Le Jardin d'hiver
L’histoire de Sam, jeune homme d’aujourd’hui...
Académie des Beaux-Arts de Tournai La BD au féminin Paquet Renaud Dillies
L’histoire de Sam, jeune homme d’aujourd’hui. Entre un boulot de garçon de salle dans un pub de nuit, une petite amie qu’il n’a plus l’impression de comprendre, des relations complètement faussées avec le monde et ses proches, un personnage balloté d’un événement à l’autre, sans aucune prise sur le monde… Jusqu’au jour où une goutte d’eau tombe de son plafond jusque dans sa tasse de café…
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Date de parution | 26 Août 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Après lecture des avis concernant "Le Jardin d'Hiver" je suis un peu étonné de l'accueil frileux fait au scénario de Renaud Dillies. Comme tout oeuvre un peu hors norme, chacun peut y aller de sa lecture et de sa compréhension. Perso j'y voit comme une parabole du retour vers le père. Mais quel père ? Au milieu d'une grisaille omniprésente Sam est interpelé par un signe dérangeant qui vient de son plafond. Après une première approche ratée, ennuyeuse et incompréhensible Sam retourne dans son horizontalité mortifère mais connue. Même la musique ne lui procure pas d'élévation. Quant à Lili, l'a-t-il vraiment réellement vue ? La deuxième visite est une révélation. Jardin d'hiver ou jardin d'Eden ? Pommes ou tomates ? Repli sur soi ou ouverture et réconciliation ? Clés dans le dos ou ailes d'anges ? Un conte un brin mystique pourquoi pas ? En tout cas c'est ma lecture perso. Quant au graphisme de Grazia La Padula, il est non seulement très bon mais aussi dans la pure veine d'une production de Dillies. Ce n'est pas si éloigné d'un graphisme comme celui de Frère Joyeux à tel point que je croyais que Dillies avait tout fait. Rendons à Grazia ce qui lui revient : une finesse et une tendresse dans l'expression de ses personnages vraiment touchantes. J'ai même eu un petit frisson impressionniste en souvenir d'Edgar Degas à la vue des danseuses qui entourent Lili. Une très bonne lecture de deux excellents artistes très complémentaires.
C'est avec cet album que je rentre dans l'univers de Renaud Dillies. Une première rencontre remarquable, même si ce n'est pas lui qui mène complètement la barque. Pour ce voyage mélanco-poétique, il laisse les pinceaux à Grazia La Padula que je découvre par la même occasion. Un duo qui fonctionne très bien, car le dessin très personnel et expressif de la miss cerne à merveille l'histoire de Dillies. Ajoutez à cela un découpage et une mise en page soignée, des cadrages judicieux et l'ambiance distillée par le trait de Grazia La Padula complète le ravissement. L'univers imaginé par Dillies prend corps. Sauf, car il y a un sauf, que tout cela s'avale un peu trop rapidement et que comme tout bon vin manquant de corps, on reste sur notre faim... Car si l'ambiance et le cadre posés sont très bons, on aimerait que tout cela soit un peu plus approfondi. Malgré cela, ce "Jardin d'hiver" reste un album à lire et découvrir pour la qualité de son graphisme et de l'ambiance qui se marient parfaitement.
Un petit peu déçu par cet album. Certes, j'admire le boulot de Renaud Dillies depuis ses débuts, et chacun de ses albums est pour moi l'objet d'une grosse attente. Bon d'accord, ici ce n'est pas lui qui dessine, mais on peut lui faire confiance pour trouver l'illustrateur qui fera passer des ambiances, de la poésie tintinabullante. C'est le cas avec Grazia la Padula, dont le dessin est magnifique. J'aime beaucoup ce style un peu brutal, avec ces grosses têtes. C'est juste... charmant. Revenons à ma déception. Elle concerne l'histoire. Une histoire d'amour, bien évidemment (comme souvent avec Renaud), mais elle manque d'épaisseur. A dire la vérité, il ne se passe vraiment pas grand-chose dans cet album. Une rencontre, une confirmation, un contact renoué. C'est peu. C'est dommage parce qu'il y aurait eu, à mon sens, de la matière pour faire quelque chose de plus consistant. Déçu donc par l'histoire, moins par le dessin, que j'aime beaucoup et qui à mon goût justifie l'achat.
