de façon plus marquée la lenteur du temps qui passe et des souffrances que ce temps porte. Si cet album ouvre une porte au devoir de mémoire pour un public nouveau c'est une bonne chose mais je trouverais dommage d'en rester là. Il en va de même pour le graphisme ; Croci choisit une ambiance intemporelle noyée dans une brume qui efface les détails. Cela limite l'action à un petit périmètre où la dureté et la diversité du travail n'est pas très approfondie. De même l'influence du climat n'est pas évoqué. Par contre j'ai aimé le choix des visages qui tendent tous à l'uniformité des victimes à cause des maladies, de l'angoisse, de la sous nutrition et de la fatigue. Mais il y a aussi une uniformité des bourreaux due à leur haine. Un ouvrage que je conseillerais aux collégiens pour une approche exacte mais rapide de la Shoah.

19/05/2024 (modifier)
Par Benjie
Note: 2/5
L'avatar du posteur Benjie

Il y a une froideur dans cet album qui vous glace le sang. Le sujet est connu mais en même temps, tellement difficile . Y pénétrer par la voix des témoins est une manière humaine d'aborder le sujet et à travers quelques personnages, on retrouve ici les scènes de la "vie" au camp ; la sélection, l'appel, le travail, les sévices, la nourriture... Le dessin de Pascal Croci est en parfait accord avec le sujet, il est dur, anguleux, gris . Les visages ont quelque chose d'irréel comme une sorte d'uniformité interchangeable dernière étape avant la déshumanisation complète. Est-ce une bd-documentaire ou l'auteur a-t-il extrapolé à partir des témoignages qu'il a recueillis ? Il semble que la question se pose puisque l'album a, de ce point de vue, reçu des critiques. Cet album a été largement diffusé auprès du public scolaire et de ce point de vue, l'objectif a été atteint.

23/10/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Difficile de dire l’indicible. Parler d’Auschwitz, tenter de reconstituer ce sommet de l’horreur peut paraitre vain et/ou moralement discutable. Mais se taire est pire. Tout est donc dans l’approche, le dosage. Croci réussit je pense son pari, en évitant tout esthétisme. Et pourtant, disant cela, j’ajoute que j’ai bien aimé son dessin, et son choix de colorisation, jouant sur les nuances de gris, comme si l’ensemble des cases étaient recouvertes d’une couche de cendres. Et du coup, mettant justement en avant l’extermination, au détriment de tout le reste, eh bien force est de constater que l’intrigue pèche par son manque de profondeur. L’histoire s’efface au profit de l’Histoire. Une frustration pour le lecteur, sans doute. Mais j’ai eu la même réflexion lorsque j’ai rencontré des rescapés des camps : on est bouleversé par leur récit, par une situation qui dépasse l’entendement, mais on peine à trouver du liant dans la succession d’anecdotes, tant on est focalisé sur une horreur « générale » quelque peu anesthésiante dès lors qu’on la regarde de l’extérieur. A lire comme une piqure de rappel, pour ne pas oublier ce que des Hommes ont fait à d’autres humains. Mais ne pas attendre d’histoire et un scénario bien ficelés. Pouvait-il en être autrement ?

27/02/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Sujet difficile, mais cet album est là pour ne pas oublier l'horreur de la Shoah. L'histoire du camp d'Auschwitz juste avant sa libération par les Russes. Pas évident "d'évaluer" cet œuvre. Pascal Croci raconte le quotidien du camp, avec toutes les monstruosités faites par les nazis. Ce n'est pas larmoyant, mais le récit manque d'épaisseur. Le dessin de Croci, soit on aime, soit on déteste. J'adore. Il a choisi toutes les nuances de gris, cela "colle" parfaitement au récit. A lire pour ne pas oublier.

