La Nostalgie de Dieu
Qu’on se le dise, Dieu est humour !
BD minimaliste Dieu(x) sur Terre Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2009 Spiritualité et religion
Ces dialogues entre un suicidaire et le tout puissant himself en sont la preuve. Face à un Dieu sarcastique, je m’enfoutiste, et impitoyablement lucide, notre héros est confronté à ses angoisses existentielles, à ses doutes et à de nombreux tabous. Le trait simple et épuré vient souligner l’absurdité des propos et des situations, et l’élégance de l’ensemble évite de trébucher dans la trivialité gratuite. Dans une société engluée dans le consensus mou et le religieusement correct, où la laïcité est bousculée voire remise en question au quotidien, l’humour au vitriol de Marc Dubuisson titille notre esprit critique et convoque les agitateurs publics qu’étaient le professeur Choron ou Pierre Desproges.
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Date de parution | 24 Janvier 2009 |
Statut histoire | Strips - gags (le 3e tome est dispo dans l'intégrale uniquement) 3 tomes parus |
Les avis
Les éditions Lapin ont eu la bonne idée de rééditer l’intégrale de cette série (les trois albums dont un inédit, plus quelques bonus, comme des flyers ou affiches liés à l’adaptation au théâtre de « La Nostalgie »). Le premier album, « La nostalgie de Dieu » raconte la rencontre, et les dialogues, entre un homme au bout du rouleau, désespéré et suicidaire, et Dieu donc. Dans le deuxième album, « Le complexe de Dieu », Dieu s’allonge sur un divan pour une psychanalyse haute en couleur. Le dernier tome – inédit en album, « Le retour de Dieu », voit Dieu recruter un nouveau prophète, et tenter avec lui de réécrire les textes fondateurs et redéfinir les fondamentaux d’une religion, en préparant ce qui ressemble à une campagne de communication foireuse. Le dessin est minimaliste. Dieu – comme il se doit, est toujours invisible : seul apparaît donc un bonhomme dans un style très « enfantin » (successivement donc suicidaire, psy ou prophète), dans différentes postures répétitives. Marc Dubuisson réussit tout de même l’exploit de rendre très expressive cette esquisse de bonhomme, ses postures et réactions face aux saillies divines étant souvent franchement drôles. Quasiment pas de décor autour (il est minimaliste et immuable dans les cases de chacun des trois albums), tout se joue donc dans les dialogues, le plus souvent réussis. En effet, Marc Dubuisson introduit ici un dieu iconoclaste, désabusé, cynique, finalement très peu divin ! C’est inégal, certes, mais beaucoup de répliques – accompagnées des réactions du bonhomme, font mouche. J'ai très souvent souri, et plusieurs fois franchement rigolé. Je trouve les deux derniers opus mieux réussis que le premier (même s’il y a de bonnes idées dans celui-ci). Ma note réelle serait 3,5/5, mais mon athéisme forcené me fait l’arrondir à quatre étoiles. A noter que Marc Dubuisson a commis chez les mêmes éditions Lapin « Les Grands moments de solitude de Michaël Guérin », dans un style graphique très proche, jouant sur les mimiques minimalistes et les silences gênés du personnage principal pour agiter nos zygomatiques.
Il faut avouer, le graphisme est à l'extrême simplification, le bonhomme bâton que tout le monde peut dessiner. Et le tout en noir et blanc, sur plus de deux cent pages. Sans compter certaines planches en trois cases (avec décors minimalistes évidemment) et même avec seulement deux cases. Je ne vous dis pas, l'auteur ne va pas avoir sa statue pour contribution aux arts graphiques. Et pourtant, ce dessin simpliste suffit à comprendre, usant de très peu de choses pour qu'on comprenne les expressions des personnages. Déjà, c'est pas mal, et c'est suffisant. Mais l'histoire .... Honnêtement, les trois tomes vont crescendo. Le premier est sympathique et m'a provoqué quelques sourires, accompagnés d'un ou deux rire. Le second m'a vraiment fait rire et le troisième est selon moi hilarant. Le concept de Dieu qui parle à un humain de tout ce qui ne va pas, ça s'est déjà vu, mais là, Dieu est d'une mauvaise foi et d'une stupidité aberrante. Sans parler de son idée d'aller voir un psy, qui est extraordinaire dans les dialogues. Et quant à reprendre un prophète, je n'en parle même pas, c'est excellent. Refonder la religion rapidement, quel délice. J'ai adoré l'humour de cette BD, la façon dont les personnages dialoguaient, et surtout les réponses de Dieu, qui sont parfaites. J'aurais presque tendance à croire que le dieu de l'Ancien Testament serait comme ça, aussi cynique et désabusé. Sans même parler de son penchant pour le calembour. Bref, pour un graphisme minimaliste, la BD s'en sort très bien et me fait encore rire plus d'une fois quand je la lis. Pour moi, c'est une réussite totale.
