Première neige
Descente dans la mélancolie d'une jeune femme. Adaptation d'une nouvelle de Maupassant.
Adaptations de romans en BD Corbeyran Guy de Maupassant Manhwa
Une jeune fille citadine et timide épouse un homme plus âgé qu'elle. Ils s'installent à la campagne dans une maison dont il a hérité, mais son métier le retient loin de la demeure familiale la plupart du temps. L'ennui devient alors le seul compagnon de la jeune épousée. L'hiver arrive bientôt et, tandis que les premières neiges envahissent les alentours, le froid s'invite au cœur de la maison. Un froid mordant, anesthésiant.
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Date de parution | 21 Août 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je me suis ennuyé durant la lecture de ce one-shot. La plupart des pages de cet album sont consacrées à un long monologue qui m'a saoulé après une vingtaine de pages. Les problèmes de cette femme m'ont laissé indifférent. Les scènes qui montrent sa relation avec son mari sont un peu mieux, mais elles ne m'ont pas du tout captivé. Et puis j'ai eu un peu de problème avec le dessin. Cela me faisait penser à de la peinture et j'ai bien aimé admirer certaines planches, sauf que cela causait un problème avec le texte. C'est un peu dur à expliquer, mais cela ne semblait pas naturel pour mes yeux qu'il y ait du texte dans des bulles sur les dessins. C'est comme si, dans un musée d'art, quelqu'un se serait amusé à écrire sur les tableaux. C’est une sensation que je n’aime pas.
Si je devais noter uniquement la capacité des auteurs à transmettre au lecteur la déprime de l’héroïne de cette histoire, je décernerais sans hésiter un 5/5… Presque 150 pages de quasi monologue monocorde où une jeune fille dépressive et au crépuscule de sa vie nous fait part des quelques événements et tranches de son existence qui l’ont conduite là… Finalement ça se lit plutôt bien et on finit par ressentir de l’empathie pour cette femme, on se demande ce qui a pu conduire ces deux êtres à se dire oui, alors que manifestement ils auraient dû se dire non (probablement la société et ses modèles de vie). Une femme sans caractère ni volonté et un homme sans aucune considération pour ce qui est différent de sa manière d’être à lui, ça donne ces deux étrangers qui cohabitent. Un homme sourd et aveugle et une femme passive qui se laisse entrainer avec soulagement vers cette fin tragique, qui finalement sera la seule chose dans sa vie qu’elle aura pu maîtriser. Ne comptez pas sur cette lecture pour vous remonter le moral... J’aime assez ce style graphique délavé utilisé, mais pas du tout les visages dans la majorité des cas et surtout les profils (c’est bien dommage car certains en pleine page sont très réussis et expressifs, comme quoi ce n’est pas dû à un manque de talent du dessinateur). « Première neige » se lit assez vite malgré tout, alors je n’en conseillerais pas l’achat mais au moins la lecture par curiosité, à condition de ne pas être soi-même au bord du suicide…
Voici un manga ou plus exactement manhwa qui se situe à la croisée des chemins entre le franco-belge et la bande dessinée asiatique. Déjà parce que le scénariste en la personne de Corbeyran est français et son dessinateur est coréen, ensuite cette histoire est plutôt lente dans son rythme et servie par un dessin assez original tout en couleurs. D'ailleurs ces couleurs réalisées en aquarelles sont à mon sens d'un très bel effet même si cela demande quelques pages d'adaptation. L'histoire en elle-même porte sur le mariage d'un couple, on est centré sur l'épouse qui s'ennuie dans sa vie de femme au foyer alors que son mari travaille d'arrache-pied. Il est souvent absent et ne lui prête pas d'attention. S'ensuit une longue série de reproches mutuels et on ne sent pas d'amour dans cette relation. J'ai trouvé l'histoire, sans être palpitante puisqu'on est dans les pensées d'une femme qui s'ennuie ferme, néanmoins intéressante à suivre sur le quotidien de cette femme contrainte par ses obligations sociétales pour qui la vie n'a pas vraiment de saveur. C'est une bonne illustration de la mélancolie, au sens premier du terme. En conclusion, sans connaître la nouvelle de Maupassant, base de cette bande dessinée, cette collaboration artistique est convaincante.