03/08/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Superbe travail ! Attention que l'on ne s'y trompe pas, le terme de superbe est compliqué à utiliser quand il s'agit de ce type d'histoire mais je l'emploie en pensant au travail de recherche de Pascal Croci et à son dessin qui rend compte de toute l'horreur de la vie des camps de concentration. Le noir et blanc est sublime et le dessin des visages arrive à exprimer toute la souffrance vécue par les détenus. A ce titre certains avis regrettaient que toutes les expressions se ressemblent et qu'il était par conséquent difficile de reconnaitre les protagonistes, pour moi cela est plutôt un plus. En effet dans cette lutte quotidienne pour la survie il n'est pas étonnant que les personnalités et sans doute les visages se confondent. De même d'autres post trouvent le raccourci douteux avec les évènements survenus en ex Yougoslavie. Je les invite à se replonger dans certains témoignages de l'époque qui les éclairera sur les motivations de certains des belligérants !! A mon sens voilà typiquement le genre d’œuvre qui devrait être obligatoirement inscrite au programme des écoles.

28/02/2015 (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Ce one shot a été fait dans le seul but de sensibiliser les nouvelles générations au devoir de mémoire . En effet on ne peut pas dire que l'on a lu cette bd dans le but de prendre du plaisir, car lire un récit montrant l'horreur qu'ont connu les déportés dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau n'est pas ce que l'on fait de mieux pour passer du bon temps. C'est évident que cet ouvrage a été réalisé pour que l'on n'oublie pas cette partie de l'histoire et les millions de victimes du nazisme. L'auteur a fait de son mieux pour nous montrer le quotidien du plus connu des camps d'extermination et malheureusement il a réussi à nous montrer à quel point celui-ci pouvait être atroce , horrible et je pourrais encore utiliser de nombreux synonymes. L'œuvre de Pascal Croci nous fait suivre l'histoire d'un couple de Yougoslaves qui a survécu à l'enfer d'Auschwitz .Il nous montre surtout ce qu'a enduré celui-ci , ainsi que de biens d'autres atrocités qui ont été subies par les déportés ayant transité par ce camp. On ne se régale pas durant notre lecture mais on apprend surtout que le but des déportés était seulement de survivre jour après jour . A mon avis cette BD est avant tout un documentaire sur le camp d'Auschwitz. D'ailleurs l'auteur s'est inspiré de témoignages de survivants pour mêler la fiction à la réalité . A la fin de l'album on trouve un dossier très intéressant expliquant la genèse de cet album ainsi que les correspondances avec certains témoins. Le dessin est particulier mais quand même très réussi. Le noir et blanc ne fait que renforcer l'horreur que nous procure la plupart des pages de ce récit. Ce style de dessin est utilisé dans le seul but de choquer bien sûr mais aussi pour nous montrer qu'il n'y avait rien de beau dans cet endroit maudit . Car malheureusement je n'ai pas trouvé ce dessin beau mais plutôt dur , grave et en parfait accord avec le récit. Alors effectivement cet album aurait pu être mieux car il est vrai que l'histoire est secondaire et que le but principal de Pascal Croci est de choquer le lecteur par l'horrible réalité historique. Mais je conseille quand même de le lire car il a réussi à me faire comprendre ce qu'était l'enfer et qu'on l'appelait aussi Auschwitz.

12/11/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai bien aimé le dessin et j'ai trouvé le noir et blanc sublime. Il y a des cases qui sont vraiment belles et la seule chose que je reproche est que les personnages masculins ont tous la même tête et c'est un peu difficile de les différencier. Le scénario n'est pas mauvais, mais je ne l'ai pas trouvé captivant. Ce n'est pas mauvais, mais je n'ai pas eu l'impression la plupart du temps que je lisais une histoire. C'est plus une suite de scènes qui se passent à Auschwitz. Il faut dire que c'est apparemment un mélange de plusieurs témoignages. Aussi, je n'ai pas trop compris la fin.

