Benjamin et Benjamine
Benjamin et Benjamine, un brun et une blonde, jeunes héros imaginés dans les années 50 par Christian Godard dans le magazine Benjamin. Goscinny et Uderzo ont repris en 1955 les personnages le temps de quelques aventures.
Albert Uderzo Albums jeunesse : 10 à 13 ans Goscinny Les petits éditeurs indépendants
Benjamin et Benjamine, un brun et une blonde, jeunes héros aventuriers imaginés dans les années 50 par Christian Godard dans le magazine Benjamin. Goscinny et Uderzo ont repris en 1955 les personnages le temps de quelques aventures. En 1994, Claude Lefrancq Editeur publie un album reprenant 2 de leurs aventures : "Les naufragés de l'air" et "Pigeon Vole".
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Date de parution | Août 1991 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Voici probablement l'une des Bd les plus méconnues du tandem Goscinny-Uderzo, elle apparait en 1957 dans l'hebdo Benjamin Jeunesse ; on est 2 ans avant la création d'Astérix, et déja la production du célèbre tandem est pléthorique, ils ont imaginé successivement Oumpah-Pah, Jehan Pistolet, Luc Junior, "Poussin et Poussif" etc... mais cette Bd reste encore une oeuvre de jeunesse. Benjamin et sa soeur Benjamine sont 2 jeunes enfants en quête d'aventures, parfois naïfs mais courageux, évoluant dans la France des années 50 et affrontant des personnages souvent plus bêtes que dangereux ; ils sont l'un des duos de héros juvéniles comme il y en eut tant à cette époque, il y avait déja eu Bob et Bobette, et Greg s'en inspirera plus tard avec Babiole et Zou. C'est une série humoristique avant tout qui mêle aventure et suspense, typique de son époque, où gags et jeux de mots commencent à faire leur trou, car Goscinny rode son style, il essaie des formules et des trucs qui plus tard seront repris dans Astérix. C'est encore de la Bd bon enfant et sympathique, qui n'a pas un intérêt particulier mais qui permet de voir ce que les 2 amis-compères étaient capables de faire avant de se lancer dans de plus ambitieuses séries ; je crois que s'il n'y avait pas eu toutes ces petites créations, il n'y aurait pas eu Astérix, ou disons que ça aurait peut-être été différent, toutes ces Bd ont servi de test et de laboratoire, même pour Uderzo qui affine son dessin déja, on le reconnait au premier coup d'oeil, avec son air vif et coloré, et ses expressions de personnages. Je trouve que c'est pas ce qu'il y a de meilleur chez Goscinny-Uderzo, mais c'est une bande qui mérite l'arrêt pour ses aventures rocambolesques et son humour. L'intégrale permet aussi de découvrir "la Famille Cokalane" parue dans Tintin en 1961, petite saga familiale déja conçue avec Uderzo, sans doute suite de la Famille Moutonet, et série publicitaire sponsorisée par la marque de lotion capillaire Pétrole Hahn. A noter que c'est Godard qui avait crée en 1952 ces 2 petits héros Benjamin et Benjamine, mais il les avait abandonné parce qu'il devait partir au service militaire en Algérie, et à cette époque, c'était au moins 2 ans, or à son retour, sa série avait été reprise par Goscinny et Uderzo, il n'a eu aucune rancoeur ni jalousie, il a même bossé avec Goscinny sur Tromblon et Bottaclou dans Pilote.
Je sors quelque peu déçu de cette intégrale de "Benjamin et Benjamine". Bien sûr je suis conscient que ces quatre récits appartiennent à une époque où la BD jeunesse avait des codes très stricts. J'aime beaucoup le graphisme d'Uderzo déjà très moderne apportant un dynamisme à ses personnages qui seraient bien orphelins sans son trait. Difficile de juger les couleurs puisque retouchées et modernisées. Je trouve que les scénarii de Goscinny sont un ton en dessous de beaucoup de ses productions des mêmes années. Dans le concept un gars-une fille je préfère de beaucoup Modeste et Pompon. C'est surtout le personnage de Benjamine que je trouve triste à mourir. Sans forme, pas élégante et potiche sans personnalité, elle est un très pauvre modèle d'identification pour le public fille de l'époque. Pas du tout l'image de Pompon, tirée à quatre épingles, autonome, grande lectrice et qui sait remettre Modeste à sa place. Quant au personnage de Benjamin, tout lui tombe dans le bec : un billet pour l'Amérique du Sud, un hochet en or, un ranch en Arizona. Je trouve que c'est une attitude très passive à l'opposée de celle d'un Jehan Pistolet qui n'hésite pas à retaper un bateau vermoulu pour courir le monde. Pour moi une production en demi-teinte.
