Terre-Neuvas

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)

Chabouté nous immerge avec brio dans les conditions de vie extrêmes de ces marins du début du XXe siècle et signe un thriller captivant et inquiétant


1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale Chabouté La Pêche Vieux gréements

Chaque année des milliers de pêcheurs de morues partaient en direction de Terre-Neuve, vers des mers froides et dangereuses. Durant ces longues campagnes qui pouvaient durer six à neuf mois, la maladie, les blessures, les noyades, l'hygiène déplorable, la saleté repoussante, la violence et l'alcoolisme étaient le lot quotidien de ces pêcheurs que l'on surnommait aussi les “forçats de la mer”. 3 avril 1913, après avoir navigué pendant trente-sept jours, la goélette “la Marie-Jeanne” et ses 28 hommes d'équipage arrivent enfin au large de Terre-Neuve… mais les poissons ne “donnent” pas. L'absence de bancs de morues présage une mauvaise pêche et un maigre salaire… Les tensions montent. L'ambiance à bord s'échauffe… Quand un matin, on découvre le corps inerte du second dans sa couchette, un couteau planté dans le dos… Autour du manche, un petit ruban de soie…

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Septembre 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Terre-Neuvas © Vents d'Ouest 2009
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)
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18/09/2009 | iannick
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Par Solo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Touché. Amoureux du dessin de Chabouté, je suis chaque fois ensorcelé par l'ambiance qu'il dégage. Dès le début ça me prend aux tripes, avec cette scène brinquebalante au bord de la goélette "Marie-Jeanne". Et c'est parti pour près de 6 mois en mer, pour aller pêcher la morue au bord de Terre-Neuve. On prend le temps de découvrir les conditions exécrables dans lesquelles l'équipage est amené à travailler. Le récit est réaliste, ce qui nous amène à vraiment tout comprendre, notamment sur le mode opératoire: technique de pêche, préparation du poisson, salage, etc. Et dans ce genre de long périple, au début XXème siècle (hier), les terres-neuvas ne reviennent pas toujours en France. En intégrant l'histoire d'un meurtrier mystérieux vivant à bord du navire, Chabouté fait une pierre deux coups. Il réussit à faire de sa BD un document de vérité et de mémoire pour ces marins ayant subis la misère et ceux véritablement morts durant l'expédition, mais il parvient aussi à mêler cette Histoire populaire avec une fiction macabre, violente, très réussie. Et d'ailleurs, à quel point est-ce une fiction? Au même titre que l'équipage, le lecteur n'est qu'à moitié étonné de voir la Mort dans ce genre de voyage, ce qui laisse à penser que les assassinats en mer ont dû arriver quelques fois également... Après un tour d'horizon des personnages secondaires clés du récit, on nous présente un peu plus précisément les personnages centraux: le Boueux et le Capitaine. Le novice fébrile et l'autocrate expérimenté. Et au milieu de toutes ces gueulantes au sein d'un équipage à priori homogène se trouve une multitude de personnalités différentes, permettant de profiter de beaucoup de nuances et de questionnement quant à savoir qui est l'assassin. Mais pour qui connaît un peu Chabouté, il est possible que l'idée naissante avant la chute finale soit la bonne. L'esprit thriller est donc bien abouti, la pression monte. Et qu'en serait-il si nous n'avions pas ce dessin? Franchement, c'est fantastique. Vraiment, je vénère ce noir et blanc, il m'hypnotise. Toutes ces scènes peu bavardes m'emportent au gré du mouvement de l'embarcation. L'univers maritime étant un petit péché mignon chez moi, comprenez que je suis absolument comblé. Par contre, je me suis parfois paumé à ne pas reconnaître les personnages entre eux. Encore une fois, Chabouté sait finir une histoire et cet épilogue est la meilleure qu'il ait faite à mes yeux avec Pleine Lune (j'en suis à ma 4ème BD de cet auteur). Chabouté est un très grand. Donner une voix à ceux qui n'en ont plus en y mêlant un thriller réaliste, c'est une combinaison qu'on ne peut que respecter.

29/12/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Je ne savais pas trop à quoi j’allais avoir droit avec cet album que j’ai emprunté un peu par hasard à la médiathèque. Le monde des terre-neuvas ne m’étant pas inconnu, plonger dans ce rude univers ne m’a pas rebuté du tout. Et j’ai bien fait d’embarquer sur la Marie-Jeanne à destination de Terre-neuve. Dès le début du récit vous allez ressentir les oscillations du bateau face aux éléments. Accrochez-vous car ça va tanguer pendant 6 mois … la durée d’une saison de pêche à la morue. Voilà pour le décor. C’est sauvage, âpre, dur et violent. Le quotidien de ces marins de l’extrême est infernal. Nous sommes au milieu de nulle part. Les morts se succèdent au sein de l’équipage. Mais qui est donc le meurtrier et pourquoi ? Une histoire en noir et noir. Peu de blanc. C’est remarquable. Les planches sans texte sont très explicites pour décrire l’atmosphère délétère qui règne sur le bateau. On s’enfonce avec délectation dans le récit. L’intrigue tient la route. La vengeance est implacable dans ce huis-clos maritime, pas de place pour la compassion même si la mer est houleuse. Vous avez le mal de mer ? Pas grave, je vous recommande chaudement cette campagne de pêche au large de Terre-Neuve. Allez les moussaillons, prenez le large avec Chabouté ! L’air iodé va vous emporter !

