A la recherche de Peter Pan
1986: Prix du Soleil d'or, Festival de la BD à Sierre pour le tome 1 1986: « Betty Boop » du meilleur album (festival de Hyères) pour le tome 1 1988: Prix Max et Moritz de la meilleure publication de bande dessinée L'étrange destinée d'un écrivain anglais dans les Alpes valaisannes, en 1930, sur les traces du célèbre personnage créé par James M.Barrie.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Auteurs suisses Cosey Froid. Neige. Glace Journal Tintin La Montagne Le Lombard Les Alpes Petits villages perdus Romanciers et Monde littéraire Signé Suisse
Les alpes valaisannes, peu avant 1930… Vlatko Z. Zmadjevic, alias Melvin Z. Woodworth, écrivain anglais d’origine serbe, a choisi le petit village d’Ardolaz pour y préparer son troisième roman – ainsi l’espère son éditeur. Le séjour de Woodworth est aussi un pèlerinage sur la tombe de son demi-frère, le musicien Dragan – mort accidentellement 10 ans plus tôt – dont la générosité lui a permis de réaliser sa vocation. Sir Woodworth explore la région avec pour compagnie, parmi ses lectures préférées, le Peter Pan de James M. Barrie, cadeau d’anniversaire de Dragan. Un soir, au retour d’une longue course dans la montagne, Woodworth trouve le village en pleine effervescence : le glacier menace de s’effondrer de balayer toute la vallée. L’évacuation est organisée pour le lendemain, mais le romancier n’a aucune envie d’abandonner le petit hameau d’Ardolaz…
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Date de parution | Août 1984 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la façon dont l’auteur, Cosey, a su créer une atmosphère unique, mêlant la beauté des paysages enneigés à la tension d’un village menacé par un glacier. Les dessins sont magnifiques, avec des couleurs qui rendent parfaitement la lumière et l’ombre de la montagne. Le personnage principal, Woodworth, est attachant et son pèlerinage sur la tombe de son demi-frère ajoute une touche émotionnelle à l’histoire. De plus, les références à Peter Pan de James M. Barrie apportent une dimension littéraire intéressante. Cependant, la fin m’a semblé un peu précipitée, surtout en ce qui concerne l’histoire d’amour et la résolution des mystères du village. J’aurais aimé que ces éléments soient davantage développés. En somme, je donne une note de 4 sur 5 à cette bande dessinée. Elle offre un voyage captivant et une expérience de lecture agréable, malgré une conclusion qui aurait pu être plus approfondie. C’est une œuvre que je recommande pour son ambiance et son illustration de la vie dans un village de montagne au début du XXe siècle.
La plaisir d'un séjour dans un village enneigé - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de tout autre. Comme l'indique le titre, il s'agit de l'intégrale de l'histoire : il regroupe les 2 tomes initiaux parus en 1984 et 1985, et prépublié dans le Journal de Tintin en 1983-1984. Ce récit est en couleurs, entièrement réalisé par Cosey (Bernard Cosendai), un auteur suisse. Il est connu entre autres pour la série Jonathan (16 tomes) et pour un récit de Mickey Une mystérieuse mélodie : ou comment Mickey rencontra Minnie (grand prix du Festival d'Angoulême 2017). Ce tome commence par une introduction de 3 pages écrite par André Guex, auteur de Geiger : Pilote des glaciers et de Valais Naguère. 281 photographies anciennes. Il évoque la région du Valais, un canton de Suisse situé au sud du pays. Peu avant 1930, la malle de la Poste progresse tranquillement pour rallier le village d'Ardolaz dans les Alpes Valaisannes en Suisse. Un mystérieux individu à chapeau et à moustache saute dedans à la faveur d'un tunnel. Un peu plus loin sur le bas-côté, 2 gendarmes interpellent un touriste pour savoir ce qu'il fait là. Melvin Z. Woodworth leur explique qu'il vient séjourner à Ardolaz pour trouver l'inspiration pour écrire son prochain roman. La malle arrive. Woodworth propose une petite goutte de Gin aux policiers, d'une bouteille de ses affaires personnelles, transportées par la malle. Il est un peu surpris d'apercevoir Baptistin, mais n'en dit rien aux gendarmes. Il finit par rallier Ardolaz à pied, mais arrive après la malle, ayant ainsi perdu son pari avec le cocher. Une fois installé à l'auberge de monsieur Zufferey, il va faire le tour du village. Il va