Massacre au pont de No Gun Ri
Une terrible tragédie a lieu en Corée du sud, en 1950...
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Corée Gros albums La Guerre de Corée Les petits éditeurs indépendants Manhwa
25 juin 1950. Les troupes nord-coréennes franchissent le 38e parallèle, la guerre est déclarée. C'est le début de la fuite vers le sud pour des milliers de sud-coréens. Un mois plus tard, le 26 juillet, près du hameau de no gun ri, un bataillon de la première division de cavalerie américaine prend position près d'un pont ferroviaire avec pour mission de tenir l'emplacement pendant trois jours au moins. Des centaines de civils sud-coréens trouvent un abri sous les arches du pont, avant d'essayer de poursuivre leur fuite éperdue. C'est le début du cauchemar : pendant trois jours et trois nuits, les soldats américains ouvrent le feu à la mitrailleuse sur les réfugiés, faisant plusieurs centaines de victimes.
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Date de parution | Février 2007 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il m'est assez difficile de juger cette BD avec laquelle j'ai eu énormément de mal. Le premier souci a été le dessin, que je n'ai vraiment, mais alors vraiment, pas aimé. C'est assez laid, à mes yeux, et j'ai surtout eu un souci avec sa façon de faire des bulles qui sortent de la bouche des personnages. Ca et le fait qu'elles ne soient pas situées de façon logique par rapport à l'ordre de lecture. Ces deux écueils à eux-seuls m'ont fait reposer la BD plusieurs fois alors qu'elle trainait depuis des mois sur ma table de chevet. Lorsque j'ai enfin décidé de me lancer dans ma lecture et le finir, je dois dire que les raisons d'être dubitatifs se sont poursuivis. Déjà, l'auteur prend le temps de tout le temps préciser où nous sommes pour ne pas être perdus. Sauf qu'a mentionner des régions de Corée et des villes du même pays, sans carte incluses, je suis tout aussi perdu que s'ils n'avaient rien mis. C'est assez difficile à retranscrire, mais à part de vagues indications entre nord et sud, je n'ai rien compris au déroulé du trajet des protagonistes. L'autre problème que j'ai eu concerne la façon dont l'histoire se déroule. C'est un récit du point de vue d'un des survivants de l'affaire qui raconte comment sa famille fut prise dans ce massacre horrible. Et ... ben c'est tout. Je dois dire qu'a la fin du livre j'étais assez déçu de ne pas voir plus, c'est-à-dire une extrapolation de ce massacre et une ouverture vers autre chose. Quelques petites pistes sont mentionnées, comme la façon de voir les soldats américains par les Coréens ou la jeunesse de ces soldats qui se retournera contre les populations locales. A cet égard, je considère que le récit ne dépasse pas vraiment le seul stade du récit. Contrairement à d'autres, comme Gorazde ou Kobane Calling, rien ne dépasse de ce simple récit et c'est dommage. Cela dit, je dois reconnaitre que j'ai eu assez de facilité à lire l'ensemble et un réel dégout pour ce que fut ce massacre, non seulement une boucherie horrible mais aussi une torture de plusieurs jours pour des personnes enfermées dans des tunnels sous une chaleur accablante. Le massacre est raconté de façon impitoyable, sans complaisance et sans se cacher. A ce niveau-là, le récit fait bien son travail et c'est ce qui m'oblige à remonter ma note que j'aurais voulu plus sévère. On sent que l'auteur voulait raconter quelque chose qui lui tenait véritablement à cœur, mais c'est une exécution qui m'a paru assez peu effective. Peut-être une ouverture vers le silence qui a suivi autour de ce massacre aurait été intéressant également, puisque jusqu'aux années 2000 le massacre fut principalement nié par les autorités. Je note cependant que beaucoup de ces points auraient pu être corrigés dans un éventuel deuxième volume qui aurait poursuivit au-delà des journées du massacre, mais ce deuxième volume ne semble jamais avoir vu le jour. Est-ce à lire ? Honnêtement, je ne pense pas, bien d'autres récits de guerre sont plus intéressants. Ici, ce n'est que le récit d'un massacre. Malheureusement, des massacres il y eu a eu d'autres, de nombreux autres, et il y en aura encore.
