Bone

Note: 3.97/5
(3.97/5 pour 37 avis)

Will Eisner Award 1994 : Best Serialized Story & Best Continuing Series & Best Humor Publication Will Eisner Award 1995 : Best Continuing Series & Best Humor Publication Angoulême 1996 : Alph-Art du Meilleur album étranger Will Eisner Award 2005 : Best Graphic Album: Reprint Suivez les aventures de trois Bones chassés de chez eux... frisson et rire à volonté!


Angoulême : récapitulatif des séries primées Bone Comix Delcourt Dragons École européenne supérieure de l'image Image Comics Les meilleurs comics Noir et blanc Will Eisner Awards

Chassés de Boneville à la suite d’une énième bêtise de Phoney, les trois cousins Bone, Phoney, Smiley et Fone arrivent dans une forêt qui ne figure sur aucune carte. Ils y découvrent un monde peuplé d'incroyables créatures, où une guerre ancestrale est sur le point de reprendre. Leur aventure se complique quand ils se retrouvent sépares ! Smiley se retrouve au village, Phoney erre dans la foret, et Fone, sans doute le plus chanceux, se fait héberger par la belle Thorn et sa grand-mère. Nos 3 amis sont loin de se douter qu’ils se retrouvent au centre d’une terrible histoire de vengeance. Monstres poilus, sorcier mystérieux, grand-mère qui en sait plus qu’elle n’en dit, dragon énigmatique… tous les acteurs sont en place, le spectacle peut commencer ! Avec à la clé, on l’espère pour nos aventuriers, un retour à Boneville ! Si vous aimez l’aventure, l’action et les éclats de rire, embarquez avec nos 3 Bones pour de longues aventures !

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1995
Statut histoire Série terminée (11 tomes version N&B, 9 tomes version couleurs) 9 tomes parus

Couverture de la série Bone © Delcourt 1995
Les notes
Note: 3.97/5
(3.97/5 pour 37 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

07/05/2002 | Alix
Modifier


Par Charly
Note: 4/5
L'avatar du posteur Charly

Les cousins Bone, avec leurs personnalités distinctes, m'ont rapidement séduit. Fone Bone est l'aventurier rêveur, Smiley le gentil benêt et Phoney le roublard. Leurs interactions sont drôles et touchantes. L'univers de "Bone" combine habilement humour, action et éléments fantastiques. On y trouve des créatures farfelues, des quêtes épiques et des mystères à résoudre. Le style simple mais efficace du dessinateur permet de faire passer beaucoup d'émotions. Les expressions des personnages sont très bien rendues. Au fil des tomes, l'histoire passe d'une farce enfantine à une épopée plus sombre. J'ai apprécié cette transition et l'approfondissement des personnages. Bone est une BD divertissante et bien construite que je recommande chaudement !

03/07/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’avais découvert l’univers de « Bone » il y a quelques temps, avec l’album Bone - Big Johnson Bone contre les rats-garous, qui ne m’avait pas enthousiasmé. Mais cette série faisant partie pour beaucoup des incontournables, et ayant eu les cinq premiers albums sous la main, j’ai franchi le pas et ai donc découvert plus en profondeur cet univers. Eh bien, après lecture de ces albums – lecture qui s’est faite relativement agréablement et rapidement, malgré une pagination importante – j’en ressors quelque peu déçu. Déçu essentiellement du fait de l’écart entre ce que les avis précédents m’avaient laissé espérer, et mon ressenti personnel. En effet, malgré quelques points intéressants, j’ai trouvé l’histoire souvent trop banale, le rythme trop lent, et les personnalités des personnages pas assez creusées. Le trio de Bone a pourtant des côtés marrants. Ils sont complémentaires : Smiley le gentil benêt, Phoney le roublard, sorte de Picsou toujours en quête d’une combine pour accéder au pouvoir et s’enrichir, entourent le héros, Fone Bone, le plus calme, posé et « honnête » des trois (un peu naïf quand même). Leurs traits rondouillards les rendent sympathiques, et on oublie rapidement leurs différences avec les humains qu’ils côtoient. Quelques touches d’humour relèvent un peu le plat (les magouilles de Phoney – qui généralement finissent mal –, le duo de Rats Garous aussi méchants que débiles, etc.). Les relations entre Fone Bone et Thorn, les révélations sur le passé de Thorn et de sa grand-mère, sur le rôle du dragon, tout ce qui est censé pimenter l’intrigue, la dynamiser en maintenant une tension latente, eh bien tout ceci m’a lassé, car cela manquait de punch, était parfois mièvre et convenu. Je reconnais un certain intérêt à cette série, d’ailleurs plus adaptée à un lectorat ado je pense, mais je ne suis pas le cœur de cible, et ai du mal à comprendre l’engouement autour de ces petits bonhommes rondouillards et de leurs péripéties trop « pépères » à mon goût.

