Tchantchès
Les aventures du plus populaire des Liégeois : Tchantchès (et son célèbre coup de tête empoisonné).
Au fond de la mine... BD régionale Institut Saint-Luc, Liège Les petits éditeurs indépendants Wallonie
Tchantchès est un incontournable du folklore liégeois. Enfant des rues, célèbre pour ses coups de tête et sa verve, il est un acteur indissociable du théâtre populaire des marionnettes liégeoises. François Walthéry, un enfant du pays (et un vrai Tchantchès selon ses proches), se propose d'en faire un personnage de bandes dessinées. Au fil de ces courtes histoires, vous découvrirez le Liège d'antant (et d'Outre-Meuse) à travers le regard du plus pittoresque de ses enfants.
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Date de parution | Janvier 1988 |
Statut histoire | Histoires courtes 4 tomes parus |
Les avis
Une bd que je possédais enfant et que j'adorais ( la 1ère ). Je ne me lassais pas de la lire et de la relire (un peu comme Le P'tit bout d'chique du même Walthéry). Tchantchès est un personnage populaire apparemment culte de la culture liégeoise (semblable à un mineur chti du nord de la France) et cet album narre plusieurs de ses aventures et mésaventures. Tchantchès est un brave gars courageux et téméraire mais également ultra-colérique et pas mal porté sur la boisson. Il se met des mines pas possibles le soir avec ses potes et les femmes viennent les chercher avec le rouleau à pâtisserie et la brouette (véritables passages à tabac). La 1ère histoire où il apparait enfant n'est pas celle qui m'a le plus marqué. Non c'est plutôt celle narrée ci-dessus (participation d'Hardy (Pierre Tombal) au dessin) et surtout l'histoire de la mine ou notre Tchantchès est coincé suite à un éboulement et va utiliser son fameux coup de boule dévastateur pour sortir tout le monde de ce pétrin. Le dessin de Walthéry est assez beau et dégage vraiment une très belle atmosphère (ciel nuageux et humide, pavés ... ) et puis la Nanesse avec son décolleté ...
Cet avis est écrit après la lecture du premier tome seulement, car je n'ai pas eu la possibilité de lire les deux autres. Ces deux albums semblent d'ailleurs fort différents de ce premier tome, et je conseille au candidat acquéreur de ne pas tenir compte de l'avis ci-dessous pour s'en faire une idée a priori. Elément indispensable du théâtre de marionnettes liégeoises, Tchantchès symbolise l’esprit et la verve des habitants de la cité ardente. Maintenant, si le personnage est attachant, je ne suis pas convaincu que c’était une bonne idée de le faire sortir de son théâtre pour en faire un héros de bandes dessinées. Premier reproche : j’ai lu l’album en version française. Si cette version conserve plusieurs mots wallons et bien des liégiscismes, je ne la trouve malheureusement pas adaptée au personnage. Il faut dire que Tchantchès, issu des quartiers les plus populaires de Liège, est réputé pour ses jurons, et que ceux-ci, traduits en français, deviennent bien plus grossiers que pittoresques. La version en wallon liégeois doit sans doute être plus efficace, mais je ne l’ai pas eue entre les mains. Et cet album me fait le même effet qu’un film français (avec des acteurs à l’accent savoureux) dont je ne possèderais qu’une version en danois. Ensuite, la première petite histoire qui compose cet album (il y a, en fait, quatre courtes scénettes) nous propose un Tchantchès enfant, que je trouve inopportun. Le personnage ressemble trop à « Le P'tit bout d'chique » et ne correspond absolument plus à l’image que j’ai du mythe. Un Tchantchès jeune, cela n’existe pas. Par contre, Walthéry, plutôt que de reprendre les histoires traditionnelles du théâtre de marionnettes, a l’intelligence d’illustrer un Tchantchès moins fantaisiste. Son univers, c’est le Liège de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, alors qu’au théâtre, Tchantchès se retrouve assez souvent en compagnie de Tristan et Yseult, des quatre frères Aymond ou de Charlemagne. Par ce procédé, Walthéry parvient à saisir l’esprit du mythe. Tchantchès, c’est la caricature du Liégeois, avec sa verve, sa simplicité, sa gentillesse, ses coups de sang, son faible pour le pèket (ou genièvre, un alcool de grain plutôt costaud), et sa tête de bois. Et, si je n’ai vraiment pas aimé la première histoire, si j’ai encore trouvé la deuxième très moyenne, je dois bien avouer que les deux dernières m’ont relativement bien plu. Elles m’auraient, à coup sûr, tout à fait convaincu si j’avais eu le bonheur de les découvrir en version originale. Car, au niveau graphique, je n’ai vraiment rien à reprocher à Walthéry, assisté pour l’occasion d’une kyrielle d’artistes dont je ne nommerai que les plus célèbres : Francis, Hardy, Laudec. Son trait franco-belge est toujours aussi dynamique, ses visages toujours aussi expressifs et sa Nanesse (la compagne de Tchantchès) aussi séduisante que « Natacha ». En moyenne, dans sa version française, je ne peux dire que « bof », mais je jetterai quand même, à l’occasion, un œil à la version wallonne, à mon avis d’un niveau supérieur, la force de ces récits résidant avant tout dans le sens de la répartie, les expressions typiques et les dialogues de leurs acteurs. A réserver sans doute aux "locaux" ...
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