Pas à pas
Au sommet de la gloire, un auteur de bande dessinée décide de prendre un peu de recul face à l'univers ultra commercial dans lequel il évolue et part s'isoler dans un coin de Bretagne. Au cours d'un cocktail, il remarque une jeune femmme portant des lunettes de soleil, qu'il prend pour une personne snob et condescendante et dont il se moque. C'est un peu plus tard qu'il apprendra qu'en réalité, cette personne est aveugle ; elle a subi un accident et a perdu la vue.
Des Ronds dans L’O Handicap Les petits éditeurs indépendants Peinture et tableaux en bande dessinée
Ces deux personnages vont s'apprivoiser doucement, se nourrir l'un de l'autre et, faisant suite à leurs échanges, chacun prendra son envol vers une nouvelle vie épanouissante. Pas à pas est un récit très enrichissant, aux personnages attachants, permettant de plonger au coeur de la peinture du Maître Chu-Ta (1626 - 1705), du cinéma japonais d'Ozu ou du Russe Tarkovski, plus ou moins présents tout au long du récit, cachés au milieu du silence... mais chut... écoutez-les plutôt ! Texte éditeur
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Date de parution | 11 Juin 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C’est un peu dommage: cette œuvre est assez ennuyeuse alors que l’idée de fond est pas mal. Un dessinateur en vogue qui cherche à fuir le succès va se rendre compte qu’une femme aveugle peut percevoir beaucoup plus de choses que lui, et tisser une relation très particulière avec elle, d’amitié, puis d’amour, et d’admiration. Malheureusement, j’ai trouvé le dessin assez rébarbatif, presque tout en noir et blanc sans aucune nuance, avec essentiellement des gros plans sur les visages de nos principaux protagonistes qui sont plutôt inexpressifs. L’histoire manque aussi cruellement de rythme, c’est assez mollasson… Bref, je n’ai pas été très emballé par cette lecture, même si j’avais quand même envie d’en connaître le dénouement. La relation entre les deux personnages est intéressante, mais mal desservie par les travers de cet album. (207)
"Pas à pas", ce sont deux récits en un. Il y a d'abord la rencontre d'un auteur de BD avec une femme aveugle : le traitement de ce handicap est exceptionnel de justesse. Cette partie sous forme de roman graphique est plaisante à lire. En parallèle, il y a une partie artistique voire culturelle concernant un peintre japonais du 17ème siècle : Chu Ta. Ce volet historique et documentaire pourra passionner les férus d'art mais il m'a quelque peu gâché le ressenti. Cette double gestion du récit fait que je limite ma note à 3/5 car la partie roman graphique est excellente. Le dessin noir et blanc est beau mais m'est apparu inconstant, certaines cases sont très voire trop chargées, alors que d'autres n'ont pas d'arrière plan. La mise en page des textes en voix off est souvent difficile à suivre, je me suis souvent repris pour retrouver le fil de ma lecture. Globalement, ce récit vaut le détour pour sa personnalité originale.
Dans cet album, il y a une dimension temporelle et une dimension intemporelle, deux dimensions espace-temps d'histoires qui s'enchevêtrent dans la vie courante, ce qui n'est pas négligeable pour l'intellect. L'histoire est émouvante, sans parler de la référence au mythe de Lucie, aveugle -ce qui a aussi son importance- , histoire de deux êtres qui ne devraient pas se rencontrer et qui se rencontrent, à un moment particulier et singulier de leur vie où ils ont, aussi, le temps de se raconter et d'échanger ! Beaucoup d'illustrations sont magnifiques, les planches reproduisant l'atmosphère de la Bretagne, ses ciels, ses sites, et les paysages chinois et la matière de Chine, là aussi la rencontre de mondes différents qui peuvent se rejoindre et nombre de rappels de culture très intéressants. Pour cette ouverture à des mondes intérieurs et à des philosophies différentes de la vie, par rapport au monde urbain, pour ces illustrations superbes dessinées avec un soin extrême, pour les yeux de Pierre et les mimiques de Lucie, je conseille vivement la lecture de cet album, que je pense plus accessible aux sensibilités teintée d'intellectualisme de la gente féminine, mais ce sont les meilleures lectrices !
