Commandant Achab
Karim vient d’être muté à la Crim’, au 36, le mythique Quai des Orfèvres ! Dès le premier jour, ce jeune policier rencontre Achab, un vieux flic à la jambe de bois, vaguement effrayant et carrément atypique, qu’on a d’ailleurs préféré reléguer aux archives. Karim doit faire équipe avec lui sur une affaire de meurtre d’un député marron.
Paris
Leurs relations s’onnoncent difficiles: le souvenir d’un homme plane en effet entre les deux hommes. Fath, le propre père de Karim et ami d’enfance d’Achab, mort dans des circonstances mystérieuses. D’une enquête à l’autre, Karim va prendre le temps d’en savoir un peu plus sur Achab (a-t-il abandonné son père ?) mais aussi d’apprendre son métier auprès d’un flic… magistral. Une série de feuilletons, très polar, très humains…
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Date de parution | 25 Août 2009 |
Statut histoire | Une histoire par tome 5 tomes parus |
Les avis
J'ai été bien séduit par l'ambiance qui se dégage de cette série policière. Stéphane Piatzsek nous propose une équipe improbable. Un commandant infirme, drogué et écrasé par son passé avec son jeune coéquipier homosexuel, enfant de son ex-collègue dont la mort tragique est liée à Achab. C'est un duo atypique qui se révélera à travers de sordides affaires. La personnalité d'Achab convient à cette atmosphère glauque. Cela reste des enquêtes assez classiques qui renvoient Achab à son passé. Mais elles sont suffisamment efficaces et bien construites pour nous surprendre jusqu’au final. Le graphisme de Douay rend bien cet univers déprimant par sa mise en couleur autour des tons gris, beiges et bleutés dans des ambiances plutôt froides et humides. Les extérieurs sont succincts et ce sont les expressions d'Achab qui donnent la force au récit. Un bon moment de lecture pour qui aime ce genre. Un bon 3+
Voilà une belle série policière comme j’adore, avec un commandant de police du 36 quai des orfèvres, unijambiste, fumeur de shit mais qui est au final un personnage abject, infâme et ignoble. Flic odieux me direz-vous, mais on s’y attache ! « Une bière. Pas d'alcool pendant le service » ! Le ton est donné ! Les enquêtes sont classiques, rien de fou fou à attendre de ce côté-là dans les différents albums. Mais cela est plaisant d’avoir en fait 1 album 1 histoire. Cela se lit bien et je remercie Stéphane Piatzszek au scénario d’avoir adopté ce rythme. Le graphisme de Stéphane Douay est plutôt simple et sombre avec beaucoup de cases sans dialogue. Le dessin aurait mérité d’être un peu moins basique et plus fouillé mais bon ça passe. Albums intéressants pour les adeptes du genre avec un zest d’humour noir.
J'ai lu les 4 premiers tomes, et j'aime le tour que prennent les évènements. Comme tout bon polar on a un héros-enquêteur bancal, un coéquipier beau gosse (quand même) pour le plaisir, des cadavres, des poursuites, une institution policière pas très orthodoxe, des méchants terrifiants, le tout dans une image où le noir a une bonne place. Mais dans chacun de ces passages obligés, il y a une nuance qui me plait. Le héros est bancal au sens propre et figuré. Un unijambiste trapu qui ne cesse de fumer de l'herbe en faisant sortir la fumée par le nez. Le commandant surnommé Achab est un vieux pied-noir. Cette connotation historique prend une profondeur au fur et à mesure des histoires; son mauvais caractère, qui se déclenche du tac au tac par des réparties bien senties, est terrible au début, mais au fil des enquêtes, il comprend des choses sur lui même, et son aigreur se change en ironie amusée... A moins que ce ne soit l'influence bénéfique de son jeune coéquipier. Pour l'image, c'est une gamme qui va du vert canard au brun-rouille, en passant par tout un échantillonnage de beiges élégants. Ces nuances sont prises dans un encrage appuyé, où les traits sont anguleux, ridés, par moment maladroits et à d'autres extrêmement réussis. Comme l'esprit vif d'Achab associé à sa démarche entravée. Par ailleurs les personnages secondaires sont inhabituels dans la BD: ce sont des personnages comme les autres, avec une psychologie, un travail, une histoire, mais il se trouve que l'un à le cancer, l'autre n'a pas de sexe défini, le troisième est homosexuel, mais ça n'a pas forcément de rôle dans l'histoire. Je trouve que ça fait du bien dans le monde des stéréotypes, où les gens normaux n'ont rien d'exceptionnels, de voir que les gens normaux sont chacun exceptionnel, mais qu'il n'y a pas forcément besoin d'en faire toute une histoire. Pour couronner le tout , un type qui troque sa prothèse en plastique contre une jambe de bois sculptée par un artiste, ne peut qu'avoir ma sympathie! Je viens de lire le tome 5, et mon enthousiasme reste entier: l’énigme des liens entre le commandant et son jeune coéquipier ne cesse de s'enrichir, en s'éclairant à mesure qu'elle s'épaissit.
C'est vrai que ce polar avait bien commencé avec un personnage clé qui devient charismatique. Le commandant Achab doit résoudre une affaire de meurtre concernant un député qui s'adonne à de biens glauques affaires. On lui adjoint un jeune officier de police qui n'est autre que le fils de son ancien co-équipier qu'il a été obligé de tuer. On se dit tout de suite qu'il y a une sérieuse incohérence du scénario car dans la vraie vie, on ne permettrait pas ce genre de situation. Quoi de mieux pour résoudre une affaire criminelle que de mettre en relation deux hommes aux profonds antagonismes ! Par la suite, cela devient tarabiscoté à l'image de ce jeux de mots croisés dans un bar qui donne toute la solution à l'intrigue. C'est dommage car cela avait bien commencé. Pour autant, je laisserai 3 étoiles car il y a tout de même de la matière à faire quelque chose de bien pour peu que le scénariste s'applique un peu plus.
