Black Crow

Cette série vaut un 2 objectivement. Mais si l'on est encore plus objectif elle vaut un petit 3. 2 parce que Delitte veut trop en faire et qu'à l'arrivée il n'en fait pas suffisamment. Mais alors pas suffisamment du tout! Des personnages caricaturaux, ennuyeux, passablement mal dessinés comme s'ils étaient en surimpression du reste du dessin ( cette impression est corroborée par la qualité du rendu des décors et surtout des navires), des ciels en incruste censés donner plus de crédibilité à l’œuvre. Le summum du grotesque est atteint avec " l'arbre aux Hollandais" Tome 3 de la série. Et 3 parce que Delitte dessine les navires à la perfection et que si l'on a beaucoup d'imagination et beaucoup d'indulgence pour le reste, le sentiment global après lecture reste celui d' une série récréative.

Alors attention, je m'aperçois que finalement tous les avis concernent les tomes 1,2,3 ; généralement après ce tome les lecteurs assez "agacés" arrêtent leur lecture des aventures de Black Crow. Personnellement je suis allé jusqu'au 4 et je compte poursuivre la série. Mais hop là point trop d'enthousiasme toutefois, quoique ! Je m'explique : Né Breton, vivant en Bretagne, j'avoue avoir un petit poil de subjectivité, lorsqu'un dessinateur, quel qu'il soit, me dessine des navires, la mer, un brin de pirates et ces côtes lointaines en des époques ou le moyen de transport des idées, des informations passaient uniquement par la voile. A ce titre J.Y. Delitte est très fort, ce n'est pas pour rien qu'il est peintre officiel de la Marine belge. A défaut d'être à l'aise avec les personnages, un peu figés et ayant tous un peu la même trogne de pirates, il sait ce qu'est un navire de la Royale ou de sa Gracieuse Majesté, en l’occurrence le roi Georges. Au niveau de son trait il n'y a pas grand chose à redire, que ce soient ses architectures de forts maritimes, pontons, costumes( pas un boutons de guêtre ne manque), personnellement je ne trouve rien à redire hormis les réserves émises plus haut. Venons-en au fond, les deux premiers albums sont dans la plus pure tradition de l'histoire de pirates avec également le fait que tout s'insère dans une histoire "plus réelle", à savoir les guerres d'indépendances aux États Unis qui opposèrent les Français, les Anglais et les "rebelles" ou insurgents. Ça roule, nous sommes en terrain connu et l'ensemble est plutôt plaisant. Arrive ce fatidique tome 3 qui fait hurler un grand nombre de lecteurs. Mr Delitte serait-il un fumeur de gazon provoquant des hallucinations ou des troubles de l'organisation de la pensée ? Mystère que nous ne résoudrons sans doute jamais mais qui n'a sans doute pas fini de nous faire jaser. Black Crow et une partie de sa bande se retrouvent en Afrique à la poursuite d'un trésor qu'un fourbe commanditaire les oblige à suivre. Et hop, d'un coup nous voilà, au fin fond de l'Afrique dans une cité préservée depuis un millénaire, bâtie par des Grecs, habités par eux et gardant rien moins que le secret de la fontaine de jouvence. Celle-là vu où elle a été placée au gré des diverses histoires la concernant, il y aurait de quoi abreuver l'humanité entière !! J'avoue, tout ça est un peu fumeux mais bon, je suis bon public et si je n'adhère pas totalement et franchement au truc, je continue ma lecture, tout ça retombe finalement sur ses pattes et en route pour de nouvelles aventures !! Au tome 4, nous retournons en terrain connu, Black Crow et les barbaresques, décrit comme pirates musulmans, sans pitié, voire même un brin sadiques, (Ah les tortures de l'orient!). Bon ça passe encore, comme je l'ai dit auparavant je me suis arrêté au tome 4, j'attends maintenant notre Black Crow en mer de Chine et en Papouasie-Nouvelle Guinée ! Blague à part j'irai sûrement voir la suite tant le côté subjectif énoncé plus tôt me titille toujours. A lire toutefois et passez ce putain de tome 3.

