Ontophage

Cette énigme fantastique en plein Paris du Second Empire est très intrigante avec ce cadavre de pierre découvert au Père-Lachaise, et joue habilement sur une ambiance à la Sherlock Holmes, qui est en fait un mélange de plusieurs atmosphères puisqu'on y décèle du Gaston Leroux, du Emile Gaboriau, du Ponson-du-Terrail et même un peu d'Eugène Sue en mode "Mystères de Paris" avec son Paris populaire et ses tapis-francs. J'aime beaucoup cette période historique en France, avec cet élan romantique qui la baigne, et un certain raffinement feutré chez les grands bourgeois, c'est perceptible chez ce D'Onfroy, personnage énigmatique qui cache sans doute un jeu curieux. Car l'avantage de cette intrigue, c'est que l'auteur la distille, il livre les indices et les informations au compte-gouttes ; après la fin du tome 1 dans les catacombes parisiennes, que fait Tristan Sphalt égaré sous la neige dans cette forêt, puis dans cette maison abandonnée ? Sans transition, l'auteur embarque le lecteur dans un autre univers de façon assez radicale, et on en a l'explication qu'en toute fin d'album. Ce tome 2 tranche donc avec le ton mystérieux et policier du tome 1, c'est clairement plus fantastique et on s'éloigne de l'étrangeté du cadavre de pierre, tout comme dans le tome 3 où le lecteur n'est guère plus avancé. La colorisation s'adapte aux ambiances d'où le fait que cette Bd est avant tout construite sur ce principe ; ainsi, la grisaille qui ouvre le tome 1 convient à la découverte du cimetière, puis des tons ocre et sombres sont bien adaptés aux scènes d'intérieur et nocturnes. Le dessin est assez singulier avec ces grosses têtes de personnages, sa mise en page aérée aux cadrages variés et larges, avec des double-pages saisissantes telles celle de la rue grouillante parisienne (dans le tome 1) ou celle sur le Castillet à Perpignan (dans le tome 3). Nul doute que tout ces procédés graphiques et colorés impriment une ambiance mystérieuse et un bon rendu de pluie sur fond de nuit. L'inconvénient est maintenant de savoir si ce tome 4 annoncé va sortir, le temps parait un peu plus long que pour les 3 précédents, et ce serait dommage si la série était avortée après toute cette construction bien étudiée, on devrait y voir une conclusion assez spectaculaire... L'achat se fera donc uniquement dans ce cas de figure, sinon c'est pas la peine.

30/06/2016 (modifier)

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Marc Piskic a su créer une série d’ambiance, et me captiver avec une intrigue policière et fantastique se déroulant dans les dernières années du Second Empire. Dans un style graphique un peu différent, on est ici proche de ce que fait Gloris dans certaines de ses séries, en particulier Aspic Détectives de l'étrange, ou surtout Le Codex angélique. Les trois albums parus sont intéressants, que ce soit le premier à Paris (qui plante surtout décors et personnages), le deuxième (huis-clos centré sur le personnage principal, mais semant aussi questions et indices) et le troisième (plus aéré, se déroulant à Perpignan, avec une intrigue proche des romans de Gaston Leroux). J’ai juste eu un peu de mal à la lecture du deuxième tome, parfois un peu dur à suivre. Le dessin est vraiment plein de qualités, très bon, même si, dans le premier tome, j’avais parfois du mal à distinguer certains visages. Et ce d’autant plus que l’essentiel de l’action se déroule la nuit. J’espère juste que les soubresauts récents des éditions Emmanuel Proust n’empêcheront pas la publication du quatrième et dernier tome, « épilude ». Car, si je ne doute pas que l’auteur puisse rassembler tous les indices semés pour clore son intrigue, l’absence de conclusion rendrait vaine et frustrante cette histoire, encore loin d’avoir fourni toutes les clés de lecture. En ce sens, je vous conseillerais peut-être d’être sûr de la parution de cet ultime tome pour acheter les albums de cette série. Et si cet ultime tome paraît et conclue bien cette série, je me vois bien remonter la note à quatre étoiles.