Oui, les dessins ne sont pas élaborés. Et alors ? Ce qui importe ici, c'est la qualité des échanges vifs et concis entre l'homme et Dieu. L’intérêt de cette histoire réside dans cet astucieux mélange de vannes qui s’enchaînent sans répit et de réflexions pertinentes sur la vie, le monde et l’homme. Parce que "La nostalgie de Dieu", ce n’est pas seulement drôle, c’est intelligent et chaque réplique fait mouche. A travers le dialogue entre un homme et Dieu, l’on découvre ainsi des réflexions et certaines réponses aux questions que l’on pourrait poser si nous étions face à Dieu. Autant dire que le point de vue de l’auteur est assez inattendu. Ce qui rend cette histoire unique et savoureuse. La bande dessinée vient d'être adaptée au théâtre et se joue en ce moment à Paris, jusqu'au 15 septembre, à la comédie Contrescarpe.
Rhââ lovely ! Ah Dieu quel vilain garçon ! Et ici il mérite bien sa majuscule ! Sadique, logique, drôle, parfois grossier, ayant réponse à tout et de la répartie à revendre. Marc Dubuisson nous offre un dialogue inoubliable entre un petit être, candidat au suicide, qui décide d'appeler Dieu avant de franchir le pas... Et ô miracle ! Celui-ci lui répond. Voilà bien un gentil Dieu qui prend le temps de répondre à toutes les questions spirituelles et théologiques que se pose ce petit bonhomme. Ce ne sont évidemment pas les réponses qu'il attendait, misérable petite créature, crédule, candide, innocente ! L'auteur nous démonte pièce par pièce toutes les croyances religieuses avec brio et intelligence, sans jamais se montrer insultant. Je dirais même plus, en gardant bien les pieds sur terre… mais il a certainement dû causer avec Monseigneur, il en parle tellement bien. Le seul petit bémol est dans le graphisme. Certes il est bien trouvé, avec son petit personnage tout simple fait de trois traits de crayon, qui se révèle très expressif avec juste quelques gestes et quelques regards. Mais au fil des pages il devient un peu lassant, j'ai presque arrêté de le regarder, me contentant de lire les savoureuses répliques. J'aurais préféré un dessin un peu plus élaboré, comme sur la fin de l'album où il est assis dans un fauteuil, avec un petit décor autour de lui et des poses un peu plus variées. Voilà ce qui manque à cet album pour être culte. Si vous êtes athée ne passez pas à côté de cette lecture, je dirai même qu'elle est indispensable. Si vous êtes croyant vous êtes prié de ne pas la brûler. Diantre !
