La Clôture
L'oeuvre ultime d'un génial auteur de bande dessinée au sommet de son inspiration ! Il livre une fresque charismatique. Oui mais voilà : il y a la clôture à réparer et les courses à faire !
Fabcaro Les petits éditeurs indépendants Profession : bédéiste
Son activité de scénariste et de dessinateur lui laisse certes de la souplesse dans son emploi du temps, mais il a aussi comme tout le monde des tas de trucs à régler : des papiers à remplir, des enfants à aller chercher 10000 fois par jour à l’école ou encore des bricoles à faire, sans cesse remises au lendemain, comme par exemple la clôture de Pompon qu’il doit réparer depuis des lustres... Et... et le temps pour scénariser, dans tout ça ?! Hein ?! Eh non, ce n'est pas facile-facile... Alors Fabcaro cherche l'inspiration... et devient sous nos yeux un personnage de sa propre bande dessinée, mis au rang de tous les autres : de celui qui cherche un boulot ou encore celle qui cherche le grand amour...! Si la vie de tous les jours est un gros carrefour plein de gens qui se croisent, on dirait bien que celui qu'a dessiné pour nous Fabcaro a les feux tricolores qui ont pété les plombs ! Ou comment un artiste qui improvise fait naître un univers délirant...
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Date de parution | 16 Avril 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Un Fabcaro que je qualifierai de mineur. J’ai été moins sensible à l’humour développé, trop foutraque à mon goût en la circonstance. L’auteur mélange le récit qu’il cherche à concevoir et son quotidien, un quotidien plombé par des obligations matérielles dont la fameuse clôture du titre qu’il voudrait bien réparer. Le non-sens est loi (ce qui n’est pas pour me déplaire) mais le résultat est trop décousu pour me convaincre. Ce scénario, s’il saute du coq à l’âne, finit par me sembler tourner en rond. Du coup, même s’il y a des bons moments, c’est sans doute l’album de Fabacro qui m’a le moins plu jusqu’à présent (du moins dans ses productions totalement personnelles). Pour les quelques passages qui m’ont fait sourire, je vais dire que c’est pas mal mais je ne conseille pas l’achat de cet album et si vous ne connaissez pas cet auteur, je vous invite chaleureusement à commencer votre découverte par un autre album que celui-ci.
Je suis plutôt amateur de ce que fait Fabcaro, et apprécie vraiment son humour, totalement con ou jouant parfois sur l’autodérision. Mais je pense que si vous ne connaissez pas son œuvre et/ou le bonhomme, il ne faut pas commencer par cet album, c’est clair ! En effet, c’est un peu (totalement ?) foutraque, et j’ai eu du mal au début à entrer dans son délire, tant ça partait dans tous les sens. Ce n’est qu’au bout de quelques pages – et après relecture de l’ensemble – que j’ai compris où il voulait en venir. Comme d’habitude, il y a une bonne part d’autobiographie – au point que le lecteur de Fabcaro peut croire qu’en achetant ses bouquins il finance son analyse ! Et une bonne dose d’humour. Mais ici, les affres de la création, pour un auteur harcelé par l’ordinaire accaparant du quotidien (par exemple réparer une clôture – ceci dit pour expliquer le titre énigmatique), sont un peu difficiles à suivre. Fabcaro multiplie les délires parallèles, fruits de ses questionnements, tout se mélange, au point que la lecture n’est pas toujours aisée, même si certains gags s’intercalant la fluidifient un peu. Au final, j’ai plutôt aimé cet album. Je ne regrette absolument pas mon achat, mais vous recommande tout de même de ne pas commencer par cet album pour découvrir la personnalité de l’auteur.
Fabcaro est un de mes auteurs préférés, il n'y a qu'à voir mes avis sur ses albums pour s'en rendre compte. Aussi, lorsque j'ai pu acheter cet album, je n'ai pas hésité longtemps. Cependant je savais qu'il s'agissait d'un exercice tout particulier. Il s'attaque tout simplement ici au processus de création, en l'occurrence création d'une bande dessinée. Déprimé par la réparation de la clôture, les courses à faire ou encore ses filles à aller chercher à l'école, son travail s'en ressent et il n'arrive pas à produire quelque chose de cohérent. Du coup il va faire un tour, boire un café, aller voir son conseiller financier... Ces tracas nourrissent du coup son imaginaire, et l'on se retrouve avec un récit totalement décousu, mais en même temps assez cohérent au second niveau, pour peu que l'on connaisse l'esprit absurde de Fabcaro. A partir de là, tout s'enchaîne, et le monde se sépare en deux : ceux qui comprennent et se marrent plus ou moins franchement, et ceux qui jettent l'album vers le mur au bout de trois pages. Je fais partie de la première catégorie, mais il est vrai qu'au début je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait. Je me suis assez bien amusé en lisant cet essai d'autobiographie/réflexion un peu étrange, mais je le dis encore une fois, c'est peut-être parce que je connais l'univers et la verve de Fab. Cependant ce n'est pas son meilleur bouquin, et je crains qu'il ne reste, comme le dit Erik, un OVNI dans la BD, tant le point de départ de celui-ci le coupe de l'ensemble de la BD grand public. C'est pourquoi je n'en conseille pas l'achat, sa lecture n'étant intéressante que pour ceux qui ont déjà lu certains de ses autres bouquins pseudo-autobiographiques.
La clôture relève du génie de la création. Je suis littéralement époustouflé par cet auteur à savoir Fabcaro pour le nommer. Je conseille très vivement cette lecture de sa dernière oeuvre en date et de le suivre dans ses réflexions et ses délires. Cependant, ce conseil ne s'adressera pas tout le monde. Je dois avoir l'honnêteté de le reconnaître. Cette oeuvre fait figure d'ovni dans le monde de la bd. En effet, c'est comme une espèce d'expérimentation de la part de l'auteur qui devient également acteur de son propre récit en scénarisant diverses scènes. Son épouse dira dans les premières pages que c'est totalement incohérent comme scénario. J'avais effectivement peur de sombrer dans l'absurde mais il n'en n'est rien. C'était un coup monté de la part de l'auteur. Il y a comme une espèce de synchronisation dans les personnages jusque dans les mouvements. Bref, la logique ne nous quitte pas et c'est tant mieux car on est bluffé par tant de virtuosité ! L'auteur analyse le comportement de ses contemporains mais il n'oublie pas de s'égratigner en premier lieu. Que j'aime cette humilité ! Par ailleurs, l'humour est toujours fin et les situations sont recherchées. C'est le must de ce qu'on peut lire. Et dire que cet auteur est toujours publié par de petits éditeurs comme La Cafetière ou en l'espèce 6 Pieds sous terre. Il va même jusqu'à s'en amuser. On a l'impression que c'est un choix. Je souhaite de tout mon coeur que cet auteur soit découvert par le grand public. Cela ne sera pas chose facile car il s'éloigne ostensiblement des modes de la consommation courante des bd d'humour en choisissant la voie la plus difficile. Gros coup de coeur que j'aimerais tant partager !
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