20/09/2014 (modifier)

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Cette série sent bon, mais est vraiment étrange... Dans la lignée de la tradition littéraire des Gaston Leroux et autres Sir Arthur Conan Doyle, cela commence par une enquête sur fond de phénomènes étranges survenant à Paris dans la seconde moitié du XIXème siècle. Une période et un lieu que j'apprécie beaucoup, et dans lesquels Marc Piskic a su installer une ambiance très réussie, à base de brume et d'ombre savamment installées. Jusqu'ici adaptateur de deux romans d'Agatha Christie, ce jeune auteur propose donc une première oeuvre en tant qu'auteur complet, qu'il a patiemment et longuement peaufinée afin de livrer une série au ton vraiment original. Son dessin est un peu torturé, inspiré par quelques maîtres des années 1980-1990 (Delitte et Guy Counhaye), mais il convient à merveille aux circonstances de son histoire. Changement presque radical avec le second tome, puisque le personnage principal est cette fois-ci au coeur d'un huis clos, coincé dans une boucle temporelle qui semble n'avoir aucun rapport avec l'intrigue du premier tome. J'imagine que cet intermède a été placé là pour introduire une nouvelle dimension au personnage, et que celle-ci se révèlera plus tard dans la série. Sur le plan graphique, il y a une évolution notable, puisque le style de Piskic s'est assagi, se rapprochant un peu plus des canons franco-belges, sans toutefois trahir les ambiances et les choix graphiques initiaux. La couleur va de pair, nettement plus nuancée et lumineuse que dans le premier tome. Le troisième tome déroute un peu plus le lecteur, puisqu'il se déroule dans un troisième décor (la ville de Perpignan), et même s'il fait le lien avec les deux premiers par des personnages ou des situations, le récit est complexifié par de nouveaux éléments. Mais nul doute que tout cela va s'éclaircir avec le tome 4, conclusif, même si Piskic distille des pistes avec les photos et les articles de journaux fournis en bonus de chaque tome.

04/06/2009 (MAJ le 05/10/2013) (modifier)

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Quelle ambiance!! J'ai rencontré l'auteur et voilà quelqu'un qui aime ce qu'il fait et s'applique à ne rien laisser au hasard. Le Paris de la belle époque est retranscrit dans une ambiance noire et prenante, on est emporté par cette BD. De plus, l'auteur (qui est aussi le dessinateur) n'hésite pas à jouer sur les effets : cases arrondies, fonds noirs... et cela amène un plus à cette ambiance mystique. Beaucoup de mystère plane au dessus de cette enquète et on a hâte de connaître la suite...

13/01/2012 (modifier)

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Avec Ontophage, Piskic nous plonge dans un Paris du XIXe siècle très sombre, aux décors proches d'un From Hell. Graphiquement, le rendu est vraiment très beau, l'ensemble étant représenté avec des teintes allant du sépia aux gris. Peu de couleurs donc, rendant encore plus oppressantes les ruelles étroites de la capitale. Seul petit bémol, l'obscurité parfois trop présente nuit à la bonne visibilité de certaines cases, mais rien de bien méchant. Piskic nous étale également tout son habileté dans la mise en page, mêlant savamment cases de toutes formes et grandes scènes d'une à deux pages permettant de mieux s'imprégner de l'ambiance. Coté scénario, je suis plus mesuré. En effet, après ce tome d'introduction, je suis resté sur ma faim. L'auteur en dévoile très peu sur l'intrigue suite à la découverte de cet homme de pierre au Père-Lachaise. Ainsi, on ne peut encore savoir quel chemin va emprunter l'auteur pour expliquer ce phénomène dans les tomes suivants. Est-ce qu'il va se baser sur une trame orienté fantastique ou l'auteur va-t-il s'orienter vers une enquête menée par le journaliste ? Difficile de trancher après ce 1er tome. Aussi, malgré ce 1er tome de bonne facture, je ne conseillerais son achat qu'après avoir apprécié le second tome. Ma note s'approcherait toutefois plus d'un 3,5 que d'un 3/5. Scénario (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 Graphisme (Dessin, colorisation) : 8/10 Note globale : 14/20