se recueillir sur la tombe de Dragan Z. Madjevic, puis se promener autour du Grand Hôtel qui est fermé pour l'hiver. le soir alors qu'il lit tranquillement dans le fauteuil de sa chambre, il entend un énorme craquement. Il s'agit du glacier avoisinant qui bouge. Au petit déjeuner, il évoque l'histoire d'un ancien village qui aurait été enseveli par le glacier. Les gendarmes sont toujours à la recherche de Baptistin, accusé de faux-monnayage. Melvin Woodwaorth reçoit un courrier de son agent Virgil G. Ashbury qui menace de lui couper les vivres si son prochain roman tarde encore trop. Pour essayer de déclencher le processus créatif, Woodworth se met à relire Peter Pan (1911) de James M. Barrie (1860-1937), personnage créé en 1902. Il est toujours un peu intimidant de se lancer dans la lecture d'une oeuvre ayant été intégrée au patrimoine de la bande dessinée. le lecteur sera-t-il à la hauteur ? Saura-t-il en apprécier la substantifique moelle, y percevoir ce qui fait sa valeur ? Peu importe, autant déjà commencer par la lire comme n'importe quelle bande dessinée pour voir si elle fournit un bon moment de lecture. Généralement, la première composante qui accroche le lecteur réside dans l'intrigue. Cosey propose d'emmener le lecteur dans un canton suisse, plus précisément dans un village de haute montagne, pour toute la durée du récit (à part l'épilogue de 3 pages itinérant en Italie). Il met en scène un écrivain à la recherche de l'inspiration, peu avant 1930. A priori, il n'y a pas de quoi titiller l'attention d'un amateur de récit d'aventures. Mais en fait, l'auteur intègre plusieurs éléments d'ordre romanesque, comme un trafic de fausse monnaie, un fuyard (Baptistin) qui échappe aux gendarmes, un individu qui rôde la nuit dans le Grand Hôtel fermé pour la saison et qui y joue des airs au piano, une mystérieuse jeune femme (Evolena) qui se baigne dans une source chaude, un village qui aurait disparu, et même Melvin Woodworth a un objectif caché qui a trait aux circonstances de la vie et de la mort de Dragan Z. Zmadjevic dans ce village. Finalement le lecteur se retrouve très intrigué, avec l'envie d'en savoir plus sur ces mystères. Il plonge dans une histoire agréable et facile à lire, sans dimension intellectuelle exigeant trop de concentration de sa part. Il se rend compte qu'il apprécie également la dimension touristique de l'histoire, l'évocation de ce village de montagne au début du vingtième siècle. Il en a un premier aperçu avec les tenues vestimentaires des personnages : à commencer par les culottes courtes de Melvin Woodworth et ses grosses chaussettes de laines qui montent jusqu'au genou, en continuant par les uniformes d'époque des gendarmes, en passant par les vêtements confortables et un peu empruntés des villageois. Il n'y a pas de doute que le dessinateur ait fait les recherches nécessaires pour assurer la véracité historique de ces éléments. Les recherches de Cosey couvrent également l'architecture du village avec ses chalets de bois et leurs toits en ardoise, son église en pierre, les clôtures de bois, le luxe du Grand Hôtel, etc. Au fil des séquences, le lecteur peut également découvrir les occupations quotidiennes des villageois : filage de la laine, travail du bois, élevage de chèvres. Il se rend compte que l'évocation de ce village et de cette époque n'a rien de superficielle ou de générique quand le personnage principal bénéficie d'explications sur quelques pratiques, ou de la définition de quelques termes locaux. Ainsi le lecteur découvre avec Melvin Woodworth (ou retrouve s'il connaissait déjà) la définition du chemin de bisse : canal d'irrigation creusé dans la terre, ou accroché au rocher, conduisant à la belle saison l'eau des torrents vers les prés et les prairies qui se dessèchent. Il croise des termes comme le fendant (un cépage chasselas en Valais), les mayens et les raccards qui sont tous explicités au cours du récit. L'authenticité de cette reconstitution historique n'est donc pas à mettre en doute, et c'est un vrai plaisir que de pouvoir découvrir le village par les yeux du nouveau venu, de l'accompagner faire du ski dans une zone encore majoritairement sauvage, sans touriste, de découvrir les spécialités locales (encore un petit verre de fendant ?), et de savourer une raclette à l'air libre, avec