Le Phalanstère du bout du monde
Ce qu'aurait pu devenir le phalanstère de Fourier.
Académie des Beaux-Arts de Tournai Corbeyran Coupés du monde... Encrages Noir et blanc Utopies, Dystopies
Jean est amené en pension par ses parents au phalanstère. Mais il ne s'agit pas là d'un établissement anodin. Le phalanstère est isolé du monde par la mer. Jean, "abandonné" là, va vite découvrir son nouveau monde lugubre. Obligés de ramer pour avoir de la lumière, mangeant l'immonde touille pour toute nourriture, les élèves sont aussi accueillants que le lieu. Peu à peu, Jean explore le phalanstère, découvre ses incohérences, ses mystères. Ce livre, tel son dessin, est irrémédiablement noir. Etrange, inquiétant, il ne s'agit pas là d'une lecture habituelle.
Scénario | |
Dessin | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Juin 2001 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est à la fois sympa et frustrant, comme bande dessinée. Indéniablement, elle dégage une atmosphère assez fascinante, digne d'un Tim Burton, grâce à l'univers noirissime imaginé par Corbeyran, mais aussi (voire surtout) grâce aux choix graphiques de Bouillez, qui emploie un noir et blanc extrêmement maîtrisé et joue parfaitement sur les jeux d'ombres et de lumières. A ce niveau-là, c'est très réussi. Mais finalement, c'est aussi un peu frustrant, car à la fin de cet album, on se demande un peu où Corbeyran a essayé de nous emmener. Le propos général est globalement clair (la recherche de la perfection mène irrémédiablement à l'échec et à la fin de toute individualité), mais les péripéties ne sont pas assez palpitantes, et les personnages pas assez développés pour qu'on voie vraiment l'intérêt de nous avoir raconté cette histoire. Le récit a en outre du mal à se dégager de la présence envahissante du narrateur, il est un peu prisonnier des fils que lui impose ce dernier et c'est dommage. En l'état, ça reste une expérience intéressante, mais qui peine à transformer totalement l'essai. C'est très sombre et très triste, ça d'accord, mais ce n'est peut-être pas tout-à-fait assez poétique pour excuser les défauts mentionnés ci-dessus. Mais bon, ça se laisse lire sans déplaisir et c'est peut-être ça le plus important, finalement.
Eh bien, quelle histoire triste ! Mais quelle belle histoire quand même ! J’ai vraiment beaucoup aimé ce petit album. D’abord le scénario de Corbeyran – auteur protéiforme qui m’avait déjà séduit dans un autre album de la même collection, La Digue. En effet, sans livrer les clés de l’histoire, sans nous « expliquer » en fin d’album le pourquoi et le comment de ce phalanstère et ce qu’est ce bout du monde, Corbeyran nous captive – de manière plus douce mais non moins efficace que les pauvres petits êtres compagnons de Jean. J’ai aussi beaucoup aimé le dessin de Bouillez. Il utilise un très beau Noir et Blanc, très sobre, et développe un univers brinqueballant, désuet, bancal, original, qui ajoute au côté à la fois oppressant et noir, mais aussi souvent poétique de l’histoire inventée par Corbeyran. Une poésie noire et triste donc, une histoire prenante, dans laquelle je vous encourage à vous plonger. Cet album est vraiment une chouette réussite !
Un one shot sombre et original. J’ai été relativement surpris à la lecture de ce récit, l’ambiance sombre et lourde de ce phalanstère est vraiment très bien retranscrite. Au regard de la couverture, je m’attendais pourtant à une histoire beaucoup plus légère, après lecture le ressenti est à l’opposé. Le sentiment oppressant de ce lieu mystérieux et inaccessible, ainsi que ses occupants tous plus étranges les uns que les autres, créent un univers vraiment particulier. On ne s’ennuie à aucun moment dans cette lecture, on souhaite comprendre un peu plus le but et le fonctionnement de ce lieu insolite, en s’enfonçant en compagnie de notre héros dans les dédales sombres de cet endroit improbable. Malheureusement, l’auteur ne nous donnera jamais toutes les clefs, c’est au lecteur de lire à travers les lignes et d’y trouver d’éventuelles interprétations. Le dessin noir et blanc est en parfaite harmonie avec l’ambiance générale, le rendu ombres chinoises est du plus bel effet et on a du mal à imaginer que cette histoire puisse être colorisée. L’originalité du récit, les questions qu’il suscite et le rendu graphique sont les grands points positifs, l’absence d’explication concrète et une fin un peu en queue de poisson m’ont par contre laissé un peu sur ma faim.
Le phalanstère du bout du monde m’a fait penser à un court-métrage de Tim Burton (Vincent). Il se dégage de ce récit une poésie désespérée, une noirceur, un climat maladif qui devraient effrayer plus d’un claustrophobe. Cette ambiance est remarquable au point d’être palpable, et contribue grandement à mon appréciation de l’œuvre. Malheureusement, Corbeyran n’évite pas certaines longueurs dans son récit. Mon attention s’est de temps à autre égarée, s’attardant plutôt sur le trait (magnifique) de Bouillez que sur l’histoire en elle-même. Mais, bon, le trait de Bouillez, ce noir et blanc sans concession, cet incessant subtil jeu d’ombre et de (rares) lumières, il est tellement beau que m’y attarder de temps à autre ne fut certainement pas de nature à me déplaire ! De plus, bien vite, l’histoire me happe à nouveau. Le mystère est là, bien présent. J’imagine la fin sombre, à l’image de tout ce récit … et je veux la connaître. Un album réussi tant dans son ambiance que dans son esthétique ! Et les quelques longueurs s’oublient finalement très vite devant l’originalité du récit. A découvrir absolument !