28/02/2010 (modifier)

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Voila une couverture très tentante chez Proust édition. Cette maison faisant dernièrement des productions de qualité il me fallait tenter. Emettre un avis après le tome 1 me paraît difficile et je ne doute pas que l’avis s’affine au gré des tomes. Question dessin : quelle belle œuvre ! Les décors de ce Paris du XIXème sont excellents, les cadrages et la colorisation audacieux et réussis, la pagination magistrale. Niveau traits des personnages, les expressions sont agréables et les personnages attachants. Certes, certains passages sont tellement sombres qu’il est difficile de voir, mais n’était-ce pas le cas dans les sombres rues de cette époque ? Le premier tome nous fait découvrir les personnages qui vont peupler la saga ou disons l’enquête. Pour l’instant un événement surnaturel d’un homme devenant pierre ne trouve pas d’explication. Au contraire ce sont les différents personnages tournant autour de ce fait divers qui nous deviennent familiers. Un personnage se trouve au cœur de chaque coup fourré et apparaît comme un cheveu sur la soupe une fois le danger passé, mis à part celui-là qui est suspect, tous les autres sont sympathiques et on a envie d’en savoir plus. Ceci dit ce n’est qu’un tome introductif qui pose beaucoup de questions somme toute classiques. Les tomes à venir détermineront si le fantastique va prendre le pas sur le réel, si le policier va dominer la tranche de vie à cette époque… Pour l’instant ce tome seul est bien inutile mais très joli, il regorge en revanche d’ingrédients pour faire de cette série un très bon ouvrage. A découvrir, mais attendre le second tome avant d’acheter !

18/08/2009 (modifier)

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Je n’aime pas trop les récits qui mélangent les enquêtes policières avec du fantastique car, souvent, les auteurs ont tendance à utiliser la magie pour résoudre facilement des énigmes… Je me suis laissé tenter pour « Ontophage » parce qu’un rapide feuilletage m’a fait apercevoir des belles planches… rien que ça ! Ce récit se déroule à Paris dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Un étrange phénomène a été découvert dans le cimetière du Père Lachaise : un homme a été retrouvé changé en statue de pierre ! Et la police ne semble pas avoir trouvé des indices. Pratiquement le même jour, Tristan est embauché par « Le petit journal » : il est envoyé aussitôt sur place pour y écrire un article à sensations… mais c’est qu’il a d’excellentes qualités d’observation et de de déduction le bougre ! Qu’est-ce que j’ai aimé cette atmosphère pluvieuse de Paris, on dirait même que ce récit se passe à Londres ! Il faut dire que les planches réalisées par Marc Piskic y sont de toute beauté ! A la limite, même si la mise en couleurs m’est apparue réussie, je serais curieux de contempler ses pages en noir et blanc ! Les décors sont détaillés : on se croirait vraiment dans le Paris du second empire ! Les personnages sont facilement identifiables. La mise en page est originale : Parfois, j’avais l’impression de regarder des fenêtres avec toutes ces cases aux bords arrondis… et pourtant je n’ai jamais eu la sensation que cette mise en page soit difficile à suivre. Quant au scénario, j’avoue que c’est surtout l’ambiance et sa situation à Paris sous le second empire qui m’ont fait accrocher à cette lecture. Pour le reste, les principaux personnages ne me sont pas apparu très attachants car on ne sait pas grand chose sur eux, j’avoue même que l’un d’entre eux m’a agacé avec ses commentaires sous forme d’énigmes. L’enquête en elle-même ressemble beaucoup à un récit de Conan Doyle (auteur du célèbre « Sherlock Holmes ») : ce n’est pas le genre de récits que j’apprécie particulièrement. Pour l’instant, le fantastique ne prend pas le pas sur la trame policière de cette histoire… et c’est tant mieux ainsi : vivement que ça continue de cette façon dans les prochains tomes ! Une enquête policière à la Sherlock Holmes, une ambiance pluvieuse à Paris comme si vous étiez à Londres en pleine saison basse, sa situation dans la seconde moitié du XIXème siècle magnifiquement illustré par Marc Piskic et une petite dose d’ésotérisme (pour l’instant ?) : telles sont les qualités de ce premier tome de « Ontophage ». Si vous aimez des bds comportant ces ingrédients, il y a de fortes chances que vous y passiez un bon moment de lecture !