Avis sur le tome 1 Le graphisme simpliste centre le débat sur le texte, en effet vous n’aurez aucun intérêt pictural à la lecture, il n’y a que des phylactères et un bonhomme dessiné avec 5 traits un rond et des points pour les yeux. Petit bonhomme assez flou d’ailleurs, de nombreuses fois il apparaît dans exactement la même configuration au cours des cases, seule la position des yeux changeant. Il ne faut rien attendre du dessin. Côté scénario, quelques chouettes répliques bien iconoclastes, irrévérencieuses et percutantes viennent s’immiscer dans une grande soupe fade générale. Ce qui pourrait être une réflexion sur la notion de Dieu se révèle une jolie farce. En effet le Dieu présenté par Dubuisson n’est rien d'autre qu’un miroir sur une espèce humaine bien faible. Hormis les attaques gratuites contre le Dieu chrétien (exclusivement celui-là par ailleurs) nous voyons le Dieu tel que Dubuisson nous le présente dans sa propre conception. De fait les rôles s’inversent et l’homme désespéré du récit essaye de trouver des repères sur-humains rassurants dans une conscience visiblement très humaine. La situation est cocasse et sur quelques planches tient la route, mais la situation devient bien trop redondante pour être intéressante. On ne fait ici qu’enfoncer des portes ouvertes et l’on est bien loin de la réflexion sur Dieu. Préférez milles fois Dieu en personne sur le sujet. Le miroir déformant de ce Dieu me paraît une vaste truanderie d’un individu voulant le tuer et lui faisant endosser des traits humains pour mieux y parvenir. Pour reprendre l’un des rares bons moments de l’album, je n’ai rien contre la malfaçon, mais je ne peux pas supporter les faussaires. Or Dubuisson me semble faussaire dans sa représentation de Dieu construite pour mieux la détruire sans références d’aucune croyance. De fait il est d’autant plus facile de démonter l’icône d’une notion grammaticale que l’on en a extrait toute la moëlle. Le tome 2 nous promet une séance de psy pour Dieu… Quel programme, l’auteur ne se rend-il donc pas compte que c’est l’homme qu’il démolit et non la notion de Dieu ?
Trouvée par hasard dans une librairie un peu perdue du fin fond de la France, « La Nostalgie de Dieu » est une bd humoristique qui m’a moyennement convaincue… L’idée est pourtant drôle et assez peu répandue dans la bd : le lecteur est invité à suivre la conversation entre un homme et Dieu en personne ! Le premier tome de « La Nostalgie de Dieu » commence par une séquence où l’on voir un pauvre gus au bord d’un précipite qui veut se suicider et qui se lamente auprès de Dieu… Ce dernier fera son « apparition » par un « Ta gueule ! » : l’ambiance est donnée ! Le deuxième tome met en scène un psy qui dialogue avec notre « père éternel ». A chaque tome son propre décor : le bord d’un précipite pour le premier et une salle de psy pour le deuxième, point barre ! En fait, le dessin est centralisé par les expressions bien rendues de l’homme. A la longue, même si ce type d’arrière plan se suffit pour cette bd, ça m’a lassé ! J’aurais aimé par exemple qu’il change à chaque chapitre (Eh oui, cette série est décomposée en plusieurs parties). Bon, parlons un peu des dialogues puisque cette bd est essentiellement basée dessus ! Ils me sont apparus heureusement bons. En tout cas, ils feront certainement réagir les croyants puisqu’apparemment l’auteur « casse » –à mon avis- les intégristes de tous bords et tous ceux qui pensent avoir acquis la « méthode » pour entrer au paradis. N’allez pas croire que Marc Dubuisson le fait gratuitement puisque ses dialogues m’ont semblés pertinents et pleins d’humour. Cependant, je dois reconnaître que je me suis lassé de cet échange entre ce personnage et Dieu au bout du deuxième tome, j’ai eu l’impression que Marc Dubuisson commençait à tourner en rond et ne savait pas quoi rajouter d’autres dans sa diatribe sur les religions. Du coup, je ne pense pas que je lirai le prochain album de cette série. A noter que cette bd est tirée du blog de Marc Dubuisson et qu’il est encore possible d’y lire quelques planches de « La Nostalgie de Dieu ». Je vous recommande la lecture du premier tome de « La Nostagie de Dieu » car les dialogues sont franchement marrants et pertinents. Pour le feuilletage du deuxième album, à vous de voir… personnellement, je ne serai pas impatient de découvrir le prochain tome car j’ai l’impression que Marc Dubuisson en a assez dit sur Dieu.
