Immergés

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)

Une plongée dans un sombre univers de secrets, au coeur d’un sous-marin allemand, cercueil de toutes les illusions. Un polar trouble et parfaitement maîtrisé.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Les petits éditeurs indépendants Les sous-marins Marine moderne Sous la mer Treize Etrange

Un sous-marin allemand : petit univers clos dans l’immensité aquatique, un espace de ferraille aux relents de peur, de gas-oil et de sueur, dans lequel l’élite de l’armée du Führer vit en autarcie, pétrie de rancoeur, de fatigue et de secrets. Après des jours et des jours de mers, le moindre mot ou le moindre événement peut attiser la haine que les hommes entretiennent entre eux dans ce huis-clos. D’autant qu’à terre, ils savent que des officiers SS les attendent pour mener une inspection en règle. Un polar oppressant dans un espace confiné, avec Nicolas Juncker à la barre. Une fascinante histoire d’hommes et de secrets, emmenée par un remarquable dessin et des cadrages inspirés. Un voyage jusqu’au fond des mers et au bout de la noirceur humaine.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Septembre 2009
Statut histoire Série abandonnée (echec commercial) 3 tomes parus

Couverture de la série Immergés © Treize étrange 2009
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)
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09/09/2009 | iannick
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L'avatar du posteur Noirdésir

La série a été abandonnée, mais après tout, ces trois albums peuvent éventuellement se suffire. Même si évidemment on aurait aimé savoir comment ça se terminait pour les membres de l’équipage du sous-marins allemand que nous suivons. Sans aucun doute très mal, vu la mortalité des U-Boots et des sous-mariniers allemands dans la seconde moitié de la seconde guerre mondiale. Ces trois albums suivent une chronologie saccadée. Un premier juste avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, le suivant en 1937, et le dernier en 1942 (au moment où les Allemands pouvaient encore croire à la victoire – un sous-marinier allemand annonce même la victoire allemande à Stalingrad !). Au gré de ces trois albums, on apprend à connaitre une douzaine de personnages (des flash-backs développent un peu plus l’histoire de certains d’entre eux). Mais aussi sur la vie dans un sous-marin, le confinement dans un espace très réduit, la tension qui s’y développe, alors que la promiscuité regroupe des personnalités très diverses, tout concourt à créer de l’anxiété et des tensions entre membres de l’équipage. Le troisième album relate un événement réel, le torpillage d’un navire anglais et l’embarquement de survivants sur trois sous-marins allemands. Cet épisode diversifie un peu le récit, tout en ajoutant quelques nouvelles sources de tension. Le dessin et la colorisation (très sombre) sont bien adaptés au ton et au contexte du récit. Mais les cases ne sont pas toujours très lisibles du coup (d’autant plus que sur plusieurs d’entre elles les lettres matérialisant les bruits recouvrent une partie des cases). On a parfois du mal à distinguer les personnages les uns des autres. Une série intéressante en tout cas, même si j’aurais bien aimé la voir aller au bout du projet.

11/09/2023 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ju

Nous voici donc embarqués au sein d'un sous-marin allemand et de son équipage de 19 hommes durant la période nazie. Les trois albums parus voient leur récit prendre place à trois moments différents (un avant la guerre, l'autre juste à son début et le troisième pendant) et se centrent sur trois personnages différents. Nicolas Juncker nous plonge avec brio dans le huis clos permanent de cet équipage, avec tout ce qui va avec. En résumé, l'ambiance un peu crade et dérangeante est parfaitement réussie, entre inimitiés d'hommes, tensions politiques et bêtise humaine. Néanmoins, j'avoue que l'on s'y perd un peu dans les personnages. Et le dessin n'aide pas forcément à la différenciation, beaucoup de personnages se ressemblent un peu. Cela peut être vu comme un défaut, mais il aurait été réglé si le projet initial avait abouti (un album pour chaque membre d'équipage, soit 19 au total). Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Cet inachèvement fait aussi que plusieurs personnages qui auraient été intéressant à développer ne l'ont pas été. On peut comprendre Juncker, qui voulait sans doute développer les personnages les plus importants dans le coeur de sa série, mais peut-être aurait-il fallu se pencher sur un des personnages forts dès le début pour donner envie aux lecteurs de voir la suite. Cela n'a pas été le cas et la série a été abandonnée. Dommage car le potentiel était là, mais la série n'en a pas montré assez pour allécher le lecteur jusqu'à lire 19 albums.