21/03/2021 (modifier)
Par fab11
Note: 3/5

Terre-Neuvas est un original et agréable thriller. Christophe Chabouté nous entraîne à bord d'un bateau de pêche un peu avant la première guerre mondiale. Effectivement il est assez rare de lire un thriller se déroulant en pleine mer à bord d'un bateau, surtout que ce n'est pas un paquebot n'est-ce pas ? Les dessins de Chabouté sont toujours aussi impressionnants. A chaque lecture d'un album de cet auteur je suis subjugué par la qualité de son dessin. De plus le choix du noir et blanc s'adapte à chaque fois parfaitement au récit . Cette histoire de vengeance en haute mer m'a tout de même paru parfois peu tirée par les cheveux, elle n'est donc pas sans défauts mais bon cela se lit rapidement (même si à mon avis il y a plus de dialogues que dans la plupart des autres œuvres de ce dessinateur) et avec plaisir. Je ne peux donc que conseiller la lecture et l'achat de ce one shot aux fans de l'auteur et aux passionnés de BD en noir et blanc.

21/05/2013 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

Contrairement à la plupart des avis précédents, j’ai été très emballé par la lecture ce cet album. Le dessin de Chabouté est encore une fois remarquable même si il est parfois difficile de distinguer les personnages. Mélanger thriller et docu-fiction sur les Terre-neuvas est original et ça fonctionne bien. L’auteur qui s’est bien documenté sur la vie rude et misérable de ces marins, arrive à rendre une ambiance incroyablement réussie. C’est vraiment le gros point fort de la BD. La présence d’un tueur dans le bateau, sans être originale, ajoute de la tension et du mystère. Un bien bel album dont je recommande vivement la lecture.

23/05/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Je reproche souvent à Chabouté d'écrire des histoires qui peuvent se lire rapidement. Ici, je suis gâté car il y a beaucoup de texte ! L'intrigue est aussi plus lente et j'aime bien. Ça commence tout doucement avec la vie quotidienne de marins et cela tombe peu à peu dans un thriller avec un tueur en série dans le bateau. Je crois que je n'ai jamais autant apprécié le noir et blanc de Chabouté. Cela crée une excellente ambiance pour ce type d'histoire. C'est pas mal la plupart du temps, mais les révélations finales sont mal amenées. C'est juste un truc du genre 'l'album est bientôt fini alors je montre qui est le coupable et ses motivations' et ce n'est pas la meilleure façon de terminer une histoire policière. Motivations qui ne sont pas très originales d'ailleurs.

11/07/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J'ai presque toutes les œuvres de Chabouté à la maison. Le dernier titre «Tout seul» fut même classé culte. Je ne possèderai pas celui-ci qui m'a un peu déçu. L'auteur se replonge dans le thriller maritime. C'est classique et sans aucune émotion. Il nous avait tellement habitué à mieux qu'on ne peut qu'en ressortir avec de la déception. C'est dommage car cela avait bien commencé avec une description du quotidien difficile des pêcheurs de morue au large de Terre-Neuve. Puis, cela bascule inutilement dans une affaire de meurtre sur fond de vengeance. Cependant, il ne faut pas se tromper. Cela reste tout à fait convenable notamment au niveau du graphisme et un sens du découpage hors pair. Le dessin est toujours aussi magnifique. Il colle parfaitement à l'ambiance dégagée. Chabouté est un véritable auteur de talent. Gageons qu'il fasse mieux la prochaine fois !

01/07/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Bon, ne tournons pas autour du pot, Chritophe Chabouté est tout simplement l'un des meilleurs "ambianceurs" de la BD franco-belge. Son noir et blanc nous installe toujours dans des atmosphères inimitables, et pourtant tellement réalistes, qu'on s'y laisse toujours prendre. Ici on se croit réellement en haute mer avec ces marins, qui partent pendant des mois pêcher sans relâche, jusqu'à en crever parfois, aux prises avec des crises de nerfs, la pénurie de poisson, les coups de tabac, etc. Sur ce point l'ambiance est impeccable. Chabouté, plutôt que de nous la jouer "regardez ces gars, comme leur vie est dure", rajoute une dose de suspens, un peu de fiction, une histoire de vengeance comme il a dû y en avoir des centaines. Alors même si c'est pas mal comme idée, je trouve la conclusion pas super bien amenée... La fin me semble un peu bâclée, ou plutôt ratée... Dommage, on aurait encore tenu un beau classique.

