A la recherche de Peter Pan
1986: Prix du Soleil d'or, Festival de la BD à Sierre pour le tome 1 1986: « Betty Boop » du meilleur album (festival de Hyères) pour le tome 1 1988: Prix Max et Moritz de la meilleure publication de bande dessinée L'étrange destinée d'un écrivain anglais dans les Alpes valaisannes, en 1930, sur les traces du célèbre personnage créé par James M.Barrie.
1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles Auteurs suisses Cosey Froid. Neige. Glace Journal Tintin La Montagne Le Lombard Les Alpes Petits villages perdus Romanciers et Monde littéraire Signé Suisse
Les alpes valaisannes, peu avant 1930… Vlatko Z. Zmadjevic, alias Melvin Z. Woodworth, écrivain anglais d’origine serbe, a choisi le petit village d’Ardolaz pour y préparer son troisième roman – ainsi l’espère son éditeur. Le séjour de Woodworth est aussi un pèlerinage sur la tombe de son demi-frère, le musicien Dragan – mort accidentellement 10 ans plus tôt – dont la générosité lui a permis de réaliser sa vocation. Sir Woodworth explore la région avec pour compagnie, parmi ses lectures préférées, le Peter Pan de James M. Barrie, cadeau d’anniversaire de Dragan. Un soir, au retour d’une longue course dans la montagne, Woodworth trouve le village en pleine effervescence : le glacier menace de s’effondrer de balayer toute la vallée. L’évacuation est organisée pour le lendemain, mais le romancier n’a aucune envie d’abandonner le petit hameau d’Ardolaz…
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Date de parution | Août 1984 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
La plaisir d'un séjour dans un village enneigé - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de tout autre. Comme l'indique le titre, il s'agit de l'intégrale de l'histoire : il regroupe les 2 tomes initiaux parus en 1984 et 1985, et prépublié dans le Journal de Tintin en 1983-1984. Ce récit est en couleurs, entièrement réalisé par Cosey (Bernard Cosendai), un auteur suisse. Il est connu entre autres pour la série Jonathan (16 tomes) et pour un récit de Mickey Une mystérieuse mélodie : ou comment Mickey rencontra Minnie (grand prix du Festival d'Angoulême 2017). Ce tome commence par une introduction de 3 pages écrite par André Guex, auteur de Geiger : Pilote des glaciers et de Valais Naguère. 281 photographies anciennes. Il évoque la région du Valais, un canton de Suisse situé au sud du pays. Peu avant 1930, la malle de la Poste progresse tranquillement pour rallier le village d'Ardolaz dans les Alpes Valaisannes en Suisse. Un mystérieux individu à chapeau et à moustache saute dedans à la faveur d'un tunnel. Un peu plus loin sur le bas-côté, 2 gendarmes interpellent un touriste pour savoir ce qu'il fait là. Melvin Z. Woodworth leur explique qu'il vient séjourner à Ardolaz pour trouver l'inspiration pour écrire son prochain roman. La malle arrive. Woodworth propose une petite goutte de Gin aux policiers, d'une bouteille de ses affaires personnelles, transportées par la malle. Il est un peu surpris d'apercevoir Baptistin, mais n'en dit rien aux gendarmes. Il finit par rallier Ardolaz à pied, mais arrive après la malle, ayant ainsi perdu son pari avec le cocher. Une fois installé à l'auberge de monsieur Zufferey, il va faire le tour du village. Il va se recueillir sur la tombe de Dragan Z. Madjevic, puis se promener autour du Grand Hôtel qui est fermé pour l'hiver. le soir alors qu'il lit tranquillement dans le fauteuil de sa chambre, il entend un énorme craquement. Il s'agit du glacier avoisinant qui bouge. Au petit déjeuner, il évoque l'histoire d'un ancien village qui aurait été enseveli par le glacier. Les gendarmes sont toujours à la recherche de Baptistin, accusé de faux-monnayage. Melvin Woodwaorth reçoit un courrier de son agent Virgil G. Ashbury qui menace de lui couper les vivres si son prochain roman tarde encore trop. Pour essayer de déclencher le processus créatif, Woodworth se met à relire Peter Pan (1911) de James M. Barrie (1860-1937), personnage créé en 1902. Il est toujours un peu intimidant