quelques nouveaux clients de passage. Cette bande dessinée est découpée en 9 chapitres assez rapides, et le lecteur s'aperçoit que dès le troisième, il est complètement emporté par l'histoire. Il n'a pas besoin de temps d'adaptation pour pouvoir apprécier les dessins de Cosey. Ils appartiennent à un registre descriptif avec un bon niveau de détails. Il utilise un trait d'encrage assez fin pour tracer les contours de chaque forme. Dès la première page, le lecteur apprécie de pouvoir observer ce toit qui protège le pont permettant de traverser une rivière. À chaque page, il peut choisir de lire rapidement pour ne s'intéresser qu'à l'histoire, ou prendre son temps pour apprécier les détails qui s'y trouvent : la forme d'une luge, une pile de bûches, l'aménagement de la chambre d'auberge de Woodworth, les formes des sacs à dos, les bâts des ânes et leur contenu quand les villageois sont contraints d'évacuer le village, la bouilloire utilisée par Woodworth, la robe de soirée d'Evolena, un abreuvoir, etc. Cosey sait créer des personnages aisément reconnaissables, avec des allures différentes, qu'il s'agisse de Melvin Woodworth, jeune homme plein d'allant et confiant en ses capacités, d'Evolena jeune femme pleine d'entrain et souriante, de Baptistin homme chenu plus âgé, encore dans la force de l'âge, des 2 gendarmes, ou du cochon Wilfrid, des villageois, etc. Il se montre assez facétieux avec les 2 gendarmes, les utilisant comme le duo des Dupondt dans un premier temps, en tant que ressort comique, avec une forme de condescendance de la part des autres personnages, mais finalement des professionnels assez compétents dans un deuxième temps. Il s'avère convaincant pour animer de manière réaliste le cochon que Woodworth a baptisé Wilfrid. Dès la première page, le lecteur apprécie de pouvoir contempler la nature. Alors que la malle postale n'en est encore qu'au début de son ascension, il voit la ligne des arbres, la terre à nu, et les formations rocheuses des montagnes avec des affleurement rocheux à plusieurs endroits. le lecteur ressent l'impatience à prendre de l'altitude pour parvenir aux paysages entièrement recouverts de neige. Il constate qu'au fur et à mesure de la progression de la malle, les bas-côtés se couvrent de plus en plus de neige. Dans le chapitre II, Melvin Woodworth part faire un tour à pied aux environs du village, ce qui permet de regarder alentour, malgré un petit banc de brume. Dans le chapitre III, il part faire un tour à ski, d'époque en bois. le lecteur partage son plaisir à se laisser glisser, à progresser dans la neige fraîche, seul au monde, à découvrir une source chaude au milieu d'un bosquet de mélèzes. Au fil des chapitres, Melvin Woodworth a l'occasion de faire d'autres sorties à ski, de découvrir l'intérieur d'une grotte, et de passer sur le glacier. le lecteur reste béat d'admiration devant la manière dont Cosey sait conserver le blanc de la page pour rendre compte de la virginité de la neige. le lecteur se retrouve à projeter la texture et la résistance de la neige dans ces zones blanches de la page où évolue Woodworth ou d'autres personnages. L'artiste n'abuse pas de ce mode de représentation, en particulier, il donne une couleur grise aux étendues enneigées lors des séquences nocturnes. Il sait également rendre compte de la résistance de la neige, entre autres lorsque Woodworth se retrouve les quatre fers en l'air dans de la poudreuse. Il réalise une mise en couleur naturaliste, essentiellement basée sur des aplats de couleurs unis. Il introduit rarement des nuances, essentiellement pour rendre compte de reliefs mis en évidence par la luminosité. Il ajoute des petits traits secs pour rendre compte des textures des surfaces, que ce soit le bois ou les tissus. Il utilise également les couleurs pour faire mieux ressortir quelques surfaces par rapport aux autres par exemple 2 plans différemment éloignés de lignes d'arbre. Le lecteur un peu tatillon peut trouver qu'un ou deux passages comprennent des invraisemblances, ou des situations un peu tirées par les cheveux. Il y a bien sûr le comportement du cochon Wilfrid qui relève plus du dispositif artificiel bien pratique pour aider le héros, que d'un comportement naturaliste totalement plausible. Néanmoins le lecteur peut y voir une forme de comédie, sans