La série avait pourtant très bien commencé : reconstitution historique, décors magnifiques, bataille marine, etc... Tout de suite je me suis dit une série à classer à coté de L'Epervier de Pellerin. Mais à la lecture du troisième tome, que s'est-il passé dans la tête de l'auteur ? L'histoire a complètement dérapé dans une sorte de SF. A vrai dire, j'ai refermé la BD. Ça m'a plus dérouté que donné envie de connaitre la suite. Bref GROSSE déception.

Avis aux lecteurs en quête d’une alternative à « L'Epervier » de Pellerin : cette série pourrait bien vous intéresser au plus haut point. En tous les cas, moi, elle me botte vachement ! Et pour plusieurs bonnes raisons. Tout d’abord, un dessin précis et détaillé. Jean-Yves Delitte excelle dans cet univers naval. La reconstitution historique est convaincante. Les personnages sont bien typés. Les différents navires sont magnifiques. Par ailleurs, l’auteur alterne cadrages serrés et grandes cases mais parvient très fréquemment à glisser un bout de voile dans son angle de vue. Toujours, l’invitation au voyage me happe et m’entraîne. Enfin, le fait que le gaufrier est soit blanc soit noir en fonction que l’action se déroule de jour ou de nuit confère, s’il était encore nécessaire, un petit cachet esthétique supplémentaire. Ensuite, un contexte historique bien exploité. Jean-Yves Delitte, après seulement deux tomes, nous a déjà promenés sur bien des mers mais pose ses intrigues sur une base historique solide. Conflits anglo-américain en Amérique du Nord, comptoirs commerciaux et terres inconnues d’Afrique, voici le genre d’endroit où l’auteur se plait à nous emmener. Et toujours ces détails historiques qui nous donnent l’envie de croire à ces aventures ! Enfin, un personnage charismatique, mystérieux, sans pitié. Black Crow, contrairement à l’épervier, ne s’encombre pas vraiment de scrupules, et là où le personnage de Pellerin se serait contenté d’assommer son assaillant, celui de Delitte lui tranche la gorge sans état d’âme apparent. Black Crow y perd peut-être un peu en élégance mais y gagne grandement en crédibilité et en efficacité. Allez hop ! Cap au sud à l’est ou à l’ouest, qu’importe, tant que Black Crow (et Jean-Yves Delitte) mène la barque ! Franchemment bien !

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Petit ajout après lecture du troisième tome et le pertinent avis de Noirdésir. Comme lui, je regrette la tournure prise par ce nouvel opus. A croire que l’auteur ne peut s’empêcher de retomber dans certains travers (voir « Le Neptune » ou « U-Boot »). Je n’ai rien contre le fantastique ou les cités perdues et Jules Verne demeure un de mes auteurs préférés mais le mélange des styles réalisé par Jean-Yves Delitte continue à ne pas me convaincre alors que je le trouve excellent lorsqu’il se « contente » de faire de l’aventure historique. Honnêtement, j’ai peur pour la suite. Et comme on ne peut pas vraiment lire ces tomes indépendamment, je redescends ma cote à trois étoiles. Dommage !!!