Il est de ces ouvrages sur lesquels nos exigences ne peuvent être identiques, adapter un récit sur le spleen de Maupassant en BD relève du suicide idéaliste ! Certes les Manga nippons à grande base de vides langoureux deviennent un phénomène de société (incompris pour ma part), mais tout de même ! Le scénario est simplissime : il raconte la chute d’une femme qui meurt d’ennui. Une très bonne exposition était passée il y a quelques années sur ce phénomène touchant certains individus, les types de spleen au cours de l’histoire et leur origine par rapport au monde qui nous entoure. Attention donc à tous les amateurs d’histoire/scénario/action/suspens, vous n’aurez rien dans ce récit… Le dessin est dans ce contexte, l’élément majeur permettant à l’album de prendre corps dans ce thème ; et force est de constater que le résultat est magistral… Dans un style hybride entre l’aquarelle et le pointillisme, entre van Gogh et Monet, toujours dans des teintes ocre pâles et claires, le quotidien de cette jeune femme interpelle. Les vues se succèdent avec souplesse et lenteur, les couleurs sont uniformes, cela cadre parfaitement avec le vide d’une vie froidement narré. Evidemment on peut se révolter contre cette femme qui n’est que spectatrice de tout ce qui l’entoure et la trouver responsable de l’histoire qu’elle raconte elle-même d’un air détaché, en remettant sur autrui toutes les décisions qu’elle n’a pas su prendre. Mais si tel est le cas, alors vraiment, que l’adaptation est réussie ! Le livre se lit rapidement, mais on est complètement immergé dans cette ambiance ouatée d’une femme souffrant de cette maladie (car à ce stade de développement, certains pensent que c’est une maladie). Incapable d’imaginer un avenir par elle-même, elle se laisse porter dans un néant qu’elle sait fatal. Mais justement, il s’agit bien de ce que recherchent ce genre de personnes incapables de trouver la moindre grâce (ou disons une raison de vivre) dans ce quotidien. Vous l’aurez compris voici une BD ennuyeuse au possible, et pourtant je trouve l’adaptation du récit incroyablement pertinente. Bravo à Kana d’avoir osé sortir un tel ouvrage qui ne restera certainement pas longtemps sur les étals. En attendant profitez-en ! L’achat me parait cependant facultatif quand bien même vous vous identifiez fortement à l’héroïne !
De l’incarnation de l’ennui en BD... Inspiré d’une nouvelle de Maupassant (que j’ai lue il y a fort longtemps), ce manwha nous raconte le spleen d’une jeune femme qui perd goût à tout dès son mariage, et s’installe dans une langueur de niveau olympique. J’ai très vite eu envie de la baffer, cette fille. Elle constate son ennui, le désintérêt de son mari, hormis lorsqu’elle tombe malade, et ne fait rien, ou presque, pour surmonter cet état de fait. L’ennui s’installe aussi chez le lecteur, mais ce n’est pas – pour une fois - un reproche fait à l’adaptateur, Corbeyran, puisque cet ennui fait partie intégrante du récit, qu’il en est même, quelque part, le personnage principal. Face à cette histoire qui a valeur de mètre-étalon au sujet de la mélancolie, il y a le dessin de Byun Byung-jun, déjà remarqué dans Cours, Bong-Gu! et Mijeong. Ici encore son dessin est remarquable, dans un style à rapprocher de celui de Van Gogh, contemporain de Maupassant (fait étrange, les deux artistes sont nés et morts à trois ans d’intervalle, Maupassant ayant vécu plus longtemps cependant). Un style toujours fin et élégant, qui sied à merveille à cette histoire. C’est beau mais c’est ennuyeux…
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