Raoul Taburin

Bon, clairement, je considère cela plus comme un livre illustré que comme une bande dessinée, mais c'est vrai qu'il y a quelques phylactères ici et là, et surtout, ce serait dommage de se priver des magnifiques oeuvres de Sempé dans la base de données du site... Raoul Taburin est un véritable petit bijou, où Sempé marie très habilement son dessin, d'une finesse comme toujours incomparable, à des textes extrêmement bien écrits, qui nous rappellent que Sempé n'est pas qu'un bon dessinateur, mais aussi un excellent narrateur. La force des mots, alliée à celle des images, crée une atmosphère toute particulière, si caractéristique de l'auteur, qui lui permet de mettre en scène une très belle histoire. J'ai toujours été profondément touché par la manière qu'avait Sempé de mettre en scène la grandeur du dérisoire, de nous proposer un éloge de la simplicité qu'on sent véritablement sincère et authentique. Avec Raoul Taburin, c'est plus que jamais le cas. La rencontre de ces deux hommes timides et maladroits, qui cachent un secret finalement très insignifiant mais lourd pour eux, est magnifiquement racontée ici, avec beaucoup d'humanité et de sensibilité. On connaît la délicatesse de Sempé, et ici, il trouve un nouveau terrain pour en déployer toute l'étendue. C'est vraiment très fin, élégant et extrêmement touchant. A noter que le film avec Benoît Poelvoorde et Edouard Baer rend parfaitement l'ambiance du livre, même si bien sûr, la finesse de Sempé l'emportera toujours. Moi qui pensais Sempé proprement inadaptable, je dois dire que ce film m'a fait changer d'avis, et rien que pour ça, chapeau !

25/06/2020 (modifier)

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On retrouve là un Sempé classique, avec son trait caractéristique. A savoir un dessin épuré, proche d’un dessin de presse, tout en esquisses, avec des décors parfois évanescents, le tout rehaussé par un peu de couleur – jamais beaucoup, jamais trop marquées ! L’éditeur a mis l’ensemble en valeur par l’utilisation d’un très grand format, avec des pages ajourées autour du dessin, comme encadré du coup. Pour le reste, effectivement, on est à la limite de la Bande Dessinée, et parfois plus proche d’un livre illustré. Mais le texte en bas du dessin est aussi parfois complété par des dialogues dans des phylactères, donc… L’histoire de ce réparateur de vélo qui ne sait pas faire de vélo est pleine de fraicheur, et l’on retrouve là aussi la patte de Sempé, avec une attention mise sur le détail, l’anecdote vivifiante, avec un ton qui fait parfois un peu désuet (comme certains passages d’Amélie Poulain je trouve). Mais j’ai été moins emballé ici qu’avec d’autres albums du même auteur, même si cela reste une lecture sympa.

01/03/2018 (modifier)

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J’hésite, j’hésite. Avons-nous ici à faire avec un livre illustré ou avec une bande dessinée ? L’histoire contée par Sempé n’utilise que rarement les phylactères au profit d’une narration plus littéraire située en dessous du dessin. De plus, en ne proposant qu’un seul dessin (exceptionnellement deux) par planche, l’artiste accentue encore cette impression de livre illustré. Cependant, dessin et narration sont complémentaires et l’un n’est totalement compréhensible que grâce à l’autre (et vice versa). Quoiqu’il en soit, l’histoire de ce Raoul Taburin est bien plaisante à lire. Le personnage est attachant, l’idée de départ est originale et son traitement tout en tendresse est des plus réussis. J’appréciais déjà le trait fin de l’artiste, je découvre ici un conteur talentueux. Cependant, tout n’est pas parfait. De par sa présentation, l’album se lit vite, mais (paradoxe) il ne parvient pas à éviter certaines longueurs (surtout dans le dernier quart de l’album). Mais il s’agit d’une bien petite gêne, par rapport à toute la poésie qui se dégage de l’ensemble. Bien plaisant, et à lire en famille.

11/08/2009 (modifier)

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