2,5/5 Cet album montre pour moi à quel point il est difficile de faire une bonne BD, comment un rien, comment un ou deux détails mal maîtrisés peuvent faire basculer une BD de plutôt bien à plutôt bof. Car elle commence pas mal cette BD. Un meurtre, une enquête qui se met en place autour d'un vieux flic assez curieux. Un personnage inhabituel, aigri, infirme, alcolo et toxico, bien loin des jeunes premiers qu'on nous sert souvent en général. Et puis voilà, à trop vouloir faire un personnage original, au fil des pages il en devient pénible, caricatural dans le mauvais sens car il cumule trop de défauts et de tares. Son association avec le jeune flic, beur, homosexuel, intègre est également un peu bancale. Et puis subitement sur un coup de baguette magique ils se retrouvent bien trop facilement sur la bonne piste. Pour enfoncer le clou, tous les jours Achab s'assied dans le même bar du quartier pour siroter un demi en lisant son journal et c'est encore un coup de baguette magique qui fait que toute cette sombre affaire est dirigée depuis ce bar ! Et voilà comment une histoire qui partait bien dérape et se termine de façon très mitigée.
Certains trouvent ce polar surprenant, moi je trouve qu'il manque vraiment de matière. On se retrouve avec un duo a priori atypique, mais finalement pas tant que ça. Les caractères des deux flics sont différents, mais leur interaction ne soulève pas vraiment l'enthousiasme. En plus j'ai trouvé l'intrigue confuse, pas passionnante du tout, bref, je me suis assez vite ennuyé. Au niveau du dessin, j'ai trouvé Douay meilleur dans ses albums précédents, peut-être une question d'univers, d'ambiances... Bref, bof.
Autant j'ai apprécié Cavales autant ici je suis déçue. Je n'ai pas aimé les personnages un peu trop agaçants à mon goût. Achab, le vieux flic fumeur de shit est très exagéré, il fume partout, dans son bureau, dans sa voiture, même en sortant du commissariat, je trouve ça totalement irréel, imaginez un peu le scandale que ça ferait. Il est le frère du commissaire, comme si cela pouvait expliquer les libertés qu'il prend. Quant à Karim, c'est le fiston du meilleur pote d'Achab, qu'il a malheureusement flingué ; ces deux personnages vont apprendre à se connaître en travaillant sur la même enquête, bon… basique en un mot. L'enquête, elle, est plutôt simple pour l'instant et n'a rien de novateur, elle n'a pas éveillé mon intérêt et je l'ai lue dans un demi-ennui. J'ai eu vraiment l'impression de lire un polar totalement amateur. Je lirai peut-être la suite car j'aime bien ces deux auteurs et on ne sait jamais, peut-être que j'accrocherai plus. Niveau dessin Douay est fidèle à lui-même, c'est agréable.
Après Cavales, notre duo récidive dans la même collection. Même si cet album est différent sur le fond (les protagonistes et l’affaire n’ont rien en commun), la forme reste quant à elle assez semblable. En effet, l’objet de l’histoire est assez banal, ce qui l’est beaucoup moins, ce sont les personnages et leur dimension psychologique. Achab est à ce titre un personnage des plus intéressants. Policier remisé aux archives suite à une bavure, il va être remis en selle pour résoudre une affaire de meurtres. Ses méthodes peu conventionnelles donnent tout le sel au récit (bien plus que l'intrigue). Côté dessin, Stéphane Douay séduit toujours autant par son trait fluide et un encrage soigné. Le soin apporté aux décors mérite une mention particulière. Je connais un peu le coin du parc de la Villette (avec la cité des sciences et la géode) et je dois dire que je n’ai pas été dépaysé. Bref, pas un grand polar mais un petit polar atypique qui mérite qu’on s’y attarde.
Une série pour les grands amateurs de polars modernes, d'histoires de policiers français aussi réalistes que possible. Commandant Achab met en scène une paire de personnages originaux et intéressants. La jeune recrue, Karim, discrètement homosexuel et policier sérieux, fraichement arrivé à la Policie Criminelle où travaillait son père avant un drame encore assez mystérieux. Et le vieux de la vieille, surnommé Achab, relégué aux archives suite à la perte de sa jambe et peut-être à son implication dans la mort du père de Karim, fort en gueule, fumeur de shit et adepte d'une méthode d'enquête bien à lui. Ah, et j'oubliais aussi le chat d'Achab, une bête amusante complètement shootée. Ces deux-là mènent l'enquête de manière assez détournée, poursuivant leurs efforts alors qu'un coupable trop évident a déjà été trouvé. L'intrigue est réaliste et menée avec grand sérieux, si l'on excepte le comportement parfois excentrique d'Achab. L'amateur de polar sera heureux d'apprendre que les clés de l'enquête ne lui sont jamais offertes avec trop de simplicité. Le lecteur doit être attentif pour bien suivre les réflexions des enquêteurs et leurs difficiles avancées. Le dessin est réaliste lui aussi. Son côté clair, contrasté et épuré lui assure une certaine classe. La colorisation est un peu terne mais c'est un choix volontaire pour coller à l'ambiance. Voilà un polar qu'on suit avec plaisir, satisfait de voir le sérieux de son réalisme et de son enquête, et autant intéressé qu'amusé par la relation entre les deux personnages principaux. On demande à en savoir plus et à lire les tomes suivants.
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