17/11/2019 (modifier)
Par Josq
Note: 5/5
L'avatar du posteur Josq

Il y a des BD, comme ça, qu'on découvre totalement par hasard, et qui deviennent cultes d'un seul coup. "Bone" est de celles-là. Je l'ai tenté sans grande motivation, uniquement poussé par le fait qu'Alain Ayroles était lié indirectement à cette BD, puisqu'il a participé à la traduction des premiers tomes, ce qui me paraissait tout de même une garantie relativement solide, mais pas franchement sûre. Et bien m'en a pris : dès les premières pages, je suis tombé amoureux de cette saga. Au début, on se demande un peu dans quoi on s'embarque et si c'est bien de notre âge, tant on a l'impression d'avoir plongé le nez dans un vieux numéro de "Picsou". Même les personnages nous rappellent ceux de notre enfance : on a l'intrépide naïf et débrouillard, l'escroc cupide prêt à tout pour de l'argent et le simplet mais attachant imbécile heureux, qui aime à se fourrer dans les pires situations possibles. Là où le lecteur adulte va se rassurer très vite, c'est dans le monde que crée Jeff Smith autour d'eux. En fait, cette saga, on pourrait la résumer par ce concept simple : Que se passerait-il si Mickey, Picsou et Dingo se retrouvaient projetés dans le monde du "Seigneur des Anneaux" ? C'est ce que Jeff Smith nous offre. Sur un plateau en or... En or, "Bone" l'est sûrement. Déjà, par son extraordinaire travail sur la forme. Le trait de Jeff Smith est tout bonnement incroyable : allant du pur cartoonesque au réalisme, il allie différents styles de dessin avec un étonnant brio, créant un résultat visuellement enchanteur, que l'édition en couleurs de chez Delcourt ne trahit en rien. La réussite de "Bone" tient sans nul doute pour moitié au génie du dessin. Ce dessin plein de vie ne serait rien sans un montage dynamique qui le met en valeur, et c'est bien ce que nous propose l'auteur-dessinateur ici. Chaque page est un plaisir pour les yeux, tant l'action est toujours lisible malgré le désordre qui y règne dans l'intrigue, et l'on suit avec un intérêt constant les aventures déjantées de nos personnages. Mais, bien évidemment, le scénario et les personnages suivent. Smith réussit à brosser des caractères fort bien développés en partant de stéréotypes connus (voir ci-dessus), et en leur donnant de plus en plus d'épaisseur au fur et à mesure que l'intrigue avance. Si "Bone" commence comme une pure comédie, on comprend rapidement que la noirceur va peu à peu envahir le récit pour le tirer vers la tragédie. Et ce mélange des genres est parfaitement maîtrisé. Si l'humour n'est pas toujours hilarant, il compense à merveille le ton sombre que revêt le récit au fur et à mesure de son avancée. En outre, Jeff Smith a eu l'intelligence de mêler ses personnages fantaisistes à des personnages humains, bien plus réalistes, qui, eux, assurent plutôt la partie sombre de la saga. Ainsi, dès leur introduction, on peut se rattacher à des points de repère forts, chacun de ces personnages ayant de vraies motivations, que l'on comprend et qui le rendent véritablement vivant. A côté de ça, le scénario global est très bien mené, l'auteur introduisant dès le début une certaine part de mystère qui va s'épaissir pour se dissiper à l'approche de la fin, ce qui assure une immersion totale au lecteur. Il faut bien avouer que tous les fils de l'intrigue ne sont pas très faciles à débrouiller à la première lecture, mais on retrouve assez facilement ses petits (contrairement à RASL, du même auteur), et les lectures suivantes nous aident à éclaircir une intrigue aussi dense que complexe. Bref, s'il fallait résumer "Bone", je décrirai cette saga simplement comme une immixtion du cartoon dans un univers d'heroic fantasy, mais avec un respect total des codes de ces deux genres apparemment antinomiques. Là où l'un et l'autre auraient pu s'autodétruire, ils sont au contraire parfaitement mis en valeur l'un par l'autre, et permettent à Jeff Smith de construire un univers fascinant, dans lequel on se plonge volontiers pour n'en sortir qu'à regret. Si tant est qu'on arrive à en sortir un jour...