C'est une série sympathique, qui mérite le détour, c'est sûr. Mais je suis moins enthousiaste que les avis précédents (il est vrai souvent postés sur le premier tome). Le dessin d'abord. Il est très bon, en particulier pour les navires, la spécialité visiblement de Delitte. C'est valable pour le coup de crayon et le réalisme. Le même soucis du détail que le Bourgeon de Les Passagers du vent, dans un style différent. Je suis un chouia moins admiratif pour les personnages, plutôt bien réussis, mais peut-être un peu statiques ? Le scénario ensuite. L'auteur est là aussi très bien documenté et exploite bien la trame historique, en y intégrant ses personnages fictifs. Et, sur les deux premiers tomes, cela fonctionne plutôt bien, je trouve les intrigues intéressantes. Par contre, si le début du troisième tome, plus exotique car changeant de cap, est dans la lignée, je n'ai pas du tout été convaincu par le dernier tiers. Sans vouloir dévoiler ce rebondissement, je l'ai trouvé non seulement improbable, mais aussi mal amené et/ou exploité (pas de merveilleux ici, rien du souffle de Rider Haggard qui aurait pu faire passer cette rencontre). Par ailleurs, les dialogues et les situations de cette partie ne me sont pas toujours apparus crédibles. De même, les deux filles du chef de l'expédition, personnages atypiques, sont aussi peu crédibles. Ou alors il aurait fallu que leur rôle soit plus consistant, je ne sais pas ? Bref, une note d'ensemble correcte, mais je reste circonspect par rapport à l'évolution de cette série, qui m'a paru avoir des difficultés à se renouveler.

Voici une série bien divertissante, évidement on pense aux aventures de Barbe-Rouge mais pour l’instant Jean-Yves Delitte modernise le genre et fait sûrement aussi bien que le couple Charlier-Hubinon. Évidement le filon a déjà été bien exploité, mais en lisant ces deux tomes je n’ai pas une impression de déjà vu même si une chasse au trésor est une idée souvent développée dans la BD. Le dessin est magnifique, les décors somptueux, par contre les combats terrestres sont trop statiques et je note un manque de diversification dans le faciès de certains personnages.

Après L'Hermione qui était raconté par Black Crow, nous voilà dans la série mère qui ne contient qu'un seul volume pour l'instant. Encore une fois, Jean-Yves Delitte nous prouve par son talent qu'il est digne d'être le peintre officiel de la Marine française. Cette histoire nous entraîne dans le monde des corsaires et des belles frégates. Cependant, c'est ancré dans la réalité historique du combat des colonies américaines contre les troupes anglaises du roi Georges III. Les dessins sont magnifiques comme à leur habitude avec cet auteur. Je n'ai pourtant pas trop aimé le sens de cette histoire qui est censé magnifier le héros Black Crow. On se rend compte qu'il a le sens de l'honneur en accomplissant une vengeance à la mémoire de défunts massacrés. Cependant, je n'ai pas apprécié la ruse qu'il emploie pour prendre d'assaut un navire ennemi. Le combat ne se fait pas à la loyale et c'est le moins qu'on puisse dire ! Après, on veut nous faire croire qu'il est le héros sans reproche. Je trouve que c'est un peu trop facile ... La dernière scène révèle également un rebondissement de taille. Cela relance l'intérêt de la série qui aurait pu être un one shot. Il n'y aura rien de vraiment fracassant mais la lecture s'est révélée tout de même assez agréable quoiqu'un brin ennuyeuse.