Intrigué par le graphisme étrange et poétique (du moins, à mes yeux) de Grazia La Paluda, je me suis lancé dans ce récit sans trop savoir à quoi m’attendre. J’en ressors avec un sentiment mitigé. D’une part, la poésie est bien présente, de l’autre l’histoire proposée manque de profondeur. J’ai cependant parcouru (et dans « parcouru », il y a « couru » qui donne une indication de la vitesse à laquelle cet album peut se lire) ces planches avec plaisir. La petite chronique sociétale est bien plaisante et (surtout) bien servie par l’étrange graphisme de l’artiste italienne. Je craignais un peu ces petits personnages à grosse tête, mais Grazia La Paluda parvient à les doter d’un réel charme et d’une certaine humanité. Les décors sont également très réussis et, dès la première planche, j’ai senti l’écrasante présence de cette ville déshumanisée peuplée d’anonymes anodins. Cette vision de nos sociétés urbaines, point de départ du récit, m’a franchement bien plu et son illustration graphique est pour beaucoup dans mon appréciation de cet album. L’élaboration des planches est également très soignée, et n’hésite pas à fragmenter des instants en plusieurs cases, qui permettent au lecteur que je suis de « sentir » le temps passer. Ce procédé, que j’aime à faible dose, est malheureusement un peu trop présent à mon goût. Cette redondance, qui finit par ressembler à une facilité scénaristique, m’a lassé, à terme. Mais le plus décevant est finalement le manque de profondeur du personnage central, dont on ignorera encore beaucoup au terme de l’album. Qu’il garde une part de mystère, je l’approuve, mais à ce point !? Je me demande surtout s’il n’est pas réellement insignifiant tant son profil m’apparaît superficiel. Un agréable moment de lecture, cependant, mais cet album manque un peu de profondeur. Franchement pas mal bien ! (scénario : un petit 3/5 – dessin : un bon 4/5).
Et de 4 ! C'est la quatrième fois que j'attribue 4 étoiles à une oeuvre de Renaud Dillies (après Betty Blues, Mélodie au crépuscule et le fameux Sumato). Je me dis que je dois naturellement sacrément aimer cet auteur qui n'était pourtant pas resté gravé dans ma mémoire. Le constat est pourtant bien là. Il arrive à me faire passer une espèce de vibration dans le coeur. Ces personnages me touchent profondément. Ce n'est certes pas la grande aventure mais il y a dans ces récits de ces petits riens qui font qu'une vie peut être une source de richesse. Le contexte de cette histoire est plutôt un monde morose où des exclus de la société se font assassiner dans l'indifférence générale, où il n'arrête pas de pleuvoir sur le pavé de la ville, où des voleurs vous arrachent un vieux sac à dos que vous gardiez précieusement depuis votre enfance. Au milieu de tout cela, je vous laisse découvrir ce que peut être au sens propre ou imagé un jardin en hiver. Une merveille !
Les dessins sont trompeurs mais ce one shot est du Renaud Dillies pur jus ! Il oeuvre toutefois dans un registre différent de ses précédentes réalisations, raison pour laquelle sans doute il s’est adjoint les services de Grazia La Padula. Cette jeune auteure italienne présente un style affirmé dans la même veine que celui de Tony Sandoval (Vieille Amérique). Les couleurs ternes s’accordent bien avec ce graphisme anguleux et caricatural. L’alchimie des deux fonctionne pour donner un visuel tristounet mais réussi. Exit les personnages animaliers. Dillies conserve cependant son rythme narratif particulier (lent pour certains) et qui oscille entre rêve et réalité. Et cette réalité est toujours celle d’un individu fragilisé sur le plan moral (et il y a de quoi au vu de ses conditions de vie). Il y trouvera toutefois des gens qui lui permettront de se reprendre. A noter que la musique n’est pas aussi prépondérante que dans ses autres récits. Elle y est malgré tout présente en guise de clin d’œil. Pour en revenir à la narration, elle peut paraître vide du fait de la présence de nombreuses cases contemplatives mais c’est aussi ce qui fait l’attrait des récits de Dillies. Plus que le récit, qui tient en effet en quelques lignes, c’est l’atmosphère unique distillé par Dillies qui fait la différence. A lire.