de se lancer dans la lecture d'une oeuvre ayant été intégrée au patrimoine de la bande dessinée. le lecteur sera-t-il à la hauteur ? Saura-t-il en apprécier la substantifique moelle, y percevoir ce qui fait sa valeur ? Peu importe, autant déjà commencer par la lire comme n'importe quelle bande dessinée pour voir si elle fournit un bon moment de lecture. Généralement, la première composante qui accroche le lecteur réside dans l'intrigue. Cosey propose d'emmener le lecteur dans un canton suisse, plus précisément dans un village de haute montagne, pour toute la durée du récit (à part l'épilogue de 3 pages itinérant en Italie). Il met en scène un écrivain à la recherche de l'inspiration, peu avant 1930. A priori, il n'y a pas de quoi titiller l'attention d'un amateur de récit d'aventures. Mais en fait, l'auteur intègre plusieurs éléments d'ordre romanesque, comme un trafic de fausse monnaie, un fuyard (Baptistin) qui échappe aux gendarmes, un individu qui rôde la nuit dans le Grand Hôtel fermé pour la saison et qui y joue des airs au piano, une mystérieuse jeune femme (Evolena) qui se baigne dans une source chaude, un village qui aurait disparu, et même Melvin Woodworth a un objectif caché qui a trait aux circonstances de la vie et de la mort de Dragan Z. Zmadjevic dans ce village. Finalement le lecteur se retrouve très intrigué, avec l'envie d'en savoir plus sur ces mystères. Il plonge dans une histoire agréable et facile à lire, sans dimension intellectuelle exigeant trop de concentration de sa part. Il se rend compte qu'il apprécie également la dimension touristique de l'histoire, l'évocation de ce village de montagne au début du vingtième siècle. Il en a un premier aperçu avec les tenues vestimentaires des personnages : à commencer par les culottes courtes de Melvin Woodworth et ses grosses chaussettes de laines qui montent jusqu'au genou, en continuant par les uniformes d'époque des gendarmes, en passant par les vêtements confortables et un peu empruntés des villageois. Il n'y a pas de doute que le dessinateur ait fait les recherches nécessaires pour assurer la véracité historique de ces éléments. Les recherches de Cosey couvrent également l'architecture du village avec ses chalets de bois et leurs toits en ardoise, son église en pierre, les clôtures de bois, le luxe du Grand Hôtel, etc. Au fil des séquences, le lecteur peut également découvrir les occupations quotidiennes des villageois : filage de la laine, travail du bois, élevage de chèvres. Il se rend compte que l'évocation de ce village et de cette époque n'a rien de superficielle ou de générique quand le personnage principal bénéficie d'explications sur quelques pratiques, ou de la définition de quelques termes locaux. Ainsi le lecteur découvre avec Melvin Woodworth (ou retrouve s'il connaissait déjà) la définition du chemin de bisse : canal d'irrigation creusé dans la terre, ou accroché au rocher, conduisant à la belle saison l'eau des torrents vers les prés et les prairies qui se dessèchent. Il croise des termes comme le fendant (un cépage chasselas en Valais), les mayens et les raccards qui sont tous explicités au cours du récit. L'authenticité de cette reconstitution historique n'est donc pas à mettre en doute, et c'est un vrai plaisir que de pouvoir découvrir le village par les yeux du nouveau venu, de l'accompagner faire du ski dans une zone encore majoritairement sauvage, sans touriste, de découvrir les spécialités locales (encore un petit verre de fendant ?), et de savourer une raclette à l'air libre, avec quelques nouveaux clients de passage. Cette bande dessinée est découpée en 9 chapitres assez rapides, et le lecteur s'aperçoit que dès le troisième, il est complètement emporté par l'histoire. Il n'a pas besoin de temps d'adaptation pour pouvoir apprécier les dessins de Cosey. Ils appartiennent à un registre descriptif avec un bon niveau de détails. Il utilise un trait d'encrage assez fin pour tracer les contours de chaque forme. Dès la première page, le lecteur apprécie de pouvoir observer ce toit qui