05/08/2009 (modifier)

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Après la lecture du premier tome. J'ai bien aimé mais je trouve prématuré de noter au-delà. Il ne s'agit que d'un tome introductif qui aguiche proprement le manant mais qui ne dévoile pas grand chose sur l'intrigue. Le dessin est très agréable, il doit beaucoup à la colorisation générant une ambiance mettant en valeur le récit. Le scénario est dense mais l'on n'en sait pas grand chose. Les protagonistes sont présentés mais ils demeurent des inconnus. Il y a un potentiel pour faire une grande série... ou pas. Nous n'en sommes qu'au quart du projet. La couverture est superbe de qualité.

04/07/2009 (modifier)

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Vraiment bien, ce premier tome ! D'abord, au niveau du dessin et des couleurs: beaucoup de détails, des couleurs faisant varier les ambiances, des personnages qui ne se ressemblent pas... Que du bonheur. Ensuite, le découpage des planches: on ne le voit pas bien dans la galerie, mais celui-ci varie beaucoup d'une planche à l'autre: parfois, des cases rectilignes, souvent des cases arrondies, régulièrement de grandes scènes avec quelques cases en surimpression. Une variété bienvenue et vraiment agréable. Et pour finir, le scénario, qui n'est pas en reste: une enquête fantastique bien menée. De plus, la fluidité de lecture est au rendez-vous... Au final, un mélange scénario/couleurs/dessins/découpage qui forme une alchimie parfaite. A conseiller de toute urgence !

26/06/2009 (modifier)

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Je découvre avec beaucoup de plaisir Marc Piskic qui réalise ici une série entièrement à son nom, et qui a déjà dessiné les tomes 7 et 11 de la série Agatha Christie. Voici donc un auteur que je vais suivre à la trace. J'aime beaucoup son style graphique, et en particulier ses scènes sous la pluie que je trouve magnifiques, sans parler des superbes décors du Paris du milieu du 19ème siècle. Une seule petite chose m'a chagrinée, ce sont certaines scènes de nuit un peu trop sombres, comme celle que l'on peut voir dans la galerie par exemple. Évidemment à cette époque les gens s'éclairaient encore à la bougie, - éclairage assez faiblard, - ce qui d'un côté reste très réaliste, mais c'est visuellement un peu fatigant, allez encore une fois je fais ma tatillonne. Le scénario est lui aussi excellent, dans la même lignée que les plus grands meneurs de suspense, une enquête à la Sherlock tout aussi prenante. L'auteur pour l'instant ne fait que jeter les bases d'une série de quatre tomes qui promet de bonnes surprises - quel régal en perspective ! Les personnages sont bien fouillés, même les plus anodins, tels que par exemple la logeuse ou certains voisins de notre si charmant journaliste-enquêteur. L'histoire se déroule à une vitesse parfaite, prenant le temps de bien développer chaque scène et ce sans longueurs. Le suspense est distillé avec doigté et mesure, que du bonheur ! Hum... Un seul autre défaut : il va falloir attendre la sortie des autres tomes, parfois la vie est bien dure !

04/06/2009 (modifier)

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