réelle incidence sur l'intrigue en elle-même. Cosey donne l'impression de jouer dans un registre de chassé-croisé, pour introduire une tension momentanée, et ne pas se répéter dans les recherches menées par les 2 gendarmes. le lecteur peut aussi s'étonner de voir Evolena se balader dans la neige jambes nues, ou en talon, alors que les autres personnages restent en tenue hivernale pour affronter le froid de la saison, et la couche de neige. Mais il ne s'agit que de menus détails au regard de la globalité du récit. du coup, il pardonne également le final un peu trop spectaculaire quand l'une des attaches du sac à dos de Baptistin lâche au mauvais moment, ou quand ce personnage fait une découverte spectaculaire à un moment bien opportun. Il le pardonne à l'auteur, parce que malgré tout celui-ci a pris soin de préparer ces événements, à commencer par le poids du chargement du sac, mais aussi parce qu'il voit bien qu'il s'agit pour l'auteur d'introduire des rebondissements pour rester dans le registre de l'aventure. Totalement décontracté par la facilité de la lecture, le lecteur se laisse emporter par l'intrigue, par le plaisir de se retrouver dans cette région, par le grand air, et par la bonne nature du personnage principal. Il se rend compte que la reconstitution de l'ambiance du village le convainc entièrement. Il se surprend à aller se renseigner sur la vie de Joseph-Samuel Farinet (1845-1880) faux-monnayeur, ayant fait l'objet d'un roman : Farinet ou la fausse monnaie (1932) de Charles Ferdinand Ramuz. Malgré quelques facilités de scénario, Cosey a recréé une communauté, en la présentant par les yeux d'un nouveau venu. Au sein de son intrigue, il évoque donc cette forme d'activité criminelle qui est la création de fausse monnaie. Il évoque également le symptôme de la page blanche chez l'écrivain, et la situation financière précaire qu'il provoque. Au travers de l'histoire personnelle de Melvin Woodworth, il parle aussi d'un immigré (son père), de sa relation avec son père, de la distance qui sépare les membres d'une même famille, de la vie rêvée du frère absent. le lecteur peut trouver comme un écho de ces thèmes dans l'exode imposé des villageois d'Ardolaz, devant abandonner leurs racines, devant quitter leur foyer. Il y a finalement des thèmes sous-jacents assez graves dans le récit, même s'ils ne prennent jamais le pas sur l'histoire racontée. le lecteur peut d'ailleurs voir dans la conclusion de l'épilogue l'affirmation d'une valeur qui rejoint la question de la cellule familiale. Et Peter Pan dans tout ça ? Il y a déjà les citations de James M. Barrie en ouverture de chaque chapitre qui sont toutes extraites du livre Peter Pan. le lecteur peut essayer de trouver en quoi elles viennent apporter un éclairage au chapitre afférent, ou y voir plus une idée générale du chapitre, une source d'inspiration. L'auteur va un peu plus loin encore, lorsque dans les pages 81 et 82, Melvin Woodworth rêve au dieu pan. Il est assez difficile d'établir un parallèle direct entre le parcours de Melvin Woodworth et celui de Peter Pan, ou de voir dans ce récit des thèmes comme la peur de la mort. Peut-être que Woodworth est effectivement à la recherche de Dragan Z. Zmadjevic qui semble avoir vécu son rêve d'enfance ? C'est la réflexion qu'il se fait en page 57. Peut-être est-il à la recherche d'une vie romanesque qui lui éviterait d'être adulte, de faire face à ses responsabilités ? Ou peut-être que plus simplement Melvin Woodworth est un individu qui trouve du plaisir dans l'expérience de la vie, sans réelle implication de sa part ? Faut-il voir dans la décision de Woodworth de rester au village malgré le danger, un comportement manquant de maturité ? Ou dans sa décision de venir en aide à Baptistin sans rien connaitre de lui ? Il apparaît également qu'il souhaite retrouver l'état antérieur de la chaleur familiale lorsqu'il était enfant. Finalement, qu'elle appartienne ou nom au patrimoine de la BD, cette histoire se lit avec un grand plaisir, sans donner l'impression de retomber en enfance, ou que le média soit une excuse pour un récit infantilisant. L'auteur laisse le libre choix au lecteur de ne lire le récit que pour son intrigue et sa dimension touristique, ou de prendre le temps de penser aux choix effectués par le personnage principal.
