Le Tour du monde en bande dessinée

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

12 auteurs venus du monde entier livrent leur vision de la planète. Un album collectif qui témoigne de tout le potentiel de narration de la bande dessinée, et qui se lit comme une invitation à partir à la découverte de la planète.


Auteurs africains Auteurs argentins Auteurs canadiens Auteurs israeliens Auteurs italiens Collectif Davodeau La BD au féminin

Tintin reporter et Fantasio envoyé spécial du "Moustique" ? C'est fini. Aujourd'hui, ce sont les auteurs de bande dessinée qui questionnent le monde... Une approche originale qui donne une autre vision de l'information. Douze auteurs ont été sélectionnés pour parler du pays dans lequel ils vivent ou dont ils sont originaires, de l'Extrême-Orient à l'Amérique du Nord.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Janvier 2009
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Le Tour du monde en bande dessinée © Delcourt 2009
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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25/07/2009 | Erik
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Par Gaston
Note: 3/5
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Sans aucun doute un des meilleurs collectifs que j'aie pu lire. Ici, on découvre plusieurs pays du point vue d'un auteur. Mes préférés sont celles sur un africain qui essaie d'immigrer en France (je ne sais pas si à la fin je dois rire ou pleurer), celle qui montre l'état d'esprit de plusieurs gens durant les élection américaines de 2008 et enfin j'aime bien la bande dessinée de Beaulieu sur le Québec et je me retrouve dans la plupart de ses propos. Il y a des histoires que j'ai un peu moins aimées, mais généralement c'était parce que l'auteur avait des trucs intéressants à dire, mais je n'accrochais malheureusement pas à son style graphique. J'avoue toutefois avoir été déçu en lisant la bd sur l'Italie dans le deuxième tome. Je pensais que j'allais apprendre des choses mais au final rien n'est vraiment développé.

26/07/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Erik

Douze auteurs ont accepté de livrer un regard décalé sur leur pays en décrivant un aspect particulier. L'initiative des Editions Delcourt est louable car très instructive. Généralement, je n'aime pas les collectifs d'auteurs car mise à part une ou deux séquences, c'est plutôt sans intérêt. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien bien au contraire... C'est une approche originale qui donne une autre vision de l'information. La première nouvelle très ironique est signée par les auteurs de Aya de Yopougon. Cela commence en beauté car il s'agit de traiter du sujet de l'immigration. On a un étudiant qui a réussi ses études de journalisme mais qui n'arrivent pas à trouver un emploi dans la presse ivoirienne. Sa mère regarde la TV et entend le président Sarkozy qui promet des cartes temporaires de 3 ans renouvelables aux diplômés des pays en voie de développement. Elle est folle de joie en criant pathétiquement "Merci Sarkozy, merci !". La suite, à vous de la découvrir. Je vous assure que cela vaut le coup... Le second chapitre a été confié à un jeune mangaka. Elle traite de ses jeunes filles habitantes de Tokyo qui se livre à des hommes plus âgés en échange de cadeaux (par exemple un collier de chez Cartier). Elles vont prier dans tous les râteliers pour qu'elles réussissent leur bac ou rencontrent éventuellement un beau mec. A côté de cela, la société japonaise a d'autres problèmes bien plus importants à régler mais elles s'en fichent éperdument. C'est un regard vraiment lucide et très acide. Etienne Davodeau va également signer un récit très engagé en fustigeant le bon père de famille qui tond régulièrement son gazon afin qu'il soit propre alors que l'état du monde se dégrade cruellement... On peut ne pas être d'accord avec cette vision très altermondialiste et écologiste. Pour autant, c'est intéressant d'écouter ce qu'il veut nous dire. Ceux qui possèdent une TV plasma en vont prendre pour leur grade ! J'ai été également très surpris par la vision de la société québécoise par Jimmy Beaulieu. C'est très critique. Je veux juste évoquer un seul aspect parmi tant d'autres. J'ai un ami qui vît depuis 3 ans au Canada. Il m'a indiqué qu'il avait beaucoup de mal à se fondre dans la communauté québécoise. J'ai d'abord pensé que c'était peut-être un cas social. Il n'en n'est rien car cet ami est très ouvert et n'a généralement pas de mal à se faire des connaissances. J'ai moi-même voyagé à travers le Québec. J'ai été également chez l'habitant et je les ai trouvés très conviviaux. Or, cet auteur admet que les touristes disent toujours qu'ils sont accueillants. Or, si on essaye de s'intégrer vraiment, ce n'est pas si simple. Il avoue que leur accueil est chaleureux tant qu'il demeure superficiel:?). J'ai alors repensé à ce que me disait mon ami... J'ai beaucoup aimé la chronique de Miriam Katin sur la campagne électorale de Barack Obama. Il faut parfois s'accrocher. Sa tante Rosa, d'origine juive, n'a pas pardonné que Mme Hillary Clinton embrasse Mme Arafat dans un moment d'égarement. On s'aperçoit qu'une frange de la population américaine avait peur que Barrack soit communiste ou pire encore: qu'il fasse construire un mineret sur le toit de la maison blanche ! Un grand moment d'anthologie également dans la présentation de Sarah Palin. Le récit de Sera est sans doute le plus émouvant car il parle de la vie d'un des 7 rescapés du camp d'extermination S27 au Cambodge (parmi 14000 qui ont péri suite au génocide perpétré par Pol Pot). Le Cambodge a bien changé même dans une architecture sauvage qui ne respecte pas les traditions locales. En même temps, le pays s'enlise avec l'Histoire dans des procès qui ne terminent pas. Un pays où l'auteur admet qu'il vaut mieux être un chat qu'un chien (car ils sont mangés)... L'Amérique du Sud est également présente via son représentant l'argentin Enrique Breccia qui imagine le futur de la terre au XXIIème siècle. Ce récit futuriste est intéressant car il évoque une planète occupée par une plante transgénique symbole d'une culture nécessaire au biocarburants alors qu'il n'y a plus une goutte de pétrole sur Terre. Un récit d'écologie fiction qui se termine de façon onirique, forcément. L'une des visions les plus surprenantes fut celle de Pierre Bailly sur la Belgique à travers une enquête sur un pays qui se cherche. Il insiste sur le fait que la Belgique est un jeune pays (178 ans d'existence) où 6 rois sans réel pouvoir se sont succédés. Il évoque avec subtilité les tensions linguistiques et les problèmes communautaires. Extrait de son récit: "Le symbole de la capitale de mon pays, c'est un gamin qui pisse" ! Finalement, il n'y a pas un seul de tous ces récits qui ne m'ait pas marqué d'une façon ou d'une autre. Les auteurs ont été très courageux d'exprimer leur point de vue sans concession. Le tour du monde ne fait que commencer. Gageons que la suite conservera cette qualité. Un album par an est prévu. Je l'attends déjà.

25/07/2009 (modifier)