07/03/2019 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ah, la saga Bone... La saga que j'attendais de lire depuis un moment, encouragé par les lecteurs, par des auteurs, par les libraires. C'est le genre de série où l'on a l'impression que tout le monde est d'accord pour dire que c'est bien, qu'il faut le lire et que vous ne serez pas déçu. Et c'est le cas : c'est bien, il faut le lire, et vous avez peu de chances d'être déçu. Bone, c'est une saga volumineuse (surtout si vous faite l'erreur que j'ai faite, à savoir prendre une intégrale), avec des personnages attachants tous autant qu'ils sont, une histoire de fantasy très bien menée, qui mélange personnages de cartoon avec personnages réalistes, et qui est accompagnée d'un dessin des plus agréables. Je pourrais rajouter des tartines sur tout ce qui est agréable dans cette BD, entre l'humour (surtout avec ces deux rats-garous qui sont délicieusement idiots), le dessin précis et charmeur qui nous fait rentrer dans les personnages, les caractères des cousins Bone (qui sont toujours fidèles à eux-mêmes tout au long de la saga, bien qu'ils acquièrent de la profondeur au fur et à mesure). C'est du tout bon, c'est agréable à lire, ça nous plonge dans un univers unique et c'est une BD d'aventure qu'on relit avec plaisir. Mais alors, pourquoi mettre seulement 4/5 ? Eh bien, malgré toutes ces qualités, j'ai un reproche à faire : la fin est bien trop convenue pour me plaire. La BD fixe la barre très haut dès le début, mais finit par tomber dans quelque chose de facile et de déjà vu, surtout en fantasy. Le final n'est pas vraiment à la hauteur du reste, et c'est dommage. On aurait aimé quelque chose d'autre que cette fin où finalement tout se conclut sans trop qu'on sache pourquoi. C'est vraiment dommage, parce que tout le reste est bon. Vraiment bon. Mais ne soyons pas vache. C'est une bonne BD, avec une fin un peu trop convenue, qui nous prend quand même pendant onze albums. Alors lisez-la !

03/10/2017 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5

Aaaahhh… quelle chouette création… Pourtant, le fil conducteur en est assez simple : un petit bonhomme et deux de ses compères se perdent dans une grande forêt et, de plus, s’égarent l’un l’autre. Pour notre petit ami, ne reste plus qu’à retrouver ses copains et de rentrer chez lui. Simple, non ?… Oui mais voilà, il va rencontrer dragon, rats et autres personnages qui ne vont pas lui rendre sa quête facile. Vraiment simple, non ?… Un fort goût de déjà vu… oui… mais voilà : l’auteur associe des caractéristiques complètement « fêlées » à ces intervenants. On y découvre ainsi que le dragon est amateur de nicotine, que les rats mangent des quiches, etc… Bref, rien n’est la «normalité » d’histoires de même type souvent bien « tristes » par les redites. Ici, c’est frais, créatif, attirant. Certains auteurs utilisent 30/40 traits pour faire vivre un personnage. Ici, rien de tout cela ; en quelques lignes Smith a créé un « chti » gars sympa, aux nombreuses mimiques. Et cette alchimie entre ce petit bonhomme, les autres intervenants et l’histoire fonctionne. Et bien, même. Curieuse aussi, l’histoire de Fone Bone. En 1982, étudiant, il avait créé un personnage –Thom- fort proche de Bone. Présenté à plusieurs éditeurs, il essuie refus sur refus. Smith décide alors d’être son propre éditeur. Il crée ainsi Cartoon Books. Quelques numéros sortent dès 1991 mais le public n’accroche pas. En 1993, Bone est cité dans quelques catalogues spécialisés. Le bouche à oreille fonctionne et le lectorat de cette année-là accroche. D’à peine 1000 exemplaires, Bone passe à 60.000 quatre ans plus tard. Les premières histoires –en noir/blanc- sont rééditées. C’est en 1995 qu’il sera découvert en France. Qu’en dire ?… une sorte d’OVNI qui renouvelle fort agréablement le genre. C’est tonique, plein d’inventivité, rempli de non-sens et certaines situations valent leur pesant de zygomatiques. Une très bonne série d’un créateur indépendant.

