Appelle-moi Ferdinand

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)

Comment réagir quand on sait que l’on va mourir ? À travers le personnage d’Oscar, homme raisonnable qui, face à ce compte à rebours fatal, décide de prendre sa vie à contre-pied, de s’amuser, mais surtout de régler ses comptes avec sa famille, Hervé Bourhis, Christophe Conty et Christian Durieux signent un récit au plus près du nerf, de la vie. C’est, pour reprendre l’expression de Durieux un véritable « feuilleté d’émotions ».


Cancer Maladies et épidémies Nouveau Futuropolis

Ça ne va pas fort pour Oscar Lehmann. Il se sait atteint d’un cancer, aucun espoir de guérison. Alors pour ses derniers mois, ce père de famille tranquille, cet employé consciencieux, a décidé de se prendre en main. Oscar en a marre d’être raisonnable. Marre de marcher droit, quitte à envoyer paître les fâcheux qui gravitent autour de lui depuis des années. Quitte également à louer une chambre de bonne pour être tranquille, ou retrouver la professeur de français qu’il avait aimé en secret une vingtaine d’années auparavant… Plus de temps à perdre, c’est aussi l’heure de régler ses comptes avec sa famille et surtout avec son père, un peintre célèbre et égocentrique qui l’a étouffé toute sa vie… Mourir sans avoir eu le temps de… Voilà une accélération du temps extrême et irréversible. Qui n’en a jamais éprouvé l’angoisse ? Et qui n’a jamais éprouvé cet affranchissement étrange et ambigu que suscite la perspective de ne plus avoir à rendre de compte ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Août 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Appelle-moi Ferdinand © Futuropolis 2009
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)
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04/09/2009 | Ems
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Et bien là, je viens de me prendre une bonne claque dans le coin de la tronche ! Ce genre de sujet, j’en suis fan. Le gars qui arrive à un grave tournant de sa vie et qui se remet en question, quand le récit est bien mené, m’interpelle à chaque fois. Et le récit est très bien mené. Une structure stylée, découpée en multiples chapitres. Un mot en guise de lien entre ces différents chapitres. Et si vous vous amusez à reprendre ces mots et à les juxtaposer, c’est le résumé d’une vie qui apparaît. Le personnage central est touchant. Il ne s’agit ni d’une pauvre victime ni d’un beau salaud. Juste un humain avec ses faiblesses, ses envies et ses certitudes. Le dessin de Durieux est parfait pour ce genre de récit. On est bien loin d’ « Avel », bien plus proche des « Gens honnêtes » (dans le sujet aussi d’ailleurs). Le trait est simple, dépouillé, expressif, précis, efficace … et superbement rehaussé par une colorisation en couleurs directes qui adoucit l’ensemble pour le rendre presque cotonneux. Et puis arrive un final auquel je ne m’attendais pas. Une surprise, et une bonne ! Dans un genre où les fins sont souvent fort convenues, celle-ci fut pour moi une bien chouette claque dans la tronche de mes certitudes. Formidable !

13/09/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Plus je lis les bouquins de Christian Durieux, plus je les aime. Et même si je n'ai pas trop apprécié La Maison d'Éther, cette fois-ci, c'est un peu mieux. Le récit, écrit par Hervé Bourhis et Christophe Conty, est humain, tout simplement humain. Nous suivons les derniers jours d'Oscar Lehmann, atteint d'un cancer en phase terminale, qui décide de faire voler en éclats sa vie terne et sans relief. Claquer son pognon, se payer la meilleure prostituée du coin, tuer celui qu'il exècre, telles sont par exemple les expériences qu'il tente. Si j'étais dans sa situation, que ferais-je ? Probablement des choses un peu extrêmes, bien sûr. Et vous, que feriez-vous ? C'est à cette aune qu'on mesure l'universalité d'un bouquin : si cette question, vous pouvez vous la poser. Le dessin de Durieux est expressif, colorisé de façon remarquable avec ces aplats de couleurs disséminés dans les tons sépia. L'encrage est assez épais, mais la relative épure des décors en fait ressortir la pureté. Cette BD ne manque donc pas de qualités. Mais pourquoi seulement un 3/5 (un 3,5/5, en réalité) Eh bien parce qu'elle ne m'a pas fait vibrer plus que ça. Je n'ai pas eu de prise de conscience à sa lecture, car la question qui en est au centre, je me la posais déjà (rassurez-vous, je ne suis pas en phase terminale d'une maladie...).

08/09/2009 (modifier)