Encore une histoire de corsaires ! Cette fois-ci, c’est Jean-Yves Delitte, peintre de la marine nationale qui s’y colle ! Le résultat est une bd qui m’est apparue très plaisante à lire. « Black Crow » ? C’est le surnom de Samuel Prescott, un amérindien ayant vécu à la fin du XVIIIème siècle. Ce mercenaire qui sert pour la marine anglaise va mener une mission pour essayer de couler une frégate hollandaise forte de 28 canons. Ce navire transporte des armes destinées aux indépendantistes américains ; bien entendu, les anglais ne l’entendent pas de cette oreille… J’ai bien aimé cette histoire de corsaire car celle-ci est centrée sur les préparatifs et sur la stratégie de Black Crown à capturer une frégate. Franchement, ce récit m’est apparu intéressant parce qu’il tranche sur la majorité des bd de ce genre qui privilégient des combats navals « sauvages » ou des chasses aux trésors. Avec cette bd, le lecteur suivra avec intérêt la manière dont ce corsaire a mené rondement sa mission, le tout sans explications qui nous cassent la tête et avec des péripéties aventureuses cohérentes/réalistes. Cette histoire m’est apparue également captivante par son aspect historique où le bédéphile pourra s’instruire (toujours sans se casser la tête) sur la situation géopolitique du monde (et en particulier, sur la bataille que se livrait les grandes puissances pour le contrôle des Antilles et de l’Amérique du Nord) à cette époque. Ce récit m’est apparu enfin attirant par la personnalité du corsaire en elle-même. Black Crown y est représenté comme un mercenaire énigmatique, charismatique et lourd d’un passé qui ne demande qu’à être connu de tous. Rien que pour lui, j’ai vraiment envie de le suivre dans ses prochaines aventures pour connaître son destin ! Par contre, il est vrai que les personnages secondaires sont loin d’être aussi captivants que Black Crown (mais bon, il me semble qu’ils ne seront pas présents au prochain tome…). Au niveau du dessin, les habitués retrouveront le style assez personnel de Jean-Yves Delitte. En fait, le gros changement par rapport à ses anciens albums concerne la mise en couleurs que je trouve vraiment excellente dans sa nouvelle série. A défaut de personnages forts en gueule, « Black Crown » m’est apparue comme une bd très plaisante à lire : à mon avis, le héros est charismatique, ses péripéties sont palpitantes, le graphisme de Jean-Yves Delitte est vraiment bon et les références historiques sont disposées intelligemment. Avec cette bd, les fans de récits de pirates devraient y passer un bon moment de lecture ! Note : 3,5/5

Voilà une bonne histoire de pirates comme je n’en ai pas lu depuis longtemps ! Je retrouve avec plaisir un peu de ce qui me faisait vibrer dans ce genre d’histoire quand j’étais gamin. On est en présence de tous les ingrédients nécessaires et indispensables du genre. Mais en plus, l’histoire est bien plus intéressante qu’une banale chasse au trésor déjà lue des dizaines de fois. Notre héros, à la fois mystérieux et charismatique, mène habilement une opération de piraterie en pleine mer. Les quelques séquences qui traitent de sa vie personnelle apportent de la profondeur à l’intrigue. Le tout est servi par un dessin splendide de maitrise. Histoire prenante, fluide, bien menée ... certes, mais il y a un petit quelque chose en plus qui fait qu’on s’immerge dans cette lecture : Les ambiances superbement bien rendues. Que ce soient les décors, les scènes de nuit sur le pont à la lueur de la lune, ou les combats en pleine mer, on s’y croirait. Que ça sent bon les aventures de pirates !

On s’y croirait ! Les bateaux sont magnifiques, graphiquement sublimes dans toutes les composantes sans pour autant être surchargés de détails, on reconnait bien les différentes formes de bateau et les abordages sont tout à fait captivants pour la dynamique et les angles de vues permettant des arrière plans d’une richesse magistrale. Côté personnage c’est un peu moins parfait, mais les expressions sont bonnes même si tous semblent avoir le même genre de traits. (est-ce l’air de la mer ?) Niveau scénario ce premier tome pourrait s’arrêter là. Le scénario commence par le post histoire pour raconter ensuite le pourquoi. Le récit est un pur récit d’aventure, en cela ce tome déçoit. En arrière plan la riche période historique après la guerre de 7 ans et les différents partis dans les colonies nord américaines aurait permis plus qu’une simple aventure ou les protagonistes ne sont que des prétextes au récit. En revanche pour l’aventure on est servi ! Du rythme, un personnage attachant, de très belles batailles, des plans sur l’eau magnifiques vont agrémenter ce récit. On reprochera tout de même une superficialité des personnages secondaires qui ne s’affirment pas. Seul le héros est développé, tous les autres ne servent que de faire valoir dont on ne connait pas grand-chose. Les scènes de bataille maritimes sont adroitement transcrites et très vivantes. Au final c’est pas mal, de l’aventure toute bête sans prétention défendue par des planches sublimes, certainement parmi les plus belles pour des aventures maritimes. La suite de la série permettra de savoir s’il s’agit plus que de l’aventure, pour l’instant c’est déjà pas mal !