07/11/2012 (modifier)
Par raistlin
Note: 5/5

Je répare un oubli injustifiable : recommander cette excellentissime série ! Le trait est simple, dépouillé, mais d'une limpidité rafraîchissante! Il sert à merveille l'histoire qui mélange sans fausse note humour décalé et intrigue sombre dans un univers médiéval-fantastique, avec des idées franchement décalées et drôles. Le couple de rats-garous, ou Smiley sont excellents, Phoncible et son ambition démesurée également, tout comme les autres personnages qui se dévoilent tous au fur et à mesure des tomes, plus complexes et intéressants que l'on ne pouvait le penser. L'histoire est bien menée, alternant moments calmes nous plongeant dans le pays étrange où ont atterri les Bone, et les moments de tensions ou de mystères. Je ne vois pas de défaut à cette série. Vraiment pas. Ah si... J'ai la première version. D'abord, cette version en noir et blanc peut s'avérer très fragile. J'ai quelques tomes dont les pages tombent comme de simples feuilles mortes... Ensuite, le tome 10 est introuvable sauf à prix d'or! J'ai du le prendre dans la seconde édition. En couleur donc et en plus suite à un redécoupage de la série (qui renoue en fait avec le découpage original de la série) le tome 10 est devenu le tome 8... Le bonheur ! Surtout que je trouve que la version couleur ôte du charme au trait initial, en diminuant la simplicité et la légèreté de celui-ci. La série US était d'ailleurs bien en noir et blanc initialement. Mais cette version noir et blanc est devenue difficile à trouver sauf en bibliothèque éventuellement... Ou chez les rares particuliers qui voudront revendre leur série complète suite à une faillite personnelle (aucune autre raison ne pourrait justifier de céder cette BD géniale!!!). A noter également qu'elle peut s'adresser aux enfants sans problèmes (même si l'intrigue est parfois un peu compliquée pour eux), en tout cas, ma fille de 9 ans est fan (surtout des 2 rats-garous) !

28/11/2011 (modifier)
Par Tiri
Note: 5/5

On retrouve dans Bone, en toile de fond, certains thémes du seigneur des anneaux mais qui met en scéne 3 petits personnages auquel le lecteur s'attachera trés rapidement. L'histoire est épique et ne souffre pas de baisse de régime tout le long des 9 tomes. Les autres personnages sont également trés bien faits et interessants! Au niveau du dessin, j'aime beaucoup car c'est assez léger et clair, pour un comic. Je trouve que la version couleur de la série est plus agréable que celle en n&b par ailleurs. Une superbe série!