Le phalanstère au bout du monde est une bd en noir et blanc qui se laisse lire mais qu'on n'apprécie pas forcément. L'ambiance est très lourde du début jusqu'à la fin. Des parents abandonnent leur enfant dans un phalanstère accessible seulement quelques heures par an en fonction de la marée. On a vite une impression de claustrophobie car on se rend compte que des enfants sont enfermés dans une sorte de pénitencier. On se dit qu'il va se passer quelque chose de positif afin de ne pas sombrer dans la noirceur la plus totale mais il n'en sera rien. Une machine à broyer toute les personnalités est en marche comme une métaphore de ce que peut représenter certains instituts d'enseignements. On peut y perdre son nom, sa personnalité, sa vie... C'est vrai qu'on aborde les limites de l'absurde dans une espèce de société utopique. Il est vrai que le phalanstère est à la base un lieu de vie communautaire isolé. Cette histoire m'a rappelé Monsieur noir en ce qui concerne le cheminement opéré par le petit garçon timide, frêle et sans défense au départ. Bref, cela avait pour moi un air de déjà vu. Ce récit est cauchemardesque et oppressant. Il n'est pas très positif. A lire si on n'a pas trop le cafard sinon à éviter absolument.
Disons le clairement tout de suite, j'ai bien hésité à mettre 1/5. Car à part le dessin, il n'y a pas grand chose à garder dans cet album... Le trait est maitrisé, le héros a une bonne bouille tout a fait sympathique, l'architecture décalée des lieux est superbe et enfin les jeux d'ombres et de lumières que nous offre le noir et blanc sont une réussite. Mais alors c'est quoi cette histoire ? Enfin si on peut parler d'histoire. Le pauvre Jean déambule dans cet endroit perdu, sans but et sans cohérence. Pas d'intrigue pour captiver l'attention du lecteur et pas non plus d'explication sur les tenants et les aboutissants de ce lieu pourtant si étrange. On a envie de comprendre ce qu'il fait là, qu'est ce que c'est que ce pensionnat, mais on ne le saura jamais. La narration abuse un peu de la voie off, ce qui rend la lecture encore un peu plus fastidieuse. Bref le phalanstère au bout du monde c'est beau, mais c'est ennuyeux.
Je m'attendais à mieux pour cette BD suite aux avis élogieux postés sur le site. Il est vrai que le dessin en noir & blanc est plaisant et très efficace ressemblant beaucoup aux dessins de Tim Burton que j'adore, donc la dessus pas de problème. C'est plutôt du côté du scénario où je suis un peu déçue sinon j'aurais mis 4/5 en notation. L'histoire débute bien avec ce garçon qui parait abandonné par ses parents devant les grilles du Phalanstère. Ce qui pèche pour moi c'est véritablement l'intrigue et ce qu'essaye de nous faire comprendre l'auteur. Je ne vois pas trop le but de l'histoire et je suis restée sur ma faim à l'épilogue. A lire tout de même, une relecture ultérieure me fera peut être mieux apprécier cette BD.
Au début de la lecture, je n'avais pas un bon avis sur ce one-shot. Je me disais que c'était une énième histoire d'enfants maltraités dans un orphelinat comme je l'ai vue si souvent (notamment dans Paracuellos). Toutefois, lorsque Jean rencontre le directeur, j'ai changé d'avis. Je suis rentré dans cette histoire bizarre pour la première fois. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cette histoire est différente de tout ce que j'ai lu jusqu'à présent. Le phalanstère est un endroit étrange, rempli de gens encore plus étranges et j'aime ça. Le dessin en noir et blanc rempli d'ombres est excellent et rend à merveille l'atmosphère du récit.
C'est un petit bijou d'originalité. Un dessin tout en noir et blanc qui met en valeur des personnages étranges. Une histoire déroutante, où un gamin à la volonté tenace lutte pour ne pas subir la cruauté du monde hostile dans lequel il se retrouve soudainement plongé. Aura-t-il la force d'aller jusqu'au bout ? Qui sera vainqueur, lui ou l'étrange communauté du phalanstère ? Un suspens prodigieux. C'est une BD qui ne paye pas de mine, de par son petit format et sa simplicité trompeuse au moment où l'on feuillette les pages, c'est une immense surprise, un moment d'égarement dans un lieu fantastique. A lire ABSOLUMENT.
Quel beau petit album ! J'étais passé à côté à l'époque de sa sortie, et pourtant je lisais tout ce que sortait Corbeyran, ou presque. D'ailleurs je pensais que c'était un récit pour gamins, et cela ne m'intéressait pas à l'époque. C'est sans compter sans la qualité de la collection Encrages, qui recèle quand même de belles perles. Et puis récemment j'ai lu et approuvé le tome 1 de Pest. J'ai donc eu envie de lire la première collaboration de l'un de mes scénaristes préférés avec celui qui semble un surdoué. "Le Phalanstère du bout du monde" est un album sombre, autant dans son scénario que dans son dessin. Amaury Bouillez est pour moi au même niveau qu'Alfred à ses débuts, c'est à dire un auteur déjà très mature malgré son peu d'expérience, avec déjà un sens du cadrage, des ambiances et de l'architecture remarquable. Il n'y a pas ou peu de cases "ratées" dans cet album, c'est un véritable plaisir visuel, pour peu que l'on soit preneur de ce style il est vrai particulier. A lire de toute façon.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site