Le Tournoi Maudit
Un conte sur la chevalerie.
BD régionale Institut Saint-Luc, Liège Les petits éditeurs indépendants Wallonie
Un château fort... à son sommet un vieil homme regarde deux hommes se battre, il se demande les raisons de cet affrontement et descend de sa tour pour les voir...
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Date de parution | Juin 1998 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Petit album (21 pages pour l'histoire principale, augmenté de 7 pages d'un carnet de voyage illustré) sans prétentions édité par les éditions du musée et destiné à enrichir la visite du site historique de Comblain-au-Pont (un petit village situé dans un écrin de verdure au coeur de la vallée de l'Ourthe), vendu pour la modique somme de 2,50 €, « Le Tournoi Maudit » n'en est pas pour autant dénué de qualités. Certes, la légende illustrée n'est en rien exceptionnelle d'originalité. Certes, le mode narratif n'évite pas le cliché du vieux conteur énigmatique. Certes, le manque de matière rend la lecture du présent opus très rapide. Certes, le dessin, malgré une colorisation très chaude, se révèle bien souvent maladroit. Certes, bien des visages sont tout simplement moches. Mais ! Les sept pages d'illustrations présentées en fin d'album, prétendument dues au talent d'un paysagiste norvégien de la fin du XIXème siècle, justifient à elles seules le maigre investissement demandé. Servant de support à un tout aussi prétendu carnet de voyage du-dit paysagiste, elles valent franchement le coup d'oeil. La mélancolie de son trait, sa maîtrise de la suggestion et la pertinence des teintes choisies m'ont séduit. Malheureusement, je n'ai pu vérifier l'existence du personnage, mais son carnet de route est teinté d'un fantastique désuet tout à fait typique de l'époque. Le vocabulaire employé est toutefois trop actuel pour me convaincre, et je pense le personnage issu de l'imagination de David Caryn (Gustave Kittelsen serait alors un nom issu de la contraction de celui de deux illustrateurs célèbres de la fin du XIXème, à savoir Gustave Doré et Théodore Kittelsen). Si cette intuition devait s'avérer exacte, je ne peux que regretter que l'auteur se soit limité à atteindre cette qualité que dans les dernières pages du récit, tant celle-ci est diablement séduisante. Dispensable, mais quelques illustrations valent vraiment le coup d'oeil.
Ayant beaucoup aimé le style graphique de David Caryn dans Alzeor Mondraggo, je me suis lancée à la recherche d'autres productions de cet auteur et suis tombée sur cette petite histoire. Voici donc un tout petit conte composé uniquement de 15 planches. On y trouve aussi un témoignage du peintre Gustave Kittelsen, assez intéressant et qui donne du poids à l'ensemble. Le dessin y est chaleureux avec de très belles couleurs directes et des visages très expressifs. Les décors sont assez dépouillés, de ce fait on a l'impression de voir une pièce de théâtre. Ce sont donc les personnages qui sont tout d'abord mis en valeur. C'est une histoire de famille, de châteaux forts et de preux chevaliers, une histoire assez conventionnelle mais qui a une certaine âme, un petit je-ne-sais-quoi d'envoûtant. De cette histoire apparaîtront des fantômes vaporeux qui apparaissent au gré de leurs envies, et dont Kittlelsen nous fourni son témoignage.
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