11/11/2011 (modifier)
Par gdev
Note: 4/5

Je ne verse que très rarement dans le genre Comic : j’ai l’impression d’être perdu dans tout ce monde de superhéros avec collants et autres accessoires pour se démarquer, qui semble-t-il répondent à un univers qui s’est développé au fil des années. Et voilà que je tombe sur « Bone », qui me prouve qu’encore une fois, mon univers de lecture, qui se concentre principalement sur le Franco-Belges, est peut-être un peu étriqué. Revenons-en à « Bone » donc. Au début, pendant les deux premiers tomes, je me suis dit que cette série se voulait humoristique et gentillette. On fait la connaissance des trois cousins Bone, qui disposent chacun d’une personnalité propre (Fone Bone, aventurier, courageux, un peu rêveur ; Phoney Bone, sympathique escroc qui ne reconnaît que la valeur de l’argent, et Smiley, que l’on appellera pudiquement différent mais d’une sensibilité profonde), ainsi que d’une petite fermière dans une vallée, Thorn, qui habite avec sa grand mère. Tout semble simple et enfantin, à l’image des animaux qui parlent dans la forêt luxuriante, à l’image d’une grand-mère qui se fait appeler tout simplement Mamie, à l’image des animaux qui se font appeler par leur race (Mme Opposum va voir Mme Hérisson, et une bestiole que l’on a du mal à définir se fait tout simplement appeler Bestiole). On embrasse cette histoire, qui reprend les codes des contes de notre enfance, avec notamment la présence de Dragons. Tout est présenté de façon fort sympathique, avec humour et rythme, et surtout avec un ton décalé et déjanté. Ainsi, on découvrira une course de vaches totalement incongrue, et on rencontrera également des espèces de bébêtes un peu bêtes et méchantes, les rats-garous. C’est frais, c’est jovial, tout semble enfantin, mignon, agréable. Et pourtant, dès le début, on sent que quelque chose cloche, car de nombreux mystères sont distillés (pourquoi Phoney, qui débarque dans la vallée, est-il recherché ? Qui est cette personne encapuchonnée bien inquiétante ? Pourquoi Mamie semble-t-elle si invincible ?). Dans les premiers tomes, on s’interroge, mais l’esprit est pris ailleurs, dans un déferlement de facéties amusantes et agréables. Mais bientôt, ça se corse, notre curiosité est piquée par des éléments furtifs et déstabilisants qui ne ménagent pas les méninges. Et c’est le moment que l’auteur choisit pour balancer la sauce, et construire une histoire d’affrontement entre le bien et le mal qui trouve son origine dans la création même de cet univers. Il donne beaucoup d’espace et de profondeur à l’univers qu’il nous a fait découvrir en début de série : la topographie des lieux semble s’élargir à l’envie, il invente tout une mythologie et une histoire à cette vallée qui n’était jusqu’alors que le théâtre d’une farce sympathique, et surtout, fait basculer le récit dans un ton plus grave et dramatique. Après la course de vaches déjantée et qui ne porte pas vraiment à conséquence, voilà que toute la vallée bascule dans une guerre violente. Thorn et sa Mamie sont au centre de ce récit et au fil des pages, on découvre le rôle que jouent ces deux personnages dans l’histoire même de la vallée, ils gagnent en maturité. Les préparatifs d’une guerre sont longs et minutieux, puis la guerre éclate, faite d’escarmouches et d’affrontement final, laissant désolation sur son passage (on est bien loin des facéties du début de la série). Tourbillon d’actions, évocation des temps anciens, participation des cousins Bone aux événements, lutte entre le bien et le mal : suffisamment de richesses pour que le lecteur se sente pris au piège, otage de cette série dont il ne peut plus arrêter la lecture. La force des rêves comme arme de destruction massive apporte la dose poétique et vaporeuse qui permet de compléter le tableau. J’ai un peu l’impression que Jeff (après autant de temps passé ensemble autour de tant de pages, c’est un intime), a construit son scénario au fur et à mesure, sans plan vraiment préconçu. Il en résulte des enchaînements parfois un peu compliqués à suivre, des idées lancées puis abandonnées, de nouveaux événements qui ont du mal à s’inscrire dans la continuité de l’histoire (les agissements de Tarsil étaient-ils vraiment importants pour l’histoire ?), de concepts nouveaux font leur apparition, mettant parfois à mal la cohérence des événements passés. Surtout, le petit monde limité des débuts devient un vaste champ de bataille, qui s’étend sur une étendue presqu’infinie, et qui mélange différentes dimension (monde réel, monde des rêves, cercles fantômes, etc.). En conséquence, vers la fin de la série, si le récit à gagné en profondeur et les personnages en maturité (Thorn et Mamie notamment, mais également Phoney dont on découvre toute la grandeur d’âme à l’égard de ses cousins), on se retrouve avec un univers complexe, que j’ai eu du mal à comprendre et à appréhender. Pour tout avouer, j’ai été un peu perdu entre les différents points cardinaux, les montagnes et les vallées, les rêves, les cercles fantômes et la réalité. Tous ces éléments successifs peuvent parfois donner une impression de longueur et de langueur au récit. Toutefois, la fin de la série, un peu rapide, permet de mettre un terme à tous les sujets en même temps, et ainsi éviter de mettre trop en évidence les incohérences ou les sujets moins maîtrisés. Mais compte tenu de la qualité de l’ensemble, je préfère parler de richesse plutôt que de complexité, de variété plutôt que de joyeux fouillis, de maturité plutôt que de densité. Le dessin est particulier : les Bones sont des créatures fabuleuses, au trait très rond et très gras, au physique enfantin. Ils sont sympathiques et il est assez amusant de voir comment Jeff fait passer tout un tas d’émotions sur le visage des ces personnage, tantôt une ligne de sourcil plus ou moins inclinées, tantôt des yeux sous forme de rond ou de fentes : pas facile de faire passer beaucoup d’expressions sur ces « visages » par construction dénué de traits. A la différence, d’ailleurs, des êtres plus réels, tels que les humains, très réalistes pour le coup. D’une manière générale, c’est plutôt agréable, même s’il manque la couleur (j’aurais bien aimé voir ce que « donnait » le dragon « rouge » avec colorisation, d’autant que les couvertures colorisées sont plutôt réussies). Vous l’aurez compris, j’ai apprécié cette série qui se présente humblement comme une farce enfantine pour rapidement évoluer vers une quête rythmée et passionnante. Toutefois, dans sa recherche de complexité et de densité, l’auteur m’a en quelques occasions un peu perdu. Mais qu’importe, le plaisir de lecture est resté intact du premier au dernier tome.