Je découvre progressivement l'univers de Cosey, et j'ai pu lire "A la recherche de Peter Pan" après son Le Voyage en Italie. Et déjà, je remarque quelques similitudes entre les deux oeuvres, notamment sur la question de l'environnement, notamment les paysages, mais aussi dans les personnages principaux, perdus dans leurs vies et à la recherche de quelque chose sans savoir quoi. Cela dit, l'intrigue est carrément différente, avec ce personnage seul dans une montagne, à la recherche de l'inspiration en même temps que d'un nouveau sens à sa vie. Il va découvrir progressivement l'attrait de cette montagne en même temps que le glacier semble vouloir se détacher et tomber sur ce petit village. Niveau symbolique, je trouve que ça va plutôt bien dans le sens ! Maintenant, je n'ai pas non plus été transporté plus que cela par ma lecture. La faute, sans doute, au traitement de la fin qui me semble expédié, tant sur la question de l'histoire d'amour que la découverte des mystères du village, balayés finalement en quelques planches lors d'une course-poursuite. Pas vraiment de questionnement sur l'impact de ce qu'il se passe (la mort d'un des personnage semble passer crème auprès de tout le monde). Bref, ça n'a pas vraiment de conséquences et le bonheur du personnage principal devient assez artificiel pour moi. Cette fin cache cependant une histoire qui m'a prit tout du long, soyons honnête. La traque d'un mystère, l'ambiance du vide de la montagne enneigée, le jeu du chat et de la souris avec les gendarmes et la présence inconnue, tout cela contribue à une atmosphère qui se tient tout du long. N'eut été ce final, je serais allègrement monté jusqu'au 4 étoiles. Pour ce qui est du dessin, Cosey a un coup de crayon admirable pour les paysages et les maisons, un peu moins dans les corps qui me semblent ici figé, notamment niveau des visages. Ça ne m'avait pas choqué outre mesure dans son autre série, peut-être est-ce une question de perception personnelle. En tout cas je suis intéressé par l'auteur et j'aurais bien envie d'en découvrir plus, même si j'ai des doutes sur le fait d'être un de ses plus grands fans.
Un bel album d’ambiance. On commence tranquillement, avec un récit plutôt lent et contemplatif. On est en Suisse, dans le Valais où la vie s’écoule lentement. Les paysages enneigés sont superbes, la lumière sur la neige, les ombres, les forêts et les ruisseaux. Un hymne à la nature simple et sauvage. Un écrivain en panne d’idée est le héros de l’histoire. Que fait-il là ? Au début, on ne le sait pas mais après quelques pages on découvre qu’il est revenu sur les lieux où son frère musicien a vécu et où il est mort. L’ambiance s’installe. Pesante. Mais brusquement, un compte à rebours implacable se met en place : le glacier qui surplombe le village menace de craquer et de d’anéantir les habitations. Tous les habitants doivent partir mais notre écrivain décide de rester… Cet aspect de l’histoire est vraiment réussi, C'est plutôt l’histoire d’amour qui est peu crédible et décevante. Trop stéréotypée, trop rapide, trop caricaturale. Pareil pour la fin de l’album qui verse dans la mièvrerie et le peu crédible. C'est dommage. L'album est vraiment réussi pour son ambiance, son dessin, ses couleurs et moins convaincant pour l’histoire d’amour dont on aurait pu se passer au profit d’un approfondissement des relations entre les deux frères qui était beaucoup plus intéressante.