La couverture avec ce personnage au visage si difforme mais si expressif m’a donné envie de découvrir cet album. Question dessin, le style est très particulier : les personnages sont anguleux, avec un visage disproportionné, les décors sont uniformes, la colorisation dégage une mélancolie paralysante. Les arrières plans sont curieusement sur un même plan, bref le tout donne un style vraiment particulier agréable néanmoins. Les couleurs donnent dans des tons liquides pour la plupart et lumineuses pour ce fameux jardin, et certaines planches sont construites avec grand art. Question scénario, l’album nous présente une histoire contemporaine sous forme de conte. Et comme dans tous ces récits d’évolution de sentiments il n’y a pas beaucoup d’action, mais plutôt des sacrés bouleversements dans les attitudes des protagonistes. Tout part de la vie banale d’un serveur de café dans un bar, de son quotidien triste, des ses voisins, de son environnement. Et dans cette vie sous forme de vide va naître de l’humanité. Et ceci va exister dans des rapports simples d’humain à humain, sans intérêt, sans présélection par des critères sur fesse-livre, uniquement pour qu’aux besoins d’un humain, un autre accepte d’y répondre avec sa réponse personnelle. Il n’y a pas de courses poursuite, pas de sang…, mais il y a mieux, il ya la découverte de l’amour, du pardon et du don de soi à autrui, c’est plus fragile, plus subtil et plus rare aussi dans notre société. Et comme ce qui est rare, c’est un trésor. Je ne parlerai pas de poésie graphique pour cet album, il s’agit plutôt de la découverte dans un quotidien à priori morose que des trésors se cachent dans les rapports à autrui pourvu qu’ils soient don et non égoïstes. Cette interprétation personnelle de l’album me vient de l’autre relation à autrui qui nous est présentée : celle des voisins. Celle-ci échoue (tiens d’ailleurs il y a bien du sang et de l’action !) car individualiste de la part de notre héros qui accueille l’autre parce qu’il a besoin de lui. Dans ce cas l’autre refusant ce don, l’humanité échoue (et évoluera dramatiquement). Cette relation centrale de l’album vient couper le récit, dans le première partie du récit notre héros refuse de donner de soi à autrui, tout est glauque, dans le seconde il accepte, tout s’éclaire… Peut être est-ce tiré par les cheveux, en tous cas à mon sens cet album est un très joli conte contemporain sur le don gratuit de soi… A lire à minima
Note 2,5. Le graphisme de Grazia La Padula est tout à fait dans mes goûts, proche du style de Redolfi dans La Perspective Nevski ou de Tony Sandoval dans Nocturno par exemple. Très peu de dessinateurs ont ce style très particulier, avec des personnages aux visages anguleux, empreints d'un mélange de souffrance et de tristesse. Les couleurs, comme chez les deux autres auteurs, sont belles et chaleureuses, encore une dessinatrice dont je ne manquerai aucune production. Le scénario lui n'est vraiment pas à la hauteur du dessin, il tient dans un mouchoir de poche, que dis-je ! Dans une petite larme qui n'atteindrait pas le milieu de la joue. Cette bd se lit en 5 minutes ou en 10 si vous vous attardez sur le dessin, comme c'est mon cas. Ajoutez à cela les personnages ont une vie assez plate et insipide. La seule chose qui a attiré mon attention c'est la scène où l'on voit la provenance de la fuite d'eau, qui elle est poétique, belle et excellente. A ce sujet je vous conseille fortement de ne pas feuilleter la bd sur sa moitie-fin, car si vous tombez dessus par hasard vous n'aurez plus grand chose à vous mettre sous la dent. Ma note est plutôt généreuse, pour la scène dont je parlais juste avant et surtout pour le dessin.
Je ne m’attendais pas du tout à revoir la mention de Renaud Dillies sur une couverture des éditions Paquet ! C’est donc vraiment par hasard que je suis tombé sur « Le Jardin d’hiver ». Je ne m’attendais pas non plus à ce que Renaud Dillies abandonne ses crayons pour les laisser à un autre auteur ! C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis mis à feuilleter cet album… « Le jardin d’hiver » met en scène un brave jeune garçon de café qui se demande bien ce qu’il fout sur la terre jusqu’au jour où il rend visite à son voisin du dessus pour lui demander de réparer une fuite d’eau. Le vieil homme l’accueille en le prenant pour son fils… Les fans de Renaud Dillies seront surpris de découvrir un recueil assez loin de ce que l’auteur a fait jusqu’à maintenant, c'est-à-dire assez loin du monde du jazz (enfin ! ). Et puis, pour une fois, les bédéphiles auront droit à un récit de cet auteur sur la vie plus optimiste que ce qu’il faisait d’habitude. Bien que le scénario de Renaud Dillies ne soit guère original et tienne sur une ligne, j’ai passé un excellent moment de lecture avec « Le jardin d’hiver » ! Cette histoire m’est apparue très touchante et empreinte d’une mélancolie qui a su m’émouvoir. C’est aussi une petite fable sur la vie, sur ces petits moments de chaleur humaine qui peuvent nous redonner du sens à la vie. Le graphisme de Grazia La Padula ? Je le trouve magnifique ! A mon avis, son dessin est plein de détails, les personnages sont expressifs, la mise en couleurs est vraiment excellente et puis, il y a surtout ce style très personnel de l’auteur qui sied à merveille au scénario de Renaud Dillies : une vraie réussite ! J’ai beaucoup aimé ce nouvel album de la collection « Blandice ». Et puis, pour une fois, Renaud Dillies nous présente un récit sur la vie avec une vision plus optimiste que ce qu’il faisait jusqu’à maintenant. C’est une histoire qui m’a touché par sa simplicité et aussi par son thème universel sur la richesse des rapports humains. En plus, j’ai adoré le coup de patte très personnel de Grazia La Padula (elle est lauréate du prix « Jeunes Talents» au festival international de la bande dessinée d’Angoulême de 2007). Vraiment, un très bel album ce « Jardin d’hiver » !
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