En-dehors de leur célébrissime saga gauloise, Goscinny et Uderzo ont fréquemment collaboré. On connaît encore assez bien Oumpah-Pah ou Jehan Pistolet, mais on connaît souvent beaucoup moins des Luc Junior ou "Benjamin et Benjamine", pourtant savoureux. Même si Goscinny et Uderzo ne sont pas encore tout-à-fait arrivés à la maturité de leur génie, celui-ci se manifeste déjà souvent dans ces histoires franchement délicieuses. Chaque page est une petite merveille graphique et humoristique, tant on voit se développer la ligne incroyable d'Uderzo, qui atteindra la perfection dans Astérix et Tanguy et Laverdure, sans doute ses deux plus belles sagas à mes yeux. Au niveau du scénario, c'est légèrement inégal, d'autant que les deux protagonistes principaux sont pour ainsi dire totalement transparents (mais c'est voulu, puisque cela permet au jeune lecteur de se mettre facilement à leur place, et surtout à l'auteur de mieux mettre en valeur des personnages secondaires, à la personnalité très marquée et toujours craquante) mais Goscinny s'y entend pour créer des situations rocambolesques et varier les plaisirs, évitant tout risque de redite et multipliant les aventures sans queue ni tête. Le sommet est à mon sens atteint dans "Le Grand Boudchou", où Goscinny nous fait éclater de rire à chaque page (voire à chaque case), et où le dynamisme du dessin d'Uderzo sert à point une histoire riche en rebondissements délirants. Une vraie bonne saga humoristique, que tous les fans du merveilleux duo Albert-René gagneront non seulement à lire, mais aussi à posséder en bonne place dans leur bédéthèque. A noter, dans l'excellente intégrale, quelques bonus, dont les hilarantes aventures de la famille Moutonnet qui deviendra la famille Cokalane, sorte de mélange entre un Boule et Bill et un Modeste et Pompon. Malheureusement, il n'y aura que 20 planches en tout... Ca reste un délice à découvrir ! Le dossier documentaire sur la création de Pilote est lui aussi captivant et assez fourni (30 pages).
Décidément, le duo Goscinny-Uderzo a produit plusieurs séries. J'aime bien lire les oeuvres de jeunesse de grands auteurs même si je me méfie de la qualité. Souvent, des récits sans intérêt sont publiés en album uniquement parce que l'auteur est connu. Ici, la qualité est au rendez-vous. Certes, les deux personnages principaux sont sans intérêt (je pense que le but était d'avoir un garçon et une fille sans grande personnalité afin que les lecteurs s'identifient facilement à eux), mais j'aime bien le scénario et le dessin. Uderzo n'est pas encore au top que déjà son dessin est dynamique et complètement rafraichissant. L'album est composé de deux histoires avec des prémices peu originaux (surtout la deuxième) et qui auraient pu facilement être ennuyeuses si le scénariste n'avait pas été Goscinny. Sa narration est dynamique et l'humour m'a souvent fait rire. Les personnages secondaires (en gros, tous les personnages exceptés Benjamin et Benjamine parce que même les personnages n'apparaissant que sur une case et qui ne disent qu'une réplique sont plus charismatiques qu'eux) sont bien trouvés. Un bon moment de détente.
Décidément, avant d'exploser dans la série Astérix, Goscinny et Uderzo avaient produit pas mal de séries au moindre succès. Je ne connaissais absolument pas "Benjamin et Benjamine" pas plus que le magazine du même nom dans lequel Christian Godard les avaient imaginés avant de laisser la main. L'album de Claude Lefrancq m'a permis de les découvrir par le biais de deux histoires complètes. Une suite devait paraître avec au moins une autre aventure mais l'éditeur a disparu avant cela. Il s'agit de deux jeunes héros sans grande originalité, un garçon, une fille, à qui il arrive un peu n'importe quel type d'aventures, le plus souvent par hasard au détour d'une rencontre dans la rue ou dans leur jardin. Le genre de série jeunesse typique des années 50. Elle se démarque cependant par ses auteurs. Le graphisme d'Uderzo est reconnaissable au premier coup d'oeil. Couleurs, encrages, lettrages et personnages sont dans le style qui a fait sa renommée dans Astérix. Il est amusant de noter que les récits de cet album contiennent aussi souvent des avions plutôt réussis qui rappellent en même temps qu'Uderzo a aussi dessiné par la suite Tanguy et Laverdure. Les aventures de Benjamin et Benjamine ne sont cependant pas des plus palpitantes. Les deux héros sont d'une grande platitude. Benjamin est sans charisme, plus souvent spectateur qu'acteur, et son côté sourcilleux n'est pas des plus sympathique. Quant à Benjamine, elle a un vrai rôle de potiche, n'apportant presque rien au récit si ce n'est un alibi de présence féminine. Les récits sont des aventures assez basiques même pour l'époque. On y retrouve des éléments d'autres bandes dessinées et rien qui sorte vraiment du lot. Courses poursuites, méchants sans intérêt, rebondissements clichés... Heureusement, il y a la narration et l'humour de Goscinny qui permettent de remonter le niveau. J'ai rigolé à quelques passages notamment concernant les détails sur la flotte militaire de la Carambie, les moutons sous le lit, ou encore la reprise exagérée des révolutions/contre-révolutions à répétition probablement en clin d'oeil à l'album l'Oreille Cassée de Tintin. Gosinny crée aussi régulièrement de bons personnages secondaires, meilleurs que les deux héros en tout cas. Pour l'histoire de la bande dessinée et la biographie des auteurs d'Astérix, cet album unique est intéressant et pas désagréable à lire. Mais c'est loin d'être un indispensable.
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