Amours fragiles
2002 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée (tome 1). Diagonale 2016 : prix de la meilleure série. Les premiers pas amoureux d’un jeune Allemand, avec en toile de fond l’arrivée au pouvoir du brave Adolf.
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Allemagne Casterman : Un monde La Résistance Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Prix Diagonale/Victor-Rossel Prix oecuménique [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest
En zone libre, en 42, Martin, un officier allemand amant d’une femme mariée à un Français, se prend à songer à sa jeunesse, pas si lointaine… Il se revoit en train de faire la connaissance de Katarina, de vivre, bon amateur de littérature qu’il est, au milieu de ses amis étudiants, dont il partage, plus ou moins maladroitement puisqu’il paraît plutôt solitaire, la vie mondaine, à défaut des idées politiques… Hélas, Katarina semble plutôt s’intéresser à un autre jeune homme, tandis qu’Anna commence à faire les yeux doux à Martin. Mais le jeune homme, épris, ne parvient pas à s’intéresser à celle-ci ; et la manège va s’accélérer avec l’arrivée de Hitler au pouvoir, la présence de plus en plus insistante des S.A. dans les rues, et la découverte que Katarina, qui finalement se rapprochera de Martin, est juive…
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Date de parution | 22 Septembre 1997 |
Statut histoire | Série terminée 9 tomes parus |
Les avis
Amours fragiles retrace l’histoire sentimentale d’un jeune homme timide dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres avec la montée du nazisme et de ses insidieuses privations progressives des libertés. J'ai beaucoup aimé le premier tome dont l'action se passe en 1933 au moment même de l'accession d'Hitler à la chancellerie. Le propos politique est d'ailleurs fort bien amené. Il y a des scènes traitées avec une grande finesse et objectivité bien que située dans une période parmi les plus sombres de l’histoire contemporaine. Cependant, j’ai eu un peu de mal à reconnaître certains personnages d’une case à l’autre car ils se ressemblent étrangement. Le second tome nous emmène à Paris en 1939 peu avant l'entrée en guerre. On fait la connaissance de nouveaux personnages qui se sont exilés d'Allemagne. On se dit également que notre héros reste un éternel étudiant alors que 5 ans ont passé depuis. Il faut reconnaître que ce tome est un cran en-dessous du premier qui nous avait tant séduits. Le troisième tome confirme tout le bien que je pense de cette série indispensable ! Le trait graphique va en s'améliorant. La puissance émotionnelle du récit également ! Il y a un véritable nouveau souffle sur cette série. Le parti pris des auteurs est celui de se concentrer non plus sur notre héros Martin et son amoureuse Katarina mais sur un personnage secondaire du second tome avec un retour en Allemagne alors que la guerre fait rage. Il s'agit surtout de montrer la résistance des allemands à l'intérieur face à ce régime dictatorial. Le quatrième tome voit l'action se situer dans la France occupée qui va suivre la même politique d'oppression vis à vis des populations d'origine juive. J'aurais juste un gros bémol pour indiquer que je n'aime pas que dans une bulle de dialogue, il y ait des mots qui soit trancher à la ligne d'après comme coupé en deux (ex: vend-re). Ce n'est pas très beau esthétiquement. J'ai même été choqué par le procédé digne d'amateurisme car il y a franchement de quoi mieux faire. Par ailleurs, ce tome se situe chronologiquement avant les faits se produisant dans le volume précédent. On a de quoi se perdre un peu d'autant que dès le premier volume, il y avait des sauts en avant dans l'histoire. Le cinquième tome traite entièrement de la résistance en France durant l'année 1943. On voit mal ce que Katarina, une allemande d'origine vient faire là d'autant qu'elle a été introduite par un homme qu'elle n'aimait pas. Ce n'est pas très crédible. L'action paraît confuse à de nombreux moments d'autant que certains personnages ont des noms de code. Bref, on s'y perd véritablement. La saga perd un peu de sa fraîcheur pour coller totalement à l'Histoire. On aurait aimé suivre les aventures plus personnelles de notre couple vedette. Le sixième tome sera sans doute celui de la maturité pour notre héros Martin Mahner qui découvre les exactions commises par la Wehrmacht en Russie. L'armée rouge progresse dans sa reconquête des terres ukréniennes et les nazis reculent. On est en 1943 c'est à dire au tournant de la Seconde Guerre Mondiale. Bref, il y a une prise de conscience et l'on sent que le passage à l'acte c'est à dire dans la résistence n'est pas loin. Par contre, les amours sont oubliés car c'est la guerre. J'aime toujours autant cette saga dont chaque épisode est particulièrement soigné. Maintenant, cette romance des amours un peu réfréné entre Martin et Katarina pourra faire fuir les lecteurs qui exigent un peu plus de passion. Le titre est pourtant évocateur : ces amours là sont fragiles ! On suit cette série plutôt pour la fresque historique et son côté chronique sociale. L’authenticité du propos fait que le lecteur est totalement submergé dans cette période de l’histoire qu’il peut ainsi mieux comprendre sans l’avoir vécu. C’est quand même extraordinaire qu’une bd puisse arriver à ce résultat. Il faut dire que l’auteur mène un travail de longue haleine et qu’il se passe quelquefois 5 ans entre deux tomes. La chronique historique se double d’un regard sociologique et psychologique d’une très belle maturité. Amours fragiles est d’un rare raffinement que certains amateurs d’histoire apprécieront autant que moi. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4/5
