God save the Queen

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Une rencontre entre la jeunesse punk Londonienne et des Elfes déchus du royaume de Féérie


Auteurs britanniques DC Comics Urban Fantasy Vertigo

Entre Londres et le royaume de Féérie, God save the Queen conte l’histoire d’une adolescente rebelle devenue la proie d’un groupe d’elfes punks. Elle découvre que ces fées carburent au Cheval Rouge, un mélange de sang humain et d’héroïne. Elle tombera dans le piège de cette drogue dangereuse, se retrouvant impliquée du même coup dans la guerre à mort qui oppose la reine des fées, Titania, à sa prédécesseur Mab la folle que ses sujets avaient tenté d’oublier.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série God save the Queen © Panini 2008
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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29/08/2009 | JJJ
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Souveraine légitime et petite cuiller - Au royaume des fées, la Reine Titania règne sur le peuple des fées depuis son palais. Pour s'asseoir sur ce trône, elle avait destitué des siècles plutôt la reine Mab. La tradition indique qu'il ne faut pas mettre la sortante à mort au risque de tomber sous sa malédiction. Problème : si la précédente n'est pas morte, elle peut revenir. Et c'est ce qui se produit ici. Titania se retrouve bien vite reléguée dans les oubliettes du château et les êtres du peuple qui n'ont pas voulu changer d'allégeance sont pourchassés et exterminés sans plus de cérémonie. Seuls ceux qui avaient été exilés sur terre ou qui y avaient fui pour ne pas recevoir un châtiment ou une condamnation réchappent à cette vengeance, ainsi que Cluracan. Pendant ce temps là, sur notre bonne vieille terre, dans les quartiers nord de Londres, Linda est lassée de sa vie avec sa mère alcoolique que son père a quittée. Elle poursuit ses études sans aucune conviction et elle entraîne Jeffrey, son ami d'enfance, dans ses frasques, en l'occurrence une virée en boîte. Pendant cette soirée, elle tombe sur un individu peu respectable dénommé Verian qui l'initie au plaisir du shoot à l'héroïne coupée avec le sang de Linda. Il s'agit de la troisième bande dessinée illustrée par John Bolton dans les années 2000, après Harlequin Valentine (une adaptation d'une nouvelle de Neil Gaiman) et The Furies (se déroulant dans l'univers du Sandman de Neil Gaiman). "The Furies" mariait les visions cauchemardesques de John Bolton avec des scènes plus quotidiennes de banlieue américaine. Pour ces dernières, Bolton avait recours à des photos travaillées par infographie pour donner l'impression de peinture, mais le résultat présentait quelques approximations trahissant un manque de maîtrise de l'outil. Graphiquement, John Bolton reprend le même dispositif pour cette histoire : des références photographiques transformées par l'informatique et des scènes dantesques et hallucinées dans le monde des fées. Cette fois ci, l'outil informatique est parfaitement maîtrisé et il n'y a plus de solution de continuité entre les décors et les personnages. Bolton a trouvé la bonne option pour repasser les photographies avec un outil qui donne une impression de coup de pinceau avec une peinture bien épaisse, et pour faire disparaître les éléments superfétatoires de la photographie. Ce dispositif lui permet de nourrir ses décors et de les ancrer dans une réalité très prosaïque, tout en en donnant une apparence interprétée par la vision de l'artiste. Il est également évident que certains personnages ont été conçus à partir de modèles vivants. Et là encore, Bolton ne se contente pas de décalquer, il impose une vision artistique en travaillant sur les couleurs et les textures. Enfin quand les protagonistes passent du coté du monde féerique, Bolton laisse libre cours à son imagination pour des visuels qui décoiffent, qui dérangent, qui horrifient, qui nous transportent ailleurs. John Bolton maîtrise comme peu la composition de couleurs pour une harmonie à toute épreuve en utilisant des teintes inattendues et provocantes. Il sait donner une texture spécifique à chaque élément et une épaisseur telle que le lecteur perçoit la sensation du toucher. Mike Carey a choisi de faire reposer son intrigue sur des éléments de la série Sandman (Titania, Cluracan, Puck), mais cette fois-ci le récit peut se lire sans avoir jamais ouvert un comics de Morpheus. Les 2 groupes de personnages sont plongés au milieu de situations qui sont tour à tour terre à terre, puis sortant de l'ordinaire. Les scènes les plus dérangeantes ne sont pas forcément celles que l'on attend. En particulier, le comportement à risques de Linda sur terre (piquouse et défonce) est beaucoup plus dérangeant que la parade des monstres. En seulement une centaine de pages, Mike Carey crée des individus avec des personnalités complexes et attachantes pour lesquels le lecteur ressent immédiatement une forte empathie. Et comble du plaisir de lecture, il ne se contente pas d'une fin de conte de fées, il oppose intelligemment le rétablissement d'un ordre au pays fictif des fées avec l'obligation de changement pour l'héroïne dans le monde réel. J'ai été transporté dans une autre dimension par les illustrations sophistiquées, riches et évocatrices de John Bolton qui a bénéficié d'un scénario adulte pour servir d'écrin à ses visions fulgurantes. Si vous aimez John Bolton, vous pouvez également tenter The Green Woman (scénario de Peter Straub), Army of Darkness (avec du sang et de la chair, scénario de Sam Raimi) ou The Black Dragon sur un scénario de Chris Claremont ou Batman : Manbat sur un scénario de Jamie Delano.