06/01/2019 (modifier)
Par Pierig
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pierig

Il faut quand même être incroyablement culotté (à l’image d’un Malet) pour proposer une série en 19 tomes, qui plus est publiée chez Treize Etrange sur un sujet qui ne doit pas attirer les foules (même s’il reste fort intéressant au demeurant). Je salue le volontarisme de Nicolas Juncker mais, honnêtement, son projet n’avait que peu de chances d’aboutir. D’ailleurs, si j’avais su que cette série allait s’étaler sur autant de tomes, je n’aurais pas investi dedans. Il est bon parfois de rêver même si le retour à la réalité n’en serait que plus rude. Et pourtant... cette série s’annonçait des plus intéressantes en s’attachant à suivre les avatars d’un équipage U-boot allemand sur une longue période. L’auteur y retranscrit fidèlement la rudesse des conditions de vie de ces sous-mariniers enfermés dans ces boites à sardines. Nicolas Juncker use de bon nombre d’artifices pour que cette immersion gagne le lecteur (cases serrées, plans rapprochés, bruit des moteurs assourdissant, etc). Il s’est également largement documenté pour asseoir chacun des 3 tomes parus sur des éléments historiques avérés (le torpillage du Laconia par exemple). Il réussit donc à distiller une ambiance unique tout en accrochant le lecteur même s’il n’est pas des plus évident de s’y retrouver au niveau des protagonistes. Autre atout, chaque tome peut se lire indépendamment des autres car il se focalise sur un membre d’équipage et sur un fait historique précis. D’ailleurs, il n’y a pas de chronologie, le tome 1 se passant en 1939, le tome 2 en 1937 et le tome 3 en 1942. Bien sûr, le fait de retrouver les mêmes protagonistes au fil des tomes finit par familiariser le lecteur avec l’équipage. Bref, une série torpillée faute d’avoir trouvé son public.

05/03/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Bon, les histoires de sous-marins en bande dessinée, on connaît ! Cette série nous évite les poncifs du genre pour nous mettre l'accent sur ce qui se passait réellement en Allemagne durant le nazisme. Même ceux qui combattaient au nom de cette idéologie n'étaient pas à l'abris du monstre qui les happait une fois rentrés au port. On vit dans le quotidien de ces allemands qui ont été pris par la guerre et qui visiblement n'était pas tous féru de nazisme et de salut hitlérien. Pour le graphisme, il faudra repasser. Il y a des cases où j'ai dû aller à plusieurs reprises pour comprendre l'intrigue et ce qui se passait. C'est quand même un peu désobligeant. Pour le reste, c'est un bon polar maritime oppressant avec un côté historique très appuyé donc appréciable.

18/04/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Avec ce nouvel album, Nicolas Juncker nous propose une plongée dans les profondeurs sombres de la vie de sous-marinier. (Oui bon...) C'est ainsi que nous en apprenons beaucoup sur les mœurs de ces hommes coupés de tout pendant des mois, sur la façon dont ils se nourrissent, sur leurs relations, bien souvent basées sur des rapports de force -y compris physiques. On voit aussi le rapport qu'ils entretenaient avec les nazis, au pouvoir depuis plusieurs années déjà, et la menace de guerre qui planait alors sur l'Allemagne. Je pense que Nicolas Juncker s'est beaucoup documenté sur la question, histoire de nous livrer une atmosphère aussi réaliste que possible. Au travers de l'histoire de Günther Pulst (et d'autres après lui ?), c'est un véritable portrait -certes fragmentaire- de cette Allemagne à la veille d'un conflit majeur que nous livre l'auteur. Un bon gros 3,5/5.

13/01/2010 (modifier)

Super dessins / encrage. Découpage des vignettes très particulier et très cloisonné, ce qui colle très bien avec le sujet (on est dans un U-boat allemand). Quelques flous dans la narration par moments, mais dans l'ensemble c'est très cohérent et plutôt très bien foutu. Les séries qui commencent il y en a beaucoup. Les séries à potentiel il y en a très peu. Celle-ci en fait partie. En plus le point de vue est intéressant. Bah oui, pour une fois on n'est pas du côté des gentils. Nan, on accompagne les sous-mariniers allemands et la guerre va bientôt commencer. Non vraiment ça promet. Vivement la suite. :) Après recherche : l'auteur parle d'une série d’une vingtaine d’albums racontant l’Allemagne nazie à travers l’histoire de l’équipage d’un sous-marin allemand. Chaque tome sera présenté du point de vue de l’un des membres de l’équipage, chaque histoire sera indépendante, mais elles se répondront, se complèteront

10/01/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Après la lecture du premier tome. Ce tome introductif est dense et prenant. L'ambiance dans le U-Boot quelques jours avant la seconde guerre mondiale y est exécrable. Gunther se retrouve accusé d'avoir dénoncé un équipier aux SS. Le scénario n'avance pas beaucoup sur le premier opus mais le ton est donné. Le dessin au cadrage ultra gras est vif mais manque légèrement de lisibilité. Les personnages ne sont pas toujours évident à reconnaitre. J'espère que cette série ne comptera pas trop de tomes et que la vraie histoire de fond va se mettre en place maintenant que les protagonistes sont en place. En l'état c'est puissant et lourd. Je suis très optimiste pour la suite de cette série.