Voilà une série que j’ai commencée grâce aux avis ci dessous, comme beaucoup je n’etais pas particulièrement attiré par le dessin. Finalement après m’être lancé, je ne suis absolument pas déçu. On se laisse très facilement transporter par le récit de ces différents personnages qui se croisent et se recroisent avec comme toile de fond, pour le début de la saga, les années 30 et la monté du nazisme. J’affectionne tout particulièrement les récits historiques parsemés de romances, et, il faut le dire avec cette série j’ai été plus que servi. La trame de fond est très instructive, relativement différente des histoires traitant du nazisme et de la seconde guerre mondiale ; tout simplement parce que ce récit commence en aval. Nous assistons donc à la monté du fanatisme, des explications nous sont même proposées pour essayer de comprendre comment les gens ont pu se laisser embarquer là dedans. De plus suivre cette frénésie remplie de fureur, de différents points de vue est vraiment une bonne chose, allemand, français, juif, tous sont réunis, les amours se font et se défont. Les amours car oui, finalement comme le titre l’indique, sont nombreux, et pas cucul pour un sou. Nous suivons donc plusieurs histoires sur plusieurs années ce qui évite quelque peu les clichés et permet de relativiser les passades amoureuses, moins intéressantes, voire légèrement fades… (16/20)
Une jolie BD, qui sort un peu des sentiers battus. Alors bien sûr, une histoire d'amour à l'époque nazie, il y en a eu énormément, et on en trouve quelques-unes en bande dessinée, évidemment. Tiens, je citerai 1945, par exemple. Mais ce qui fait la force d'"Amours fragiles", c'est l'intensité des personnages, l'étrange facilité du lecteur pour s'identifier à eux. Pourtant l'histoire est illustrée par un dessin très ligne claire, sans réel génie, mais avec beaucoup de maîtrise. Il est d'ailleurs à noter que le dessin de Beuriot a beaucoup évolué entre les deux tomes. Il en ressort encore plus lisible, et le plaisir de lecture est augmenté dans le second tome. Mais malgré toutes ces qualités, "Amours fragiles" n'a pas pour moi, du moins pour l'heure, l'étoffe d'un chef-d'oeuvre. J'ai trouvé ça plaisant, bien raconté, assez prenant. Mais ça ne m'a pas pris aux tripes. C'est pourquoi ma note est un peu en deçà de celles de mes camarades, se rapprochant plutôt d'un 3,5/5.
Jusqu’à ce jour, deux tomes ont été édités. Le premier album est, à mon avis, plus accrocheur que le deuxième… voici mes avis tome par tome : Avis sur le premier tome « Amours fragiles T1 » : Cet album conte la vie d’un jeune homme allemand, Martin, et de son entourage avant l’avènement de la seconde guerre mondiale. Le gros intérêt de cette BD est de nous emmener dans l’Allemagne d’entre guerres et nous faire participer à la fulgurante montée du nazisme. Le scénario est essentiellement basé sur le changement lent mais durable de la mentalité des principaux personnages selon les évènements ou les lois qui ont été imposés par les nazis. Martin est le personnage principal de l’histoire, c’est un homme timide et qui n’ose pas avouer son amour à Katarina, une jeune voisine qui vient de s’installer avec ses parents en face de chez lui. C’est aussi à travers son regard que le lecteur suivra l’évolution de son entourage et de l’Allemagne traumatisée par la défaite, le chômage galopant et la mésentente des partis politiques. Face à ces problèmes, le parti national-socialiste semble être aux yeux d’une grande partie de la population le seul groupe politique pouvant relever le pays et leur promettre une vie meilleure. J’ai ainsi été littéralement accroché à cette histoire, intéressé par la vie de Martin et par tout ce qui l’entoure. La scène du chat et la séquence finale sur les parents de Katarina me sont apparues très émouvantes, je salue le talent du scénariste qui a évité de mettre en scène des tueries, ces séquences citées en exemple suffisent à elles-seules de démontrer les méfaits du nazisme. J’ai été particulièrement touché par la façon dont les victimes de ce régime étaient pratiquement privées du jour au lendemain de dignité, de reconnaissance, de considération de la majorité d’un peuple. Et dire tout ceci a été voulu au nom de l’intérêt « général », aux noms du « bien-être » de tous les « bons » allemands ! La narration est excellente, le dessin est agréable à contempler et l’ambiance majoritairement mise en couleurs par des tons ocres à l’aquarelle est bien adaptée à cette BD. Le premier tome d’ »Amours fragiles » est finalement un album historique très preneur. C’est une BD qui, à mon avis, retransmet bien l’Allemagne entre guerres mondiales à travers le regard d’un jeune citoyen soucieux et inquiet des changements de comportement de ses compatriotes. A découvrir ! Note finale : 5/5
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