Cosey est un magnifique conteur d'histoire comme Zeke. Ici il nous livre un récit à la Hemingway ou à la Kessel. Ces écrivains baroudeurs qui n'hésitaient pas à mouiller la chemise dans des situations extrêmes. Oui même dans le paisible Valais on peut rencontrer des situations extrêmes et aventureuses. De celles qu'affectionne justement Peter Pan. Le départ est plutôt contemplatif avec ces magnifiques dessins de la montagne suisse. Cela permet à Cosey de nous régaler de ses blancs ses bleus et ses jaunes du village et des forêts. Les décors et ambiances sont somptueux mais les personnages sont au niveau. Tous plus sympathiques les uns que les autres. Même nos deux gendarmes modèles d'opiniâtreté et de courage pour remplir leur devoir. Contrairement à d'autres j'aime beaucoup la partie village vide avec cette ambiance de compte à rebours dont vous ne maîtrisez aucun élément. L'intrigue se dévoile lentement puis s'accélère dans un timing commandé par la montagne capricieuse qui décidera du sort des uns et des autres. Une magnifique histoire d'amour des autres et de la nature. Un régal
Le démarrage est un peu lent, mais la suite de l’histoire – sans que le rythme ne s’accélère trop d’ailleurs – est assez captivante. Cosey a su bâtir une histoire intéressante, sur des faits presqu’anodins. Il n’y a pas d’esbroufe ici, c’est même assez bucolique, parfois. Presque une affaire d’ambiance, davantage qu’une intrigue. Le personnage principal – double de l’auteur ? – observe la nature, les habitants de ce coin reculé des montagnes suisses, cherchant à objectiver, lier les détails qui sortent de l’ordinaire. Cela lui permet de retrouver son frère – du moins de mieux le connaître – et de faire connaissance avec ceux qui se cachent, et constituent en fait le vrai côté vivant de ces montagnes. Il découvre tous les secrets en même temps. Les deux albums se laissent lire facilement, agréablement et rapidement, mais il faut être réceptif à cette aventure quasi contemplative. J'avoue avoir été un peu laissé sur le côté parfois par cette histoire nonchalante. Le dessin de Cosey, à la fois classique et personnel, usant d’un trait efficace, gras, rend très bien les paysages – diurnes et nocturnes – de ces Alpes suisses. Reste que je ne sais pas si j’y retournerais…
Depuis le temps que j'entendais parler de cette Bd, j'ai enfin cédé le pas, mais je m'attendais honnêtement à quelque chose de bien plus transcendant. Cosey délaisse l'Asie spirituelle de Jonathan pour sa Suisse natale dans ce premier récit indépendant en 1984 et 85, proposé en 2 tomes de la collection Histoires & Légendes du Lombard (j'ai lu l'édition Signé en 1 volume). A la suite de ce succès, Cosey poursuivra ce type de récit chez Dupuis dans la collection Aire Libre, et j'en ai découvert quelques-uns... C'est un récit contemplatif au ton poétique, exalté par le dessin de Cosey qui a toujours contribué à ce sentiment depuis Jonathan, et même dans presque toutes ses Bd indépendantes comme Saigon-hanoi, Le Voyage en Italie ou Joyeux Noël, May !... En même temps, c'est une sorte de documentaire sur le Valais, ses habitants, ses villages, ses coutumes... Cosey offre de belles images de montagne et de solitude neigeuse, traduisant la splendeur des paysages helvétiques ; ses cases sont baignées de lumière, mais en même temps, j'ai un peu l'impression que ça ne joue que sur cet aspect graphique pour plaire au lecteur, parce que le récit en lui-même ne m'a pas véritablement touché. Certes, c'est une jolie histoire, aux accents très littéraires, avec un personnage attachant, mais elle n'est pas plus extraordinaire que certains autres récits indépendants de l'auteur, il n'y a pas de quoi en faire un exceptionnel chef-d'oeuvre, et quand je vois encore cette flopée d'avis positifs (contre 4 négatifs), je trouve que cette Bd est très surcotée ; personnellement, j'ai préféré Saigon-hanoi du même Cosey, mieux construit, plus introspectif... En plus, j'ai relevé un détail qui ne me semble pas crédible : lorsque l'avalanche détruit le village, le héros s'en sort alors qu'il est sur le haut du glacier ; je m'étonne qu'un Suisse comme Cosey qui doit connaitre la montagne, puisse créer une telle situation. Bon sinon, j'aime le contemplatif, mais avec certaines limites, c'est un bon album sans plus.