Massacre au pont de No Gun Ri relate en bande dessinée un fait avéré survenu pendant la guerre de Corée : la tuerie de civils coréens en fuite qui se sont réfugiés sous l'arche d'un pont pour échapper à la pluie de balles américaines. Ils vont vivre un véritable cauchemar pendant plusieurs jours, dans la peur, l'obscurité, au milieu des cadavres d'autres villageois, famille ou amis. Certains vont essayer de fuir subrepticement une fois la nuit tombée, d'autres restent terrés, d'autres encore s'insurgent contre ces tirs et ne comprennent pas, ils ne sont que de simples villageois sans arme quelconque et ne représentent pas une menace. Est-ce qu'on leur tire dessus en connaissance de cause, les sachant non armés ? On ne peut pas dire que je sois fan du dessin, il présente des traits assez laids et déformés à ces différents personnages, pauvres victimes qui n'ont rien demandé dans cette guerre. Le volume est épais, plus de 500 pages, mais elles se tournent vite, des dizaines de pages sur la tuerie donnant au lecteur une overdose d'images affreuses. Les 2 auteurs eux-mêmes coréens font à travers ce livre un devoir de mémoire d'un événement mal connu. D'ailleurs si vous lisez l'anglais (il n'y a pas d'article français), l'article du Wikipedia anglophone est une première approche pour connaître le contexte de ce fait historique. On se rend compte que des dizaines d'années après, la réalité n'est pas connue à commencer par celle du nombre de victimes et des questions demeurent sur les responsabilités de l'armée américaine. En conclusion il s'agit là d'un bon ouvrage, la fin laisse supposer une suite, je ne sais pas trop où veulent aller les auteurs car ce premier tome se lit comme un one-shot.
Quelle abomination ! Pour ceux qui ont eu le courage de lire le résumé, vous vous rendez compte que cet épisode de la guerre de Corée est tout à fait révoltant. En effet, non seulement l’armée américaine fait preuve d’un manque de discernement (comme toujours), mais en plus ce qu’il s’est passé est une pure boucherie. Ce manhwa est un témoignage poignant de la tragédie qui s’est déroulée dans ce petit coin de Corée du sud au début de la guerre, 5 ans seulement après la fin de l’occupation japonaise. Le dessin est naïf, mais il ne cache rien de ce qu’il s’est passé : bombardements meurtriers, brimades des fantassins, arrachages de membres et de têtes, même si ce n’est pas d’un réalisme à tout crin, la vérité est présente, et les auteurs (dont le scénariste a écrit un livre dont le manhwa est une adaptation) s’appliquent à raconter cette tragédie dans les moindres détails, de façon presque clinique, mais il est impossible de ne pas être touché par ces victimes. L’Etat américain a présenté ses excuses pour cette méprise meurtrière en… 2001, par la bouche de son président, Bill Clinton. L’album fait plus de 600 pages, et le détail des évènements se poursuit ad nauseam, mais au final on a le sentiment d’avoir, par l’intermédiaire d’un livre, été là-dessous, avec eux, pendant trois jours et trois nuits, à voir mourir nos familles, à ne pouvoir bouger sous risque de se prendre une rafale d’armes automatiques de la part de ces étrangers qui ne parlent pas un mot de coréen… Il n’y a pas de héros dans cette histoire, même si nous avons un fil conducteur avec ce père de famille qui retrouve sa femme, rescapée du massacre, après coup, et que c’est son récit et celui des autres survivants (ils furent 25 en tout, pour probablement près de 400 victimes) qui nous est livré. Deux petits regrets à la fin de ma lecture : ne pas avoir eu un petit dossier montrant le cheminement des réfugiés sur une carte du pays, ainsi que des précisions sur les suites de cette triste affaire. Petit défaut du côté des éditeurs donc. Pour le reste, c’est l’un des ouvrages les plus tétanisants que je connaisse, sur une histoire comparable à celle d’Oradour-sur-Glane, en France. Mais, étant donné qu'il est écrit à la fin "Fin du premier livre", on peut supposer que la suite (dont je ne connais pas le contenu) sera peut-être édité un jour en France. La longueur conséquente (et le prix qui va avec) de ce premier tome va sans doute rebuter de nombreux lecteurs potentiels, mais cette forme permet tout de même de garder son unité narrative... Un ouvrage nécessaire, qui nous montre une fois de plus l’absurdité de la guerre, par l’irrationalité qu’elle engendre.
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