11/03/2011 (modifier)
Par AqME
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Bone est une série que je voulais lire depuis longtemps. Je me suis alors mis à les acheter dans le format delcourt couleur et je pense que c'est une vrai réussite ! Tout d'abord, je vais parler des graphismes. Les cousins Bone sont très attachants, malgré le peu de détails, le dessinateur arrive à leur donner des expressions très nettes, que ce soit au niveau du visage ou au niveau des gestes et attitudes. C'est vraiment un coup de maître car ce n'est pas évident de faire bouger ses personnages et à chaque vignette on voit le mouvement voulu ou l'expression souhaitée rien qu'en regardant les sourcils ou la forme des yeux. De ce fait, on se prend très vite d'affection pour les cousins Bone. Fone Bone est le médiateur du groupe et le véritable héros et fait drôlement penser à Frodon du Seigneur des Anneaux. Smiley Bone est un peu l'idiot du village mais il reste très attachant par ses mimiques et son dévouement pour ses cousins. Quant à Phoney Bone, il a vraiment des allures de Picsou avec son côté radin, égoïste et vénal. J'en arrive à un autre coup de maître de la part de l'auteur, c'est le mélange qu'il réussit à faire. On se retrouve dans un melting pot de Disney avec les cousins qui font penser à Mickey, Dingo et Picsou, du Seigneur des Anneaux avec son lot de créatures imaginaires, de magie et de quête fantastique et des Monty Pythons avec le côté burlesque et hilarant de la BD. On pourrait croire que ce mélange est impossible à faire sans avoir du n'importe quoi, mais le tout est très structuré et vraiment impeccablement réalisé. Ce qui est intéressant aussi, ce sont les dialogues et les retournements de situation qui sont inattendus et vraiment bien foutus. Chaque case est centrée sur un dialogue ou une opposition entre deux personnages et rares sont les vignettes où l'on voit plus de deux personnages. Mais c'est vraiment poilant et on ne ressent pas le besoin d'avoir des décors sublimes ou encore des dessins qui en mettent plein la vue. Ici, juste les expressions faciales et les dialogues se suffisent à eux même et on se régale de lire et de voir les têtes des personnages. Enfin, je dirai que Bone démarre tranquillement avec une présentation des personnages de façon très poétique, attachante dans un monde idyllique et foisonnant de bestioles pour se diriger petit à petit vers une épopée dantesque où nos héros deviennent des héros malgré eux. En bref, une série vraiment géniale que je conseille fortement !

09/05/2010 (modifier)
Par Casou
Note: 3/5

Série sympathique qui doit beaucoup à la trogne expressive de ses petites créatures blanches, les Bones, qui font saliver les affreux et stupides, stupides rats-garous. Les premiers tomes sont vraiment rafraîchissants et sortent de l'ordinaire. La course des vaches est un délire qui atteint des sommets rarement vus dans l'univers de la bd et l'on s'attache à ces Bones qui ont des travers bien humains. Si vous ne souriez pas à la lecture des péripéties des premiers tomes, vous aurez le cœur bien dur. Mais peu à peu, l'intrigue principale se met en place et à partir de là, mon intérêt pour cette série a hélas décliné. Le drame s'invite malgré lui et les Bones, créatures sympathiques et légères, se voient confier une lourde tâche. Le ton décalé, drôle, cède sa place aux angoisses et aux forces du mal qui s'organisent activement en secret. Si l'évolution des Bones et de leur vie (passage de l'insouciance à la prise de responsabilité) est intéressante, l'histoire perd fortement de son intensité avec le tome 9 notamment. :( Les personnages errent et le lecteur finit par se perdre avec eux... Pour moi, le tome 9 Les cercles fantômes est une purge et l'on s'ennuie ferme. La suite rappelle fortement Tolkien et s'achève sans surprise, comme si l'heroic fantasy n'avait qu'une seule trame et un seul dénouement possibles. Très créatif au début, surprenant, l'auteur se révèle étonnamment conformiste pour clore son histoire et c'est le point décevant de cette série qui commençait de façon si originale. Pour l'ensemble, je conseille l'acquisition, mais pour ma part, j'ai revendu la série.

09/03/2010 (modifier)