protège le pont permettant de traverser une rivière. À chaque page, il peut choisir de lire rapidement pour ne s'intéresser qu'à l'histoire, ou prendre son temps pour apprécier les détails qui s'y trouvent : la forme d'une luge, une pile de bûches, l'aménagement de la chambre d'auberge de Woodworth, les formes des sacs à dos, les bâts des ânes et leur contenu quand les villageois sont contraints d'évacuer le village, la bouilloire utilisée par Woodworth, la robe de soirée d'Evolena, un abreuvoir, etc. Cosey sait créer des personnages aisément reconnaissables, avec des allures différentes, qu'il s'agisse de Melvin Woodworth, jeune homme plein d'allant et confiant en ses capacités, d'Evolena jeune femme pleine d'entrain et souriante, de Baptistin homme chenu plus âgé, encore dans la force de l'âge, des 2 gendarmes, ou du cochon Wilfrid, des villageois, etc. Il se montre assez facétieux avec les 2 gendarmes, les utilisant comme le duo des Dupondt dans un premier temps, en tant que ressort comique, avec une forme de condescendance de la part des autres personnages, mais finalement des professionnels assez compétents dans un deuxième temps. Il s'avère convaincant pour animer de manière réaliste le cochon que Woodworth a baptisé Wilfrid. Dès la première page, le lecteur apprécie de pouvoir contempler la nature. Alors que la malle postale n'en est encore qu'au début de son ascension, il voit la ligne des arbres, la terre à nu, et les formations rocheuses des montagnes avec des affleurement rocheux à plusieurs endroits. le lecteur ressent l'impatience à prendre de l'altitude pour parvenir aux paysages entièrement recouverts de neige. Il constate qu'au fur et à mesure de la progression de la malle, les bas-côtés se couvrent de plus en plus de neige. Dans le chapitre II, Melvin Woodworth part faire un tour à pied aux environs du village, ce qui permet de regarder alentour, malgré un petit banc de brume. Dans le chapitre III, il part faire un tour à ski, d'époque en bois. le lecteur partage son plaisir à se laisser glisser, à progresser dans la neige fraîche, seul au monde, à découvrir une source chaude au milieu d'un bosquet de mélèzes. Au fil des chapitres, Melvin Woodworth a l'occasion de faire d'autres sorties à ski, de découvrir l'intérieur d'une grotte, et de passer sur le glacier. le lecteur reste béat d'admiration devant la manière dont Cosey sait conserver le blanc de la page pour rendre compte de la virginité de la neige. le lecteur se retrouve à projeter la texture et la résistance de la neige dans ces zones blanches de la page où évolue Woodworth ou d'autres personnages. L'artiste n'abuse pas de ce mode de représentation, en particulier, il donne une couleur grise aux étendues enneigées lors des séquences nocturnes. Il sait également rendre compte de la résistance de la neige, entre autres lorsque Woodworth se retrouve les quatre fers en l'air dans de la poudreuse. Il réalise une mise en couleur naturaliste, essentiellement basée sur des aplats de couleurs unis. Il introduit rarement des nuances, essentiellement pour rendre compte de reliefs mis en évidence par la luminosité. Il ajoute des petits traits secs pour rendre compte des textures des surfaces, que ce soit le bois ou les tissus. Il utilise également les couleurs pour faire mieux ressortir quelques surfaces par rapport aux autres par exemple 2 plans différemment éloignés de lignes d'arbre. Le lecteur un peu tatillon peut trouver qu'un ou deux passages comprennent des invraisemblances, ou des situations un peu tirées par les cheveux. Il y a bien sûr le comportement du cochon Wilfrid qui relève plus du dispositif artificiel bien pratique pour aider le héros, que d'un comportement naturaliste totalement plausible. Néanmoins le lecteur peut y voir une forme de comédie, sans réelle incidence sur l'intrigue en elle-même. Cosey donne l'impression de jouer dans un registre de chassé-croisé, pour introduire une tension momentanée, et ne pas se répéter dans les recherches menées par les 2 gendarmes. le lecteur peut aussi s'étonner