Il y a clairement deux parties dans ce one shot, deux parties assez dissemblables. D'un côté le récit principal, la rencontre entre cet homme et cette femme, qui vivent dans l'isolation pour des raisons différentes, et qui vont se retrouver pour une histoire d'amour à la fois touchante et mature. Le seul souci, c'est l'aspect "affecté", guindé de cette trame. A force d'intellectualiser, cette histoire en devient carrément superficielle par moments. Heureusement l'auteur a eu l'idée d'ajouter une dimension à son récit, en évoquant la vie et l'oeuvre d'un peintre chinois du 17ème siècle. Cette évocation est vraiment très agréable, les passages où elle apparaît sont bien amenés, on en viendrait presque à souhaiter qu'elles fassent l'objet d'un album à part. Graphiquement, je situerais Tanguy Dohollau entre Squarzoni et Tito, avec une maîtrise encore incomplète. Ce n'est pas désagréable, mais les personnages ont une attitude un peu posée, un peu figée, qui n'est pas forcément de mise dans ce type de récit.
Cet album aborde de nombreux sujets intéressants et dispose de plusieurs qualités. Du coup, je suis un peu désolé de ne pas l'avoir apprécié. A vrai dire, une portion de sa lecture m'a ennuyé et il y a différentes choses qui m'ont déplu. Cette impression mi-figue mi-raisin s'applique à mon ressenti sur le dessin. Dès les premières pages, j'ai été rebuté par les personnages. Figés, anatomiquement approximatifs, j'ai surtout été très vite agacé par leurs visages impassibles et sans vie, comme des masques dessinés sous deux ou trois angles dont seules les pupilles des yeux bougent parfois. En outre, l'encrage de ces personnages ne s'accordent pas avec les décors sur lesquels ils semblent posés et artificiels. A l'inverse, par contre, j'ai beaucoup aimé le travail à l'encre ou au lavis des décors. Les paysages à la manière des peintures chinoises sont très beaux. J'aime aussi le style noueux des arbres, le grain de l'herbe folle et les jeux de lumière dont l'auteur est capable sur l'eau ou sur les rideaux par exemple. En matière d'illustration, l'auteur de cet album semble être très doué. Ce sont comme de belles peintures gâchées par des personnages sans vie et laids. Seules quelques planches s'en sortent sans cet agaçant contraste et apparaissent belles et sans détour. L'histoire, pour sa part, propose deux intrigues différentes. L'une est la rencontre d'un artiste, auteur de bande dessinée, et d'une aveugle avec qui il va rapidement se lier d'amitié et discuter longuement d'art, de la vie et de leurs ressentis personnels. L'autre est le récit véridique fait par cette femme de la vie d'un peintre chinois du XVIIe siècle, Chu Ta (Zhu Da) dont le parcours artistique et la vie ont été plutôt mouvementés. Ces deux intrigues s'annonçaient intéressantes, instructives et pouvaient entraîner un flot de sensibilité. Malheureusement, je n'ai pas accroché à leur narration que j'ai trouvée morne. Aucune émotion n'a su m'atteindre. Les deux personnages papotent, parlent de tout et de rien. Leurs dialogues m'ont paru assez artificiels, un peu guindés, ponctués de ''Lucie'' et de "Pierre" comme s'ils n'étaient pas seuls face à face et qu'ils se savaient écoutés/lus. Du coup la sensibilité qui devait se dégager des paroles de l'aveugle sur la façon dont elle vit son handicap et a su aller au-delà pour ressentir la vie et l'art n'a pas su me toucher. Qui plus est, j'ai été énervé par la décision de la femme en fin de récit, un "c'est pour ton bien que je fais ça" qui m'aurait mis hors de moi dans la vraie vie. Quant au récit sur ce peintre chinois, je l'ai trouvé instructif et il m'a permis de découvrir de belles oeuvres d'art. Mais, à quelques exceptions près liées à mon intérêt pour l'art et la philosophie asiatique, il ne m'a pas davantage touché. J'ai surtout un peu de mal à voir le lien entre cette biographie imposée et la relation entre les deux personnages. Ponctuée de moments de beauté graphique et de quelques touches d'émotion, je suis pourtant resté globalement indifférent à cette lecture et c'est bien dommage.
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