25/04/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

Moi qui avait adoré Tout seul, bien aimé Zoé, je suis très déçu par "Terre-Neuvas". J'ai beau adorer le coup de crayon de Chabouté, j'avoue avoir quand même un gros reproche à faire pour ce one-shot. A part 2 ou 3 personnages bien tranchés et identifiables, le reste de l'équipage de "La Marie Jeanne" est trop uniforme ! Pour une fois le noir & blanc que j'affectionne tant dessert même l'histoire et accentue cette ambigüité entre les protagonistes... Passée cette première remarque, j'avoue en plus m'être ennuyé les 45 premières pages et avoir été très déçu par "la révélation" qui explique toute l'intrigue développée dans la partie centrale de la BD. Ça fait désordre... Le début m'a fatigué par le côté manuel scolaire du parfait petit pêcheur à la morue au début du XXe siècle, et la fin quant à elle est carrément capilotractée. Un thriller, même quand on n'a pas trouvé, on aime que les révélations renvoient à des indices identifiables au fil de l'intrigue. Là, rien. Et à part être empyromancien pour lire l'avenir dans les entrailles de ces satanées morues, l'opus est plus que chiche d'indices... Alors, si Chabouté nous régale de quelques très belles planches en noir & blanc qui rend parfaitement l'atmosphère lourde et angoissante du milieu du récit, il ne faut pas oubliée qu'une histoire est un tout avec un début, un développement et une conclusion. Ici, ça fait un peu bricolage, ça oscille entre la BD historique et le thriller avec une narration peu convaincante à cause de personnages qui se ressemblent trop. Mauvaise pêche...

02/04/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

J'avais aimé Tout seul. Chabouté retrouve le domaine maritime dans ce nouvel opus. Celui-ci me paraît plus complexe et abouti. Graphiquement, c'est tout simplement un régal. L'histoire est dense, les personnages sont des plus entiers. Le monde des pêcheurs y est décrit tel qu'il fut il y a encore peu de temps. Je me serai contenté seulement d'un récit d'hommes face aux éléments et aux autres. Chabouté va plus loin et intègre une réelle fiction qui pointe son nez au moment où l'on s'y attend le moins. Cette BD dégage une force impressionnante, limite oppressante car la fiction dégorge de réalisme. C'est du grand art avec aux commandes un seul et grand auteur : chapeau.

02/11/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Pour des raisons personnelles, l’univers que décrit Chabouté dans cet album m’interpelle et m’attire. Ce fut également le cas pour « Le Coeur en Islande », un autre album, de Makyo celui-là, qui utilisait l’univers de la pêche en haute mer il y a plus ou moins 100 ans. Il faut dire que les rudes (pour ne pas dire inhumaines) conditions d’existence de ces marins ont de quoi créer un cadre idéal pour toutes sortes de récits dramatiques. En effet, il faut bien avouer que l’on est loin de « Petzi » dans cette vision de la navigation, tant chaque acte semble issu d’un mélange de résignation, de courage, de fatalisme et d’inconscience. D’office, la mort rode sur ces campagnes de pêche et utiliser ce cadre pour un huis clos était donc bien vu, selon moi. D’ailleurs l’artiste n’est pas le premier a avoir eu cette idée, ce qui donne malheureusement un arrière-goût de déjà-vu à l’intrigue. Par contre, et plus rare, Chabouté exploite intelligemment dans son récit la légendaire rivalité qui existait entre le paysan et le marin, chacun snobant méprisamment l’autre. Résultat : cet album est excellent jusqu’à la 100ème page, moment d’une révélation finale très décevante. C’est dommage car, jusqu’alors, le récit est vraiment bon, prenant, angoissant, touchant, haletant, édifiant. Cette bonne impression d’ensemble n’est pas seulement due au cadre choisi ou au scénario construit. Le dessin de Chabouté est pour beaucoup dans la réussite de ses œuvres. Son noir et blanc est naturellement cause d’angoisse, et son travail sur les regards et les silences des acteurs est d’une incroyable finesse. Seul bémol, j’ai trouvé que plusieurs personnages se ressemblaient dans cet album, au point d’en confondre certains à l’occasion. Mais globalement, l’album est une fois de plus une grande réussite graphique. Du fait de ce goût de déjà-vu et de cette fin trop fade et trop facile, je reste sur une impression moyenne, raison d’une cote plutôt sévère pour un album qui m’aura pourtant tenu en haleine durant une centaine de pages (sur les cent-vingt qui le composent). PS : une fois de plus l’œuvre se lit très vite … en première lecture. Mais elle se déguste agréablement lors des lectures suivantes. C’est pour moi la preuve que ce récit vaut bien plus pour son ambiance, son cadre et son graphisme que pour son suspense.

30/09/2009 (modifier)