J'ai trouvé amusants ces deux albums. Mais l'absence d'un véritable dessin au sens où cela me plait m'empêche d'y voir des bandes dessinées au sens strict me donnant envie d'en conseiller l'achat. En effet, côté dessin, c'est franchement minimaliste. Un décor simple, plus complexe dans le second tome que dans le premier mais tout aussi figé. Un unique dessin qu'on retrouve à toutes les cases. Seul y évolue le personnage principal, un petit bonhomme en bâtonnet, où la maîtrise technique du trait n'apparait que dans le rendu des expressions en quelques ronds et quelques postures. Ajouté à cela un noir et blanc et un trait charbonneux qui n'est pas pour me séduire, bref, ce n'est vraiment pas le dessin qui me plaira ici. Par contre, les dialogues sont bons. Heureusement puisque cette série n'est finalement composées que de dialogues. Les phrases font mouche, elles sont souvent drôles. Le concept divin et le rapport entre Dieu et l'Humanité sont abordés avec intelligence pour des conversations qui ne manquent ni d'humour ni de pertinence. Mais ce type de texte aurait finalement très bien pu se passer du média bande dessinée. Le dessin n'y apporte presque rien, si ce n'est à quelques rares exceptions près au fil des pages. Du coup, payer 16 euros pour ce type d'album, ça me reste un peu en travers de la gorge.
Alors que dire sur cet ouvrage qui rate de peu le "Culte!"... Une perle d'humour où un suicidaire se met à discuter avec Dieu de grands sujets de société comme la contraception, l'abstinence, les guerres... Et où les réponses fusent à la même vitesse que les questions. C'est sûr il s'agit d'un humour noir, suffit de lire la quatrième de couverture pour comprendre de suite à quoi on a à faire... Mais même les croyants devraient le lire pour voir leur religion et celles des autres de façon différente, car cela amène à se poser des questions sur pas mal de choses... Alors un roman graphique qui fait rire et réfléchir (selon moi) à travers ces cases de pur bonheur... Et bah bravo monsieur Dubuisson... Ed'
Marc Dubuisson nous sert une oeuvre humoristique irrévérencieuse à souhait. Plutôt dérangé par le côté "rebelle je m'en foutiste" au début du livre, je me suis vite laissé porté par la répartie divine des personnages et la critique acerbe de la religion et de la société, cette dernière intervenant dans une moindre mesure, le livre étant naturellement axé autour de la religion. Marc Dubuisson définit d'ailleurs la religion comme étant le culte d'une entité illusoire (pour lui du moins) inventé par l'homme pour un groupe d'homme. Bref les religions se voient là assenées un coup de bâton monumental, ne serait-ce que par la tournure en ridicule de notre Dieu unique et tout puissant. J'oppose cependant un petit bémol concernant l'animosité de Dieu envers les hommes. La critique de la religion est bien fondée, juste et sans trop d'excès ; la tournure de Dieu en "quelqu'un" de notoirement mauvais selon les valeurs humaines est inadapté car Dieu est censé être supérieur à l'homme (voilà pour ma métaphysique). Ce qui m'a dérangé est l'effet de bord de la critique du dieu chrétien : comme on ne sait pas qui est réellement Dieu (voir morale finale) on peut se dire que l'entité-Dieu est un crevard de la pire espèce. Ma conception de l'entité-Dieu en tant que païen est tout autre. C'est dommage que Marc Dubuisson n'ait pas laissé de porte ouverte à ce sujet (surtout qu'on n'a aucune certitude, une absence de preuve n'étant pas la preuve d'une non-existence). Bref, l'amalgame est facile : en niant l'existence d'un dieu unique aux multiples facettes, l'auteur ferme la porte à l'existence d'un dieu païen. Au final, ne serait-ce que pour les répliques divines (mais profanes), j'en conseillerais la lecture. Si l'on ajoute en plus la critique (certes loin d'être très élaborée mais toujours juste) des religions, on en arrive à une oeuvre pertinente et très plaisante à parcourir.
Au début de la lecture j'ai beaucoup accroché sur cet humour un peu noir, un peu sensible, un peu vrai; une jolie confrontation avec Dieu qui fait sourire ! Le graphisme est simple mais réfléchi. On se prend vite au jeu de ce petit personnage qui se pose tant de questions. Je regrette juste de m'être lassée vers la fin. J'ai eu l'impression que l'auteur ne savait plus comment tourner les choses... mais il ne s'agit que de quelques pages et je reste tout de même ravie de le voir dans ma bibliothèque ! A essayer !
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