Je ne suis pas un grand adepte de la montagne, origine oblige, quoique, mais voilà une histoire qui me donne envie d'aller m'égarer sur des pentes neigeuses, si en plus il y a un hôtel perdu tout en haut de la montagne je prends. Sous prétexte d'aller à la recherche de son frère un écrivain va découvrir l'amour à l'occasion d'une avalanche spectaculaire et retrouver le génie de la création littéraire. C'est beau , c'est calme et l'on arrive à sentir cet air des cimes. En lisant cette histoire il ne faut pas rechercher à tout prix le sensationnel ou du grand spectacle, simplement se laisser porter par les impressions. Que dire sinon qu'il faut lire cette histoire, avec une belle fin, quoique convenue, mais suffisamment efficace pour combler les lecteurs.
Très belle histoire d’un écrivain anglais qui décide de retourner sur les lieux où son frère a disparu dans l’espoir de trouver de l’inspiration pour son prochain roman. Rencontre, magie, mystère, contemplation et poésie sont au rendez-vous et Cosey manie tout cela avec toujours autant de brio et d’authenticité. Les décors enneigés des Alpes valaisannes sont pleins de charme et un grand moment d’évasion. Cependant, la fin aurait pu être plus percutante et un peu moins parfaite. Cette BD date de déjà 30 ans et elle n'a pas pris une ride. A découvrir tranquillement.
De Cosey et de ses œuvres, je n'ai qu'un lointain souvenir de Jonathan, la faute à une lecture trop rapide (entendez par là trop jeune) qui m'a fait passer à côté de l'essentiel de cet auteur, notamment sa capacité à faire parler les silences et les temps morts, aptitude rare chez les artistes d'aujourd'hui qui comblent par trop ces non dits de peur de perdre le lecteur. Avec un poil plus d'âge, en empruntant ce diptyque à la médiathèque locale, je me suis plongé dans une œuvre que j'ai tout simplement adorée. Cosey est rentré dans mon enfance, en rendant à merveille ces hautes vallées valaisannes qui ont su, elles, garder un goût du cachet que les nôtres n'ont plus, malheureusement (dans les Alpes du Nord). Je pense au Saastal et à la vallée d'Evolène (hommage de Cosey à travers le prénom de la jeune pianiste d'ailleurs), quelque part entre Suisse, France et Italie. Pour retrouver chez nous cette douceur et un environnement où le temps semble s'être figé, c'est plus au Sud, à proximité encore de l'Italie qu'il faut se rendre, en Queyras et Ubaye. Son trait fait vivre à merveille cet endroit, c'est un vibrant hommage de l'auteur à ces régions reculées qui ont su longtemps lutter contre l'inutile de la vie en plaine, préférant toujours la convivialité locale à la promesse d'un meilleur hypothétique. La scène de l'auberge décrite par Wordsworth, de ces silences en or en est la juste transcription. Il dépeint également avec justesse ces rares endroits qui, plutôt que de tout donner au dieu argent via un tourisme débridé, demandent aux saisonniers de s'intégrer à l'environnement pour mieux leur donner par la suite, les relations commerciales du tourisme étant un échange humain avant d'être onéreux. La mise en couleur et le dessin de Cosey restituent également parfaitement ces forêts de mélèze aux couleurs chaudes des fin d'automne, ces tons ocres et bruns sont une pure merveille. Alors oui, l'histoire est finalement simple, comme les gens qu'elle décrit d'ailleurs, mais doit-on systématiquement faire du bruit, exploser, briller pour être digne d'intérêt ? Je ne le pense pas et cette œuvre en est la démonstration. Certes, certaines facilités, le happy end, certains traits de caractère peuvent être vus comme des défauts, mais ils sont mineurs comparés à la merveilleuse ambiance que Cosey nous restitue. Et de revivre des temps pas si lointains mais qui, à l'aune de nos technologies inutiles, reprennent toutes leurs valeurs, ça fait du bien. Cette lecture est vivement conseillée, et pour ma part, elle m'a donné une vive motivation de repartir à l'assaut des autres œuvres de l'auteur.
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