19/12/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Premier tome d’une série qui a tout pour me plaire (j’adore l’univers clos des sous-marins), cette introduction ne m’a cependant pas totalement convaincu. En cause, la difficulté que j’ai eue à reconnaître et à différentier les multiples protagonistes. Pourtant, Nicolas Juncker nous les présente adroitement au début du récit, mais son trait brut et ses cadrages suggestifs ne me permettent pas de « fixer » tous les acteurs. Il me faudra donc un long temps d’adaptation pour en reconnaître les principaux, et, à l’heure actuelle, j’ai encore du mal avec certains rôles secondaires. Mais si je ne peux passer sous silence cette difficulté, je me dois de souligner que ce récit n’en est pas inintéressant pour autant. L’ambiance mise en place par l’auteur est excellente, et le point de départ de cette série est captivant. J’ai vraiment envie de savoir comment l’humeur va évoluer à bord de ce sous-marin. Du point de vue graphique, je ne fais pas partie des fans de l’artiste. Son style brut manque de nuance, à mon goût. Par contre, son expressivité est manifeste et ce style contribue à la création de cette pesante ambiance. J’attends la suite avec curiosité, mais c’est surtout cet univers des U-boot, et ce contexte politique d'immédiat avant-guerre qui me raccrochent à la série. Le scénario de ce premier tome se résume à une longue, mais prometteuse, introduction, et le style graphique de Juncker n’est pas de ceux que j’affectionne, malgré la qualité de ses ambiances. Pas mal, et à suivre …

17/12/2009 (modifier)
Par Tomeke
Note: 3/5

Si peu d’avis pour la dernière série de Nicolas Juncker ? Cela va arriver… J’attendais impatiemment cette sortie, après deux albums de l’auteur que j’ai vraiment appréciés : Malet et D'Artagnan, journal d'un cadet. Alors, qu’en est-il ? Contrairement aux deux autres one-shots cités, il s’agit ici d’un premier album d’une série que je n’espère pas trop longue. Pour un premier opus, j’ai trouvé cela bien foutu : une excellente ambiance, une bonne introduction, un contexte historique légèrement mais habilement amené et une mise en page encore une fois réussie. Le lecteur est bien emmené dans l’histoire et il sent d’ores et déjà que le projet est abouti et que la qualité sera au rendez-vous. À nouveau, le dessin reste simple mais expressif et les couleurs sont parfaitement adaptées au récit. En conséquence de quoi je vous invite à découvrir cette nouvelle série. Vivement la suite…

02/11/2009 (modifier)

Cet album dégage une odeur de mazout ! Nous sommes plongés au cœur de la marine militaire allemande sous marine avant la déclaration de guerre. Vivre en groupe, entassés les uns sur les autres sans voir le jour, forcément ça laisse des traces, aussi bien physiques que psychologiques. Les caractères de ces funambules de la mer se tendent et la cohabitation devient virile. Si en plus on ajoute une inspection SS à cause de potentiels collègues socialiste dans une Allemagne Nazi, l’ambiance devient franchement de plomb… Question dessins, le trait est gras, les formes épaisses et la colorisation brutale. Oui, mais cela ajouté aux onomatopées incessantes rend au lecteur la justesse d’un endroit hostile où l’on est agressé de façon permanente par le bruit, les odeurs, la promiscuité… Bref au début le dessin choque un peu, mais on s’y fait très bien et cela devient au contraire un bon moyen de mettre le lecteur dans la soute ! Lorsque l’on sort du bateau en seconde partie du récit les traits s’affinent un peu même en restant épais. Voilà une plongée agréable en zone trouble, des marins bruts, une question d’honneur et de politique mêlé à l’exaspération du militaire face au SS, le tout est parfaitement crédible. Les caractères ne sont pas aussi simplistes qu’il n'y parait. Seul problème à mon sens : quelques longueurs à partir du moment où on sort du bateau. Dedans c’est glauque à souhait à fleur de peau, les tensions palpables, maladies, crises de nerf, bruit… tout y est au niveau de l’ambiance car niveau histoire il ne se passe rien au final, en revanche au dehors on est désœuvré, les hommes ne savent finalement plus vraiment quoi faire, et les personnages secondaires qui apparaissent ne sont pas suffisamment riches pour prendre le relais, que ce soient les femmes ou les SS ! L’intrigue sur le communiste est également un peu basique et peu intéressante, pas d’histoire non plus mais une ambiance moins ressentie par le lecteur. Au final l’ensemble est pas mal j’attends de voir la suite maintenant que la guerre a été déclarée, le retour en espace clos sera certainement fort, mais pourra-t-on enfin avoir une histoire et pas seulement une BD d’ambiance ? A lire pour ce joli travail qui met le lecteur au cœur du quotidien de sous marinier.

05/10/2009 (modifier)