23/09/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

De cet ouvrage à la couverture prometteuse et à la présentation soignée, notamment en ce qui concerne la qualité du papier, j’ai préféré l’interview de l’auteur en postface... Ca n’a donc pas pris avec moi. En effet, c’est seulement en lisant ces dernières pages que j’ai compris ce que je venais de lire! Le projet était louable, mais dieu que c’est mal raconté ! Ce n’est pas clair du tout, les transitions sont ratées, beaucoup trop abruptes, on passe trop souvent du coq à l’âne. Pour rajouter à cette confusion, TOUS les visages sont identiques, ce qui rend la distinction des différents personnages hautement complexe. Mais quand je dis tous, c’est tous ! Hommes, femmes, nazis, juifs, vieux, jeunes : toujours le même visage anguleux, émacié, aux grands yeux poissonneux, au regard malade. Ce trait caricatural aurait gagné à être distillé au compte-gouttes, et non omniprésent. J’ai également repéré des faits étonnants dans cette histoire, des choses qui m’ont dérangé, que je n’ai pas trouvées crédibles. J’ai été d’autant plus étonné lorsque j’ai vu dans la postface que l’auteur s’était fait aider de rescapés d’Auschwitz pour élaborer cet ouvrage. Entre autres : - un juif prisonnier qui arrive très facilement à se procurer un document officiel de l’administration du camp prouvant que les arrivants de Theresienstadt allaient être exécutés (ben oui, rien de plus facile que de voler un document officiel au milieu des SS), - lorsque deux prisonniers s’occupent d’un troisième gravement blessé, l’un demande s’il faut appeler le médecin (je ne pense pas qu'un médecin digne de ce nom était préposé à s’occuper des prisonniers juifs...), - enfin, à la fin, pour parler de la petite Ann qui a le typhus, une prisonnière déclare : « c’est sûrement une gastro » (cette réflexion m’est apparue comme légèrement anachronique...). L’apport des rescapés des camps dans la construction de cette BD explique d’ailleurs, à mon humble avis, pourquoi ce récit apparaît si saccadé : on dirait plus une juxtaposition d’anecdotes issues des camps qu'une vraie histoire propre et originale. Cette mise en images d’une histoire fictive est donc pour moi un échec. Il est vrai que je suis exigeant sur ce sujet tant il a été traité, tant il a marqué l’humanité de son empreinte sanglante. Je suis de plus un peu dubitatif lorsque l’éditeur qualifie à plusieurs reprises cet album comme étant la première BD réaliste sur la Shoah... (201)

04/03/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Gargantoine

Il ne ressort pas grand chose de cette BD. Concernant le dessin, je ne suis pas un grand fan, mais il se prête bien au récit. Côté scénario, l'auteur se focalise sur un très court moment de l'histoire d'Auschwitz, alors que le sujet est bien plus complexe que ce qui est présenté dans cette oeuvre. On ne peut pas parler d'un sujet aussi dramatique sans le replacer un minimum dans le contexte historique. A part montrer des scènes de violence et d'horreur sans explications, cette BD est malheureusement "vide d'Histoire". Et c'est bien dommage, le sujet méritait mieux.

17/11/2010 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Avec un thème pareil, il est difficile de ne pas être sensible à cette œuvre. Pourtant, techniquement, je suis loin de la trouver parfaite. En cause : principalement, la narration. Plusieurs séquences (dont celle mettant en scène Nosferatu) n’ont été totalement compréhensibles à mes yeux qu’après que j’ai lu l’interview de l’auteur, disponible en fin d’album. D’autre part, les propos tenus par les différents acteurs sonnent souvent faux. Trop académiques, trop cérémonieux, trop philosophiques, ils ne correspondent pas à l’idée que je me fais des échanges verbaux imaginables en de telles circonstances. L’auteur avoue d’ailleurs dans son interview qu’à l’une ou l’autre occasion, c’est lui qui parle et non ses personnages. Et bien, je suis désolé, cela se sent et sonne faux. Au niveau du dessin, j’ai bien aimé l’ensemble. Les prisonniers ont des têtes effrayantes, des corps squelettiques, des yeux exorbités. C’est conforme à l’idée que je me fais, effrayant et très efficace (les images de chambre à gaz et de charnier sont éprouvantes à regarder). Je regrette certains choix qui ont vu l’auteur privilégier le rendu esthétique à la véracité historique, mais ces choix portent sur des détails mineurs (couvre-chef des soldats allemands et des prisonniers juifs) et ne choquent donc pas durant la lecture (je n’en aurais rien su si l’auteur n’en avait parlé dans son interview). Je reste donc un peu sur ma faim. Le graphisme m’a choqué (ce qui est positif, dans le cas présent) mais le récit en lui-même ne m’a pas ému car je l’ai trouvé trop intellectualisé. Pas mal, sans plus.

26/04/2010 (modifier)