de voir Evolena se balader dans la neige jambes nues, ou en talon, alors que les autres personnages restent en tenue hivernale pour affronter le froid de la saison, et la couche de neige. Mais il ne s'agit que de menus détails au regard de la globalité du récit. du coup, il pardonne également le final un peu trop spectaculaire quand l'une des attaches du sac à dos de Baptistin lâche au mauvais moment, ou quand ce personnage fait une découverte spectaculaire à un moment bien opportun. Il le pardonne à l'auteur, parce que malgré tout celui-ci a pris soin de préparer ces événements, à commencer par le poids du chargement du sac, mais aussi parce qu'il voit bien qu'il s'agit pour l'auteur d'introduire des rebondissements pour rester dans le registre de l'aventure. Totalement décontracté par la facilité de la lecture, le lecteur se laisse emporter par l'intrigue, par le plaisir de se retrouver dans cette région, par le grand air, et par la bonne nature du personnage principal. Il se rend compte que la reconstitution de l'ambiance du village le convainc entièrement. Il se surprend à aller se renseigner sur la vie de Joseph-Samuel Farinet (1845-1880) faux-monnayeur, ayant fait l'objet d'un roman : Farinet ou la fausse monnaie (1932) de Charles Ferdinand Ramuz. Malgré quelques facilités de scénario, Cosey a recréé une communauté, en la présentant par les yeux d'un nouveau venu. Au sein de son intrigue, il évoque donc cette forme d'activité criminelle qui est la création de fausse monnaie. Il évoque également le symptôme de la page blanche chez l'écrivain, et la situation financière précaire qu'il provoque. Au travers de l'histoire personnelle de Melvin Woodworth, il parle aussi d'un immigré (son père), de sa relation avec son père, de la distance qui sépare les membres d'une même famille, de la vie rêvée du frère absent. le lecteur peut trouver comme un écho de ces thèmes dans l'exode imposé des villageois d'Ardolaz, devant abandonner leurs racines, devant quitter leur foyer. Il y a finalement des thèmes sous-jacents assez graves dans le récit, même s'ils ne prennent jamais le pas sur l'histoire racontée. le lecteur peut d'ailleurs voir dans la conclusion de l'épilogue l'affirmation d'une valeur qui rejoint la question de la cellule familiale. Et Peter Pan dans tout ça ? Il y a déjà les citations de James M. Barrie en ouverture de chaque chapitre qui sont toutes extraites du livre Peter Pan. le lecteur peut essayer de trouver en quoi elles viennent apporter un éclairage au chapitre afférent, ou y voir plus une idée générale du chapitre, une source d'inspiration. L'auteur va un peu plus loin encore, lorsque dans les pages 81 et 82, Melvin Woodworth rêve au dieu pan. Il est assez difficile d'établir un parallèle direct entre le parcours de Melvin Woodworth et celui de Peter Pan, ou de voir dans ce récit des thèmes comme la peur de la mort. Peut-être que Woodworth est effectivement à la recherche de Dragan Z. Zmadjevic qui semble avoir vécu son rêve d'enfance ? C'est la réflexion qu'il se fait en page 57. Peut-être est-il à la recherche d'une vie romanesque qui lui éviterait d'être adulte, de faire face à ses responsabilités ? Ou peut-être que plus simplement Melvin Woodworth est un individu qui trouve du plaisir dans l'expérience de la vie, sans réelle implication de sa part ? Faut-il voir dans la décision de Woodworth de rester au village malgré le danger, un comportement manquant de maturité ? Ou dans sa décision de venir en aide à Baptistin sans rien connaitre de lui ? Il apparaît également qu'il souhaite retrouver l'état antérieur de la chaleur familiale lorsqu'il était enfant. Finalement, qu'elle appartienne ou nom au patrimoine de la BD, cette histoire se lit avec un grand plaisir, sans donner l'impression de retomber en enfance, ou que le média soit une excuse pour un récit infantilisant. L'auteur laisse le libre choix au lecteur de ne lire le récit que pour son intrigue et sa dimension touristique, ou de prendre le temps de penser aux choix effectués par le personnage principal.
