Sauve qui peut
La colo qui vire au cauchemar…
Adolescence La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants
Marguerite était partie pour des vacances fun dans le Sud de la France : soleil, jeunes de son âge, monos sympas, et une splendide bâtisse du 17ème à retaper ! « Jeunes et reconstruction ». Tout un programme ! En plus, pas de parents pour la pister. Ou serait-ce l’inverse ? Pas de Marguerite dans les pattes de ses parents ? Et la voilà arrivée au magnifique village de Sauve : soleil écrasant, jeunes tout droit sortis d’un épisode de Freaks, monos lourdingues et bagne à partir de 5h du mat’… Sans parler de ce mec bizarre qui débarque un soir, canif à portée de main ! Marguerite a vite compris : ici, c’est Sauve qui peut !
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Date de parution | 26 Septembre 2009 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je dois bien dire que cette BD m'a surpris, et sur plusieurs points. Déjà, le dessin de Natacha Sicaud est très bon, il faut bien l'admettre, et convient à merveille à l'ambiance de cette colonie de vacances complètement barrée. Le trait se mélange agréablement dans des scènes de rêves ou de fantasmes, et parfois des doubles pages sont entremêlées, c'est du plus bel effet. L'histoire est assez originale, notamment par certains partis pris. Déjà prendre comme héroïne une adolescente de 16 ans, c'est parfait, mais quand en plus on y intègre cette psychologie propre à l'adolescence (Vous me faites tous chier !), c'est encore mieux ! L'héroïne transpire le vrai dans toute sa manière d'être. J'ai beaucoup aimé la suivre, en me rappelant certains détails de ma propre adolescence. Pour le reste le scénario est intriguant, avec cette colo déjantée et ses pensionnaires un peu curieux. Le final est pas mal d'ailleurs, et l'intégration de scènes plus intimes (souvenirs, rêves, fantasmes, ...) apporte beaucoup au ton de l'histoire, qui est finalement plus sérieuse que je ne pensais au départ. L'intégration de poèmes est aussi une très bonne idée. Après, si j'ai apprécié l'histoire, je dois dire aussi qu'elle n'est pas tellement inoubliable, et ne m'a pas marqué tant que ça. Elle est sympathique, certes, mais tout.
Eh bien je ne m’attendais pas du tout à ça… Ça commence par le départ d’une ado rebelle pour ce qui s’annonce comme une colonie bien chiante. Marguerite est une ado rebelle, mais elle est surtout maline et débrouillarde. On est loin des clichés avec ce petit bout de femme qui cherche à garder son indépendance et a du mal à accepter l’autorité. Perrine Dorin a donc privilégié la vraisemblance, en mettant des bouts d’autobiographie dedans. Les neuf dixièmes du récit nous font balancer entre rire et stupeur, en particulier avec l’arrivée du fameux Frankie, sorte de hippie déglingué qui va semer le chaos dans la colo. L’intermède/flash-back, qui constitue le dernier dixième, m’a complètement chaviré. C’est trop beau pour être faux. La dégradation dans la trame principale vient rapidement, je trouve qu’elle aurait pu être un peu plus graduée, mais dans l’ensemble elle reste cohérente. Un seul regret, que l’on ne voie finalement pas la « splendide bâtisse » que les gamins de la colo sont censés retaper… D’autant plus que la dessinatrice, Natacha Sicaud, aurait à mon avis, le talent pour le faire. C’est une vraie découverte, puisque cette jeune illustratrice fait ici ses premiers pas seule sur un album, ou presque, n’ayant fait jusque-là que des albums collectifs - dont Boule de neige (Delcourt). Son trait est très fin, il me rappelle un peu celui de Benoît Springer dans sa veine réaliste, très clair, extrêmement lisible. Second atout, elle ose expérimenter des superpositions, des juxtapositions, des cases entremêlant hors texte (la plupart étant des pensées de Marguerite) et dessins de la jeune fille, habillée ou dévêtue. Mais pas de voyeurisme dans ces poses, il s’agit de la transposition des pensées –et parfois des fantasmes- d’une jeune fille de 16 ans. Le tout est écrit et dessiné avec beaucoup de subtilité, et même si je trouve la couverture un peu « dure » et maladroite par rapport au contenu, j’ai vraiment beaucoup aimé cet album, qui constitue l’un de mes coups de cœur « indé » du moment…
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