30/06/2024 (modifier)
Par JJJ
Note: 2/5

Quelle déception que fut la lecture de ce God save the Queen. Mike Carey concocte une histoire Punk Fantasy, hélas la sauce est bien fadasse. Le héros élu est un personnage rebelle. Il s'agit de Linda, une héroïne donc (logique pour une histoire mettant en scène des Fées me direz vous…), pendant l’une de ses virées elle rencontre une bande d'Elfes égarés et Junkies venus du royaume de Féérie (Neil Gaiman nous l'avait déjà fait en beaucoup mieux ! ). Après une période de défonce au "Cheval Rouge" en compagnie de ses nouveaux amis, Linda va accomplir son destin... Le schéma est assez classique, on passe de la révolte par la quête qui conduira à la rédemption et la réconciliation avec ses ainés. Était-il nécessaire de nous gratifier d'un titre pareil (référence évidente et avouée dans l'album aux Sex Pistols) pour une histoire si convenue ? Concédons que quelques scènes sont gentiment trash, que quelques passages fonctionnent plutôt bien, mais l'ensemble souffre d'un effet confus, c'est bien trop dense. Le scénario s'égare dans ses propres méandres en passant d'un monde à l'autre sans trop développer les transitions. A montrer beaucoup de choses, l'auteur semble en faire trop, j'ai le sentiment que ce récit creux traitant d'une jeunesse en perte de repères se cache derrière sa forme Fantasy pour que l'on voit moins les clichés qui en émaillent le fond. C'est John Bolton qui met cette histoire en peinture et... J'ai peine à dire ça mais c'est laid. Bien sûr quelques illustrations pleines pages font leur effet (même si elles sentent un peu le recyclage), quelques créatures sont réussies et l'imagerie développée garde généralement une certaine cohérence, mais l'ensemble est trop statique, le choix des couleurs douteux. Je ne me suis pas senti transporté par ce voyage, je ne me suis jamais extasié devant le caractère onirique d'une planche. Habituellement j'apprécie le travail de Bolton, là je suis déçu, ici sa peinture me semble plus approprié pour des illustrations qu'à une narration par l'image. Un album banal, bancal même, pourtant réalisé par de talentueux auteurs. Dommage. Quelle déception que fut la lecture de ce God save the Queen. JJJ

29/08/2009 (modifier)