Cosey est un magnifique conteur d'histoire comme Zeke. Ici il nous livre un récit à la Hemingway ou à la Kessel. Ces écrivains baroudeurs qui n'hésitaient pas à mouiller la chemise dans des situations extrêmes. Oui même dans le paisible Valais on peut rencontrer des situations extrêmes et aventureuses. De celles qu'affectionne justement Peter Pan. Le départ est plutôt contemplatif avec ces magnifiques dessins de la montagne suisse. Cela permet à Cosey de nous régaler de ses blancs ses bleus et ses jaunes du village et des forêts. Les décors et ambiances sont somptueux mais les personnages sont au niveau. Tous plus sympathiques les uns que les autres. Même nos deux gendarmes modèles d'opiniâtreté et de courage pour remplir leur devoir. Contrairement à d'autres j'aime beaucoup la partie village vide avec cette ambiance de compte à rebours dont vous ne maîtrisez aucun élément. L'intrigue se dévoile lentement puis s'accélère dans un timing commandé par la montagne capricieuse qui décidera du sort des uns et des autres. Une magnifique histoire d'amour des autres et de la nature. Un régal
Voici une bande dessinée comme on en croise sûrement rarement. Allez savoir pourquoi ces deux tomes ont eu autant d'effet sur moi. Spontanément, je serai tenté de réaliser une critique avec le cœur plus qu'avec la tête et le résultat serait dépourvu de logique. Alors, essayons tout de même d'organiser nos idées. Premièrement, le dessin. Allez savoir pourquoi je trouve le trait de l'auteur rempli d'émotion et de simplicité. Malgré l'âge de la BD, malgré la présentation finalement vieillotte, malgré un style pas forcément ultra détaillé, il y a quelque chose qui se dégage de ce dessin. Il y a une vraie atmosphère restituée. On comprend sans mal l'émotion du héros face à ces montagnes sans qu'il soit besoin de l'écrire. Un support visuel qui joue son rôle à fond. Il y a de jolis cadrages, de jolies mises en pages, aucune faute de perspective ni de proportions, c'est propre, c'est net, c'est beau. Certes, l'album porte le poids des ans. Le papier n'est pas brillant, les couleurs ne sont pas flashy. Non, mais cela contribue sûrement à rendre cette BD plus crédible, plus humaine, plus proche de nous. Tel un vieux parchemin porteur de vérités. L'histoire pour sa part est plutôt lente et ne comptez pas sur l'action afin de vous tenir éveillés. Non, tout est dans le titre. A la recherche de Peter Pan. Pour moi instantanément, cela évoque l'enfance, mais surtout le rêve, l'innocence et la course aux chimères. Il fallait oser utiliser ce héros féérique. J'attendais Cosey au tournant mais je n'ai pas été déçu. Dès le début, Cosey réussit à instaurer une ambiance incroyable. Sur un rythme plutôt lent, il nous emporte avec lui, rêver sur les cimes enneigées des alpes Suisses. L'ambiance feutrée des chalets au coin de l'âtre est parfaitement rendue. Les personnages sonnent tous vrais, sortant tout droit du terroir. Chacun vit dans une sorte de méditation mélancolique bienheureuse. Avec des caractères propres, on retrouve dans ces deux tomes toute la richesse, la sensibilité et la sagesse que peut offrir la vie. La manière de conter de Cosey est vraiment magique et nous avons l'impression dans un sens d'être emportés au pays imaginaire de Peter Pan. La bulle dans laquelle se retrouve le héros nous donne l'impression que le temps suspens son vol le temps d'un scénario en deux volets. Il y a une partie de mystère, un semblant d'onirisme, une pointe de merveilleux alors que tout cela est bien réel et que les évènements tournent au tragique. L'auteur nous emporte dans une histoire basée sur le rêve et l'espoir. Le héros, un écrivain à succès cherche son inspiration pour son troisième ouvrage, mais cela tarde à venir. Ces montagnes sauront elles l'aider ? Je ne suis pas doué dans de tels cas pour exprimer ma pensée. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai volé avec Peter Pan tout au long de l'album. Superbe. Un véritable dépaysement et une BD qui malgré son âge respectable (dépôt légal en 84 tout de même) n'a rien perdue de sa superbe. C'est cela le signe d'une grande BD. Elle est capable de traverser les époques sans s'appuyer sur un phénomène de mode, et elle est capable de provoquer des émotions à chaque lecteur. A lire tout simplement…
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